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Communiqué de presse
Un appel pressant de l'Institut
Jules Destrée à l'OVV :
pour que 1999 ne constitue pas le troisième piège dans lequel sombrerait
le
mouvement flamand
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Namur, le 25 novembre 1998
Faisant suite à diverses informations
parues dans la presse ce 25 novembre 1998 concernant des contacts éventuels entre le
Centre de Concertation des Associations flamandes (OVV) et l'Institut Jules Destrée,
Philippe Destatte, directeur de cet organisme non-gouvernemental et pluraliste wallon
souhaite faire la mise au point suivante :
1. L'Institut Jules Destrée a toujours
estimé utile de dialoguer avec le mouvement flamand démocratique, dans la lignée des
rapports constructifs entretenus notamment par Jules Destrée et Kamiel Huysmans, Fernand
Schreurs et Walter Couvreur, Robert Moreau et Lode Claes, etc.
2. Si des contacts avec des mouvements ou
des centres d'études ont été constants depuis de nombreuses années, ces contacts se
sont tenus dans la clarté, particulièrement depuis les succès inquiétants du Vlaams
Blok aux élections de 1991. Ainsi, lors du colloque organisé à l'Université
d'Anvers le 14 décembre 1992, par le groupe Dialoog-Dialogue et l'Institut Jules
Destrée, Philippe Destatte concluait son intervention de la manière suivante :
D'autre part, s'il s'agit pour la
Flandre de faire voter au Vlaamse Raad les motions haineuses du Vlaams Blok
ou de susciter un fédéralisme de largage et d'épuration ethnique à la Dewinter, par un
repli sur une conception tribale de la nation, nous ne vieillirons pas ensemble.
Ecartant ces
kriegspiels
pessimistes, il me plaît de rappeler que nos rapports entre Wallons et Flamands ne
peuvent que s'inscrire dans la démarche régionaliste européenne projet global de
société , seule alternative crédible, et seule chance de reconstruire, à long
terme, une relation raisonnable autour de valeurs communes, avant tout la démocratie, les
droits de l'homme et le respect des minorités.
Ainsi, aujourd'hui, je veux me réjouir de
la déclaration solennelle de l'Exécutif flamand ce mercredi 9 décembre [1992] qui a
condamné toute forme de racisme et qui a exprimé, l'espoir que la Flandre ne se laissera
pas entraîner dans une spirale de haine et de violence et qu'elle puisse, au contraire,
bâtir une société interculturelle pacifique.
Dès lors, comme le rappelait Edgar Morin
à propos la l'Etat-nation, "Une fois de plus, nous sommes obligés de puiser nos
raisons d'espérer dans nos raisons de désespérer".
3. Cette position à l'égard de la Flandre
n'a pas changé. Le 29 avril 1998, lors d'un débat organisé à Bruxelles par la revue Meervoud
sur la question d'un plan Marshall pour la Wallonie, entre le président des CVP-Jongeren,
le président du Vlaamsvolksbeweging et Philippe Destatte, le directeur de
l'Institut Jules Destrée a proposé la mise en uvre d'un plan Mac Arthur pour la
Flandre, sur le modèle mis en place par le Supreme Commander for the Allied Powers
(SCAP) afin de faire naître un nouveau Japon, pacifique et démocratique.
4. Philippe Destatte a répété cette
préoccupation lors d'une interview qu'il a accordée à Johann Notte le 2 juin dernier
pour l'émission que le Vermeylenfonds a présentée à la VRT à l'occasion de la
fête de la Communauté flamande. De même, le directeur de l'Institut Jules Destrée a
dit à nouveau à Ralf Vermeire, député flamand et président des CVP-Jongeren,
et à Luc Vanderkeel, journaliste à Het Laatse Nieuws, avec qui il débattait au
congrès des Jeunes PSC à Eupen, le 7 novembre dernier, la nécessité d'unir les forces
démocratiques wallonnes et flamandes contre le Vlaams Blok.
5. Dès lors, Philippe Destatte rappelle le
souci de l'Institut Jules Destrée de poursuivre le dialogue avec le mouvement flamand
démocratique, tout en continuant fermement de refuser tout rapport avec la partie du
mouvement flamand qui se compromet avec le Vlaams Blok. C'est pourquoi, le
directeur de l'Institut Jules Destrée confirme qu'aucun contact entre l'OVV et l'Institut
Jules Destrée n'a eu lieu depuis novembre 1987. De même, aucun contact n'a été
projeté par l'Institut Jules Destrée avec l'OVV, cet organisme n'offrant manifestement
pas de garantie suffisante. C'est pourquoi également, Philippe Destatte participera au
débat qui se tiendra à Bruxelles le 10 décembre prochain, à l'initiative du Masereelfonds,
et à la suite de plusieurs rencontres avec des personnalités comme Ludo Abitch et Antoon
Roosens.
6. Ce débat public constituera une
nouvelle occasion pour Philippe Destatte de lancer un appel au mouvement flamand dans
toutes ses composantes démocratiques afin que toute ambiguïté soit levée sur ses
rapports avec le Vlaams Blok et les thèses proto-fascistes que ce parti soutient.
Après 1917 et 1940, 1999 ne peut constituer le troisième piège dans lequel sombrerait
le mouvement flamand.
7. Enfin, Philippe Destatte s'est étonné
de la déontologie pratiquée par le journal Le Soir qui, ce 25 novembre, a relayé
l'information du président de l'OVV sous le titre de Confédéralisme, Un meeting
flamando-wallon ?, en y mêlant le nom de l'Institut Jules Destrée, sans tenir
compte de la partie du Belga [INT081 3 POL 0688 F] du 24 novembre, dans lequel le
directeur de l'Institut Jules Destrée démentait avoir eu le moindre contact avec l'OVV
et dans lequel il rappelait que l'Institut Jules Destrée veille scrupuleusement, dans ses
rapports avec le mouvement flamand à n'avoir aucun contact avec le Vlaams Blok.
Cette attitude de la rédaction du journal Le Soir tranche manifestement avec
l'information donnée par Vers l'Avenir, Le Matin, et plus encore, par Het
Belang Van Limburg.
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