La fin de la guerre froide et la perte des repères traditionnels de la
souveraineté, nés de l'accroissement de l'interdépendance, ont
provoqué un changement profond dans l'appréhension du politique et de
ses institutions. Les enrayages multiples de la démocratie
représentative et notamment le maintien de régimes autocratiques dans
les années 1980 et 1990, ont induit une perte de confiance
fondamentale en l'efficacité de la gestion de l'Etat par le politique,
à quelque niveau qu'il se situe. Cette évolution, conjuguée à la
difficulté d'agir sur l'interdépendance à partir des gouvernements
nationaux, a affaibli la sphère de l'Etat au profit de la sphère
économique et de la société civile.
Ce flottement de la notion de pouvoir étatique, la complexité du
système qui se mettait en place tout comme les réseaux qui le
composent et les processus qui l'animent, ont fait apparaître le
concept de gouvernance comme principe d'organisation. Ce principe
s'est développé dans un contexte de tensions et de malaises encore
accrus par la dénonciation des dysfonctionnements produits par la
bureaucratie, par une revendication éthique dans la gestion publique
et par la judiciarisation de la société [1].
Nous examinerons successivement l'importance du concept de gouvernance
et ses implications au niveau global et local, l'importance de la
montée de la société civile dans le nouveau système politique pour
conclure sur l'élaboration d'un nouveau contrat social.

Toute la richesse de même que toute la complexité du concept de
gouvernance ont été soulignées par Fabienne Goux-Baudiment qui écrit
que l'on peut difficilement appréhender l'idée en quelques lignes. La
directrice de proGective soulignait également le moment particulier de
l'apparition du mot – au lendemain de la chute du Mur de Berlin
– ainsi que les repères analogiques qui permettent d'approcher ce
concept : d'une part, la global governance, c'est-à-dire les
nouvelles modalités de relations entre les Etats dans un monde
multipolaire et, d'autre part, la corporate governance,
indiquant la reprise en main d'une entreprise par ses actionnaires
[2].
Dès 1991, un Rapport du Club de Rome a défini la gouvernance comme
un mécanisme de commande d'un système social et ses actions en vue de
fournir de la sécurité, de la prospérité, de la cohérence, de l'ordre
et de la continuité au système. Alexander King et Bertrand
Schneider y notent que pris au sens large, le concept de gouvernance
ne doit pas être réservé aux systèmes nationaux ou internationaux mais
qu'il doit être utilisé tant pour les gouvernements régionaux,
provinciaux et locaux, que pour d'autres systèmes sociaux comme
l'éducation, la défense, les entreprises privées et même le microcosme
de la famille
[3].
Ainsi, la gouvernance inclus le gouvernement mais aussi tout
acteur qui a recours aux mécanismes de commande pour exprimer la
demande, formuler les objectifs, distribuer les directives et assumer
le suivi des politiques [4].
Comme l'indique James Rosenau, dans le monde fragmenté qui est le
nôtre, l'ensemble de ces acteurs très variés et très nombreux n'ont
pas moins d'importance dans le processus de gouvernance que ne le
sont les politiques des gouvernements. Le professeur à la George
Washington University nuance toutefois l'idée de "mécanisme de
commande" (command mechanism) de la définition du Club de Rome
pour lui préférer le concept de "mécanisme de contrôle" ou "mécanisme
de conduite" (control or steering mechanism), ce qui
rapproche le concept de son origine étymologique
[5].
Ainsi, une définition de la gouvernance devrait tenir compte de ces
dimensions :
Le processus de gouvernance est le
processus par lequel une organisation ou une société se conduit
elle-même, ajoutant que les dynamiques de communication et de
contrôle sont centraux dans ce processus
[6].
On sait le rôle joué par la Banque mondiale dans la diffusion du
concept de "bonne gouvernance" comme modèle de gestion publique ‑
développement du contrôle comptable permettant la lutte contre la
corruption, construction de cadres juridiques favorisant
l'implantation de la libre entreprise internationale, mécanisme de
décentralisation des services, etc.
[7]
L'institution de Washington utilise également une définition assez
large de la gouvernance :
Nous entendons par "gouvernance" les
traditions et les institutions au travers desquelles s'exerce
l'autorité dans un pays. Cela englobe :
– le processus par lequel les gouvernants sont choisis, rendus
responsables, contrôlés et remplacés ;
– la capacité des gouvernants à gérer efficacement les ressources et
à formuler et appliquer de saines politiques et réglementations ;
– le respect des citoyens et de l'Etat pour les institutions
régissant leurs interactions économiques et sociales
[8].
On voit le côté opératoire de cette définition pour la Banque
mondiale, définition d'ailleurs assortie d'une batterie d'indicateurs
permettant d'éclairer ces différents aspects de la gouvernance
[9].

Cultivant également les indicateurs, le Programme des Nations Unies
pour le Développement (PNUD) avance – dès son deuxième rapport en
1991 – l'idée que le sous-développement trouve davantage son origine
dans un déficit de responsabilité politique que dans un défaut de
financement. Depuis 1992, le terme de "gouvernance" associé à la
démocratisation de la gestion de l'Etat, figure dans le Rapport
mondial sur le Développement humain [11].
Initiateur, lui aussi, le PNUD a défini la bonne gouvernance comme
l'exercice d'une autorité publique, économique et administrative aux
fins de gérer les affaires d'un pays. Elle repose sur des
mécanismes, des processus et des institutions qui permettent aux
citoyens et aux groupes d'exprimer des intérêts, de régler des
litiges, et d'avoir des droits et des obligations [12].
Le modèle du PNUD articule l'Etat, le secteur privé et la société
civile comme trois paliers de la gouvernance suivant une répartition
des tâches précise.

– L'Etat et ses trois pouvoirs – législatif,
judiciaire, exécutif (les services publics et l'armée) – ont
pour vocation de créer un environnement politique et légal ainsi
qu'un climat propices au développement humain en défendant des
intérêts pour le bien public. C'est à l'Etat de veiller au respect
de la loi, au maintien de l'ordre et de la sécurité, de créer une
identité et une vision nationales, de définir une politique et
des programmes publics, de générer des recettes pour les services et
infrastructures publics, d'élaborer et d'appliquer son budget, de
réglementer et d'encourager le marché.
– Le secteur privé qui, depuis la plus petite jusqu'à la plus grande
entreprise se développe à l'intérieur du marché, crée et fournit des
biens et services, des emplois ainsi que des revenus pour les
citoyens. Ce secteur marchand n'est pas lié à un territoire précis
mais constitue pourtant un élément de développement des territoires.
– La société civile, composée de tous les citoyens, organisés ou non
au travers des organismes non gouvernementaux, des organisations
professionnelles, des associations religieuses, féminines,
culturelles, communautaires, etc., facilite l'interaction politique
et sociale, notamment en mobilisant des groupes de citoyens pour
qu'ils participent aux activités économiques, sociales et politiques
et formulent quantité de points de vues dynamiques et divers [14].
Même si il rend la lecture du système plus aisée, ce positionnement
des trois sphères de la gouvernance n'enlève rien à la complexité du
système. Ainsi, on peut faire apparaître ces sept types de relations
qui restent communes :
– la relation entre les gouvernements et les marchés
;
– la relation entre les gouvernements et les citoyens ;
– la relation entre les gouvernements et les secteurs associatifs ou
privés ;
– la relation entre élus (politiques) et nommés (fonctionnaires) ;
– la relation entre les institutions des gouvernements locaux et les
habitants des villes et des campagnes ;
– la relation entre le législatif et l'exécutif ;
– la relation entre l'Etat-nation et les institutions
internationales
[15].
Dans son analyse, le PNUD souligne qu'aucun des trois domaines n'est
porteur de la bonne gouvernance et ne pourrait la détenir seul.
Celle-ci se déploie, en effet, au delà des fonctions de chacun d'eux
et relève de leur rencontre et de leur interaction. De fait,
écrit le directeur de la Division du Renforcement de la Gestion et de
la Gouvernance du PNUD, favoriser l'interaction entre ces trois
paliers est l'essence même de la bonne gouvernance. Le ou les acteurs
qui travaillent à la rencontre entre l'Etat, le secteur privé et la
société civile sont les clés de la bonne gouvernance. Mais il faut une
diversité quant aux rôles, à la capacité et à la vision de ces
acteurs. Ainsi, certains pays peuvent être riches de capacités
individuelles mais manquer de capacité collective. Chaque pays doit
trouver un juste équilibre entre les trois paliers pour arriver à un
développement efficace axé sur la population
[16].
L'Organisation de Coopération et de Développement économiques a
développé cette vision de la gouvernance comme incitant de pratiques
démocratiques dans le tiers-monde et comme facteur d'émergence de
sociétés civiles locales ‑ ou en tous cas d'organismes qui pouvaient
en être porteurs. Lors de la session des 30 et 31 octobre 2000 du
Comité de la Gestion publique de l'OCDE, son président constatait que
les événements des dix dernières années avaient montré que la qualité
des institutions qui soutiennent le processus de décision
gouvernemental était aussi importante que celle des politiques
elles-mêmes. Il estimait en outre qu'une bonne gouvernance est
essentielle au renforcement de la démocratie, et qu'elle constituait
une condition favorable de la prospérité économique, de la cohésion
sociale et du respect durable de l'environnement, ainsi qu'au
maintien de la confiance des populations à l'égard des institutions
publiques
[17].
Ainsi peut-on tirer, au départ de l'expérience de la coopération
internationale, de la globalisation et de l'interdépendance
économique, cette approche de la gouvernance vue comme un processus de
coordination d'acteurs, de groupes sociaux, d'institutions qui
produisent des compromis, des consensus politiques et sociaux
permettant d'atteindre des buts propres – discutés et définis
collectivement – dans des environnements fragmentés et incertains [18].
Cette façon de voir le concept permet d'échapper à une vision par trop
économiste et de le rendre opératoire pour aborder clairement la
question de la place de l'Etat dans la gestion du territoire. Même
s'il change profondément la nature de la relation entre les citoyens
et l'Etat, le concept de gouvernance ne saurait se substituer à la
fonction de gouvernement. On se situe en effet ici dans une
complémentarité d'approche qui interpelle les dirigeants et renforce
leur attente d'action collective en s'appuyant sur les autres piliers
de la société. Il ne s'agit pas en effet, d'appliquer un modèle
fonctionnaliste du changement dans lequel un processus de gouvernance
viendrait suppléer des institutions incapables de gérer des problèmes
nouveaux, d'assurer une intégration sociale, d'offrir une identité à
leur population, et aboutirait à un nouvel arrangement institutionnel,
inscrit dans un nouveau mode de gouvernance, un nouveau gouvernement
[19].
On le voit par la convergence entre les différentes définitions du
concept de gouvernance, la problématique du positionnement de la
société civile et de sa capacité à entamer un dialogue global avec la
sphère politique est au centre de la revitalisation de la démocratie
et de la réhabilitation du politique [20].
L'élément clef de la compréhension tout comme de la valorisation de
la gouvernance réside probablement dans la notion de parties
prenantes de la politique ou de l'enjeu déterminé, qui fait de
cette partie un acteur potentiel [21].
Qu'il agisse ou qu'il s'agite, l'acteur trouve dans ce mouvement, dans
cette action la légitimité de s'inscrire dans la gouvernance de
l'espace ou du secteur défini. Quant au secteur public et
particulièrement le gouvernement, il peut y découvrir une
nouvelle occasion de repenser son rôle et, ainsi, une nouvelle
vitalité [22].

L'implication de la société civile dans le débat sur les enjeux
internationaux ne date pas d'aujourd'hui. Le rôle des acteurs non
étatiques dans le domaine de la démocratie s'est en effet largement
manifesté à l'époque contemporaine, que l'on songe à la campagne
transatlantique pour l'abolition de l'esclavage dès le XVIIIème siècle
[23],
de l'aide humanitaire [24],
de l'émancipation féminine ou du mouvement ouvrier au XIXème siècle.
De même, la prise en compte de ces acteurs par les institutions
internationales n'est-elle pas neuve : la Société des Nations avait,
durant l'Entre-deux-Guerres, fait de l'implication du monde associatif
un de ses principes [25].
Ainsi, la SDN avait contribué à créer une Union internationale des
Associations qui s'efforçait de faire pénétrer dans le grand public
les idéaux de l'organisation. Cette Union comportait en 1932
trente-cinq sections nationales. La Section belge avait son siège au
Palais d'Egmond à Bruxelles [26].
C'est un peu la même philosophie qui a animé les initiateurs de la
Convention européenne sur la reconnaissance de la personnalité
juridique des organisations internationales non gouvernementales,
signée à Strasbourg en 1986 et entrée en vigueur en 1991
[27].
Les données actuelles montrent toutefois un développement sans
précédent de cette dynamique à laquelle l'outil que constitue internet
a également largement contribué, comme stimulant du débat public et
initiateur de réseaux associatifs internationaux [28].
Deux conférenciers de la World Future Society ont souligné à
Minneapolis que le nombre d'organisations non gouvernementales à
vocation mondiale, basées sur la citoyenneté, est passé de 1400 en
1975 à près de 30.000 en 2001 [29].
Pour Gregg Edwards et David Pearce Snyder, on peut considérer que les
ONG sont en train de d'évoluer d'un statut non-officiel vers un statut
d'agents officiels de la gouvernance internationale, devenant – comme
ils l'indiquaient par un jeu de mot – le New Global Order (NGO)
[30].
Cette nouvelle capacité des populations d'exprimer leurs attentes en
se manifestant sur de nouvelles tribunes, James N. Rosenau la voit
comme une tendance centrale dans l'émergence d'un système politique
global. Cette aptitude n'a pas surgi soudainement. Elle trouve son
origine dans une série de facteurs liés au monde actuel – et en
particulier à l'interdépendance –, tels que le développement de
l'éducation, l'écoute de la radio et le suivi des émissions
télévisées, notamment au niveau mondial, le développement des
ordinateurs, etc. Ces facteurs ont accru les facultés d'analyse et
d'implication des citoyens et leur ont donné, voire rendu, une
capacité et donc une légitimité à intervenir dans la complexité du
monde moderne. Cette tendance pose dès lors toute la question de la
participation réelle de la société civile et de son association au
processus de gouvernance
[31].
Professeur au Centre d'Etude de la Globalisation et de la
Régionalisation de l'Université de Warwick, Jan Aart Scholte a tenté
de définir la société civile. L'entreprise est difficile, on doit donc
pratiquer par petites touches. D'abord, la société civile n'est ni
l'Etat, ni officielle. Elle se situe dans la sphère non
gouvernementale et non dans le secteur public, et n'a pas pour objet
de tenter de contrôler l'appareil d'Etat, ce qui devrait en exclure
les partis politiques. De plus, la société civile est dans le domaine
non-commercial et ne cherche pas à faire du profit. Cette
caractéristique en écarte la presse tout comme les coopératives car la
société civile se situe en dehors du secteur privé de l'économie de
marché. La société civile est ainsi identifiée à un troisième secteur
qui n'est ni l'Etat, ni le marché.
Des activités sont considérées comme
relevant de la société civile quand elles impliquent une tentative
délibérée – dont la provenance est extérieure à l'Etat et au
marché, et organisée de l'une ou de l'autre manière – pour déterminer
des politiques, des normes et/ou des structures sociales plus
profondes. En un mot, la société civile existe quand les citoyens font
des efforts concertés, au travers d'associations volotaires, pour
construire des règles : à la fois des réglementations officielles,
légales ou formelles et des structures sociales informelles. La
"société civile" est la dénomination collective, tandis que groupes
citoyens, organisation citoyennes, etc. sont les éléments individuels
au sein de la société civile
[32].
On est en droit d'examiner de manière critique la montée d'une société
civile globale. C'est ce qu'a fait Jan A. Scholte en identifiant les
potentialités et les limites d'action politique de la société civile.
Ainsi, la société civile pourrait apporter sa pierre dans les domaines
suivant :
– contribuer à l'éducation publique ;
– élargir la participation des citoyens aux groupes qui ont du mal à
se faire entendre ;
– nourrir le débat par des perspectives ;
– formuler des analyses, des méthodes et des propositions nouvelles
;
– contribuer à la transparence et à l'imputabilité démocratique par
une fonction de surveillance des marchés et de respect de la
réglementation ;
– asseoir la légitimité de la gouvernance ;
– accroître la cohésion sociale en limitant les inégalités et les
phénomènes d'exclusion.
Comme l'indique l'auteur de cette analyse, la société civile ne
produit pas ces bienfaits automatiquement. De plus, elle peut être
l'objet ou à l'origine d'un certain nombre de travers :
– manquer de ressources humaines, matérielles ou
créatives par rapport à ses tâches ;
– agir de manière mal intentionnée ou incivique ;
– pratiquer la désinformation à des fins idéologiques ;
– prêcher la violence, le racisme ou l'intolérance ;
– manquer de capacité analytique ou de connaissances ;
– avoir des pratiques non démocratiques et non transparentes ;
– être prisonnière de sa composition inégalitaire, biaisée,
développée, lettrée, élitaire anglophone, judéo-chrétienne, etc.
[33]
Dans tous les cas, on le constate, il sera nécessaire de poser la
question de la représentation et de la représentativité de la société
civile et des associations qui la composent. Une analyse plus fine,
sous la forme d'une typologie des organisations non gouvernementales
serait probablement éclairante [34].
On considère généralement que la mobilisation contre l'Accord
multilatéral sur l'Investissement (AMI), entamé à l'OCDE en avril
1995 et qui a capoté trois ans plus tard, constitue une des premières
manifestations mondiales de ces acteurs nouveaux de type
non-gouvernemental
[35].
On le sait, ce mouvement contestataire, connu et développé sous
l'appellation "d'antimondialisation" a connu son heure de gloire lors
de la réunion de l'Organisation mondiale du Commerce, tenue à Seattle,
en novembre 1999 où il a contribué à faire échouer le lancement d'un
nouveau cycle de négociation commerciale.

Les succès de l'organisation d'un Forum social mondial
[37]
à Porto Alegre (Brésil) en janvier 2001 et en janvier-février 2002 ont
donné une visibilité plus constructive et moins oppositionnelle à ces
mouvements.
Les organisations internationales ont, elles aussi, ouvert un dialogue
avec la société civile. C'est particulièrement le cas des Nations
Unies qui, après plusieurs initiatives dans les années
quatre-vingt-dix, ont organisé le Millennium Forum à New York du 22 au
26 mai 2000. 1350 représentants de 1000 ONG, issues de plus de cent
pays ont donné leur vision du monde, sous la forme d'une déclaration :
Notre perspective est celle d'un monde
qui place l'être humain au centre des ses préoccupations, un monde
véritablement démocratique où chacun est appelé à prendre en main sa
propre destinée. Notre perspective est celle d'une seule famille
humaine riche de sa diversité, qui habite une même patrie, se partage
un monde juste, durable et pacifique, et préconise les principes
universels de démocratie, d'égalité, d'intégration, de service
bénévole, de non-discrimination, et de participation de tous, hommes,
femmes, jeunes et vieux, indépendamment de la race, de la religion, du
handicap, de la tendance sexuelle, de l'ethnie ou de la nationalité.
Un monde où la violence des armes a fait place à la paix et à la
sécurité, en accord avec les principes de la Charte de l'Onu. Un monde
où chacun pourra bénéficier d'un environnement sain et d'une part
équitable des ressources de la planète. Un monde qui alliera au
dynamisme de la jeunesse l'expérience des personnes âgées, et
garantira l'universalité, l'indivisibilité et l'interdépendance de
tous les droits de l'homme – qu'ils soient civils, politiques,
économiques, sociaux ou culturels
[38].
En faisant le relevé des défis du XXIème siècle, les participants au
Millennium Forum des Nations Unies ont opposé les bienfaits de la
mondialisation des moyens de communication et des progrès
technologiques – qui offrent des perspectives considérables
d'échanges, de partage et d'enrichissement mutuel – à la
mondialisation des entreprises, porteuse d'inégalités, de sape
culturelle et de marginalisation des populations. Un programme de
renforcement de la coopération entre tous les acteurs a été proposé.
Celui-ci prévoit des mesures dans les domaines suivant :
– la lutte contre la pauvreté, y compris le
développement social et l'annulation de la dette ;
– la paix, la sécurité et le désarmement ;
– l'équité, la justice et la diversité ;
– les droits de l'Homme ;
– le développement durable et l'environnement ;
– le renforcement et la démocratisation de l'Onu et des
organisations internationales.
Les gouvernements sont appelés à adopter et à mettre en œuvre des
programmes de lutte contre la corruption des pouvoirs publics et de
la société civile dans son ensemble, ainsi qu'à promouvoir dans
l'administration une éthique fondée sur la bonne gouvernance, la
responsabilité, la démocratie et la transparence
[39].
On le constate, la société civile a profité du vide laissé entre les
Etats et les entreprises multinationales pour le remplir et
rééquilibrer la gouvernance mondiale. Ce faisant, elle a mis en
évidence le déficit politique de l'action internationale, lançant
ainsi une sorte de défi aux gouvernement qui auront à combler ce
manque par une nouvelle approche de la démocratie
[40].

La volonté politique, estime Pierre Jacquet, a démissionné face à la
complexité du multilatéralisme et aux lourds enjeux de
l'interdépendance. Le directeur adjoint de l'Ifri plaide toutefois
pour la réhabilitation du rôle du politique dans la gouvernance
mondiale pour ne pas que celle-ci soit pas le résultat par défaut
des stratégies des multinationales, des contestations de la société
civile et des évolutions adaptatives des institutions multilatérales
[41].
Ce constat a été fait par l'OCDE qui considère que les mécanismes
traditionnels de la démocratie représentative, s'ils restent
irremplaçables, ne suffisent plus à garantir le consentement des
citoyens aux décisions des gouvernants [42].
C'est ce que Pierre Jacquet signifiait en indiquant que la vision "top-down"
est largement dépassée, que le savoir n'émane pas uniquement des
gouvernants, et que la complexité des sujets à traiter appelle à
multiplier les consultations.
L'objectif n'est pas de faire taire les
contestations. Il s'agit au contraire, en les écoutant et en les
canalisant, de faire naître des coalitions qui permettent d'asseoir la
légitimité de décisions prises au niveau international, et qui peuvent
parfois innover et guider la prise de décision. Il s'agit aussi de
donner à la société civile des moyens d'expression efficaces qui ne la
réduisent pas à une démarche purement contestataire
[43].
Mentionner la gouvernance dans le contexte des efforts faits par la
société civile dans la lutte pour la démocratie et une bonne conduite
des affaires publiques, c'est élargir le débat et enrichir la
panoplie des dispositifs envisageables pour traiter des problèmes dont
le règlement ne relève pas nécessairement des seuls pouvoirs publics
[44].
Mais l'intérêt majeur de l'analyse de Cynthia Hewitt de Alcàntara
réside dans l'application à nos problématiques dans cinq préceptes qui
peuvent baliser l'action du politique :
– abandonner la recherche de schémas de bonne
gouvernance tout faits et applicables en tous lieux, au profit d'une
politique qui encourage les populations à se montrer créatrices et
originales dans des situations sociales concrètes;
– abandonner la technicisation de la réforme institutionnelle au
profit d'un dialogue plus ouvert sur le changement à apporter à des
institutions et programmes spécifiques;
– abandonner la tendance à dresser des frontières irréalistes entre
l'Etat et la société civile, au profit d'efforts accrus pour
raffermir le domaine public et récompenser les contributions au bien
commun. Ce pourrait être là une occasion nouvelle d'élaborer un
discours de citoyenneté;
– abandonner la préférence pour l'analyse distincte de la réforme
institutionnelle et de la politique macro-économique en
reconnaissant plus implicitement l'existence d'une relation
nécessaire entre ces deux domaines;
– abandonner la distinction artificielle en matière de gouvernance
entre les niveaux national et international
[45].
Pierre Rosanvallon participe lui aussi à ce débat comme référence de
nombreux auteurs puisqu'il a mis en évidence la démultiplication des
niveaux de représentation dans les sociétés contemporaines. Ainsi que
le note le directeur de recherches à l'Ecole des Hautes Etudes en
Sciences sociales, les représentants du peuple sont certes d'abord
ceux qu'il a élus. Mais pas uniquement
[46].
Rosanvallon distingue en effet la représentativité fonctionnelle et la
représentativité procédurale. La première trouve sa légitimité dans
les textes de lois et les Constitutions, c'est le cas d'un juge
constitutionnel. La seconde est le fruit de l'onction électorale.
Si l'on n'a souvent reconnu que la représentativité procédurale –
celle des élus –, Rosanvallon relève que la perspective d'une
souveraineté complexe rompt avec cette approche, en faisant de la
reconnaissance du pluralisme représentatif la clef d'un type de
gouvernement plus fidèle et plus attentif à la volonté générale
[47]
.
On peut s'interroger, comme le fait l'auteur de La démocratie
inachevée, pour savoir si cette conception n'est pas un coup porté
à la souveraineté du peuple et, de là, aux élus consacrés par les
urnes. Pour lui, ce n'est pas le cas, d'une part, parce que le rôle
joué par les partis politiques peut créer une représentation au second
degré de même nature pour un parlementaire et pour un juge. D'autre
part, parce que la légitimation électorale constitue la clef de
voûte de l'édifice
[48].
Pierre Rosanvallon conçoit la perspective d'une démocratie plurielle à
partir de la démultiplication des formes de représentation, conjuguée
à la dimension du temps porteuse d'histoire et d'identité pour la
société :
Cela permet, une fois encore,
d'appréhender dans des termes rénovés la question des rapports entre
droit et démocratie, pouvoir judiciaire et pouvoir législatif. Au lieu
de les considérer comme antagoniques ou même, plus positivement,
comme des puissances heureusement appelées à se contenir
mutuellement, il est possible de les penser dans un cadre unifié : le
droit constitutionnel relève par exemple d'une temporalité longue de
la démocratie, alors que les décisions du pouvoir exécutif ou les
formulations du législatif s'inscrivent dans des cycles plus courts
[49].
Mais il y a plus. Considérant que l'impératif démocratique doit
prolonger son action au niveau universel, Pierre Rosanvallon voit la
démocratie déborder le cadre national et investir l'espace public
mondialisé, entraînant des formes de contrôle nouvelles.
L'espace de l'émancipation se trouve
partiellement et conséquemment élargi. La formation, certes difficile,
de normes internationales en matières de droits de l'homme en
témoigne. Le mouvement est maintenant lancé, aussi irrémédiable que
celui du suffrage universel au XIXème siècle
[50].
On le constate, le politique conserve toute sa place dans le nouveau
type de gouvernance promu. La vision politique nouvelle qui est la
sienne le mène au centre du système, comme facilitateur et
organisateur du débat et du mûrissement de la décision entre les
acteurs. En cela, il apparaît, comme l'Etat, en maître des horloges
[51].

Que le nouveau processus de gouvernance soit le fruit du hasard, de la
nécessité ou de la volonté de la part des acteurs n'apparaît pas
clairement et importe finalement peu. Il nous suffit de constater que
dans un moment particulier de l'histoire – le début des années mille
neuf cents quatre-vingt-dix – une recherche d'un nouvel équilibre
s'est mise en place entre acteurs du marchés, acteurs politiques et
société civile. Peut-être la dernière est-elle venue en appoint aux
seconds pour tenter de maintenir le balancier déséquilibré par la
dérégulation thatchérienne ? Les acteurs économiques et ceux de la
société civile ont pu également s'allier dans les pays en
développement pour maintenir une cohésion malmenée par des régimes
discrédités, et ainsi, constituer des interlocuteurs au niveau
international. On pense bien sûr au Zaïre, mais pas seulement.
Les mêmes causes géopolitiques qui ont mis fin à la bipolarité du
monde ont bien évidemment agi sur les idéologies. Leur érosion, voire
leur discrédit partiel ou total, a, sans nul doute, contribué au
développement ou au renforcement de la vision individualiste qui
marque la prééminence de la souveraineté personnelle sur la
souveraineté étatique et renoue avec les philosophes des Lumières et
du contrat social. De nombreux prospectivistes voient dans cette
individualisme selon lequel la personne n'est pas faite pour l'Etat
mais plutôt l'Etat pour la personne, une tendance lourde de la société
contemporaine
[52].
L'idée de nouveau contrat social est intéressante car elle suggère la
recherche d'une régulation contractuelle favorisant les échanges et
médiations entre les trois sphères de la gouvernance, régulation
contractuelle permettant de répondre à une démarche qui reste tout de
même très empirique et encore très instable. Cette idée de contrat
social implique également la reconnaissance préalable qu'aucun des
concepts actuellement défendus par une société civile manifestement
créative ne lui appartienne en propre. Certes, l'appropriation
progressive du bien public par la société civile a contribué à
induire le concept de gouvernance
[53],
mais la société civile n'est pas – nous l'avons vu – la seule sphère
théorisant ou produisant des contenus relatifs à cette gouvernance. De
même, les idées d'intérêt général, de droits de l'homme ou de
développement durable qui portent l'action des ONG
[54],
sont-elles aussi débattues dans ces autres parties prenantes que sont
les sphères de l'Etat ou de l'économie.
Ces éléments montrent toute l'importance de la distinction
fondamentale entre la démocratie représentative et la démocratie
délibérative au sein même du processus de gouvernance. Cette
distinction permet à la fois de garder toute sa responsabilité au
politique et d'apporter une réponse au reproche qui lui est parfois
fait de céder au syndrome NIMTO (Not In My Term of Office -
"Pas dans mon mandat")
[55].
Que l'on s'interroge à partir du citoyen ou à partir de l'Etat, la
question fondamentale de la gouvernance et de son fonctionnement reste
prioritairement celle que posait Michel Crozier en ouverture de
L'acteur et le système. Ce que le directeur de recherche émérite
du CNRS rappelait, c'est que toute entreprise collective repose sur
l'intégration des comportements des acteurs sociaux concernés,
individus ou groupes. Or, cette intégration ne peut être réalisée que
de deux façons. D'une part, par la contrainte et la manipulation
affective ou idéologique; et d'autre part, par l'établissement de
relations contractuelles, de construits démocratiques d'action
collective.
Les construits d'action collective dans
leur différentes modalités constituent la solution. Par eux, les
problèmes sont redéfinis et les champs d'interaction aménagés ou
"organisés" de telle façon que, dans la poursuite de leurs intérêts
spécifiques, les acteurs ne mettent pas en danger les résultats de
l'entreprise collective, voire les améliorent. Bref, ils organisent
des modes d'intégration qui assurent la nécessaire coopération entre
acteurs sans supprimer leurs libertés, c'est-à-dire leurs possibilités
de poursuivre des objectifs contradictoires
[56].
Poser la question de la médiation entre les sphères de la gouvernance,
c'est aussi aborder le rôle des think tanks (producteurs,
réservoirs de réflexions ou d'idées) qui apparaissent au centre de
l'interactions entre les sphères. James G. McGann, qui les a étudiés
sous l'angle de la prospective, estime qu'ils sont aujourd'hui plus de
trois mille au monde, dans chaque pays où on trouve un minimum de
liberté. James G. McGann a relevé dix tendances qui ont contribué à
leur émergence et montré la nouvelle importance qu'ils avaient pris
dans le système ces dernières années. L'auteur exprime également sa
conviction que l'indépendance des think tank constitue la clef
du nouveau système politique et social [57].
Les questions de gouvernance se posent, nous l'avons vu, tant au
niveau local qu'au niveau global. Le renouvellement en cours de la
vision politique devrait amener la création d'un "partenariat global",
répondant aux questions de la légitimité et de la représentativité de
ces organisations au sein d'une démocratie articulant représentation
élective et délibération [58].
Reste que – cette question revient de manière lancinante – la
gouvernance globale n'existe pas encore de manière structurée,
notamment par la quasi absence de régulation étatique à ce niveau-là.
On le sait, ne fut-ce que par l'expérience de la construction
européenne, la gouvernance des espaces globaux souffre d'un déficit
démocratique [59].
Quelle réponse apporter ? Chacun mesure la difficulté de mettre en
œuvre l'idée d'Emmanuel Kant – controversée par l'auteur lui-même –
d'un droit cosmopolite et d'un gouvernement mondial [60].
De même, certains proposent la création d'un Parlement global
[61],
initiative qui pose une multitude de questions et induit autant de
réactions mais qui, chacun le mesure, est à l'ordre du jour.

[1]
Thierry de MONTBRIAL, Le monde au tournant du siècle, dans
Thierry de MONTBRIAL et Pierre JACQUET, Rapport annuel mondial
sur le système économique et les stratégies (Ramses), p. 16,
Paris, 1999.
[3]
Alexander KING et Bertrand SCHNEIDER, The First Global Revolution
: A Report of the Council of Rome, p.181-182, New-York, Pantheon
Books, 1991. Cité dans James N. ROSENAU, Along the Domestic
Frontier, Exploring Governance in a Turbulent World…, p. 145.
[4]
James N. ROSENAU, Along the Domestic Frontier, Exploring
Governance in a Turbulent World, p. 145, Cambridge University
Press, 1997.
[5]
"Gouvernance" viendrait du grec kybenan ou kybernetes
(comme cybernétique), ce qui signifie conduire, piloter.
J.N. ROSENAU, op. cit., p. 146.
[6]
Steven A. ROSELL ea, Governing in an Information Society, p.
21, Montréal, Institute for Research on Public Policy, 1992.
Cité par J.N. ROSENAU, op. cit., p. 146. – On trouvera une
critique des conceptions de James N. Rosenau sur la gouvernance,
l'Etat et la société civile dans Jean-François THIBAULT, As If
the World Were a Virtual Global Policy : The Political Philosophy of
Global Governance, p. 1, Ottawa, 2001.
http://www.theglobalsite.ac.uk
. 17/02/02.
[7]
Voir par exemple : J. ISHAM, Daniel KAUFMANN & Lant PRITCHETT,
Governance and Returns on Investment, Washington, The World
Bank, 1995. – Global Economic Prospects and the Developing
Countries, Washington, The World Bank, 1996. – Francis NG and
Alexander YEATS, Good Governance and Trade Policy, Are They the
Keys to Africa's Global Integration and Growth ? Washington, The
World Bank, 10 novembre 1998. – Michael WOOLCOCK, Globalization,
Governance and Civil Society, DECRG Policy Research on
Globalization, Growth, and Poverty : Facts, Fears, and Agenda for
Action, Background Paper, Washington, The World Bank, 10 Août 2001.
http://www.worldbank.org/wbi/governance
.
16/02/02.
[8]
Daniel KAUFMANN, Aart KRAAY & Pablo ZOIDO-LOBATON, Gestion des
Affaires publiques, De l'évaluation à l'action, dans Finances
et Développement,
juin 2000, p. 1. – Daniel KAUFMANN, Aart KRAAY & Pablo ZOIDO-LOBATON,
Governance Matters, Washington, World Bank, 1999.
http://www.worldbank.org/wbi/governance
. 16/02/02.
[11]
UNDP and governance, Experiences and Lessons Learned, UNDP,
Management Development and Governance, Lessons-Learned, Series, n°1,
p. 9, http://magnet.undp.org/docs/gov/Lessons1.htm 17/02/01. –
Richard Jolly, directeur général de l'Unicef, conseiller spécial
auprès de l'Administrateur du PNUD et inspirateur du Rapport sur
le Développement humain, conférence Bonne gouvernance
et démocratisation : le rôle des organisations internationales,
Ottawa, Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU), 16 et
17 octobre 1997.
http://www.unac.org/français , activites/gouvernance/partieun.html.
15/02/02. – Une nouvelle gouvernance mondiale au service de
l'humanité et de l'équité, dans Rapports mondial sur le
développement humain 1999, p. 97-123, New-York, PNUD -
Paris-Bruxelles, De Boeck-Larcier, 1999.
[12] G.
Shabbir CHEEMA, Politique et gouvernance du PNUD : cadre
conceptuel et coopération au développement, http://www.unac.org/français/activites/gouvernance/partieun.html
17/02/02. Shabbir CHEEMA est directeur de la Division du
Renforcement de la Gestion et de la Gouvernance au PNUD. – Une autre
définition donnée par le PNUD est celle du Public Sector Management
et datant de 1995 : governance or public management encompasses
the direct and indirect management by the state of public affairs
and regulatory control of private activities that impinge on human
affairs.
Governance can best be understood in terms of three major components
: first, the form of political authority that exists in a country
(parliamentary or presidential, civilian or military, and autocratic
or democratic ; second, the means through which authority is
exercised in the management of economic and social resources ; and
third, the ability of governments to discharge government functions
effectively , efficiently, and equitably through the design,
formulation, and implementation of sound policies.
dans Public Sector Management, Governance, and Sustainable Human
Development, Discussion Paper 1, Management Development
and Governance Division, Bureau for Policy and Programme Support, p.
19, New-York, United Nations Development Programme, 1995.
http://magnet.undp.org/Docs/!UN98-21.PDF/Psm.htm . 17/02/02. –
En 1997, une nouvelle étude de la division Management Development é
Governance, préfacée par G. Shabbir Cheema, donnait une définiyion
très proche de celle présentée à Ottawa :
Governance can be seen as the exercise of economic, political and
administrative authority to manage a country's affairs at all
levels. it comprises the mechanisms, processes and institutions
through which citizens and groups articulate their interests,
exercise their legal rights, meet their obligations and mediate
their differences.
dans Governance for sustainable human development, A UNDP policy
document, p. 3, New-York, United Nations Development Programme,
1997.
http://magnet.undp.org/Docs
… 17/02/02.
[13]
Governance for Sustainable Human Development, New-York,
United Nations Development Program, 1997.
[14] G.
Shabbir CHEEMA, Politique et gouvernance du PNUD : cadre
conceptuel et coopération au développement…, p. 10.
[15]
Sam AGERE, Promoting Good Governance, Principles, Practices and
Perspectives, p. 1, Londres, Commonwealth Secretariat,
Management an Training Services Division, 2000.
[16] G.
Shabbir CHEEMA, Politique et gouvernance du PNUD : cadre
conceptuel et coopération au développement…, p. 10.
[17]
Jonathan D. BREUL, Vingt-deuxième session du Comité de la Gestion
publique, Exposé du président, 30-31 octobre 2000, OCDE, PUMA
(2000) 12 [Jonathan D. Breul est conseiller principal auprès du
directeur-adjoint de la gestion, Office of Management & Budget,
Etats-Unis].
[18]
Arnaldo BAGNASCO et Patrick LE GALES dir., Villes en Europe,
p. 38, Paris, La Découverte, 1997.
[19]
Olivier BORRAZ, Gouvernement et gouvernance, état des
connaissances et résultats préliminaires, p. 8, Département des
Sciences de l'Homme et de la Société, Centre de Sociologie des
Organisations,
http://www.cso.edu/rec_borraz.htm , 19 p., 1999.
[20]
Martine BARTHELEMY, Les associations et la démocratie : la
singularité française, dans Université de tous les savoirs,
Qu'est-ce que la société ?, sous la direction d'Yves MICHAUD, p.
423-422, Paris, Odile Jacob, 2000.
[21]
La société civile et l'OCDE, dans Synthèses,
Paris, OCDE, Décembre 2001, p. 1.
[22]
Lester M. SALAMON, The Tools Approach and the New Gouvernance :
Conclusion and Implications, dans Lester M. SALAMON, The
Tools of Government, A Guide to the New Governance, p. 600-610 ,
New-York, Oxford University Press, 2002.
[23]
Jan Aart SCHOLTE, Global Civil Society : Changing the World ?…,
p. 13.
[24]
Notamment la création de la Croix-Rouge par Henri Dunant en 1863 qui
organisa la conférence de Genève (1863-1864) qui réunit des
représentants issus de quatorze pays.
[25]
Steve CHARNOVITZ, Two Centuries of participation : NGOs and
international governance, dans Michigan Journal of
International Law, 1997, cité dans Pierre JACQUET, La
gouvernance globale à l'épreuve des contestations, dans
Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies
(Ramses), p. 74, Paris, Institut français des Relations
internationales, Dunod, 2001.
[26]
Raoul COUVREUR, La Société des Nations, Origine, But,
Organisation, Action, Œuvre accomplie, Perspectives d'avenir,
p. 28, Bruxelles, A. De Boeck, ca 1932.
[27]
Convention européenne sur la reconnaissance de la personnalité
juridique des organisations internationales non gouvernementales,
Strasbourg, 24 avril 1986.
http://conventions.coe.int/treaty/
…
14/02/01.
[29]
Gregg EDWARDS & David PEARCE SNYDER, High Tech, Free Trade and a
century of Progress, Human Enterprise in the Wired Global Village,
p. 18, Annual Conference of the World Future Society, FutureScope
2001, Exploring the 21st Century, Minneapolis, 30 juillet 2001.
[30]
Gregg EDWARDS & David PEARCE SNYDER, High Tech, Free Trade and a
century of Progress, Human Enterprise in the Wired Global Village,
p. 19, Annual Conference of the World Future Society, FutureScope
2001, Exploring the 21st Century, Minneapolis, 30 juillet 2001.
[31]
James N. ROSENAU, Citizenship in a Changing Global Order,
dans James N. ROSENAU et Ernst-Otto CZEMPIEL, Governance without
Government…, p. 293-294. – James N. ROSENAU, Turbulence in
World Politics…, p. 380-381.
[32]
Jan Aart SCHOLTE, Global Civil Society : Changing the World ?,
in CSGR Working Paper n°31/99, p. 4, Coventry, University of
Warwick, Centre for the Study of Globalisation and Regionalisation,
Mai 1999.
http://www.warwick.ac.uk/fac/soc/CSGR/wpapers/
-
14/02/02. – On se souviendra également de définition de Robert
Fossaert : La société civile est l'ensemble des pouvoirs
organisés dans la société, ensemble considéré par opposition avec
l'Etat. C'est donc, avant tout, selon la logique de l'instance
politique, qu'il faut chercher le principe d'intelligibilité
de cet ensemble de pouvoirs. Cependant l'opposition entre la société
civile et l'Etat n'est pas concevable comme une séparation
rigoureuse, ni comme un antagonisme permanent du pouvoir étatique
qui assurerait la domination et de contre-pouvoirs, assis dans la
société civile et qui combattraient la domination établie. L'Etat et
la société civile se compénètrent, se soutiennent et se combattent
en une dialectique variable d'une société à l'autre […]. Robert
FOSSAERT, La Société, 1. Une théorie générale, p. 63, Paris,
Seuil, 1977.
[33]
Pierre JACQUET, La gouvernance globale à l'épreuve des
contestations, p. 85-86. – Jan SCHOLTE, Global Civil Society
: Changing the World ?…, p. 24-32. – Jan Aart SCHOLTE, Civil
Society and Democracy in Global Governance, CSGR Working Paper
N°65/01, University of Warwick, Department of Politics and
International Studies, Janvier 2001. – voir aussi Bertrand
SCHNEIDER, La Révolution aux pieds nus, Rapport au Club de Rome,
p. 284sv, Paris, Fayard, 1985.
[35]
Pierre JACQUET, La gouvernance globale à l'épreuve des
contestations, dans Rapport annuel mondial sur le système
économique et les stratégies (Ramses), p. 73, Paris, Institut
français des Relations internationales, Dunod, 2001.
[36]
The New Trade War, Opponents of globalisation wreaked havoc at a
big trade summit in Seattle this week. Their long-term impact will
be less dramatic, dans The Economist, 2 décembre 1999.
http://www.economist.com
.
[37]
Mis en place à Porto Alegre du 25 au 30 janvier 2001, le Forum
social mondial a pris un caractère permanent sur base d'une
Charte des principes. L'article 1er dispose que le Forum
social mondial est un espace ouvert de rencontres pour
l'approfondissement de la réflexion, le débat démocratique d'idées,
la formulation de propositions, le libre échange d'expériences et
l'articulation d'actions efficaces, d'entités et de mouvements de la
société civile qui s'opposent au néolibéralisme et à la domination
du monde par le capital et par n'importe quelle forme
d'impérialisme, et qui sont investis dans la construction d'une
société planétaire centrée sur l'être humain.
http://www.forumsocialmondial.org.br/fra/qcartas.asp
. - 13/02/02. On trouve également à cette adresse la liste du comité
organisateur du Forum, dont ATTAC.
[38]
Nous les Peuples du Forum du Millénaire, Déclaration et programme
d'action, Renforcer l'Organisation des Nations Unies au XXIème
siècle, 26 mai 2000, p. 1. http://www.milleniumforum.org/html/docs/french-declaration.htm
- 13/02/02.
[40]
Pierre JACQUET,
La gouvernance globale à l'épreuve des contestations,
p. 88.
[41]
Pierre JACQUET,
La gouvernance globale à l'épreuve des contestations,
p. 87.
[42]
Le renforcement des relations entre les administrations et les
citoyens, http://www.oecd.org/puma/citizens/index-fr.htm.
[43]
Pierre JACQUET,
La gouvernance globale à l'épreuve des contestations,
p. 85.
[44]
Cynthia HEWITT de ALCANTARA, Du bon usage du concept de
gouvernance, dans Revue internationale des Sciences sociales,
n°155, mars 1998, p. 109-118.
http://www.unrisd.org/fraindex/media/articles/gouv/gouv.htm
- 2 juillet 2000. Cynthia Hewitt de Alcàntara est directrice
adjointe à l'Institut de Recherche des Nations Unies pour le
Développement local.
[46]
Pierre ROSANVALLON, La démocratie inachevée, Histoire de la
souveraineté du peuple en France, coll. Bibliothèque des
histoires, p. 406 , Paris, NRF-Gallimard, 2000.
[47]
Pierre ROSANVALLON, La démocratie inachevée…, p. 406.
[49]
Pierre ROSANVALLON, La démocratie inachevée…, p. 413.
[50]
Deux remarques importantes : d'une part, Pierre Rosanvallon estime
qu'il y a loin de l'internationalisation croissante des
mécanismes de régulation à l'avènement d'une forme de souveraineté
supranationale. D'autre part, Rosanvallon estime que cela ne met
pas en cause les nations dont il estime que la disparition n'est pas
à l'ordre du jour. op. cit., p. 419.
[51]
Philippe DELMAS, La maître des horloges, Modernité de l'action
publique, Paris, Odile Jacobs, 1991.
[52]
Philippe MOREAU DEFARGES, Souveraineté et ingérence, dans
dans Thierry de MONTBRIAL et Pierre JACQUET, Rapport annuel
mondial sur le système économique et les stratégies (Ramses), p.
174, Paris, Institut français des Relations internationales, Dunod,
2000. –
Temps et territoires, Prospective et expérimentations, Groupe de
Prospective n°6,
p. 21-24, Paris, Datar, Décembre 2001.
[53]
Thierry de MONTBRIAL, Le monde au tournant du siècle…, p. 16.
[54]
Thierry de MONTBRIAL, Le monde au tournant du siècle, dans
Thierry de MONTBRIAL et Pierre JACQUET, Rapport annuel mondial
sur le système économique et les stratégies (Ramses), p. 14,
Paris, 1999.
[55]
Jan Aart SCHOLTE, Governing Global Finance, p. 21, CSGR
Working Paper N°88/02, University of Warwick, Department of Politics
and International Studies, Janvier 2002.
[56]
Michel CROZIER, Erhard FRIEDBERG, L'acteur et le système, Les
contraintes de l'action collective, p. 22, Paris, Seuil,
1977-1992.
[57]
James G. McGANN, How Think Tanks are coping with the Future,
dans The Futurist, novembre-décembre 2000, p. 16-23.
[58]
Pierre JACQUET,
La gouvernance globale à l'épreuve des contestations,
dans Rapport annuel mondial sur le système économique et les
stratégies (Ramses), p. 85, Paris, Institut français des
Relations internationales, Dunod, 2001. Pierre Jacquet estime que
cette vision politique commune doit s'appuyer sur cinq axes :
– reposer sur la définition de valeurs (tolérance, ouverture,
solidarité, justice) ;
– définir les modalités d'application du principe de
non-discrimination (ouverture multilatérale) ;
– reconnaître les différences entre pays ;
– codifier ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas ;
– régler les tensions par le droit et non par les rapports de force
implicites ou explicites.
[59]
Jan Aart SCHOLTE, Civil Society and Democracy in Global
Governance, p. 9, CSGR Working Paper N°65/01, University of
Warwick, Department of Politics and International Studies, Janvier
2001. – Voir aussi James G. McGANN & R. Kent WEAVER, Think Tank
and Civil Societies : Catalysts for Ideas and Action,
Philadelphia (Penn), Foreign Policy Research Institute, Transaction
Publishers, 2000.
[60]
Jean-François THIBAULT, As If the World Were a Virtual Global
Policy : The Political Philosophy of Global Governance, p.
1, Ottawa, 2001.
http://www.theglobalsite.ac.uk
. 17/02/02.
[61]
Richard FALK et Andrew STRAUSS, Bridging the Globalization Gap :
Toward global Parliament, dans Foreign Affairs,
Janvier-février 2001.