
Révolution biotechnologique
[1],
Age du gène [2],
Siècle de la Biotechnologie [3]
, la coïncidence de l'entrée dans le
nouveau millénaire et de la première lecture – certes encore floue –
de l'ensembles des gènes humains (le génome) a frappé les esprits.
Qu'il soit prêt ou non, comme le suggère Clifton E. Anderson,
le monde est entré dans l'âge de l'ingénierie génétique
[4].
Ainsi, pour le prospectiviste américain, environnements modifiés et
vies créées de la main de l'homme constitueront la caractéristique
du nouveau millénaire : notre nouvelle genèse.
Ce concept est foudroyant et rejoint l'interrogation
de Jeremy Rifkin et de Ted Howard fin des années soixante-dix :
Qui devrait jouer Dieu ?
[5].
Ainsi, Clifton E. Anderson fait, d'emblée, porter la question de la
mutation techno-économique sur l'éthique qui l'accompagne et qui en
travestit souvent l'appropriation, voire la compréhension elle-même.
Avec l'aide de l'ouvrage au titre explicite d'Enzo Russo et de David
Cove "L'ingénierie génétique : rêves et cauchemars", Anderson
balise toutefois l'approche d'un tel sujet lorsqu'on le conjugue au
futur :
– La science en elle-même n'est ni bonne ni mauvaise. C'est
l'usage que l'on en fait qui fait naître les questions éthiques.
– L'ingénierie génétique n'est qu'une technique. Nous devons
décider ce que nous voulons en faire, et quand, et comment.
– Ces décisions relèvent de la responsabilité collective. Nous
espérons que tous les citoyens responsables souhaiteront prendre
une part active dans la résolution des questions que soulève
l'ingénierie génétique.
– Ce n'est qu'en restant informés que nous pourrons résoudre ces
questions démocratiquement
[6].
Cette dernière considération est essentielle.
Largement impliqué dans ces problématiques comme directeur général
de Génoscope ‑ Centre national de Séquençage, Jean Weissenbach en
appelle à davantage d'éducation du citoyen.
Le niveau de connaissances en biologie de nos concitoyens doit
être suffisant pour que les choix qui seront à faire puissent
être faits en connaissance de cause. Cela est moins facile qu'il
n'y paraît, car la biologie n'est pas la science des certitudes
absolues [7].
La mise au service de l'homme du travail de la vie,
c'est-à-dire les biotechnologies, nous ont, selon Axel Kahn,
accompagnés depuis l'aube des temps : de la création du blé à la
fermentation de la bière – 6000 ou 7000 ans avant Jésus-Christ – aux
missions de transplantations des espèces comme celle confiée à
l'équipage du Bounty, dont chacun se souvient des révoltés
[8].
Le terme de biotechnologie aurait été utilisé pour la
première fois après la Première Guerre mondiale par un ingénieur
hongrois pour évoquer les méthodes scientifiques permettant, à
partir de matières premières, de fabriquer des produits à l'aide
d'organismes vivants [9].
Ce qui est nouveau aujourd'hui selon Axel Kahn, c'est le génie
génétique : la possibilité de transférer n'importe quel gène de
n'importe quelle cellule vivante dans une autre cellule vivante
[10].
Depuis plus de vingt ans, un certain nombre de
personnalités ou d'institutions ont insisté sur les applications de
la biotechnologie, sur les conditions de son développement ainsi
que sur ses évolutions potentielles, en ce compris dans le domaine
des manipulations génétiques. C'est le cas de l'OCDE qui, en
1982, a publié un rapport qui fait toujours référence :
Biotechnologie, Tendances et perspectives internationales
[11].
Tant le rapport que le groupe d'experts qui l'avait validé
soulignaient alors que l'enthousiasme provoqué par les avancées des
biotechnologies était excessif et ils estimaient impératif de
revenir à la réalité. Le premier effort de l'OCDE a consisté à créer
un consensus sur une définition de la biotechnologie qui, d'une
part, ne se réduise pas à l'ingénierie génétique et, d'autre part,
puisse inclure toutes les activités dans lesquelles des matériaux
vivants sont utilisés, et donc tout l'agro-alimentaire :
Biotechnologie : application de principes scientifiques et
techniques pour le traitement de matériaux par des agents
biologiques en vue de fournir des biens et des services [12].
Ainsi, la biotechnologie y est-elle décrite comme
l'utilisation de fonctions biologiques en tant qu'outil
technologique, avec une vocation à produire des biens et des
services. Pour les auteurs du rapport, le grand danger consiste à
mélanger les potentialités réelles qu'offriront, à terme, les
biotechnologies avec la matérialisation de ces perspectives. Tout
en reconnaissant l'importance de la biologie moléculaire et de
l'ingénierie génétique, le rapport insiste fondamentalement sur les
retombées possibles dans tous les domaines de l'agriculture, de
l'industrie et des applications médicales. L'OCDE souligne également
l'interaction nécessaire entre, d'une part, la recherche
universitaire ou les institutions académiques au sens large et,
d'autre part, l'industrie dans un secteur où les transferts de
technologies sont essentiels.
Les prospectivistes accordent une très forte
importance aux progrès de la biotechnologie [13].
Joseph Coates, président de Coates et Jarratt (Washington), relève
ce qu'il appelle la caractéristique décisive des développements
dans la biologie moléculaire : [...] nous sommes devenus la
première espèce à être capable de directement influencer sa propre
évolution [14].
Pour John L. Petersen, président de The Arlington Institute
(Virginie), l'évolution de l'espèce humaine constitue un changement
de paradigme dans lequel nous nous sommes engagés de notre plein
gré : le premier changement global de paradigme conçu
consciemment [15].
Un troisième américain, Jeremy Rifkin, estime que les analystes de
la prospective n'ont pas suffisamment mesuré l'ampleur du
changement.
En fait l'économie globale subit une transformation bien plus
profonde, car après s'être développées de façon parallèle
pendant plus de quarante ans, les sciences de l'information et
les sciences de la vie – les ordinateurs et les gènes – sont en
train de fusionner pour constituer une seule puissance
technologique et économique qui sera à la base du siècle "biotech"
à venir
[16].

Alvin Toffler avait, dès 1980, bien posé les termes
de l'introduction de l'ingénierie génétique dans l'agriculture
mondiale :
L'ingénierie génétique, ce sont des récoltes à rendement élevé,
des plantes qui s'épanouiront dans des sols sableux ou salins,
et qui résisteront sans aide aux parasites. Elle a aussi pour
objectif de créer des aliments et des fibres entièrement
nouveaux et simultanément de mettre au point des méthodes plus
simples, plus économiques et plus sobres en énergie pour stocker
et transformer les produits vivriers. L'ingénierie génétique,
comme pour compenser en partie les terribles périls dont elle
est porteuse, nous rend l'espoir de juguler la montée des
famines.
Devant les promesses de ces lendemains qui chantent, il convient
de demeurer sceptique. Pourtant, si certains des champions de la
culture génétique ont seulement à moitié raison, les
conséquences sur l'agriculture seront extraordinaires. Entre
autres, cette technologie pourrait modifier de manière drastique
les rapports entre pays pauvres et pays riches. La révolution
verte a rendu les premiers non pas moins mais plus tributaires
des seconds. La révolution biologique aura peut-être le résultat
inverse.
Il est trop tôt pour dire avec assurance comment elle se
développera. Mais il est trop tard pour retourner à la case
départ. Nous ne pouvons pas faire une croix sur ce que nous
avons découvert et appris. Nous ne pouvons que nous battre pour
contrôler l'application de notre savoir, pour en empêcher
l'exploitation hâtive, pour la transnationaliser, pour réduire
les rivalités commerciales, nationales et scientifiques dont
cette discipline est l'objet et pour le faire alors qu'il en est
encore temps
[17].
Près de vingt ans plus tard, Guy Paillotin, président
de l'Institut national de la Recherche agronomique (INRA, France),
confirme que la génétique joue […] un rôle stratégique
pour l'avenir de l'agriculture mondiale. Ainsi, la moitié des
gains de productivité réalisés dans les dernières décennies provient
de l'amélioration génétique des plantes et des animaux, tant dans
les pays développés que dans ceux du Tiers-Monde
[18].
Amélioration génétique, insémination artificielle,
sélection, croisement, transferts d'embryons sont devenus le lot de
l'ingénierie de l'agriculture contemporaine. Alors que l'application
de la transgénèse
[19]
à des micro-organismes a commencé voici plus de vingt-cinq ans, ce
n'est qu'en 1993-1994 que les premières plantes transgéniques – des
tomates à maturité retardées – sont apparues sur le marché mondial.
Les coton, soja, maïs, colza, pomme de terre, etc. qui ont été
fabriqués ensuite ont été modifiés pour permettre de résister à des
agressions chimiques (insecticides) ou naturelles (maladies) et de
disposer ainsi d'un avantage concurrentiel [20].
Ces organismes génétiquement modifiés (OGM) constituent eux-mêmes de
nouvelles espèces autonomes dans la mesure où la modification du
génome entraîne une transmission à la descendance et une adaptation
en retour des organismes en contact avec la nouvelle production.
Ainsi, il est avéré qu'une plante modifiée pour résister à un
ravageur entraîne un renforcement des capacités de ce ravageur à
l'encontre de tout son environnement.
Avant même de soulever la question de l'amélioration
des rendements agricoles par l'introduction de ces organismes, il
faut remarquer l'ampleur de leur diffusion, d'abord aux Etats-Unis.
Ainsi, en 1999, 35 % de la récolte de maïs était composée de
produits génétiquement modifiés et 55 % des plantations de soja (16
millions d'hectares) étaient des OGM
[21].
De toute évidence, ces innovations posent le problème
du franchissement de la barrière naturelle entre espèces et celui de
la création d'une pollution génétique liée à l'introduction, dans la
biosphère, d'espèces vivantes nouvelles qui peuvent elles-mêmes se
transformer sans que l'on puisse exercer de réel contrôle ni même –
par absence d'informations fiables – anticiper ces transformations
[22].
Ces questions ont ouvert un large débat au niveau mondial,
particulièrement l'introduction en Europe, en 1996, d'un maïs
"insecticide" venant des Etats-Unis (par Ciba-Geigy
(Novartis)) [23].

La question du décryptage du génome humain
[24]
est au centre de la problématique génétique. Pour Walter P. Kistler,
président de la Foundation for the Future, le grand projet de
lecture du génome humain construira l'épine dorsale de la
nouvelle science et de la nouvelle technologie
[25].
Ce projet a d'ailleurs connu une singulière accélération depuis la
découverte de la double structure en hélice de l'ADN – devenue
l'emblème de la biologie moléculaire – par James Dewey Watson et
Francis Crick en 1953. Des études de plus en plus complexe ont
conduit jusqu'à la constitution de grands réseaux de séquençage des
génomes [26]
pour des espèces vivantes de plus en plus complexes
[27].
Eléments de l'histoire de la conquête du génome
humain
[28]
1953 |
Découverte de la structure de l'ADN par James Watson et
Francis Crick |
1972 |
Paul Berg et son équipe créent le premier recombinant de
molécule d'ADN |
1980 |
David Botstein, Mark Skolnick et Ray White proposent une
méthode de cartographie de la totalité du génome humain |
1982 |
Akiyoshi Wada conçoit une méthode
de séquençage automatique du génome |
1985 |
Kary Mullis developpe une
technique de réplication de grandes quantité d'ADN |
1986 |
Charles DeLisi commence l'étude du génome humain au
Département américain de l'Energie (DOE) |
1987 |
Helen Donis-Keller publie la
première carte génétique avec 403 marqueurs |
1988 |
NIH crée l'Office of Human Genome
Research sous la direction de James Watson. NIH signe un
memorandum de collaboration avec le DOE pour l'Human Genome
Project |
1990 |
NIH et DOE publient un plan de 5
ans ainsi que des objectifs à 2005 prévoyant un séquençage de
20Mb d'ADN sur des organismes modèles |
1992 |
Le biologiste J. Craig Venter quitte NIH pour un conflit lié
au dépôt de brevet et crée The Institute for Genomic Research
(TIGR). Venter établit le premier séquençage du génome d'un
être vivant, celui de la bactérie Haemophilus Influenza.
Des équipes française et américaine complètent la première
carte chromosomique sous la conduite de David Page (Whitehead
Institute) et Daniel Cohen (Centre d'Etude du Polymorphisme
humain et Généthon) |
1993 |
Nouvel objectif NIH-DOE : le génome humain complet en 2005 |
1996 |
Affymetrix commercialise une puce
à ADN |
1998 |
Etablissement d'une collaboration scientifique internationale
pour décoder le génome du riz (Conférence de Tsukuba, Japon).
J. Craig Venter annonce la création de Celera et déclare qu'il
va séquencer le génome humain dans les trois ans pour 300
millions d'USD. En réponse, Wellcome Trust double son appui à
HGP pour 330 millions d'USD |
2000 |
Lors d'une cérémonie à la Maison
blanche en juin, HGP et Celera annoncent la fin de leur
dissension, l'aboutissement prochain de leurs travaux sur le
génome humain et en promettent une publication simul-tanée
[29]
|
2001 |
Le Consortium Human Genome Project publie sa copie avancée du
génome humain dans Nature du 15 février 2001 et Celera
publie le sien dans Science du 16 février 2001 |
C'est donc la course entre, d'une part, le National
Institue of Health et ses nombreux partenaires publics de l'Human
Genome Project (HGP) et, d'autre part, Celera, la firme privée
de J. Craig Venter, fondateur de The Institute for Genomic Research
(TIGR) et qui avait abouti au premier séquençage d'un organisme
vivant, la bactérie H. Influenzae
[30]
.

Celera a été créé en mai 1998 par PE Corporation (Perkin-Elmer),
avec l'objectif de produire et de commercialiser l'information
génomique, afin d'accélérer la compréhension des processus
biologiques. Sous la direction de J. Craig Venter, Celera a séquencé
et assemblé, en neuf mois, le génome humain à partir d'ADN provenant
de cinq personnes, en travaillant par une approche globale (shotgun).
Cette technique implique de diviser au hasard le génome en tout
petits fragments puis de les séquencer sans connaissance préalable
de leur position sur le chromosome. Des algorithmes spécifiques sont
alors utilisés pour assembler les fragments en blocs continus
positionnés à leur bonne place sur le génome. Le 16 février 2001, la
revue Science a publié le résultat du travail de Celera
Genomics et de ses partenaires américain, australien et catalan
[32],
sous forme d'un article que J. Craig Venter lui avait adressé le 5
décembre 2000 [33].
Celera a établi un partenariat avec Oracle pour faire tourner ce que
la société dit être le plus puissant système informatique non
gouvernemental du monde, afin de constituer des bases de données des
génomes de la mouche drosophile, de l'homme, de la souris,
notamment. Celera Genomics développe ainsi le concept de
bioinformatique, comme application d'analyse assistée par ordinateur
et appliquée à des systèmes biologiques, utilisant cette technologie
pour analyser et comparer l'information biologique pour des
recherches ultérieures [34].
Lancé en 1990 pour quinze ans, l'Human Genome Project
est coordonné par le Département d'Etat américain à l'Energie et le
National Institute of Health. James Watson a assumé la direction du
projet jusqu'en 1992, jusqu'à ce que le NIH manifeste la volonté de
prendre des brevets sur des séquences partielles d'ADN
[35].
L'Human Genome Project est en réseau avec d'autres opérateurs de la
communauté scientifique internationale [36].
Ce programme a cinq objectifs :
– identifier les plus ou moins 30.000 gènes de l'ADN
humain;
– déterminer les séquences des 3 milliards de paires chimiques qui
forment l'ADN humain;
– classer ces informations dans des bases de données;
– transférer les technologies qui y sont liées au secteur privé;
– énoncer les questions éthiques, légales et sociales qui
émergeront du projet
[37].
Après avoir déterminé la carte physique des
chromosomes, le programme public international de l'Human Genome
Project a mis en œuvre une stratégie de long terme basée sur la
lecture de grands fragments manipulables de molécules d'ADN.
Celles-ci sont ensuite séquencées à partir de morceaux de ces
fragments. Les séquences incomplètes – car il subsiste toujours des
vides provenant du séquençage aléatoire – des grands fragments sont
alors mises à la disposition de la communauté internationale.
L'objectif initial de l'Human Genome Project consistait à rendre
accessible le génome humain à des études biologiques pour la fin
2003. Compte tenu de la course entamée pour séquencer le génome
ainsi que pour des raisons de coût de recherche, HGP a décidé de
rendre publique une copie avancée (working draft) du
séquençage et de l'analyse du génome humain [38].
Ce document a été publié dans la revue Nature du 15 février
2001 [39].

En fait, et au-delà de la réconciliation orchestrée à
la Maison blanche en juin 2000, les deux dynamiques de recherche ont
impliqué chacune des acteurs privés et des acteurs publics. La
compétition a été stimulante – sous l'aspect recherche scientifique
comme sous l'aspect recherche de fonds – et les approches
technologiques très complémentaires. Obtenir le séquençage, ou même
un partie significative du génome humain en 2001 constitue un
événement considérable que la communauté scientifique ne pensait
même pas possible voici quinze ans à peine
[41].
Au delà de l'inventaire des instructions, leur interprétation reste
un défi considérable qui occupera sans doute une majorité de
biologistes pendant plusieurs décennies [42].
Des quelques dizaines de milliers de gènes présents
chez l'être humain, quelques milliers seulement sont connus,
notamment ceux des 3000 maladies génétiques humaines recensées. Une
maladie ne se déclare toutefois pas à partir de la déficience d'un
gène mais bien par des prédispositions de formes multiples et par
des susceptibilités plurielles également. C'est l'étude
systématique de ces variables qui permettra d'identifier les
prédispositions aux maladies et de développer des outils pour
l'épidémiologie moderne
[43].
Les techniques de mutations des gènes, telles qu'étudiées notamment
chez la souris, le lapin, le mouton ou la vache, ouvrent des
applications en thérapie génique. Comme l'indique Daniel Metzger,
des techniques sophistiquées et coûteuses ‑ comme la transgénèse, la
mutagénèse ou la génomique fonctionnelle ‑ devraient avoir des
retombées positives et multiples dans le domaine de la santé
publique. On pense notamment à la capacité diagnostique de
distinction entre des maladies dont les différences ne sont pas
encore bien identifiées ‑ telles les tumeurs cancéreuses ou les
diabètes, la maladie d'Alzheimer ou les pathologies génétiquement
rares. Jo Coates souligne cet intérêt, pour le futur, d'un
diagnostic systématique des maladies les plus fréquentes dès avant
la naissance, avec la potentialité d'une prévention permettant le
remplacement du gène défectueux, afin d"éviter le développement de
la maladie héritée. Coates voit, dans ces techniques, une
possibilité d'éviter des interventions médicales agressives et à
vif. Le prospectiviste américain relève également les potentialités
futures dans le domaine de l'immunologie et de la médecine du
cerveau. En conclusion, Jo Coates estime que les nouvelles approches
médicales basées sur la génétique tiendront de plus en plus compte
de l'individu en tant qu'être unique [44].
Il faut se rappeler toutefois que, bien que très prometteuses,
ces techniques doivent maintenant faire leurs preuves en matière
d'efficacité à long terme et d'innocuité totale chez l'homme
[45].
En fait, si c'est l'informatique qui permet,
aujourd'hui, par sa puissance de calcul, de déchiffrer et
d'organiser les informations génétiques, l'interdisciplinarité entre
chimistes, biologistes, physiologistes, physiciens et biologistes
cellulaires apparaît comme une absolue nécessité pour résoudre cette
complexité du vivant
[46]
. Des machines sont ainsi spécialement dédicacées à cette ambition,
comme ces petaflop, deux millions de fois plus puissants que
les bureaux d'ordinateurs aujourd'hui les plus puissants [47].
Ainsi que le montre la course entre Celera Genomics et le Human
Genome Project, les compagnies privées sont au premier plan du
déchiffrage et sont porteuses du gigantesque marché potentiel du
commerce génétique [48].

Un nombre croissant de secteurs industriels
utilisent les biotechnologies. En effet,
le passage d'un procédé physico-chimique classique à un procédé
biologique permet généralement de réduire les dépenses
d'investissement et les effets nocifs sur l'environnement. Comme
l'indique un rapport de l'OCDE de décembre 2001, cette transition
peut entraîner un recul de la consommation de ressources et de la
pollution, sans nécessité d'investissements techniques ou financiers
importants
[49].
Les perspectives sont nombreuses. Citons le bioéthanol : carburant
liquide produit à partir de déchets agricoles, il s'agit d'un
substitut à l'essence utilisée pour les moteurs à explosion. Sa
caractéristique est de ne pas diffuser de gaz à effet de serre
[50]
. Certes, il est aujourd'hui trop
coûteux face aux énergies fossiles, mais il constitue l'une des
réponses à leur abandon programmée, par raréfaction ou plus
probablement par leur mise à l'index.
En dépit des contraintes morales, culturelles et
juridiques, les recherches et développements dans le domaine de la
génétique ‑ en ce compris le clonage ‑, devraient se poursuivre tant
sont grands leurs capacités de résolutions, à terme, des problèmes
de nutrition et de santé des populations les plus pauvres du monde
[51].
Un cadre juridique a d'ailleurs commencé à se construire depuis
quelques dizaines d'années ans : il a fait passer le statut de la
matière vivante d'une conception d'objet naturel ‑ dont les
composantes étaient considérées comme des biens communs ‑ à la
conception d'invention issue de l'industrie humaine, assurant à
cette matière vivante un statut aussi strictement protégée sur le
plan juridique international que toute invention humaine originale
[52].
Bernard Chevassus-au-Louis en rappelle les étapes déterminantes :
– 1980 : reconnaissance de la brevetabilité de la
matière vivante par la Cour suprême américaine;
– 1987 : premiers brevets relatifs à des micro-organismes, des
plantes transgéniques, etc.;
– 1988 : brevet relatif à une souris de laboratoire;
– 1997 : directive européenne sur la brevetabilité des inventions
biotechnologiques;
– 1992 : convention de Rio sur la diversité biologique;
– 1994 : accords de Marrakech obligeant les Etats signataires à
protéger la propriété intellectuelle sur leur territoire
[53].
Toutefois, alors que les dépôts de brevets dans le
domaine du génome se multiplient, les législations actuelles ne
semblent pas jouer leur rôle de garantie et de stimulation de
l'innovation : elles acceptent le dépôt de demandes trop lointaines
de l'application tout en permettant, par le bénéfice du doute, de
retirer profit des retombées potentielles de ces brevets
[54].
L'évolution de la norme juridique révèle assurément
une dynamique économique. Elle interroge l'Etat sur la mesure de
l'implication, qui doit être la sienne, notamment en matière de
régulation. Ainsi que le souligne Bernard Chevassus-au-Louis :
définir et mettre en place des règles permettant l'appropriation du
vivant, c'est donc implicitement faire un choix sur l'organisation
économique et sociale future : de technique, le débat devient
politique […]
[55]
Reste aussi la question de l'appropriation de ces
questions par les populations concernées et la motivation
d'encourager l'adoption ou la consommation des produits ainsi créés.
Les crises alimentaires multiples, particulièrement en Europe, ont
marqué la société et fait naître une méfiance légitime qui pourrait
en retour provoquer des retards technologiques réels
[56].
Comme l'indique Guy Paillotin, le risque zéro n'existant pas,
l'acceptation par les consommateurs des produits issus des
biotechnologies repose en grande partie sur la confiance qu'ils
accordent aux instances de contrôle. De ce point de vue, la
transparence et l'information la plus sincère des consommateurs
représentent la seule option raisonnable [57].
Au delà d'une certaine illusion mystificatrice
[58],
les progrès escomptés par les découvertes scientifiques et
technologiques en matière de biotechnologie apparaissent aussi
importants que rapides. Ces progrès ont montré qu'il existe, sur
le plan biologique, une unité profonde du monde vivant à laquelle
n'échappe pas l'univers de l'homme, accessible aux mêmes méthodes
d'étude et de modification génétique que n'importe quel autre
organisme, animal, végétal ou microbien [59].
La Direction de la Science, de la Technologie et de
l'Industrie de l'OCDE s'attache à anticiper les évolutions futures
et à préparer l'avenir en produisant études, données et indicateurs
destinés à l'examen des politiques appliquées par les pays membres
et de leur efficacité. En 1996, la DSTI a publié un numéro spécial
de sa revue consacré aux biotechnologies dans laquelle l'OCDE
soulignait qu'il ne fait plus aucun doute que la biotechnologie
constitue une révolution, mue par le progrès des connaissances, qui
va modifier l'avenir de la vie humaine sur notre planète
[60].
Cette position est nette et certainement moins anodine qu'il n'y
paraît. En effet, compte tenu de la large diffusion (le concept
économique de pervasiveness) de la biotechnologie, des
interrogations ont été exprimées sur l'impact industriel de ce que
d'aucuns appelaient la révolution biologique. Ainsi, dans les
années 1970 jusqu'au début des années quatre-vingt, la
biotechnologie moderne ‑ et notamment la recomposition de l'ADN ‑ a
été considérée comme une révolution scientifique induisant
d'importantes retombées en matière de recherche et générant des
potentialités pour fabriquer de nouveaux produits, particulièrement
dans le domaine de la santé. Toutefois, un certain nombre
d'observateurs n'y voyaient que des procédés dans la boîte à outil
de l'industrie chimique tandis que d'autres s'enthousiasmaient sur
ce qu'ils considéraient comme "la plus grande révolution depuis
l'invention de l'agriculture". Les années 1994-1995 ont constitué un
tournant dans la mesure où la vision du futur des biotechnologies a
changé de cap. Ainsi, il s'est avéré que, bien moins perceptible que
la révolution de l'information, les biotechnologies n'en constituent
pas moins une mutation profonde de toutes les sphères de la société,
c'est-à-dire la base structurante d'un nouveau paradigme
[61].
Les Etats-Unis disposent d'ailleurs d'une avancée essentielle dans
les biotechnologies et plus particulièrement dans le domaine de la
génétique. Des analyses de la National Science Foundation montrent
que, pour la période 1990-1994, la science et la recherche aux
Etats-Unis ont produit 63% des inventions du secteur des
biothechnologies [62].
Avec la concurrence interne des programmes Celera et NHG, cette part
s'est encore accrue en faveur des USA.
Un rapport publié en mai 2001 par l'OCDE, suite à une
initiative japonaise datant de 1998, a tenu à alerter les pouvoirs
publics et les acteurs du secteur sur le fait que la structure de
développement des technologies du vivant est différente de celle des
autres technologies. Réalisé dix-neuf ans après le rapport
Biotechnologie, Tendances internationales et perspectives
(1982), ce document résulte de deux ans de travail d'une Task
Force consacrée aux Centres de Ressources biologiques, tels
qu'ils ont été promus par la Convention sur la Biodiversité de 1992.
En 2002, la prise de conscience des enjeux que constituent la
conservation et la dissémination des informations biologiques est
telle que l'OCDE considère que les Etats eux-mêmes ne sont plus
capables d'assumer seuls techniquement et financièrement les
services correspondant, particulièrement dans le domaine du génome.
L'OCDE plaide dès lors pour une collaboration visant à une
harmonisation internationale dans ce secteur. Le rapport comporte
des premières recommandations à l'adresse des gouvernements, afin de
mener un certain nombre d'initiatives de concert avec la communauté
scientifique et dans le but de mettre en place un véritable réseau
mondial de centres de ressources biologiques [63].

Jeremy Rifkin clôturait son ouvrage consacré à la
révolution technologiques sur le caractère sociétal du problème et
la nécessité d'engager la collectivité sur un débat fondamental.
Ainsi, Louise Vandelac appelait avec Bruno Latour à faire entrer
les sciences en démocratie
[64]
. Pour répondre au scepticisme que cet
appel pourrait provoquer compte tenu de la prégnance du quotidien
sur la population, le président de la Foundation on Economic
Trends soulignait que les questions que soulèvent les nouvelles
technologies ne sont ni abstraites ni
lointaines. Bien au contraire, ce sont les plus intimes et les plus
urgentes qu'ait jamais affronté l'humanité, et elles concernent tous
les êtres humains vivant sur cette terre.
La Révolution biotechnologique affectera tous les aspects de
notre vie : notre façon de manger, notre vie sexuelle et
conjugale, notre façon de faire des enfants et de les élever,
notre façon de travailler, de faire de la, politique,
d'exprimer notre foi, de percevoir l'univers qui nous entoure
et la place que nous y occupons – toutes les réalités
individuelles et collectives de notre existence seront
profondément bouleversées par les nouvelles technologies du
prochain siècle, le siècle des biotechnologies
[65].
Ainsi, ce serait une erreur de considérer que, malgré
les concepts d'apparence difficiles qui les couvrent, l'analyse des
enjeux des biotechnologies devrait être réservée à des spécialistes
[66].
Enzo Russo et David Cove, terminent leur ouvrage par
un chapitre consacré à la science, la technologie et l'éthique.
Après avoir cité la Genèse (3:22-24)
[67],
ils concluent :
Nous devons tous maintenant décider si, après avoir mangé le
fruit de l'arbre de la connaissance, nous souhaitons retourner
au Jardin d'Eden pour prendre le fruit de l'arbre de vie, pour
modifier les gènes humains dans l'espoir de vivre
éternellement [68].
Si cette interrogation est celle de la prospective,
elle devra prendre en compte la dimension du temps. Comme le
souligne Philippe Kourilsky, tout risque se décline en passé,
présent et futur. Tout risque a une histoire
[69].
Ceux qui voudront approfondir les notions de risque et de précaution
– tel qu'en usage depuis la Conférence de Rio de 1992 – auront à
prendre en compte cette dimension temporelle. Elle nécessite de
manière impérative la mise en place de dispositifs d'évaluation et
de systèmes de suivi, eux-mêmes nourris par le temps et
l'expérience. Cette vision apparaît indispensable à qui souhaite,
sur des questions qui interpellent aussi fort le développement
durable, ne pas brider l'innovation technologique ni empêcher les
productions bénéfiques.

[1]
Global Trends 2015 : A Dialogue…, p. 23.
[2]
Joseph F. COATES, John B. MAHAFFIE and Andy HINES, 2025,
Scenario of US and Global Society Reshaped by Science and
Technology, p. 113, Greensboro, Oakhill Press-Coates &
Jarratt, 1997.
[3]
Jeremy RIFKIN, The Biotech Century, Playing Ecological Roulette
with Mother Nature's Designs, dans eMagazine, vol. 9,
n°3, Mai-Juin 1998. http://www.emazine.com/may-june_1998/0598feat2.html.
The Nobel Prize-winning chemist Robert F. Curl of Rice
University spoke for many of his colleagues in science when he
proclaimed that the 20th century wa
"the century of physics and chemistry. But it is clear that the
next century will be the century of biology.
(p. 1). – Jeremy RIFKIN, Le Siècle biotech : le commerce des
gènes dans le meilleur des mondes, Paris, Pocket, 2000.
[4]
Clifton E. ANDERSON, Genetic Engineering : our new Genesis,
dans Howard F. DIDSBURY Jr ed., Frontiers of the 21st Century :
Prelude to a New Millennium, p. 59, Bethesda, Maryland, World
Future Society, 1999. – Clifton E. Anderson
est professeur émérite de l'Université de l'Idaho.
[5]
Jeremy RIFKIN et Ted HOWARD, Who Should Play
God ? The Artificial Creation of Life
and What it Means for the Future of the Human Race, New-York,
Dell, 1977. cité
dans Alvin TOFFLER, La Troisième Vague, … p. 188. –
Dans son article The Biotech Century…, Jeremy RIFKIN évoque
A second Genesis et
the Genetic Age (p. 2). – J. RIFKIN, Le Siècle biotech,
Le commerce des gènes dans le meilleur des mondes, p. 15-16,
Paris, La Découverte, 1998. Jeremy Rifkin est président de la
Foundation on Economic Trends, à Washington. Qualifié de Dark
Prophet of Biogenetics par Scientific American, Jeremy Rifkin
est une des références du mouvement anti-mondialisation. – Gary
STIX, Jeremy Rifkin, Dark Prophet of Biogenetics, dans
Scientific American, Août 1997.
-
http://www.sciam.com/0897issue/0897profile.htm
.
[6]
Clifton E. ANDERSON, Genetic Engineering…, p. 68. –Enzo RUSSO et
David COVE, Genetic Engineering :
Dreams and Nightmares, New-York, Oxford University Press,
1998. – The Genomic Institute, NHGRI, and
NIH are currently studying this, providing grants, and holding
meetings.
It has to be debated biologically, legally,
socially, and politically. Patents are a fact of life now. They
have to be respected; informed consent is a
must; industries, governments, and universities should lead this
action, and religious views should be considered.
Jérôme C. GLENN and Theodore J. GORDON,
State of the Future 2001…, Challenges…,
p. 373-424.
[7]
Jean WEISSENBACH, Le séquençage du génome humain : comment et
pourquoi, dans Yves MICHAUD, Qu'est-ce que la vie ?,
Université de tous les savoirs, vol. 1, p. 343, Paris, Odile
Jacob, 2000.
[8]
Axel KAHN, Biotechnologies : vers le meilleur des mondes ?
dans Jérôme BINDE dir., Les Clés du
XXIème siècle, p. 77, Paris, Unesco-Seuil, 2000. – Axel Kahn
est généticien , directeur de recherche
à l'INSERN.
[9]
La biotechnologie moderne et l'OCDE, Synthèse OCDE, Juin 1999,
p. 1.
[12]
Thus it seems reasonable to define biotechnology
as : the application of scientific and
engineering principles to the processing of materials by
biological agents to provide goods and services.
Alan T. BULL, e.a., op. cit., p. 18.
[13]
voir Erwin SCHRÔDINGER, Qu'est-ce
que la vie ? dans Futuribles,
n°270, Décembre 2001, p. 53-64.
[14]
Joseph F. COATES, The Long-Term Implications of Genetics
Research and the Future of Humanity, Annual Conference of the
World Future Society, Future Focus 2000, Changes, Challenges &
Choices, Houston, 23 juillet 2000. – Joseph F. COATES, John B.
MAHAFFIE & Andy HINES, 2025, Scenarios for US and Global
Society Reshaped by Science and Technology, Greensboro,
Oakhill Press, 1998. – Graham T.T. MOLITOR, Genetic Engineering
and Life Sciences : Controlling
Evolution, Annual Conference of the World Future Society,
FutureScope 2001, Exploring the 21st Century,
Minneapolis, 29 juillet 2001. – Dianne BARTELS ea, Future Legal
Issues in Biotechnology, Annual Conference of the World Future
Society, FutureScope 2001, Exploring the 21st Century,
Minneapolis, 29 juillet 2001.
[15]
John L. PETERSEN, The Next Decade : What we must do, Annual
Conference of the World Future Society, Future Focus 2000,
Changes, Challenges & Choices, Houston, 23 juillet 2000. –
John L. PETERSEN, Out of the Blue, Wild Cards and other Big
Future Surprises, Arlington, The Arlington Institute, 1997.
[16]
Jeremy RIFKIN, Biotechnologies : vers le meilleur des mondes ?
dans Jérôme BINDE dir., Les Clés du
XXIème siècle, p. 84-87, Paris, Unesco-Seuil, 2000.
[17]
Alvin TOFFLER, La Troisième Vague…, p. 189-190.
[18]
Guy PAILLOTIN, L'émergence des biotechnologies en agriculture,
dans Futuribles, n°235, Octobre 1998, p. 54.
[19]
La transgénèse est l'opération qui consi
Louis-Marie HOUDEBINE, La transgénèse et ses applications,
dans Yves MICHAUD dir., Université
de tous les savoirs, vol. 1, Qu'est-ce que la vie ?,
p. 372, Paris, Odile Jacobs, 2000.
[20]
Guy PAILLOTIN, L'émergence des biotechnologies en agriculture…,
p. 58. – Carliene BRENNER, Politiques de biotechnologie pour
l'agriculture des pays en développement, coll. Cahier de
politique économique n°14, Paris, Centre de Développement de
l'OCDE, 1997.
[21]
Données de la National Corn Growers Association, La
biotechnologie moderne et l'OCDE, Synthèse OCDE, Juin 1999, p.
2.
[22]
Jeremy RIFKIN,
Biotechnologies : vers le meilleur des mondes ?…,
p. 86. – Jeremy RIFKIN, The Biotechn Century,
Playing…, p. 3.
[23]
Patrick PHILIPON, Les OGM et la sécurité alimentaire, dans
La science au présent 2001, p. 179-183, Paris,
Encyclopaedia universalis, 2000. – Voir Genetic Enginnering and
its Dangers, Compiled by Dr Ron EPSTEIN, San Francisco State
University : -
http://online.sfsu.edu/%7Erone/Geessays/gedanger.htm .
[24]
Comme l'indique Jean Weissenbach, les cellules
des êtres vivants contiennent un programme d'instructions (le
génome) leur permettant de se maintenir en vie ou de se
multiplier. Ces instructions (les gènes) sont codées sous une
forme chimique le long de molécules géantes, les molécules d'ADN
qui constituent les chromosomes. La connaissance de ces
instructions est indispensable à la compréhension des phénomènes
biologiques au niveau cellulaire et moléculaire. Mais elle est en
outre le point de départ d'applications de plus en plus nombreuses
dans les domaines de la médecine et des industries
pharmaceutiques, biotechnologiques, agroalimentaires et dans
d'autres domaines en prise directe avec
les processus biologiques (agriculture, environnement). Jean
WEISSENBACH, Le séquençage du génome humain : comment et
pourquoi, dans Yves MICHAUD, Qu'est-ce que la vie ?…,
p. 327.
[25]
Walter P. KISTLER, Genetics in the New Millenium,
The Promise of Reprogencis, World
Future Society Social Innovation Forum, WFS, 2001. –
http://www.wfs.irg/kistler.htm
-
2/01/02.
[26]
Le séquençage est la lecture de l'enchaînement des signes
élémentaires qui composent une molécule d'ADN. Le code génétique
est constitué d'un alphabet chimique à quatre signes (les bases ou
nucléotides) symbolisés par les lettres A, T, G et C. Si on
compare à l'informatique, l'ADN serait la mémoire et
l'enchaînement des signes la succession des octets.
[28]
Leslie ROBERTS ea, A
History of the Human Genome Project, … p. 1195sv.
[32]
GenetixXpress (Sydney), Berkeley Drosophila Genome Project
(Berkeley), Département de Biologie de l'Université de
Pennsylvanie, Depatement de Génétiqu
ste à ajouter un gène étranger à un organisme pluricellulaire
(plantes ou animaux) entier ou à remplacer l'un de ses gènes par
un autre.
e de l'Ecole de médecune
universitaire de Cleveland, Université John Hopkins (Baltimore),
Rockefeller University de New-York, Applied Biosystems, Groupe de
Recherche en Informatique de l'Université de Barcelone
(Catalogne), etc.
[33]
J. Craig VENTER e.a., The Sequence of the Human Genome,
dans Science, vol 291, 16 février 2001, p. 1304-1350.
-
www.sciencemag.org
-
18 janvier 2002.
[35]
Alain BERNOT et Olivier ALIBERT, Naissance de la biologie
moléculaire…, p. 23.
[36]
Voir par exemple Genoscope, Centre national de Séquençage (Jean
Weissenbach, Thomas Bruls et Roland Heillig), devenu le Centre
français de Ressources INFOBIOGEN, créé le 10 juin 1999 par le
ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la
Technologie et l'Université d'Evry Val d'Essonne. - Voir aussi
British Columbia Cancer Research Center, Vancoover, Canada. - Voir
auss Institute of Human Genetics, Université de Kiel, Allemagne. -
Voir aussi Department of Molecular Biology, Keio University School
of Medecine, Tokio.
http://www.infobiogen.fr/presentation/infobiogen.html
-
18/01/02.
[42]
Jean WEISSENBACH, Le séquençage du génome humain.., p. 328.
[43]
Yves TROUADEC, Décrypter le génome humain…, mais encore ?
dans La science au présent 2001, Une
année d'actualité scientifique, p. 170-174, Paris,
Encyclopaedia universalis, 2000. Yves Trouadec est biologiste.
[44]
Joseph COATES, Your Life in 2025, Annual Conference of the
World Future Society, FutureScope 2001, Exploring the 21st
Century, Minneapolis, 29 juillet 2001.
Enregistrement. – Joseph F. COATES,
John B. MAHAFFIE and Andy HINES, 2025, Scenario of US and
Global Society…, part 4 :
Harvesting the fruits of genetics, p. 69-112.
[45]
Daniel METZGER, Transgénèse, mutagénèse et génomique
fonctionnelle, dans
Yves MICHAUD dir., Université de
tous les savoirs, vol. 1, Qu'est-ce que la vie ?,
p. 369, Paris, Odile Jacobs, 2000. -Daniel Metzger est directeur
de Recherche au CNRS, à l'Institut de Génétique et de Biologie
moléculaire et cellulaire.
[47]
François MAINTENON, Un mégaordinateur pour le génome, dans
Futuribles, n°251, mars 2000, p. 77-78.
[48]
Voir notamment l'opposition entre Craig Vinter (Celera Genomics)
et le Consortium international de séquençage du génome humain.
Jean-Jacques SALOMON, La quête du Graal et du génome humain,
dans Futuribles, n° 266, Juillet-août 2001, p. 18-19.
[49]
Les biotechnologies au service de la durabilité industrielle,
p. 51, Paris, OCDE, Décembre 2001.
[50]
La biotechnologie moderne et l'OCDE, Synthèse OCDE, Juin
1999, p. 2.
[51]
Global Trends 2015 : A Dialogue About the Future With
Nongovernement Experts, p. 23, National Intelligence Council,
Décembre 2000. – Martin HUTCHINSON, Le boom de la gène-économie,
Le marché des clones ou l'avènement de l'homme-dieu, dans
Futuribles, n°264, Mai 2001, p. 27-32. Martin Hutchinson est
rédacteur économique et commercial de United Press International
(UPI).
[52]
Bernard CHEVASSUS-AU-LOUIS, L'appropriation du vivant : de la
biologie au débat social, dans Yves MICHAUD
dir., Université de tous les savoirs,
vol. 1, Qu'est-ce que la vie ?, p. 284, Paris, Odile
Jacobs, 2000.
[54]
Jean WEISSENBACH, Le génome est-il brevetable ?
dans Futuribles, n°262, Mars
2001, p. 73-75. - Membre de l'Académie des Sciences (France), Jean
Weissenbach est directeur général au CNRS et directeur de
Génoscope - centre national de séquençage.
[55]
B. CHEVASSUS-AU-LOUIS, L'appropriation du vivant..., p.
286.
[56]
Daniel BOY, Les biotechnologies et l'opinion publique
européenne, dans Futuribles, n°238, Janvier 1999, p.
37-56.
[57]
Guy PAILLOTIN, L'émergence des biotechnologies en agriculture…,
p. 60, 65 et 66.
[58]
Jacques TESTART, Du bluff génétique à la police moléculaire,
dans Futuribles, n°266, Juillet-août 2001, p. 9. Jacques
TESTART est directeur de recherches à l'Institut national de la
santé et de la Recherche médicale (INSERM), à Clamart.
[59]
Axel KAHN, Les enjeux éthiques de la génétique, dans Yves
MICHAUD dir., Université de tous les
savoirs, vol. 1, Qu'est-ce que la vie ?, p. 381,
Paris, Odile Jacobs, 2000
[60]
Biotechnologie, Numéro spécial, STI revue, n°19,
Décembre 1996-2.
[63]
Biological Resource Centres underpinning the Future of
Life Sciences and Biotechnology, coll.
Science and technology,
Paris, OCDE, Mai 2001. – Lors des réunions de la Task Force
à Paris les 24 et 25 janvier 2000 et les 13 et 14 février 2001, la
Belgique était représentée par Mme Nicole Henry, des Services
fédéraux des Affaires scientifiques, techniques et culturelles (SSTC).
Biological Resources Centres…,
p. 59.
[64]
Bruno LATOUR, Politiques de la nature. Comment faire entrer les
sciences en démocratie ?, Paris, La Découverte, 1999. – Louise
VANDELAC, Menace sur l'espèce humaine, Démocratiser le génie
génétique, dans Futuribles, n°264, Mai 2001, p. 26. –
Stéphanie DEBRUYNE, Clonage ou l'art de se faire doubler,
Compte rendu de la table ronde du mardi 12 décembre 2001,
Paris, Futuribles, Mars 2002, 5 p.
[65]
Jeremy RIFKIN, Le siècle biotech…, p. 391.
[66]
Jacques ROBIN, Le jaillissement des biotechnologies, dans
Jacques LESOURNE et Michel GODET, Les Mille sentiers de
l'avenir, La fin des habitudes, p. 273, Paris, Seghers, 1985.
Jacques Robin est directeur de la revue Biofutur.
[67]
Alors Iahvé Elohim dit : "Voici que l'homme est devenu comme l'un
de nous, grâce à la science du bien et du mal ! Maintenant il faut
éviter qu'il étende la main, prenne aussi de l'arbre de la vie, en
mange et vive à jamais." Iahvé Elohim le renvoya donc du jardin
d'Eden pour qu'il cultivât le sol d'où il avait été pris. Il
chassa l'homme et il installa à l'orient du jardin d'Eden les
Chérubins et la flamme tournoyante de l'épée pour garder la route
de l'arbre de vie.
Nous avons repris la version de la Bibliothèque de la Pléiade
: La Bible, Ancien Testament, Edition publiée sous la
direction d'Edouard Dhorme, p. 12, Paris, Gallimard, 1956.
[68]
Enzo RUSSO & David COVE, Genetic Engineering, Dreams and
nightmares…, p. 213.
[69]
Philippe KOURILSKY, La révolution biotechnologique, Pour qui ?
pour quoi ? par qui ?, dans Thierry
de MONTBRIAL et Pierre JACQUET, Rapport annuel mondial sur le
système économique et les stratégies, p. 130, Paris,
Ifri-Dunod, 2000.
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