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La société
arabe face à la société de l’information : |
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[1]Mots clés : Maghreb, Tunisie, média, Internet, société de l’information, enjeux sociaux-culturels.
Pour tenter de mettre à l’épreuve des faits les différentes théories avancées à propos des nouveaux médias et leurs rôles dans les sociétés arabes contemporaines, nous proposons dans cette communication d’étudier l’insertion des nouvelles technologies de type Internet dans les pays arabes à savoir la Tunisie. En effet, il va de soi pour les spécialistes de la communication, que les médias et les techniques de l’information et de la communication sont au cœur de leurs questionnements et de leurs analyses ou propositions théoriques. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit seulement : de plus en plus, comme le souligne Bernard Miège, pour beaucoup : « la question des médias et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) est en quelque sorte emblématique, elle résume à elle seule des interrogations majeures sur le devenir des sociétés contemporaines, leurs structurations sociales, leurs avenirs économiques et surtout leurs évolutions socioculturelles ».
Nous proposons dans cette communication de traiter de la question des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans un pays du Maghreb central à savoir la Tunisie. Nous centrerons notre réflexion sur la question de l’émergence de ce type de médias et comment on peut parler d’un accès égal au savoir à l’ère de la société dite de l’information, une société toujours remise en question, « une société régie par les techniques de l’information et de la communication, et une société toujours inconcevable, et même impensable »
[2] selon l’expression de Bernard Miège. Il nous paraît nécessaire avant tout de chercher qui parmi les acteurs arabes avait tenté de tirer profit de ce passage vers la société de l’information et comment. En effet, au début de l’expérience de la diffusion des NTIC dans le monde arabe, l’insertion de l’Internet était trop limitée. Nous avons pu observer à partir d’une recherche bibliographique sur le sujet que l’insertion des NTIC dans les sociétés arabes est une insertion lente et que cette modernisation s’est effectuée dans des conditions essentiellement matérielles et que l’usage de cette technique qu’est l’Internet tient en compte des pratiques culturelles des sociétés arabes. Aujourd’hui et après plusieurs années d’expérimentation, l’insertion de l’Internet s’est considérablement allongée avec l’apparition d’un usage diversifié des réseaux. Si l’on considère l’effervescence médiatique qui règne autour du réseau internet, rien de surprenant à tel engouement brutal. L’insertion des NTIC et surtout de l’Internet est pour l’heure un signe de modernité, de dynamisme et représente pour les sociétés arabes plus qu’une simple perspective, presque un « devoir » et une « nécessité ». Mais face à ces discours déterministes, que différentes études épistémologiques[3] ont montré les limites de leurs approches, nous mettrons en évidence que ce passage vers la société de l’information est pour l’heure un signe d’adaptation au développement des nouvelles techniques de l’information et de la communication. L’insertion de l’Internet n’est pas sans poser des questions quant au niveau des usages, des usagers, des pratiques, et surtout de l’émergence ou non d’un nouveau média dans le champ médiatique arabe. Nous situons alors notre travail dans une problématique large, au carrefour d’approches théoriques sur la sociologie des médias[4] et de l’innovation[5], mais aussi sur les études sur l’insertion et les usages des nouvelles techniques de l’information et des la communication (NTIC)[6] et surtout sur la société de l’information[7].Pour traiter ce sujet et pour contribuer à ouvrir un espace de réflexion sur la question de la société de l’information, nous aborderons les stratégies des acteurs tunisiens dans la diffusion et l’insertion de l’Internet tout en fixant notre attention sur les enjeux culturels et sur la question du partage des savoirs.
Bibliographie préliminaire
• Flichy, Patrice.- L’innovation technique : récents développements des sciences sociales : vers une théorie de l’innovation, Paris : La découverte 1995.
• Himdane, Mohamed.- Histoire de la presse en Tunisie, Tunis, IPSI, 1993.
• JOUET, Josiane.- « Retour critique sur la sociologie des usages », in : Réseaux N°100, Paris : CNET, 2001.
• MIEGE, Bernard.- L’information communication : objet de connaissance, Bruxelles : Le Boeck, 2004.
• Miège, Bernard.- La pensée communicationnelle, Grenoble : PUG, 2005.
• PASQUIER Dominique, BEAUD Paul (sous dir.).- Sociologie de la communication, Paris : CNET, 1996, p. 223.
• Zouari, Khaled.- Publics et usages de la presse électronique maghrébine francophone, DEA en sciences de l’information et de la communication, miege Bernard (sous dir.), Université Stendhal Grenoble III, année universitaire 2000-2001, 120 p.
•Zouari, Khaled.- « Publics et usages de la presse électronique maghrébine francophone », communication aux journées doctorales de la SFSIC, Paris : Université Paris val de Marne, Novembre 2003.
[1] MIEGE, Bernard.- L’information communication : objet de connaissance, Bruxelles : Le Boeck, 2004.
[2] MIEGE, Bernard.- La pensée communicationnelle, Grenoble : PUG, 2005.
[3] Voir à ce propos les études sur la sociologie des médias et des NTIC, et plus précisément l’article de JOUET, Josiane, in : Réseaux N°100, Paris : CNET, 2001.
[4] MIEGE, Bernard.- La pensée communicationnelle, Grenoble PUG, 1995, p.76.
[5] Flichy, Patrice. L’innovation technique : récents développements des sciences sociales : vers une théorie de l’innovation, Paris : La découverte 1995.
[6] PASQUIER Dominique, BEAUD Paul (sous dir.). - Sociologie de la communication, Paris CNET 1996, p. 223.
[7] Voir à ce propos les travaux des chercheurs du Groupe de recherches sur les enjeux de la communication GRESEC- Université Stendhal Grenoble 3. Web : www.u-grenoble3.fr/gresec
Prospective de l'Internet - Foresight of the Internet
Colloque international -Namur, 04.03.2005 - International Conference
Page mise à jour le 06-04-2017
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