2000 
Voyage au bout du fédéralisme :
le fédéralisme financier, budgétaire, fiscal

1999
La presse écrite et audiovisuelle en Wallonie
Quel espace médiatique pour la Wallonie ?

1998
La culture en Wallonie, état et perspectives

1997
Identités, nationalités, citoyennetés

 

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Programme

Intervenants

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Renseignements

 

1er et 2 septembre 2001
Abbaye de Floreffe
Les Jardins de Wallonie
Rencontres buissonnières
Le savoir et le développement :
quel enseignement supérieur
en Wallonie et à Bruxelles ?

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Synthèse des travaux 2001

Cette synthèse ne reprendra que les avancées de la réflexion en matière de diagnostics et de perspectives. Pour les détails et les développements de la discussion, il sera utile de se référer à l'enregistrement. De même la chronologie des journées n'a pas été ici respectée au profit des grandes tendances.

 

1. Le diagnostic positif

Notre système d'enseignement supérieur figure parmi ceux qui au monde produisent  le plus de diplômés au regard de la population concernée. De même la complémentarité entre les Hautes Ecoles et les Universités, les unes à vocation professionnalisante, les autres à vocation plus largement qualifiante, est jugée extrêmement pertinente.

Au niveau européen et même au-delà, nos chercheurs se classent bien et si l'on regrette leurs départs trop fréquents à l'étranger, on peut aussi y voir un signe de leur compétence. En outre  en Wallonie et à Bruxelles,   les étudiants étrangers sont très nombreux eu égard à la petitesse des territoires. Enfin la multiplication des centres d'enseignement supérieur les rend géographiquement très accessibles: on va chercher les étudiants partout où ils sont. Ces éléments d'appréciation ont été amenés  notamment par la ministre de l'Enseignement supérieur Françoise Dupuis, par le recteur Marcel Crochet de l'UCL, par et le vice-recteur Jean-Paul Lambert des Facultés Saint-Louis.

 

2. Le diagnostic négatif

Le sous-financement et les concurrences

En revanche, on relève un sous-financement structurel qui menace les perspectives actuelles et futures en matière d'enseignement et de recherche et ce déficit s'aggrave avec les concurrences et doubles emplois générés par les réseaux. A cet égard, si l'on ne veut pas  retrouver la nécessité d'un refinancement de la Communauté française dans les années qui viennent, il faut améliorer la dynamique actuelle.

On constate une tendance des universités à phagocyter ce qui se trouve à leur portée et à développer des offres qui ne relèvent pas de leur créneau prioritaire : ainsi  la logopédie ou la kinésithérapie. Dans le même ordre d'idée, on peut regretter la manière dont chaque université veut tout développer alors qu'elle n'est pas performante dans toutes les disciplines. Par ailleurs on a souligné combien le décret régissant les Hautes Ecoles avait été conçu dans une perspective pilarisée et encourageait dans sa structure même une logique de concurrence (même si par la suite des barrières ont été mises à la création de nouvelles concurrences), organisant par là même la pénurie et encourageant des gaspillages honteux comme de proposer trois ou quatre fois la même offre de régendat, au demeurant   peu peuplé, sur une même province ou ville.

Pour Robert Deschamps, des Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur, c'est une rationalisation et une diminution du nombre de centres d'études et de formation qui s'imposent; pour Jean-Paul Lambert le nombre de centres d'études n'est pas trop élevé en comparaison avec les autres pays, ce qui est coûteux c'est le manque de complémentarité et de synergie.

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La clôture  universitaire

Plus précisément en ce qui concerne les universités,   avec Claude Javeau suivi de François Martou, ont été dégagés des éléments d'appréciation négative. On constate d'abord une rupture de plus en plus grande entre le secondaire et le supérieur universitaire pour les jeunes étudiants; il s'agit d'une véritable dissonance cognitive qui n'est pas traitée. Le taux d'échec reste donc sévère et la mise à l'écart des classes populaires se poursuit. Ensuite le diplôme en soi est de plus en plus banalisé et ce qui est demandé à l'Université est ce qu'elle n'a pas pour vocation première de donner, à savoir un accès assuré à l'emploi. Par ailleurs, les carrières universitaires (professeurs, assistants, chercheurs) sont de plus en plus précaires et les nombreux jeunes chercheurs ou  docteurs se trouvent pris dans des contrats provisoires ou instables très longtemps, pour la plupart sans perspective de réelle intégration de leurs compétences et diplômes. Une telle configuration encourage un repli des professeurs et assistants sur leur institution et leurs propres parcours sans démarche d'anticipation et sans réel intérêt pour le devenir collectif. En particulier, la concurrence de plus en plus menaçante de "l'université virtuelle" et les risques de marchandisation de la formation sont ignorés par bon nombre de professeurs ainsi que les exigences de la mondialisation .

 

La marchandisation de la formation

Ces questions sont importantes et entre autres Marcel Crochet, recteur de l'UCL,  a montré que la logique américaine et la possibilité de faire de la formation un produit marchand avec diplômes distribués sur des bases commerciales et financières risquaient, si l'on n'y prenait garde, de s'imposer au niveau européen, concurrençant et menaçant le principe même de service public.

 

Un enseignement à deux vitesses

Par ailleurs, la perspective d'égalisation européenne des parcours en  3/5/8 ans risque, quant à elle, de renforcer et d'encourager une tendance déjà à l'œuvre, à savoir un enseignement supérieur à deux ou trois vitesses, où l'on recruterait des formateurs de qualité médiocre pour les cycles de trois ans, qu'il soient des universités ou des Hautes Ecoles, et où les compétences de haut niveau seraient mobilisées sur les 5 et 8 ans. Soulignons toutefois que la ministre Françoise Dupuis a précisé que ce passage au 3/5/8 n'était pas au niveau européen contraignant à l'heure actuelle. Elle a aussi exprimé sa ferme volonté de ne pas allonger "inutilement"  les études de trois ans.

Néanmoins, ce risque d'un enseignement supérieur à 2 ou 3 vitesses a été évoqué à de nombreuses reprises par Camille Dieu (CGSP Enseignement), les représentants de la FEF, et des représentants des différents réseaux liés aux Hautes Ecoles, présents en grand nombre. De  très grandes disparités existent entre Hautes Ecoles et universités. Les Hautes Ecoles engagent très rarement des hauts profils scientifiques et à l'exception des cycles longs (4 ans), elles  n'engagent pas de docteurs et ne font pas ou très peu de recherche appliquée. Pour les directeurs et les syndicalistes présents, les Hautes Ecoles n'en ont pas les moyens, pour la ministre Françoise Dupuis, appuyée par des enseignants du supérieur présents dans le groupe, les Hautes Ecoles s'enferment trop souvent dans une frilosité de proximité et préfèrent parfois sauvegarder des options obsolètes ou surnuméraires par rapport à l'offre sur un même territoire ou encore conserver des groupes de dix étudiants ou moins, plutôt que de consacrer des moyens à un recrutement de haut niveau, au nom de la pression financière et du maintien du cadre existant, cédant en réalité à des pressions  internes .

 

Le manque d'évaluation et de recherche de la qualité

La préoccupation de l'évaluation a fait aussi surgir des questions et des insuffisances. Cette question de l'évaluation a bien fait apparaître le décalage culturel existant entre le monde de l'enseignement et celui des acteurs économiques ou politiques. On a pu constater une très grande résistance face à l'évaluation chez les syndicalistes et certains enseignants en présence, confondant évaluation pédagogique et démarche de qualité ou encore recherche d'excellence territoriale. Le ministre-président Jean-Claude Van Cauwenberghe a souligné la grande misère des écoles secondaires et supérieures en matière d'évaluation et de contrôle de la qualité.

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3. Les perspectives

A la suite de ces différents constats, des perspectives porteuses de changement ont été envisagées au cours du débat.

 

Un consensus mobilisateur autour d'un pilotage global de l'enseignement

En cohérence avec l'intervention de Anne Van Haecht notamment, il est apparu indispensable, tant pour la Wallonie que pour Bruxelles, que s'élabore un consensus mobilisateur autour d'un système de pilotage global de notre enseignement supérieur. Un tel enjeu nécessiterait de mobiliser les politiques, les citoyens, les partenaires économiques et sociaux. A cet égard, deux perspectives ont été défendues dans le groupe: soit imposer un seul système d'enseignement étatique et neutre (position minoritaire), soit partir de la pluralité historiquement acquise et définir avec tous les partenaires concernés, y compris européens, des finalités et des objectifs communs pour notre enseignement supérieur. A partir de là identifier les synergies, regroupements, co-productions et fusions nécessaires. Pour la ministre Françoise Dupuis, si nous ne dépassons pas maintenant nos clivages, alors que nous sommes en période de relative accalmie, les réalités nous imposeront de le faire dans de mauvaises conditions. Le délai se situe en 2007. 

 

Une politique du réseau plutôt qu'une politique des réseaux

Jean-Paul Lambert, Françoise Dupuis, Marcel Crochet, François Martou, entre autres, ont souligné la nécessité de travailler en réseau, en transcendant les clivages des réseaux. En matière de recherche la ministre Françoise Dupuis a précisé que le critère de la coopération ou de la collaboration entre plusieurs universités était impératif pour être soutenus par la Communauté et par l'Europe. Les perspectives de complémentarité entre recherche fondamentale (universités) et recherche appliquée (Hautes Ecoles) doivent être aussi accentuées. De même, face aux doubles emplois sur un même territoire, des propositions ont été faites pour que des incitants encouragent des Instituts concurrents à co-produire des offres de formation ou de recherche, voire même que des fusions partielles entre structures de réseaux différents soient envisageables et soutenues.

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Une démarche de qualité et d'excellence territoriale

Installer une culture de l'évaluation et de la qualité s'avère indispensable. Comment et avec quels moyens encourager ce changement d'esprit et presque de paradigme tant auprès des parents et des étudiants qu'auprès des acteurs de l'enseignement? Une telle question a été posée par Jean-Claude Van Cauwenberghe. Pour Philippe Destatte, il faut envisager l'évaluation comme la nécessité pour tout service public, quel qu'il soit, de "rendre compte" de l'usage fait des ressources auprès des citoyens: l'imputabilité et la responsabilité sont indispensables en démocratie. En outre le futur de la Wallonie passe impérativement par un enseignement supérieur dynamique et novateur. A cet égard, il est inquiétant que des sommes importantes soient englouties dans des doubles emplois ou dans des offres pléthoriques au niveau d'une région, pour respecter des cloisonnements idéologiques entre réseaux, et que ne puissent s'ouvrir, faute de moyens, des options porteuses d'avenir.

 

Une offensive auprès de l'OMC

Enfin il est apparu indispensable que la Communauté Wallonie-Bruxelles défende avec le maximum de pays européens le principe de l'enseignement comme service public tout en tenant compte des exigences de la mondialisation. Le ministre-président, Hervé Hasquin, a précisé que telle était bien l'option défendue à l'OMC par la Communauté et que nous n'étions pas seuls dans ce combat.

                                                            Majo Hansotte
Conseillère Pôle Citoyenneté

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Les Jardins de Wallonie : les rencontres 2001

L'université et l'enseignement supérieur ont notamment pour mission d'étudier la société et d'évaluer les conditions du développement collectif. En revanche, les citoyens ont rarement l’occasion de se prononcer sur l'université et l’enseignement supérieur. En ce domaine, chacun sait pourtant combien en Wallonie et à Bruxelles le présent et l’avenir se révèlent préoccupants.

Pour la cinquième année consécutive, l'Institut Jules-Destrée (Pôle Citoyenneté) organisera sur ce thème, en collaboration avec la RTBF Namur et plus particulièrement avec l'émission Arguments une rencontre intitulée Les Jardins de Wallonie, les samedi 1er et dimanche 2 (matin) septembre 2001, à l'abbaye de Floreffe.

Après avoir abordé le thème des Identités, citoyennetés et nationalités en 1997, celui de La culture en Wallonie : état et perspectives en 1998, le thème de La presse écrite et audiovisuelle en Wallonie. Quel espace médiatique pour la Wallonie ? en 1999 et celui du fédéralisme financier, budgétaire et fiscal en 2000, la réflexion portera cette année sur la problématique de l’enseignement supérieur et s’intitulera :

Le savoir et le développement : quel enseignement supérieur en Wallonie et à Bruxelles ?

L’optique des Jardins de Wallonie est de soutenir le débat en associant des responsables politiques, publics, économiques et des représentants de la société civile.

Nous vous invitons cordialement à participer à ce débat " buissonnier ". Inspiré des Jardins de Pétrarque (organisé par France Culture et Le Monde), il s’étendra sur un jour et demi et les participants pourront s'y s’intégrer à leur convenance. Ce débat sera articulé autour de trois interrogations principales reflétant bien les préoccupations de nombreux citoyens à l'heure actuelle.

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Première interrogation (samedi matin)

Le constat : notre territoire connaît de nombreux centres universitaires ou d’enseignement supérieur, souvent concurrentiels, insuffisamment connectés ou coordonnés, régulièrement en difficulté. De même, les rationalisations envisagées le sont essentiellement dans une perspective pilarisée et non pas prioritairement à partir des nécessités d’un développement économique et culturel de la population.

La question : la situation précaire que connaît l’enseignement supérieur aujourd’hui est-elle d’abord l'effet d'une pénurie de moyens ou d'abord le symptôme d’une mauvaise utilisation des ressources ?

Deuxième interrogation (samedi après-midi)

Le constat : il n’existe pas réellement de lieu, d’instance ou de procédure autorisant les citoyens à évaluer " leur " enseignement supérieur, à formuler ce qu’ils en attendent et à proposer des scénarios prospectifs au départ d’un savoir considéré comme un bien commun. La perspective d'une évaluation recherchant l'intérêt général se heurte à des clivages philosophiques et à des cloisonnements institutionnels qui ne sont pas nécessairement représentatifs des motivations réelles ou des besoins effectifs de la population.

La question : ces clivages sont-ils dépassables ? A quelles conditions une évaluation véritablement autonome des citoyens pourrait-elle s’élaborer et se faire entendre ?

Troisième interrogation (dimanche matin)

Le constat : l’enseignement supérieur, universitaire et para-universitaire, reste encore pensé dans le cadre étriqué de l’espace Wallonie et Bruxelles, tant pour les programmes que pour les carrières.

La question : comment intégrer l’enseignement supérieur de la Wallonie et de Bruxelles à une dynamique européenne active, permettant une mobilité optimale des étudiants et des chercheurs, y compris pour les cycles longs de formation et pour l’ensemble de leur carrière ?

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Ces rencontres seront animées et synthétisées par Jean Rosoux, journaliste à la RTBF, et par Majo Hansotte, responsable du Programme Recherches citoyennes à l’Institut Jules-Destrée.

De nombreux intervenants ont déjà marqué leur accord pour participer à cette réflexion, notamment :

Jean-Pierre Barbé Camille Dieu Marie-France Mahy André Théwis
Dominique Barthélemy Régis Dohogne François Martou Michel Tordoir
André Bielecki Marc Dubru Paul Merchiers Bernard Van Asbrouck
Serge Boucher Françoise Dubru Jacqueline Miller Jean-Claude Van Cauwenberghe
Daniel Chavée Nicolas Hourt Anne-Marie Moniotte Eric Vandamme
Marcella Colle Claude Javeau Bernard Robinson Anne Van Haecht
Marcel Crochet Jean-Paul Lambert Michel Scheuer Jean-Jacques Verdickt
Christian Delporte Jacques Lanotte Albert Schleiper ...
Philippe Destatte Albert Leroy Chantal Stouffs  
Jean-Louis Dethier Alain Lesage Anne-Marie Straus  

Ces rencontres se tiendront dans la salle polyvalente du Quartier de la Vigne de l’Abbaye de Floreffe le samedi 1er septembre de 9h30 à 17h et le dimanche 2 septembre de 9h30 à 12h30.  Cette manifestation se terminera par un apéritif-buffet le dimanche vers 12h30.

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  Page mise à jour le 23-08-2004

Retour index : Les Jardins de Wallonie, Rencontres buissonnières organisées par la RTBF Namur et l'Institut Jules Destrée en septembre à l'abbaye de Floreffe. (Coq : gouache de Marie-Anne Delahaut)

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