"Wallonie 2020", Institut Jules Destrée, Cinquième congrès La Wallonie au futur

 

Wallonie 2020 - Deuxième phase : Des futurs souhaitables aux futurs possibles

Rapport du groupe 6
Rapporteur : Luc Simar - Animatrice : Pascale Van Doren

30 janvier et 17 février 2003

Le groupe s’est réuni à 2 reprises, les 30 janvier 2003, toute la journée et 17 février 2003, de 14 à 17h00. Il était composé de 11 personnes la première fois, 4 femmes et 7 hommes, outre l’animatrice. La règle des 30% était donc respectée. Le groupe était réduit à 8 participants lors de la seconde réunion, dont 3 femmes. Les participants sont ou ont tous été actifs (2 retraités), et plutôt diplômés.

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1. Les souhaitables

1.1. Solidarité, société et culture

Les propositions font une large place au débat d’idées, entre citoyens, avec les politiques, localement ou plus globalement :

- Réanimer le débat citoyens-politiques, questionnement des idées reçues

- Renforcement de l’associatif comme acteur de changement

- Développer les lieux de rencontre citoyens dans les villages/quartiers

- Légitimation du politique

Les aspects institutionnels ont été soulignés par plusieurs intervenants, de même que la nécessité d’une plus grande autonomie et de culture wallonne :

- Sentiment d’appartenance wallon et francophone

- Développement d’un espace médiatique et citoyen wallon

- Propagation de la culture de la Wallonie dans tous les milieux

- Développer la culture et les sports

- Transfert à la Région de l’enseignement et de la culture

Plusieurs propositions s’interrogent sur les priorités d’action des pouvoirs publics :

- Identifier ce qui relève de la sphère privée et ce qui relève de l’espace commun

- Une sécurité sociale de base européenne

- Améliorer le logement et son environnement (mobilité, culture, …), budgets participatifs

Il en est résulté 4 souhaitables :

- S1. Nouveaux liens et modalités de solidarité

- S2. Repolitiser la société

- S3. Liberté-égalité-fraternité

- S4. Maîtriser les moyens de développer la culture

Lors de la mise en commun, une dissension est apparue nettement dans le groupe sur la définition de la culture, l’éducation permanente et la citoyenneté. Certains mettent en avant une « culture wallonne » d’autres ont une définition plus large de la culture. Cette dissension se traduit aussi dans la nécessité ou non de régionaliser certains instruments (enseignement, sports, culture , …).

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1.2 Apprendre et entreprendre

Les réflexions portent à la fois sur l’organisation de l’enseignement, en particulier la question des réseaux, sur le contenu et les méthodes d’enseignement.

- Réduction du nombre de réseaux scolaires

- Réforme de l’enseignement : régionalisation, ouverture –créativité, lutte contre l’échec, revalorisation du technique et professionnel

- Activer le désir d’apprendre

- Tutorat dans les entreprises, formation continuée en entreprise

- Apprendre à son rythme, sur base d’un socle d’objectifs à atteindre

- Adapter en permanence l’école aux besoins du moment

- Ouverture de l’enseignement sur et dans la société, faire sortir les enseignants de l’école

- Responsabiliser les acteurs, moyens reçus-résultats obtenus

L’actualité des négociations sur une éventuelle libéralisation des services transparaît également.

- Alternative à la mondialisation

- Meilleur accès à l’enseignement supérieur

- Pas d’école ghetto.

Le développement endogène et local est cité à plusieurs reprises

- Développer les entreprises locales

- Développement de la R&D, des cerveaux wallons et d’écoles de management (théorique et pratique)

- Formation continue-éducation permanente

- Réseaux locaux entreprises-enseignement/formation-associations

Après discussion, 3 souhaitables sont retenus :

- S.5. Ouvrir l’enseignement à la société

- S.6. Aider à entreprendre

- S.7. Débrider l’enseignement

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1.3 Stratégie et proactivité

Les réactions et propositions ont mis en lumière la nécessité de développer la participation des citoyens ; mais aussi leurs engagements.

- Discerner culturalisme (sens, finalité) et fonctionnalisme (objectifs opérationnels)

- Des axes fixés en commun, entre utopie et pratique

- Développer l’avis des citoyens, leur participation aux décisions

- Deux-trois objectifs de base à moyen et long terme,  s’y engager avec une mobilisation des citoyens.

- Projet dynamique et ambitieux pour le moyen et long terme, à assumer seuls

Pour faciliter cette évolution, des compléments sont intéressants : l’évaluation, la démocratisation des savoirs, la rupture du consensus mou.

- Evaluation des organisations et institutions à tout niveau

- Rompre le consensus, renforcer le débat démocratique

- Améliorer d’abord le bien être individuel

- Réduire le clivage science – société, expert-citoyen

Des propositions avec des éléments institutionnels ont également été formulées : le projet wallon, dont le Contrat d’Avenir pour la Wallonie peut être une traduction, soit s’élargir, concerner d’autres domaines que les compétences strictes de la Région wallonne. Certains ont proposé que, pour peser à l’avenir, la Wallonie s’adosse à un ensemble plus fort : la France

- Dépasser les domaines de compétences de la Région

- La Wallonie doit sortir du cadre belge et s’accrocher à la France

Après discussion, 3 souhaitables sont retenus :

- S.8. Projet et engagements du citoyen et du politique

- S.9. Décloisonner la hiérarchie des savoirs

- S.10. Elargir l’horizon.

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1.4 Ajustement des sphères publiques

Les interventions portent massivement sur la modernisation de l’administration et des services publics, en parallèle avec des réformes en cours ou projetées.

- Amélioration du fonctionnement de la justice

- Administration accessible pour le citoyen, institutions qui répondent aux besoins

- Des opérateurs publics au service du public (évaluation et prospective)

- Simplifier

La politisation des instruments publics d’actions a également retenu l’attention, avec une volonté de politiser tout en réduisant le poids des partis politiques. Plusieurs membres du groupe sont directement issus de ce que l’on nomme le « contrepouvoir »

- Augmenter le rendement « public » du secteur, dépolitiser, imiter le secteur privé dans l’administration

- Repolitisation, développer la citoyenneté et les valeurs de la société civile wallonne

- Autonomie de l’administration par rapport au politique (nominations/missions)

- Le pouvoir public, abandonné dans la pensée unique, doit être récupéré

- Politiser les fonctions collectives ; mais les rendre moins partisanes

Par rapport à l’extérieur, un souhait de cohérence a été émis :

- Parler d’une seule voix comme wallon

Trois souhaitables ont été retenus :

- S.11. Moderniser les services au public

- S.12. Espace public wallon repolitisé

- S.13. Acteurs wallons unis devant toutes les décisions

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2. Les probables

Une discussion est née dans le groupe lors de la présentation des balises méthodologiques. Le vocable « possible » est en effet traduit pour l’exercice en « le plus probable », ce qui apporte une nuance que plusieurs participants regrettent. L’espace des possibles étant nettement plus large que celui des probables.

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2.1 Solidarité, société et culture

Le groupe estime que la société progresse et progressera encore vers plus d’individualisme, connoté négativement, dont les indicateurs sont une fragmentation de la société, de la culture, une plus grande individualisation, segmentation des relations humaines. Cette évolution s’accompagnera d’une augmentation des inégalités, et d’une réduction des subsides, particulièrement ceux à destination des associations qui tentent de maintenir ou vivifier les liens sociaux et culturels.

Le groupe note l’apparition de nouvelles formes de résistance, symbolisées par les forums sociaux, les actions de quartiers,…Ces actions peuvent se traduire à terme par le développement du maillage social, du transculturel, par des réactions et résistances au développement « de marché » ou individuel noté en premier lieu. Connotation positive.

- P.1. Plus d’individualisme

- P.2. Nouvelles formes de résistance.

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2.2 Apprendre et entreprendre

L’essentiel des propositions, pour ce thème a porté sur l’enseignement, avec les opportunités offertes par des passerelles à construire entre l’enseignement, l’éducation permanente et les entreprises. Les risques de libéralisation et de privatisation de l’instruction, d’uniformisation des savoirs. De nouvelles pédagogies pourraient se développer, avec des instruments plus lisibles. La question du réseau unique d’enseignement est revenue.

La question des entreprises est approchée d’une façon positive par une majorité du groupe : apparition de nouveaux entrepreneurs, alliance entre capital et universités. Certains ne jugent pas cette évolution probable ; mais estiment que la Wallonie devient un lieu de résidence plus que d’entreprendre.

- P3. Multiplication des interfaces

- P4. Enseignement à 2 vitesses

- P5. Emergence de nouvelles pratiques d’enseignement

- P.6. Questionnement par rapport au devenir des entreprises

- P.7. Libéralisation et paupérisation.

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2.3 Stratégie et proactivité

Face à l’impasse globale les collectivités locales, la cellule familiale, … jouent un rôle croissant. Pour la Wallonie, le sous-régionalisme représente une menace, de même que la technocratisation de la politique.

La crise, et notamment l’actualité sidérurgique de ce début 2003, peut être valorisée. Les ruptures permettent la convalescence. La renaissance passe par un « CAWA » remodelé, audacieux et par l’abandon d’une logique « Benelux ».

- P8. Augmentation des regroupements locaux et associatifs

- P9. Manque de projet fédérateur

- P10. Convalescence

- P11. Renaissance.

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2.4 Ajustement des sphères publiques

Ce point n’a pu faire l’objet d’une mise en commun lors de la première réunion.

Les propositions mettent en avant, d’une part une évolution positive de la Wallonie, avec des institutions fortes, qui ont un poids dans le pays et en Europe, avec un espace politique régional formé et articulé.

Une évolution négative est envisagée d’autre part, qui se traduit par une perte de confiance dans la politique, une rupture entre l’Etat et les citoyens, un repli vers l’extrême droite.

- P12. Meilleure symbiose entre acteurs wallons

- P13. Participation structurée des citoyens

- P14. Rupture Etat-Citoyens.

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3. Croisement entre les souhaitables et les possibles

Certains souhaitables ou possibles ont été reformulés parce que le leur signification ne paraissait plus limpide aux participants.

Le S2 « Repolitiser la société » a été réécrit « Repolitiser la sphère publique »

Le P6 « Questionnement par rapport au devenir des entreprises » est devenu « développement de l’ entrepreneriat »

Le S11 « Moderniser les services au public » concerne essentiellement les administrations publiques dans l’esprit du groupe.

Un souhaitable (S13) a été purement supprimé, parce qu’il n’était pas partagé par le groupe et que la personne qui le portait était absente.

Plusieurs souhaitables étant assez « personnels », certains participants ont eu tendance à les « défendre », pour qu’ils obtiennent un score honorable.

A plusieurs reprise, l’interaction possible-souhaitable a été inversée ou mise en question. En particulier, les possibles comportant à la fois des aspects négatifs et positifs résistent mal à l’application de la méthode. Ils peuvent avoir des effets positifs ou négatifs sur le même souhaitable, ce qui pourrait amener à un résultat « faussement » nul.

Le groupe a noté, par exemple, que les possibles 5 et 10 contenaient chacun des éléments opposés, d’où des hésitations sur le sens de l’impact, suivant que l’on se réfère à l’un ou l’autre item.

Le groupe a procédé à de nombreux votes sur les interactions, pour accélérer le processus ; mais cela a réduit l’espace de discussion.

Dans plusieurs cas, il fut difficile de distinguer les effets directs des effets indirects ou induits.

Les discussions ont essentiellement concerné :

- L’impact éventuel de l’absence de projet fédérateur sur les nouveaux liens et modalités de solidarités. Une majorité s’est dégagée pour un l’absence d’impact ; mais certains participants estimaient un impact positif, et d’autres négatifs. (P9-S1)

- Le même type de discussion a eu lieu avec l’impact de la  renaissance sur ces nouveaux liens et modalités de solidarité, puisque, derrière la renaissance, il y a un projet fédérateur. L’impact nul a été choisi. (P11-S1)

- L’impact d’un enseignement à deux vitesses (P4) sur la maîtrise des moyens de développer la culture (S4) a été discuté, pour arriver à un impact nul, mais penchant vers le négatif.

- L’influence entre la convalescence et le décloisonnement des savoirs (P10-S9) était disputée entre +1 et 0, qui a été adopté.

- Le lien entre convalescence et élargir l’horizon (P10-S10) est vu positivement par une minorité significative du groupe.

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 Troisième phase
Wallonie 2020

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