La loi de 1956 sur les taudis a eu d'énormes conséquences. Elle permettait aux municipalités d'acheter des taudis, de les démolir et d'obtenir de l'Etat la somme des frais moins la valeur du terrain. Ensuite, les communes pouvaient revendre les terrains, à des promoteurs privés, avec une plus-value. Son application, surtout dans les années soixante, a entraîné un changement dramatique de la ville ; la loi est devenue le moyen de gagner de l'argent et de placer des gens en autorisant, voire en favorisant, la construction de logements en hauteur (plus forte plus-value). L'immeuble à appartements multiples tend à remplacer les habitations unifamiliales implantées dans les agglomérations.

Une ville est née...

La première ville neuve depuis la création de Charleroi en 1666 a été créée en 1970 sur le territoire de la commune d'Ottignies. A la suite de l'expulsion des francophones étudiant à Leuven, l'université privée qui était créée sous le nom de Louvain-la-Neuve devenait le moteur du développement d'une ville nouvelle, tendant à intégrer efficacement initiatives urbaines et universitaires. Milieu urbain, dense et diversifié, où le piéton est privilégié, elle voulait éviter d'être une tour d'ivoire ou un ghetto en rase campagne. Prévue pour 50.000 habitants, s'étendant sur 350 hectares dans un cercle de 2km de diamètre, elle s'inspire de l'expérience des villes universitaires médiévales. En 1972 arrivaient les premiers étudiants. En 1979, toutes les facultés étaient installées. Il avait fallu dix ans pour que la ville sorte de terre.

L'électrification du chemin de fer

Le chemin de fer joue un rôle de première importance dans la révolution industrielle. Il relie les pôles d'emplois dans les bassins industriels, les charbonnages et les aciéries, la métallurgie et leurs marchés; il permet aussi le développement de carrières, de fours à chaux, de scieries... Jusqu'en 1960, le réseau ferroviaire wallon est un chemin de fer de raccordements industriels. Dès lors, dans son déclin, l'industrie wallonne entraînera la fermeture de lignes. Construit pour et parfois par l'industrie, le réseau ferré wallon n'est pas adapté aux nouvelles nécessités du rail moderne. De plus, la Wallonie aura à souffrir de la lenteur des travaux d'électrification de ses lignes: commencée en 1957, l'électrification de la dorsale wallonne, Liège-Tournai, ne sera achevée qu'en 1984.