La ville mange la campagne
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Politique
Economique
Social
Culture
Démographie
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La mutation qui est en cours c'est
la fin de la polarité ville/campagne. La
différenciation de l'espace social et culturel ne repose
plus sur une dualité de base. La ville va l'emporter sur
la campagne; va la dominer, y puisant main-d'oeuvre,
matières premières et espace. La ville utilise la
campagne pour s'accroître, pour développer ses
industries. Lorsque la main-d'oeuvre a été insuffisante
à la campagne, la ville est allée la chercher à
l'étranger, dans une campagne étrangère... Après la Seconde Guerre mondiale, la ville impose aussi à la campagne son modèle, sa façon d'organiser l'espace. Le village reste dans son périmètre ancien mais l'automobile commence déjà à imposer une modification profonde de la taille et de la nature des rues. Plusieurs activités qui se trouvaient dans la ville mais s'y gênaient mutuellement ont éclaté vers la campagne. Cette dispersion n'est possible que grâce à l'augmentation des moyens de transport et à une énergie dont le coût était faible. Actuellement, la Wallonie présente ce paradoxe d'une urbanisation très forte - l'ensemble du territoire est utilisé en fonction des villes - et d'une urbanisation très faible - la population n'est pas excessivement concentrée. Dans la ville Alors que de gros efforts urbanistiques avaient été réalisés jusque dans les années trente, la guerre marque un coup d'arrêt. On constate un abandon des modèles architecturaux d'inspiration régionale et la recherche d'un modernisme imprégné d'internationalisme. Les villes s'agrandissent brusquement, confrontées aux problèmes de concentration de population, de circulation et de spéculation foncière. Un habitat concentré tente de répondre au manque de logements. Les conclusions des CIAM (Congrès internationaux d'Architecture moderne) sont appliquées parfois de façon caricaturale. Les bulldozers et les engins de levage, hérités de la guerre, facilitent la construction. L'intensité de l'activité dans le secteur des maisons unifamiliales (Loi De Taeye) permet d'y maintenir l'emploi durant les années cinquante. Une grande différence s'établit entre les quartiers industriels et les constructions nouvelles. La tertiarisation de la société, puis la forte croissance démographique des années cinquante vont provoquer la construction de nouveaux bâtiments publics et administratifs (les écoles par exemple) qui, un peu plus tard avec les grands magasins, opèrent des ruptures dans l'occupation de l'espace. Les années cinquante et soixante sont marquées par l'idéologie moderniste du zonage fonctionnel de l'espace et du développement de la mobilité.
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