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L'évaluation
comme outil au service de la prospective territoriale
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La Wallonie au futur
: évaluer l'évolution de la société
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L'évaluation
comme processus de responsabilisation
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La Société
wallonne de l'Evaluation et de la Prospective
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La charte de la
SWEP : l'évaluation dans la nouvelle gouvernance
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Conclusion :
valoriser l'évaluation à l'aune de la démocratie délibérative
C'est avec raison que, voici à peine deux ans, Jean-Louis Dethier soulignait
lors d'une journée consacrée par l'Institut Jules-Destrée à l'évaluation et
au développement régional, que l'évaluation, au sens où elle émergeait de
ces travaux, apparaît comme une discipline nouvelle, et novatrice en ce
qu'elle se distingue, voire s'oppose à l'évaluation-contrôle et à l'évaluation-sanction
[1].
Et le vice-président Wallonie-Bruxelles de Deloitte & Touche Management
Solutions de motiver le caractère innovant de la démarche évaluative en
Wallonie par trois arguments :
– son approche systématique, documentée, raisonnée d'un
ensemble d'actions ou de fonctions destinées à en mesurer la pertinence,
l'efficacité, l'efficience, la durabilité ;
– son apport d'un cadre et des éléments de réflexion
visant à améliorer la conception et la mise en oeuvre de ces actions ou
fonctions ;
– son ouverture et la prise en compte de l'ensemble –
et donc de chacune – des parties prenantes, qu'elles soient
commanditaires, réalisatrices ou bénéficiaires, afin d'assurer la prise en
compte des informations dont elles sont porteuses et de leur permettre de
s'approprier les enseignements de l'évaluation.
En inscrivant l'évaluation au cœur même de la gouvernance, comme outil de
la démocratie délibérative associant les citoyens, les entreprises et l'Etat
face à des enjeux communs, la Société wallonne de l'Evaluation et de la
Prospective, dont le même Jean-Louis Dethier est devenu le premier
président, a voulu positionner les parties prenantes au cœur même de la
conception de l'évaluation qu'elle a prônée et prône encore en Wallonie.
La genèse de la création de la SWEP et l'élaboration de sa charte du 29
avril 2000 expliquent largement ce positionnement.

L'évaluation
comme outil au service de la prospective territoriale
Flashback.
Le concept d'évaluation s'est affirmé, en Wallonie, au travers d'au moins
quatre démarches parallèles :
– une exigence externe classique,
appliquée aux territoires européens et provenant de la Commission
européenne, particulièrement pour les Fonds structurels après 1994 [2];
– un cheminement interne au travers de
l'administration wallonne
[3]
et d'opérateurs professionnels (consultants privés et universités) : le
travail de fonctionnaires comme Jean-Marie Agarkow, Daniel Collet et Luc
Vandendorpe à l'économie régionale, celui des professeurs Henri Capron
(DULBEA, ULB), Michel Quévit (RIDER, UCL), Alain Schoon (Fucam), etc. ;
– la démarche du Parti écologiste qui,
lors de son arrivée au sein du gouvernement wallon en juillet 1999, a
annoncé clairement son intention de mettre en oeuvre des stratégies
d'action et l'évaluation des politiques publiques, contenues dans son
programme, nourries par le Rapport Viveret ainsi que par les travaux du
Conseil scientifique de l'Evaluation. Plusieurs négociateurs Ecolo ont
fait de l'évaluation l'un des chevaux de bataille de leur participation
lors de la constitution du Gouvernement wallon lors de l'été 1999
[4].
– la société civile enfin, au travers notamment de la
dynamique La Wallonie au futur, de son opérateur l'Institut
Jules-Destrée et de la Société wallonne de l'Evaluation et de la
Prospective.
C'est ce dernier point qui sera développé ici.

La dynamique La Wallonie au futur, a réuni plusieurs milliers de
citoyens depuis 1987 en quatre exercices de prospective territoriale dont
une conférence-consensus. En 1997 et 1998, l'évaluation a trouvé sa place
dans cette démarche. Cette évaluation était certes modeste par ses
ambitions, par ses moyens, par ses méthodes. Elle n'en est pas moins
importante, pour plusieurs raisons.
D'abord, par sa nature. Que l'on en juge : un organisme non-gouvernemental
positionné au sein de la société civile, porteur d'une réflexion sur la
Région et d'un dialogue stratégique avec les élus régionaux, décide de
lancer une évaluation formelle de ses travaux menés depuis près de dix ans.
Il le fait, non pas de manière exploratoire, mais sur base de trois constats
formulés par son Comité scientifique :
– la société wallonne apparaît frappée dans son
développement par un blocage culturel ;
– les congrès tenus depuis 1987 et l'analyse qui y
avait été faite de la société wallonne n'ont pas permis d'éviter ou de
répondre à ces blocages ;
– la société a évolué depuis 1987 : si certaines des
pistes proposées depuis 1987 ont été suivies, d’autres ne l'ont pas été
parce qu’elles ne se sont pas avérées pertinentes ou parce que la société
n’était pas prête à les accepter.
Il s'agit donc d'une démarche endogène, autonome, née du souci de
comprendre une situation afin d'y répondre, tout en mesurant a posteriori
l'action qui a été menée par les acteurs au sein du système.
Ensuite
la démarche est importante par l'a priori méthodologique qu'elle
adopte immédiatement. La note qui sert de départ aux travaux précise la
notion d'évaluation. Son auteur, qui s'appuie sur les travaux de Gérard
Figari
[5],
souligne la nécessité de rendre claire la notion d'évaluation pour qu'elle
apparaisse bien comme un processus de collecte de données permettant de
construire des décisions potentielles, plutôt que comme un mécanisme de
contrôle et de vérification ‑ pour lequel ni l'Institut Jules-Destrée ni le
congrès ne sont habilités.

La Wallonie au futur
: évaluer l'évolution de la société
La démarche d'évaluation de La Wallonie au futur, qualifiée
d'étrangère à celle d'un audit externe, se veut construite sur un cadre
référentiel précis comportant trois volets :
– une évaluation des politiques préconisées par les
congrès La Wallonie au futur;
– une évaluation des politiques réellement menées par
la Région wallonne depuis 1987;
– une évaluation des structures et des
filières, c'est-à-dire des dispositifs
[6],
mis en place entre les différents acteurs de la société : les entreprises,
les institutions politiques, administratives et sociales, les universités
et l'ensemble des institutions éducatives, sur base des interactions
préconisées par les congrès La Wallonie au futur.
Dès lors, il s'agit d'appliquer, à la société wallonne tout entière, la
technique du pilotage préconisée en 1996, lors d'une conférence-consensus
traitant du système éducatif.
Menée à partir du Comité scientifique, l'évaluation a été réalisée par des
collaborateurs de l'Institut Jules-Destrée, appuyés méthodologiquement par
Jean-Louis Dethier, alors administrateur délégué de la société CEMAC. Le
travail mené de septembre 1997 à août 1998 a mis en œuvre plusieurs
techniques de collectes et d'analyses :
‑ reconstitution des objectifs et des logiques
d'action,
‑ présentation des constats,
‑ réalisation de plus d'une cinquantaine d'interviews
de décideurs politiques, économiques et administratifs de très haut niveau
(ministériel, secrétaires généraux d'Administration, chefs d'entreprises,
‑ dépouillement de plusieurs centaines de
questionnaires et documents d'évaluation en vue de la réalisation d'un
rapport thématique.
Ce rapport allait constituer la base d'un travail de plusieurs mois
sollicitant des réactions par notes écrites et finalement d'interpellations
directes des acteurs pour permettre leur repositionnement.

Le congrès de deux jours, tenu en octobre 1998, a fait émerger
l'évaluation, à côté de la contractualisation et de la prospective, comme un
outil innovant de gouvernance, décrit comme porteur en termes stratégiques
.
Trois propositions précises, destinées à favoriser le développement d'une
évaluation qualifiée de "démocratique" suivaient le constat d'un déficit de
culture de l'évaluation au sein de la Région wallonne :
– Première proposition : la nécessité de
responsabiliser le citoyen. L’enjeu affirmé n’était plus seulement de
faire réfléchir les acteurs, mais de leur offrir des lieux où forger des
solutions concrètes, défendables et gérables, de façon à créer les
conditions de la participation responsable de tous au processus de
modernisation de la société. Ainsi, le rapport préconisait la création
d'une Société wallonne de l'Evaluation.
– Deuxième proposition : la nécessité de
responsabiliser l'administration. Il s'agissait avant tout de souligner
l'importance de l'administration comme soutien fondamental au projet de
société construit pour la Wallonie. Le Congrès a proposé la création d'une
cellule de développement et de stimulation
gouvernements - administrations.
Cette dynamique impliquait, à court terme, de développer une culture
d’évaluation dans l’administration régionale, en généralisant les
expériences d’évaluation menées depuis 1994.
– Troisième proposition : la nécessité de pouvoir
disposer d'une batterie d'indicateurs fiables, qualifiée de première
condition d'une stratégie de développement. Or, le constat du congrès est
celui d'un désastre statistique wallon : données lacunaires ou tardives,
indicateurs de qualité de vie liés au développement durable, au bien-être
social, ou à la santé régionale, peu ou pas existantes, informations trop
difficilement accessibles, etc.
En conclusions, le rapporteur général affirmait que l'évaluation – qui
n'est ni le contrôle, ni l'audit – est souvent invoquée en Wallonie mais
rarement mise en œuvre, car elle subit souvent la méfiance et la
culpabilisation potentielle à laquelle elle reste trop souvent assimilée.
Constatant que l'évaluation ne saurait déboucher sur une sanction mais
était, au contraire, porteuse de remédiation, le rapporteur général appelait
à mettre en place, sur l'exemple français, une véritable méthodologie
régionale de l'évaluation, avec l'aide des universités, afin d'en promouvoir
un usage stratégique qui permette, in fine, une réinterprétation des
objectifs et des programmes.

Dans les mois suivant ce congrès, l'Institut Jules-Destrée a activé une
dynamique de formation et de benchmarking (étalonnage ou
parangonage) pour s'approprier un minimum d'expertise, au moins
théorique, dans le domaine de l'évaluation et se confronter aux acteurs de
terrain : EES, SFE, C3E, SCE, SQEP, AES, IOCE, UKES, etc., toute cette
cabalistique pour évaluateur averti.
Toutefois, c'est avec un sentiment d'urgence que, au retour de la
Conférence de Rome de l'EES, et avec la complicité de Jean-Louis Dethier, la
Société wallonne de l'Evaluation et de la Prospective a été ébauchée fin
1998, l'écriture à deux d'une première charte sur une nappe de restaurant
datant des premières semaines de 1999. Elle prendra forme le 24 novembre
1999 lors d'une première rencontre d'acteurs très divers ‑ chefs
d'entreprises, fonctionnaires, consultants, élus, responsables
d'associations, chercheurs – qui ouvrent un vaste chantier de six groupes de
travail destinés à construire un socle commun d'expertise et à préparer –
parallèlement aux statuts et avant tout dépôt de ceux-ci au journal officiel
– la rédaction d'une charte fondatrice de la nouvelle association. Au milieu
de ces travaux, le 3 mars 2000, l'Institut Jules-Destrée organisa
directement le colloque sur l'évaluation au niveau régional (cité plus
haut), en croisant experts internationaux et acteurs locaux, colloque dans
lequel la SFE était particulièrement bien représentée.
Si le
travail de préparation fut souvent très pédagogique et nuancé dans l'échange
fructueux entre acteurs, particulièrement dans les questions touchant à
l'éthique, aux modèles et standards dans le groupe de réflexion où on
retrouvait Luc Lefebvre et Frédéric Varone
[8],
la rédaction de la charte s'est résolument inscrite dans une vision que
d'aucuns auraient qualifiée de "gauchiste", si elle n'avait pas été
directement inspirée par le Programme de Management public (PUMA) de l'OCDE
[9].
Ainsi,
l'évaluation qui a été prônée – et reste prônée – par la Société wallonne de
l'Evaluation et de la Prospective s'inscrit résolument dans les exigences de
la bonne gouvernance et notamment, l'émergence de la société civile et le
développement de la démocratie participative ainsi que la distinction
entre la stratégie du politique et les discours stratégiques émanant de la
société civile. On reconnaît d'ailleurs dans cette dernière formule la
griffe du professeur Michel Quévit, président du Comité scientifique du
Congrès permanent La Wallonie au futur
[10].

Les rédacteurs de la charte ont refusé de définir l'évaluation comme un
jugement pour lui préférer l'idée océdéenne d'analyse. Le centre de
gravité de la charte se situe dans la partie intitulée "l'évaluation à
promouvoir" qui précise que :
Toute
évaluation nécessite la collaboration et le dialogue de ses principaux
participants, à savoir les mandataires, les évaluateurs, les bénéficiaires
des politiques, programmes, projets ou fonctions, ainsi que des parties
prenantes, c'est-à-dire les particuliers ou les organismes qui s'intéressent
à la politique ou au programme évalué ainsi qu'aux résultats de l'évaluation
.
Cette définition des parties prenantes est, mot pour mot, celle de PUMA.
Certains verront peut-être une forme de contraction, voire d'intégrisme,
dans le fait – très discuté lors de l'élaboration du document – que la
charte accorde le statut d'évaluation à l'évaluation proprement dite,
telle que promue par la Société européenne de l'Evaluation, évaluation
qualifiée de "démocratique" et ou "participative", selon les cas.
Cette évaluation applique une éthique qui permet le positionnement clair et
transparent tant du donneur d'ordre que de ses différents acteurs par
rapport au résultat de l'évaluation. Tout autre dynamique nous paraît
relever du contrôle, de l'audit ou de l'étude externe.
La charte va encore plus loin lorsqu'elle définit le rôle de la SWEP et
plus particulièrement sa vocation d'interpellation des décideurs. Ainsi, la
charte dispose que :
en réaction aux risques de manipulations ou de
dérives d'une démarche qui serait uniquement menée par des experts, la
conception participative de l'évaluation des politiques publiques ouvre
celle-ci aux acteurs économiques et sociaux ainsi qu'à la société civile.
Lorsque les différentes parties prenantes sont représentées au sein d'une
instante d'évaluation, elles apportent leurs différentes compétences au
projet d'évaluation, et lui assurent pluralisme et pluridisciplinarité. En
ce sens, une évaluation et une réflexion prospective doivent associer, selon
des modalités adéquates, des représentants des entités évaluées
(connaissance du terrain), des représentants d'associations représentatives
des publics concernés, des spécialistes des diverses disciplines requises,
des membres des corps d'inspection et de contrôle (pour leur connaissance
des modes de fonctionnement du secteur concerné), ainsi que des
représentants des secteurs publics et privés concernés (pour une approche
comparée).
On le
voit, la notion de parties prenantes se trouve réellement au centre
de la vision que la SWEP a donnée de l'évaluation. Ce concept, qui a été à
nouveau débattu lors d'une des dernières réunions du Bureau de la SWEP, a
été – nous l'avons dit – défini par PUMA
[12].
De
même, dans ses théories sur le gouvernement d'entreprise, l'OCDE, sa
direction des affaires financières, fiscales et des entreprises, utilisait
ce concept pour définir la gouvernance et y considérait comme parties
prenantes, en plus des dirigeants de l'entreprise, des administrateurs et
des actionnaires, les salariés et la collectivité dans laquelle elle est
située
[13].
Certes, ainsi que Jacques Toulemonde l'enseigne lors des séminaires de
formation C3E, l'évaluateur, au moins dans ses recommandations, a
traditionnellement comme tâche de se faire l'avocat des parties prenantes, y
compris les citoyens, qui n'ont pas eu droit à l'attention de l'évaluation.
On se situe ici, au delà de ce devoir moral et déontologique.
Chacun
aura pu entendre dernièrement l'administrateur délégué et président du
Comité exécutif de Dexia, M. Pierre Richard, qui considère que l'évaluation
est peut-être l'élément clef de la bonne gouvernance, introduire dans son
analyse le concept de droit d'évocation de problèmes par la société
civile
[14].
On est
là, je crois, au cœur de la construction de l'évaluation avec les parties
prenantes, en faisant de ce processus un acte démocratique plutôt qu'une
pratique administrative. Eric Monnier n'écrivait-il pas, voici quelques
mois, que le défi de la prochaine décennie sera de faire sortir
l'évaluation de l'administration et d'impliquer totalement les élus au
pouvoir et dans l'opposition puis, dans un second temps, les citoyens
eux-mêmes
[15].
Eric Monnier donnait d'ailleurs quelques pistes intéressantes pour faire
progresser cette idée :
– s'appuyer sur les Parlements comme
garants de la participation des parties prenantes même si on sait que cela
ne constitue pas une pratique en Europe
[16].
– prendre en compte l'importance pour
le développement de l'évaluation d'un équilibre des pouvoirs au sein d'une
même collectivité mais aussi entre différents niveaux de gouvernement
[17].
Certes, la mise en œuvre est périlleuse. L'Institut Jules-Destrée s'y est
attelée – en dilettante certes – mais au point, quand même, que son
directeur a pu être considéré comme un apprenti-sorcier. En lançant, avec
l'appui méthodologique de Marie-Claude Malhomme, un processus d'évaluation
d'un changement stratégique entamé depuis trois ans, l'Institut
Jules-Destrée a mis en avant le concept de "parties prenantes identifiées",
considérant que toute personne ou groupe s'estimant partie prenante mais non
sollicitée pourrait s'associer à la démarche, en son cœur même. On se situe
dans la logique du droit d'évocation.
Ce travail ne saurait être abordé ici et maintenant. D'ores et déjà, nous
en mesurons toute la difficulté opérationnelle et notamment celle qui
consiste à formuler et prioriser des questions et un agenda de travail qui
satisfassent des acteurs éclectiques. On rejoint la question du
débordement d'intérêt figurant en bonne place dans la Note d'étape
sur la charte de la SFE.

C'est avec raison que l'on peut considérer que l'évaluation reste un
objet flou .
Au moins deux courants de pensée y coexistent : d'une part, celui d'une
évaluation parfois qualifiée de scientifique, qui se veut détachée du
terrain et en quête d'une légitimité extérieure au sujet ; d'autre part, la
vision d'une évaluation comme instrument de gouvernance voire de démocratie
participative, délibérative, ou même directe
.
Dans tout pays démocratique où les acteurs ont conçu l'évaluation comme un
moyen et non comme une fin, il importe que les bénéficiaires d'une politique
participent activement à son évaluation.
Ainsi peut-on imaginer que l'évaluation soit, dans un avenir très proche,
valorisée à l'aune de la participation des citoyens et de la démocratie
délibérative, comme c'est actuellement le cas pour le foresight, dans le
domaine de la prospective européenne. Il s'agit de faire participer
l'évaluation à cette "nouvelle frontière" que constitue le partenariat entre
les administrations, les citoyens et les organisations de la société civile
dans l'élaboration et le suivi des politiques
.
Le degré d'association des parties prenantes est bien au centre de la
problématique de l'évaluation. Cette association éclaire la culture de
l'évaluation car elle permet de clarifier ce qui relève de l'audit, du
contrôle, du suivi, de la vérification. Seule l'évaluation ouverte apparaît
ainsi porteuse de sens dans le cadre de la nouvelle gouvernance. Cette
clarification est indispensable pour les associations-sœurs que sont la
Société française d'Evaluation et la Société wallonne de l'Evaluation et de
la Prospective. Peut-être pourraient-elles, sur ce sujet important, mener
une réflexion conjointe débouchant sur une vision francophone ou européenne,
face à la confusion anglo-saxonne en cette matière. Cette confusion, nous ne
manquerons pas de la retrouver sur notre route lors de la constitution
prochaine et formelle du réseau mondial de l'évaluation IOCE
.
L'une de nos prochaines assises constituerait une excellente occasion
d'aborder cette réflexion fondamentale.

Notes
[1]
Jean-Louis
DETHIER, Sept réponses à sept questions sur la pratique de
l'évaluation et la Wallonie, dans Philippe DESTATTE dir.,
Evaluation, prospective et développement régional, p. 177,
Charleroi, Institut Jules-Destrée, 2001.
[2]
Luc VANDENDORPE, De l'évaluation des politiques régionales à une
politique régionale de l'évaluation en Wallonie, dans Christian DE
VISSCHER et Frédéric VARONE éd., Evaluer les politiques publiques,
Regards croisés sur la Belgique, p. 67-78, Louvain-la-Neuve,
Bruylant-Academia, 2001.
[3]
Jean-Marie AGARKOW et Luc VANDENDORPE, L'évaluation des politiques
publiques en Wallonie, dans Ph. DESTATTE, Evaluation…, p. 83-95.
– Carine JANSEN et Jean-Paul SANDERSON, La pratique de l'évaluation
en Région wallonne : l'exemple des plans sociaux intégrés, dans Ph.
DESTATTE dir., Evaluation…., p. 97-104. – Charles DEBOUCHE,
Evaluation environnementale de l'agriculture, dans Ph. DESTATTE dir.,
Evaluation…, p. 105-124. – Olivier LOHEST et Béatrice VAN HAEPEREN,
Evaluation du fonctionnement du parcours d'insertion en Région
wallonne, coll. Discussion Papers, Service des Etudes et de
la Statistique, Avril 2001. – Alain SCHOON, L'évaluation des
politiques publiques en Région wallonne : la vision d'un évaluateur,
dans Christian DE VISSCHER et Frédéric VARONE éd., Evaluer les
politiques publiques…, p. 79-94.
[4)
Le Programme d'Ecolo
pour renforcer la démocratie, Fiche 1, Délibérer et évaluer les
politiques publiques, Namur, Ecolo,1999. – Le Programme Fonction
publique d'Ecolo, Fiche 2, Une autre manière de gouverner avec
l'administration, Namur, Ecolo, 1999. – Le Programme Fonction
publique d'Ecolo, Fiche 3, Evaluer et choisir les instruments
adaptés, Namur, Ecolo, 1999.
[5]
Gérard FIGARI,
Evaluer : quel référentiel ? coll. Méthodologie de la recherche, p.
27-29, Bruxelles, De Boeck, 1994.
[6]
Manière dont sont disposées les pièces, les organes d'un appareil; le
mécanisme lui-même - (Petit Robert, 1993).
[8]
Luc LEFEBVRE, Rapport du Groupe Ethique, modèles et standards,
dans Ph. DESTATTE dir., Evaluation…, p. 367-376.
[9]
Guide des meilleures pratiques à suivre pour l'évaluation, PUMA,
Note de synthèse n°5, Paris, OCDE, Mai 1998.
[10]
Michel QUEVIT,
Quel travail de prospective pour la Wallonie ?, dans Philippe
DESTATTE dir., Evaluation, prospective et développement régional,
p. 319.
[12]
Guide des meilleures pratiques à suivre pour l'évaluation,
PUMA, Note de synthèse n°5…, p. 3.
[13)
William WITHERELL, Le gouvernement d'entreprise : un fondement
essentiel de l'économie mondiale, OCDE, Direction des Affaires
financières, fiscales et des entreprises, 16 novembre 2000 (document
aimablement communiqué par Serge Roland).
[14]
Interview de
Pierre Richard par Jean-Pierre Elkkabach, le 18 mars 2002 sur Europe 1 à
30.
[16]
Eric MONNIER, Etat des pratiques d'évaluation dans les pays européens,
p. 58.
[17]
Eric MONNIER, Etat des pratiques d'évaluation dans les pays européens,
p. 56.