L'évolution profonde des structures et des outils de production a laissé sur le carreau des ouvriers non qualifiés au lendemain de ce que l'on a appelé les Golden Sixties. La mise à pied des ouvriers non qualifiés ou peu qualifiés frappe principalement les immigrés qui sont plus nombreux que leurs homologues belges dans la tranche des chômeurs de 55 ans et plus. Les statistiques ne font cependant pas de distinction sur base de la nationalité. Une estimation indique cependant que le taux de chômage des étrangers est de l'ordre de 17%, soit supérieur de 5% à celui des Wallons (12%).

Que ce soit chez les nationaux ou les étrangers, les femmes sont les plus touchées. La répartition géographique du chômage belge et étranger est fondamentalement la même. Il apparaît surtout que ce sont les femmes, les jeunes de moins de 25 ans, les aînés de plus de 54 ans et les non-CEE qui sont les principales victimes du chômage, surtout s'ils habitent le Hainaut ou l'arrondissement de Liège.

Depuis 1974, année à partir de laquelle le nombre de chômeurs en Wallonie ne cessera de monter et où le nombre de femmes au chômage dépasse définitivement celui des hommes, le chômage est devenu une réalité quotidienne dans toutes les familles.

Cependant, il convient aussi de signaler que le nombre d'emplois en Wallonie n'a pas diminué par rapport à 1945. Si certains secteurs ont perdu des emplois ou ont été purement et simplement fermés, beaucoup d'autres se sont développés que ce soit dans les secteurs des services, dans l'industrie pharmaceutique, dans le secteur des matériaux de construction ou dans les matières liées aux nouvelles technologies.