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Politique - Approche générale

La Wallonie aujourd'hui - Le pari d'une identité sans complexe et sans fantasme nationaliste- (1995)
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Philippe Destatte
Historien - Directeur de l'Institut Jules Destrée

Lorsqu'on l'aborde au travers du concept de "nationalisme", la Wallonie qui se bâtit aujourd'hui trouble ou irrite de nombreux observateurs, tout autant que celle qui s'affirmait hier au travers du mouvement wallon. Rarement, en effet, une communauté politique et une entité de droit public se sont ainsi constituées à partir d'un rejet à ce point franc et radical de tout nationalisme.

Ainsi, plus d'un siècle après la naissance du mouvement wallon, plus de vingt-cinq ans après l'inscription de la Région wallonne dans la Constitution belge et au moment même où un Parlement wallon est - pour la première fois - formé par des députés élus directement et séparément de la Chambre fédérale, il faut être de très mauvaise foi pour identifier un nationalisme wallon en Wallonie (1).

Certes, les débats ne manquent pas entre les chercheurs sur les concepts eux-mêmes et nombreux sont ceux qui soulignent qu'il ne faut pas confondre nation et nationalisme, que la nation en tant que telle ne nuit pas et qu'elle serait même indispensable à l'équilibre politique et social.

De même, on pourrait considérer qu'il ne s'agit en fait que d'une question de définition. Dès lors, avec Dominique Schnapper, on pourrait souligner que, à côté du sens courant de nationalisme, défini comme la volonté de puissance des nations déjà constituées de s'affirmer aux dépends des autres, le terme désignerait aussi les revendications des ethnies à être reconnues comme des nations, c'est-à-dire à faire coïncider communauté historico-culturelle et organisation politique. Toutefois, comme le souligne l'auteur de La Communauté des citoyens, l'idée de nation ne pouvait se fonder sur la seule ambition rationnelle et universaliste de la citoyenneté, elle ne pouvait pas éviter de faire appel aux émotions liées à la singularité historique et culturelle de chaque entité nationale (2).

Ainsi, même pour les sociologues, si l'on peut échapper à la face différentialiste de la nation, on n'échappe pas à son côté irrationnel qui, apparaissant comme un ingrédient indispensable, ne peut être omis de la potion. D'ailleurs, et dans la même perspective, Joël Kotek soulignait ce 7 octobre à Spa que la nation s'apparente davantage au fantasme qu'à la réalité (3).

En ce qui le concerne, l'historien que je suis devra rappeler que, même s'il peut l'écrire avec chaleur, il ne conçoit l'histoire que raisonnée, pour reprendre la formule de Pierre Vilar (4). Si l'historien n'est plus considéré comme un être de raison, il perd sa raison d'être, avait écrit Philippe Raxhon, Prix Jules et Marie Destrée 1991 (5).

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Dès lors, on peut dire avec Jacques Julliard que si il s'en faut de beaucoup que tout sentiment d'appartenance à une communauté de type national équivaille au nationalisme, le nationalisme reste défini comme l'exacerbation dans un sens agressif des sentiments naturels d'appartenance à la communauté nationale (6).

Ainsi, le concept de nationalisme renvoie toujours, aujourd'hui comme hier, à ce que Raoul Girardet appelle le nationalisme des nationalistes (7). Ce nationalisme, né de la crise du rationalisme dans la France de la fin du XIXème siècle, vulgarisé par Barrès et Maurras, et bien modélisé par l'historien Zeev Sternhell (8), apparaît dans l'histoire comme associé à des attitudes politiques précises, conservatrices le plus souvent, toujours antilibérales, antiparlementaires et par là même, antidémocratiques. L'amour immodéré de la terre de ses ancêtres et, en son nom, la dénonciation du "tumulte parlementaire" ouvre la porte du fascisme. Ce phénomène - ni de droite, ni de gauche - aura un succès plus redoutable encore, et mieux connu, en Italie et en Allemagne.

Face au concept de nation et à son exacerbation dans le nationalisme, le pouvoir politique wallon maintient et poursuit la position cultivée par le mouvement wallon. En vérité, la distinction entre la fonction institutionnelle et la fonction militante reste ténue. C'est bien le Ministre-Président du Gouvernement wallon Robert Collignon lui-même, qui soulignait il y a peu que, même si l'on est bien loin de l'isolement total des premiers militants wallons, il n'en reste pas moins que l'identité wallonne n'est pas toujours suffisamment claire, et cela notamment, ajoutait-il, parce que les militants wallons - dont je suis [c'est Robert Collignon qui parle] - sont, pour la plupart, tout sauf nationalistes, chauvins ou sectaires (9). Ainsi, le président du Gouvernement wallon, fidèle à ses prises de positions précédentes de parlementaire wallon, s'inscrivait-il aussi dans la lignée de ses prédécesseurs dans la capitale wallonne (10).

Dans cette même conférence, le Ministre-Président annonçait qu'il avait fait mettre en exergue d'un volumineux livre qu'il venait d'éditer - La Wallonie, Atouts et références d'une région (11) - une citation, datant de 1938, de l'historien Léon-E. Halkin, Professeur émérite de l'Université de Liège :

Il y a cent ans, la Wallonie aurait trouvé peut-être un facteur d'unité dans l'extraordinaire vitalité qui faisait du sillon Sambre et Meuse la plus grande usine du continent [...] Aujourd'hui, il faut aller plus haut, il faut chercher plus loin, il faut dépasser la dialectologie et l'économie pour donner à la communauté wallonne la conscience de son unité morale [...]. Ce sera le sentiment d'une tradition historique de liberté (12).

Certes, l'idée de continuité entre le mouvement wallon et l'entité de droit public que constitue aujourd'hui la Wallonie continue à être mise en cause, tout comme la légitimité politique de la Wallonie elle-même, sa capacité de disposer d'un projet politique, d'une culture, d'une histoire, ... et même d'historiens. En effet, aux yeux de certains observateurs, partisans d'un objectivisme captieux, les Wallons restent ce peuple sans passé à l'avenir incertain - pour citer le journal Le Soir (13). Le mouvement qui a porté l'idée de Wallonie ne fut-il pas - à les écouter - marginal jusqu'en 1914-18, sans aucune influence sur une large part de la population jusqu'à la seconde guerre mondiale au moins et finalement largement mythique (14) : mythe de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, mythe des événements de 1950, mythe du fédéralisme et des réformes de structures pendant la Grande Grève ?

Le débat est déjà ancien. En 1961 déjà, André Renard rappelait que, dans la terminologie des affrontements politiques, le terme était souvent employé avec une très forte intention péjorative. Il est loin d'être prouvé que pensée mythique et pensée rationnelle soient antinomiques, écrivait-il. Ce qui pousse certains peuples, violemment, en avant dans l'Histoire, sont bien une cause et un objectif rationnels et ce n'est pas l'appel à la sociologie des sociétés primitives qui suffirait à invoquer contre eux l'asservissement à quelque instinct inférieur [...] (15).

En réalité, successivement empêtrée dans l'idéologie nationale belge puis dans celle de la solidarité unilatérale avec Bruxelles, imposée jusqu'ici par la Communauté française de Belgique, la Wallonie est restée privée, y compris dans le processus de réforme de l'Etat, de toute capacité institutionnelle lui permettant de développer une quelconque identité politique et culturelle ou de susciter une réelle mobilisation citoyenne de participation à son projet (16). Ainsi, à aucun moment, la Wallonie n'a pu disposer de médias publics - et particulièrement de la télévision (17) - ou de systèmes d'enseignement qui ne soient profondément et structurellement opposés à l'idée même de son autonomie, voire de sa simple existence. Les compétences culturelles restent d'ailleurs, aujourd'hui encore, directement exclues de la large autonomie régionale wallonne qui touche pourtant, dans certains domaines, à la souveraineté.

Dès lors, chacun comprendra pourquoi le rapport entre les Wallons et leur histoire ou leur culture fut et reste difficile à établir. Il l'est d'autant plus que, aux occultations qui viennent d'être rappelées, s'est constamment ajouté ce que le Professeur Jean Ladrière a appelé la coïncidence partielle - dans une certaine phase - entre le mouvement ouvrier dans la mouvance socialiste et le mouvement wallon (18). Aujourd'hui encore, la dynamique wallonne - c'est-à-dire le rôle de la problématique wallonne et des militants wallons dans les événements insurrectionnels de 1950 ou de 1960 - reste méconnue. Il est pourtant des photos qui rétablissent la réalité des événements, telles celles prises lors des obsèques des Wallons tués à Grâce-Berleur en 1950 : en effet, évoquant ce fait tragique, certains observateurs imaginant trouver un drapeau rouge en tête du cortège sont bien surpris d'y découvrir le coq wallon...

Il est bon de se souvenir que le mouvement wallon, qui n'a cessé d'affirmer l'appartenance de la Wallonie à l'espace culturel français, n'a jamais fait du combat culturel une priorité, plus préoccupé qu'il était de lutter contre sa minorisation politique et contre sa décadence économique. Cette seconde situation n'étant d'ailleurs qu'un corollaire de la première. L'observateur qui n'a pas cette réalité à l'esprit ne peut comprendre ni la dynamique régionale de la réforme de l'Etat ni le fait que les Wallons aient décidé de faire de Namur leur capitale.

On oublie aujourd'hui dans quelle situation psychologique la Wallonie se trouvait voici vingt ans. Lorsque la peu suspecte revue économique Trends-Tendances évoque l'état de la Wallonie en 1976, elle le fait en rappelant une interview de Jean Gol, alors secrétaire d'Etat à l'Economie wallonne dans le Gouvernement belge. Dans cet entretien, Jean Gol soulignait que l'économie wallonne était malade à tel point que le ministre liégeois pouvait se demander - je le cite - s'il existera encore une économie wallonne dans quelques années. En effet, avec un taux de croissance réel négatif de -2,2 % en 1975, la question était particulièrement pertinente (19).

De plus, il est remarquable de constater que c'est l'auteur - en 1978 - de l'ouvrage Les Causes du déclin wallon (20) - le Professeur Michel Quévit, diplômé des universités du Wisconsin, du Michigan et de Harvard, ainsi qu'actuel directeur du Centre de Recherches interdisciplinaires en Développement régional - qui est l'un des principaux artisans du processus d'identification de la Wallonie. En fait, ce qui pourrait apparaître comme un paradoxe à la lecture du titre de ce livre n'en est pas un puisque le professeur de l'université de Louvain avait situé son questionnement de manière opératoire et volontariste, l'objectif étant de se donner les moyens théoriques et pratiques de redresser la situation existante (21). Dans ses conclusions, Michel Quévit esquissait des pistes pour que la Wallonie puisse lutter contre sa minorisation au sein de la société belge : d'une part, par la mise en place de structures démocratiques qui garantissent l'autonomie de ses décisions politiques et, d'autre part, par le choix d'une autre politique économique - notamment d'initiative industrielle publique - au niveau de la Région wallonne. L'une et l'autre de ces options nécessitaient des changements profonds tant dans les mentalités que dans les structures politiques, particulièrement des partis. En effet, des conflits d'intérêts nés des familles spirituelles polarisaient la lutte politique sur des problèmes déviants par rapport à un projet de société global et cohérent. Ce projet devait répondre à la tentation que l'auteur voyait grande de sombrer dans un nationalisme stérile ou dans un anti-flamingantisme sommaire (22).

La réforme de l'Etat qui s'opère en 1980 ne répond que très partiellement à ces vues. D'une part, le poids politique et institutionnel des communautés s'accroît tandis que, d'autre part, les compétences économiques régionales s'avèrent très faibles - les secteurs industriels importants restant à l'Etat central - et les moyens dont dispose la Région demeurent insignifiants. Toutefois, un pôle de décision wallon se met en place autour d'un Conseil régional wallon et d'un Exécutif composé à la proportionnelle, pour que le pouvoir wallon puisse dépasser les clivages de partis. De même, une initiative économique publique wallonne est mise en place au travers d'une société régionale d'investissement de Wallonie.

En 1982, dans un ouvrage intitulé La Wallonie : l'indispensable autonomie, Michel Quévit rappelait que la division des Wallons et l'absence même d'une conscience wallonne trouvaient leurs racines historiques dans la volonté de la classe dirigeante belge - depuis longtemps aux mains des Flamands -, appuyée tacitement par la bourgeoisie wallonne, de puiser sa prospérité en exploitant le sol wallon et le travail de son peuple. Le constat était donc celui d'une identité wallonne, méconnue dans la culture belge - c'est le titre d'un chapitre de ce livre -. Cette identité était, selon Quévit, occultée par la Communauté française de Belgique et, plus généralement, par tout le contexte idéologique et sociologique belge niant culturellement et politiquement l'idée wallonne, incapable peut-être de faire accéder la Wallonie au stade de concept. Cette conscience, qui ne va pas au delà d'un sentiment diffus, ajoutait Michel Quévit, avait cependant fait vivre les Wallons pendant des siècles avec la conviction confuse de former un peuple différent, un peuple roman ou français (23).

Dans son analyse, le Professeur de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve avait fait état d'un fourmillement culturel intense en Wallonie autour de revues comme Wallons-nous ?, autour d'écrivains, autour de cinéastes ou de chanteurs tels Jean Louvet, Jean-Jacques Andrien ou Julos Beaucarne, tous porteurs d'une expression, certes universelle, mais affirmée en tant que Wallons. Dès lors, le Manifeste pour la Culture wallonne, publié le 15 septembre 1983 par plusieurs dizaines d'intellectuels wallons, peut-il être interprété à la fois comme une volonté d'affirmer l'existence de la Wallonie en tant qu'Etat et de construire un projet culturel allant de pair avec le projet économique, pour tous ceux qui ont choisi d'être de Wallonie et d'y rester. Ce texte embrassait toute la démarche d'affirmation démocratique d'un mouvement wallon progressiste (24) tel qu'il s'était développé depuis un siècle. J'ai dit un jour que ce texte mériterait d'être gravé sur la pierre ou sur la brique du futur parlement wallon : Sont de Wallonie sans réserve tous ceux qui vivent, travaillent dans l'espace wallon. Sont de Wallonie toutes les pensées et toutes les croyances respectueuses de l'homme, sans exclusive. En tant que communauté simplement humaine, la Wallonie veut émerger dans une appropriation de soi qui sera aussi ouverture au monde (25).

Cette volonté de définir un projet de société s'est manifestée dans une démarche que le journaliste flamand Guido Fonteyn a qualifiée de "réveil wallon" (26). En effet, les 17 et 18 octobre 1987, plus de quatre cents personnalités appartenant à des horizons culturels, philosophiques et politiques différents se sont réunies pour déterminer un nouveau paradigme pour une Wallonie au Futur. L'initiative provenait cette fois de l'Institut Jules Destrée, organisme pluraliste wallon s'attachant depuis 1938 - mais plus encore depuis 1960 - à la définition de la personnalité de la Wallonie. Son Conseil d'Administration avait été sensibilisé au rapport des professeurs français Armand Mattelart et Yves Stourdzé, consacré à la technologie, la culture et la communication (27). Tout naturellement, c'est au Professeur Quévit que l'Institut a fait appel, en octobre 1987, pour assumer la tâche d'animateur et de rapporteur général de ce congrès. On retrouvait de plus dans la démarche la plupart des initiateurs ou premiers signataires du Manifeste : Jacques Dubois, José Fontaine, Jean-Marie Klinkenberg, Jean Louvet, etc.

Le rapport de Michel Quévit portait le titre de La Wallonie, une société en projet. Il y évoquait tour à tour le projet économique, le projet technologique et scientifique, le projet éducatif et le projet culturel. Cette dernière préoccupation, qui avait dominé les travaux, lui permettait de mettre en évidence une revendication à l'existence d'un véritable projet culturel en Wallonie, projet qui ne devait pas se dissocier de ses autres objectifs, et surtout pas de son projet économique.

Dès lors, à la suite des congressistes, Michel Quévit mettait en évidence deux nécessités pour la Wallonie. D'une part, le voeux d'un enracinement dans l'histoire, une historicité qui sorte la Wallonie de l'amnésie, la capacité pour la Wallonie en tant que communauté humaine d'assumer son présent par une lecture de son passé qui lui permette de mieux orienter l'avenir. D'autre part, le Professeur Quévit posait la question de savoir si la Wallonie était encore capable de se forger une identité susceptible de rassembler toutes les composantes de sa population autour d'un projet de société novateur.

Au l'issue des travaux du Congrès, se dégageaient les bases et le contenu de cette identité. Celle-ci ne pouvait se confondre :

- ni avec un nationalisme désuet fondé sur la tradition romantique du XIXème siècle;

- ni non plus avec la revendication d'une société homogène et uniformisante. La Wallonie est culturellement plurielle dans ses appartenances locales et sous-régionales, dans ses appartenances ethniques dont l'immigration constitue un apport important.

L'identité wallonne ne pouvait se confondre non plus, disait le rapport, avec un repli sur soi comme d'aucuns ont pu la qualifier - à tort d'ailleurs -.

En effet, cette quête d'identité, concluait Michel Quévit, si nécessaire à son existence même, doit rejeter un régionalisme étroit et s'appuyer sur cette double démarche complémentaire si bien définie par Kundera :

- démarche d'universalité, d'une région largement ouverte vers l'extérieur où son vécu est appréhendé comme une réalité vécue aussi ailleurs.

- démarche d'enracinement, par la prise en charge d'une histoire riche et complexe, et par l'affirmation haute d'une spécificité s'alimentant aux savoir-faire et à la réalité pluriculturelle de la région (28).

Ainsi, à une volonté de construire une stratégie de développement régional pour le tissu productif wallon, à une volonté de mener une politique efficace de la science et de la technologie sur les deux axes des entreprises wallonnes et des programmes de recherches européens, à la volonté d'adapter le système éducatif wallon aux exigences de l'avenir, La Wallonie au futur ajoutait l'intention de se construire une solide identité loin de tout nationalisme ou de toute démarche uniformisante et affirmait sa volonté de construire les moyens culturels et le cadre institutionnel indispensables à son développement.

Ce premier congrès La Wallonie au Futur eût un retentissement très important tant en Wallonie qu'en France, ou plus largement en Europe (29). A côté des milieux intellectuels, de la recherche, de l'enseignement, les travaux touchèrent les milieux politiques wallons parmi lesquels les Actes furent largement diffusés. Après Melchior Wathelet, dès 1987, tous les autres ministres-présidents de Wallonie, Bernard Anselme, Guy Spitaels et Robert Collignon ont appuyé la démarche, marquant leur souhait de voir se mettre en place un véritable centre de prospective wallon, interdisciplinaire, permanent et piloté par un Conseil scientifique indépendant.

En 1991, un deuxième congrès La Wallonie au Futur portait comme titre le Défi de l'Education parce que le Comité scientifique avait estimé qu'il s'agissait du premier enjeu fondamental du paradigme à déployer. Cette rencontre se déroulait dans la capitale d'une Wallonie profondément modifiée par les nouvelles étapes institutionnelles franchies en 1988 et 1989, qui avaient plus que doublé les compétences et les moyens financiers de la Région wallonne, sans toutefois lui permettre de disposer de son enseignement ou de sa culture. Ce n'était pas la seule originalité de ce congrès qui, dans ses travaux comme dans ses conclusions, dépasse l'objet de cette intervention. La liaison précise avec l'identité de projet que défend la Wallonie était contenue dans cette affir- mation préliminaire : bâtir un pays, c'est construire son éducation (30).

Dans son rapport général, le Professeur Michel Quévit évoquait un véritable projet de société humaniste et interpellait les participants : Notre visée fondamentale n'est- elle pas d'inventer les voies et moyens qui donneront à toutes les couches de la population, je dis bien toutes les couches de la population, les aptitudes et les capacités de vivre autonomement et positivement les nécessaires mutations du futur, et de rompre avec le syndrome de l'échec (31) ? Dans son allocution de clôture, le Ministre- Président Bernard Anselme pouvait rappeler que les Wallons construisaient leur devenir en suivant la démarche pesée et pensée de leurs intellectuels et de leurs chercheurs, de leur praticiens, de leurs acteurs économiques et sociaux (32).

A peine quelques semaines plus tard, la nouvelle équipe ministérielle de Guy Spitaels se met en place. Dans la déclaration qu'il prononce ici même, au Conseil wallon, le 22 janvier 1992, le nouveau Ministre-Président propose aux Wallons un projet de société : ensemble, et dans un contexte parfois difficile, faire de la Wallonie une région où le développement économique et technologique, la solidarité avec les moins favorisés ainsi que la transmission aux générations futures d'un patrimoine préservé, ne seront pas de vaines paroles. Ainsi, Guy Spitaels engage son gouvernement dans une volonté de contrecarrer le prolongement d'une société duale entre riches et pauvres, nationaux et immigrés (33).

C'est la continuité du message que l'on peut discerner lorsque, aux Fêtes de Wallonie 1994, son successeur à la tête du gouvernement wallon, Robert Collignon, fait part de son souci premier du bien-être accru des habitants de la Wallonie sans distinction de nationalité, mais en revanche avec une attention particulière pour nos concitoyens les plus démunis. [...] Faire de notre Région une contrée où la solidarité n'est pas un vain mot et où l'injustice sociale est en régression, correspond aux aspirations de tous ceux qui composent le Gouvernement wallon et ils entendent bien poursuivre leur tâche dans cette direction. Nous avions parlé à ce propos il y a 32 mois de "projet de société" : je ne pense pas que l'on puisse m'en indiquer de plus noble et de plus généreux [...].

Et le Ministre-Président de conclure son discours :

La liberté et la démocratie sont les valeurs fondamentales de notre civilisation et de notre culture acquises au prix de durs combats. Soyons attentifs à les conserver (34).

La conférence qu'il donna à l'Université de Mons, le 14 février 1995, constitua une nouvelle occasion, pour Robert Collignon, de préciser sa conception d'une identité wallonne faite de fiertés partagées, de projets mobilisateurs et d'un simple plaisir de vivre ici et ensemble, ainsi qu'il l'avait décrite dans sa déclaration gouvernementale (35). Il n'y a pas là de ma part - souligne-t-il à Mons - l'ombre d'un nationalisme échevelé, ce serait bien mal me connaître et ce serait bien déplacé de ma part, quand on songe aux dégâts que d'autres font en jouant sur ce type de ressort, pas seulement en dehors des frontières de l'Etat belge d'ailleurs (36).

Le temps qui passe semble conforter et rendre plus claire encore la position officielle du Gouvernement wallon. Dans la déclaration gouvernementale de ce qu'il est coutume d'appeler le Gouvernement Collignon II, le Ministre-Président affirmait, le 22 juin 1995, ici même, la loyauté fédérale de la Wallonie mais aussi le fait que cette loyauté n'empêchera pas son gouvernement d'affirmer l'autonomie de la Région wallonne. Mais ce Gouvernement le fera - disait-il - dans le respect des valeurs fondamentales et du principe de respect d'autrui qui a toujours caractérisé la Wallonie, terre d'accueil et de respect des droits de l'Homme, d'où qu'ils viennent dans ce monde, du sud de l'Italie ou de l'Afrique du Nord (37).

La cohérence entre l'affirmation du projet wallon voulu par Elie Baussart ou par Fernand Dehousse - pour citer les militants qui ont le plus écrit sur cette question -, le Manifeste de 1983, le paradigme de La Wallonie au Futur, d'une part, et les déclarations du Gouvernement wallon, d'autre part, cette cohérence est évidente. D'un côté comme de l'autre, on relève la même volonté d'affirmation politique wallonne, de définition d'un espace politique actif ouvert sur les autres et exempt de crispation nationaliste. "Ce ne sont que des mots", répondront certains. Certes, mais l'histoire des idées se fait surtout avec des mots récoltés du passé et mûris aujourd'hui. Le Professeur Laszlo Péter de l'Université de Londres soulignait, ce 7 octobre en ouverture du colloque de Spa, la difficulté de séparer les faits du langage et concluait que les mots ne reflètent et ne décrivent pas simplement des choses mais qu'ils ont le pouvoir de leur donner une réalité (38). Rien ne permet de préjuger qu'une autre politique que celle proclamée par les édiles wallons ne soit ou ne sera suivie. Et c'est le devoir de l'opposition démocratique, qui n'a pas dénoncé les orientations que je viens d'évoquer, de rappeler à l'ordre le Gouvernement si celui-ci ne concrétise pas les principes auxquels le Ministre-Président s'est dit attaché.

Si des doutes pouvaient encore être formulés quant la cohérence entre le projet du mouvement wallon et l'ambition des responsables politiques qui incarnent aujourd'hui la Wallonie, le nouveau Président du Parlement vient de les lever dans son allocution des fêtes de Wallonie à Namur ce 16 septembre 1995. En effet, le Président Guy Spitaels y a rappelé que les Wallons étaient tout simplement les habitants de la Wallonie, que l'identification des Wallons à la Wallonie ne saurait être exclusive, que cette multiplicité des appartenances permet aux immigrants de partager notre projet sans cesser d'être eux- mêmes. Tous les habitants de Wallonie, qu'ils proviennent d'ici ou d'ailleurs - a souligné Guy Spitaels - ont une histoire, une culture, un patrimoine, les leurs et ceux de notre région. Toutes les pensées, toutes les croyances respectueuses des Droits de l'Homme et du Citoyen sont de Wallonie [...]. Cette proclamation n'est pas banale. Non seulement elle s'inscrit en écho des déclarations de 1983 des intellectuels wallons, leur donne toute la puissante politique portée par le premier président d'un véritable Parlement wallon mais encore, elle définit un type nouveau de relations entre les composantes de la société wallonne. Ainsi, M. Alberto Gabbiadini, président de l'association Ente nazionale acli Instruzione professionale évoquait-il cette déclaration le 23 septembre dernier en disant que la Wallonie lui apportait aujourd'hui un message que, comme immigré d'origine italienne, il avait vainement attendu de la Belgique depuis trente ans.

Un nouveau Parlement wallon vient de naître de la Réforme de l'Etat de 1993. Au lieu des 104 parlementaires élus comme députés au parlement de Bruxelles et décentralisés ensuite, la Wallonie dispose aujourd'hui de 75 Députés élus directement et séparément au Parlement wallon qui constitue désormais leur seule tâche. Ce Parlement dispose de l'autonomie constitutive, c'est-à-dire des moyens juridiques de décider seul de son fonctionnement et, par extension, de l'avenir constitutionnel de la Wallonie. J'ai expliqué ailleurs d'où je tenais cette vision maximaliste de l'article 118 de la Constitution fédérale et de la Loi spéciale (39).

Là réside la chance de la Wallonie : donner enfin un sens au concept de nouvelle citoyenneté, développé après les élections de 1991 pour tenter de répondre à la dégradation de l'image de la res publica dans tout l'Etat belge (40). En ce domaine, cinq ans de crise économique n'ont pas amélioré la situation puisque, à l'exclusion sociale de beaucoup, s'ajoute presque automatiquement l'exclusion politique. En fait, cette citoyenneté pourrait s'exercer dans l'espace politique que constitue la Région wallonne en permettant - et même en favorisant - un large débat sur le projet de société que des intellectuels et des personnalités politiques ont esquissé. L'enjeu, pour toutes les citoyennes et tous les citoyens de cette Wallonie enfin adulte, serait de transcrire cet objectif en déclaration fondamentale - en constitution, pourrait-on dire - et de déposer cette "Constitution wallonne" au Parlement wallon pour qu'elle y soit votée. Ne serait-ce pas là le meilleur moyen pour les citoyens de reprendre l'initiative ? De construire la Communauté des citoyens chère à Dominique Schnapper ? De bâtir et de participer à la nation sans nationalisme que Jean Daniel considère comme l'un des immenses progrès possibles dans l'histoire des sociétés ? (41).

Lorsque j'ai évoqué votre discours du 16 septembre, Monsieur le Président du Parlement wallon, je n'ai pas fait mention à ce lieu de débats, au noyau dur de convictions partagées et mobilisatrices que vous appeliez de vos voeux. Dans cette allocution, vous vous interrogiez pour savoir s'il revenait au Parlement wallon de s'attacher à l'élaboration d'un projet pour la Région. Permettez-moi de vous dire que, personnellement, je suis persuadé que votre Parlement est le lieu par excellence pour entreprendre cette tâche. Si nous pouvons être nombreux à préparer le terrain, et je crois avoir montré que des pistes ont été tracées, c'est du Parlement wallon que doit venir l'initiative, que doit être lancé l'appel, que doit être mené le pilotage, que doivent se réaliser la récolte et la mise en textes de ce projet. Certes, vous pourrez utiliser des opérateurs extérieurs, mais l'impulsion, je le crois véritablement, doit venir de vos parle- mentaires et de vous-même.

En effet, c'est ici même que les droits et principes fondamentaux reconnus aux habitants de la Wallonie devront trouver leurs aboutissements législatifs. La tâche est ardue car chacun mesure que, à la reconnaissance de la citoyenneté et donc de l'existence politique et culturelle des populations immigrées, que nous évoquions il y a un instant, devra correspondre à court ou à moyen terme, l'attribution du droit de vote pour tous les habitants de la Wallonie afin d'élire les membres de ce Parlement.

De même, l'évocation aujourd'hui de droits comme le droit à la dignité humaine, le droit à l'égalité des chances, le droit à l'éducation ou le droit au travail feront crier à l'utopie. Pourtant, je suis frappé par le fait que, il y a deux ans à peine, on me disait l'incapacité de reconnaître un droit au logement alors que c'est aujourd'hui chose faite et que le Gouvernement wallon s'est engagé formellement à en relever concrètement le défi.

On n'a que les hommes politiques que l'on mérite, dit l'adage. Les Wallons mériteront-ils les femmes et les hommes politiques qui feront vivre leur nouveau Parlement et donc leur démocratie ? Ces nouveaux députés seront-ils à la hauteur morale et politique des ambitions qui ont été tracées depuis un siècle par les militants du mouvement wallon ?

Faut-il vous dire, Monsieur le Président, que, aujourd'hui, c'est mon plus ferme espoir.

 

Notes

(1) Je range résolument dans cette catégorie les prises de positions multiples et peu scientifiques de Claude Demelenne et de Anne Morelli sur cette question à l'exception de A. MORELLI, En l'an 2000, une Wallonie au pluriel dans La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, Actes du Congrès, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1989, p. 228. En ce qui me concerne, j'ai depuis longtemps opté pour ce que Jean Pirotte appelle une démarche lucide et honnête, dans laquelle seraient précisées d'emblées les affinités personnelles de l'historien, les options de sa recherche et le point de vue spécifique auquel il se place. dans Jean PIROTTE, Une image aux contours incertains : l'identité wallonne du XIXème au XXème siècle, dans L'Imaginaire wallon, Jalons pour une identité qui se construit, p. 26, Louvain-la-Neuve, Fondation wallonne Humblet, 1994. - Jean PIROTTE, Belgique et Wallonie face à leur passé, L'histoire au service des causes ? dans La Revue générale, n 6-7, p. 131-142, juin-juillet 1989.- Voir notamment, Philippe DESTATTE, Questionnement de l'histoire et imaginaire politique, l'indispensable prospection, dans La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, ... p. 308-310.
(2) Dominique SCHNAPPER, La Communauté des Citoyens, Sur l'idée moderne de nation, p. 155, Paris, Gallimard, 1994.
(3) Joël KOTEK, Les Villes-frontières, essai de définition à travers l'exemple bruxellois, dans Conférence internationale sur l'Etat et la nation dans l'Europe contemporaine, Spa, 6-11 octobre 1995.
(4) Pierre VILAR, La Querelle de l'histoire, p. 29 dans Mélanges René Van Santbergen, Numéro spécial des Cahiers de Clio, p. 29, Bruxelles-Liège, Centre de la Pédagogie de l'histoire et des Sciences de l'Homme, 1984.
(5) Philippe RAXHON, La Révolution liégeoise de 1789 vue par les historiens belges (de 1805 à nos jours), dans Etudes sur le XVIIIème siècle, Volume hors série 6, p. 13, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 1989.
(6) Jacques JULLIARD, Ce fascisme qui vient..., p. 48, Paris, Seuil, 1994.
(7) Raoul GIRARDET, Le Nationalisme français, Anthologie (1871-1914), p. 16, Paris, Seuil, 1983.
(8) voir notamment Zeev STERNHELL, Ni droite ni gauche, L'idéologie fasciste en France, Paris, Seuil, 1983.
(9) Université de Mons-Hainaut, 14 février 1995, Conférence de Robert Collignon, Ministre-Président du Gouvernement wallon sur "La Politique de la Wallonie", p. 18, Namur, Gouvernement wallon, 1995.
(10) Philippe DESTATTE, Ce nationalisme wallon, dans Nationalisme et postnationalisme, Actes du Colloque qui s'est tenu à Namur le 30 avril 1994, p. 13-21, Namur, FUNDP et Institut Jules Destrée, 1995.
(11) Cet ouvrage a été réalisé sous la coordination scientifique de son chef de cabinet, M. Freddy Joris, lui-même historien de l'histoire du mouvement wallon.
(12) Philippe DESTATTE, Félix Rousseau et Léon-E. Halkin, Ecrire la Wallonie avec quelques mots simples, comme celui de libeté, introduction à Félix ROUSSEAU, La Wallonie, Terre romane, p. 7-40, Charleroi, Institut Jules Destrée, 6ème éd., 1993. (13) Thierry EVENS, Un Peuple sans passé à l'avenir incertain, dans Le Soir, 20 septembre 1993.
(14) Chantal KESTELOOT, Mouvement wallon et identité nationale, dans Courrier hebdomadaire, n 1393, p. 3,5, 40, 42, Bruxelles, CRISP, 1993.
(15) André RENARD, A propos d'une synthèse applicable à deux peuples et à trois communautés, dans André Renard écrivait, Recueils d'articles 1936-1962, p. 337, Liège, Impredi, 1962.
(16) Je reprends le concept développé par l'OBSERVATOIRE INTERREGIONAL DU POLITIQUE, Les Français et leur région, Le fait régional et l'opinion publique, Ministère de l'Aménagement du territoire, Paris, La Documentation française, 1994.
(17) José FONTAINE, Un peuple d'avenir en dépendance provisoire, dans Toudi, Culture et société, n 1, p. 5-17, Quenast, 1987. - J. FONTAINE, Universalisme de la culture wallonne : réalisations et virtualités, dans Hugues DUMONT e.a., Belgitude et crise de l'Etat belge, p. 252, Bruxelles, Facultés universitaires Saint-Louis, 1989.
(18) Philosophie et identité culturelle, Conversation avec Jean Ladrière et Jacques Dubois, dans Toudi, Culture et société, p. 111, Quenast, 1988.
(19) Marie BRANDELEER et Chantal SAMSON, Wallonie, Chère autonomie, dans Trends-Tendance, Spécial 20 ans, 28 septembre 1995, p. 53.
(20) Michel QUEVIT, Les Causes du déclin wallon, L'influence du pouvoir politique et des groupes financiers sur le développement régional, Bruxelles, Vie ouvrière, 1978.
(21) M. QUEVIT, op. cit., p. 285.
(22) Ibidem, p. 288-289.
(23) Michel QUEVIT, La Wallonie : l'indispensable autonomie, p. 135-137, 175, Paris, Editions Entente, 1982.
(24) Paul TOURRET, La Quête identitaire wallonne, dans Hérodote, n 72, p. 58-75 , Paris, Janvier-juin 1994.
(25) Culture et Politique, Charleroi, p. 96sv, Institut JUles Destrée, 1984. - La Wallonie et ses intellectuels, dans Toudi, t. 7, 1992. - Jean-Marie KLINKENBERG, L'Identité wallonne : hypothèques et faux papiers, dans La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, ... p. 208-215. Jean-Marie KLINKENBERG, Les Blocages dans l'identification wallonne : germes d'une identité postnationale, dans Nationalisme et postnationalisme ..., p. 58-59.
(26) Guido FONTEYN, Het Waalse réveil, dans De Standaard, 3 octobre 1983.
(27) Armand MATTELART, Yves STOURDZE, Technologie, Culture et Communication, Rapport au ministre de la Recherche et de l'Industrie, Paris, La Documentation française, 1982. - voir également MINISTERE DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE, Recherche et Technologie, Actes du Colloque national, 13-16 janvier 1982, La Documentation française, 1982.
(28) Michel QUEVIT, La Wallonie, une société en projet, Actes du Congrès La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, coll. Etudes et Documents, p. 524-529, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1989.
(29) A la demande de Riccardo Petrella, les résultats du Congrès firent l'objet d'une présentation dans le cadre du colloque Europrospective II, Une nouvelle Europe, Vision et action, organisé par la Commission européenne (DG XII) en 1993 et d'un intérêt de la part de la Datar à Paris, où la démarche fut présentée.
(30) Philippe DESTATTE, Bâtir un pays, c'est construire son éducation, dans La Wallonie au Futur, Le Défi de l'éducation, p. 5-7, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1992.
(31) La Wallonie au Futur, Le Défi de l'Education, Actes du Congrès, coll. Etudes et Documents, p. 606, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1992.
(32) Ibidem, p. 617.
(33) Baudouin LENELLE, Selon Guy Spitaels, la coalition PS-PSC a compris le message des électeurs wallons, dans Vers l'avenir, 23 janvier 1992.
(34) Fêtes de Wallonie, Namur 17 septembre 1994, Discours de Willy Burgeon, Président du Conseil régional wallon et de Robert Collignon, Ministre-Président du Gouvernement wallon, p. 12-19, Namur, Gouvernement wallon, 1994.
(35) Théo FAUCONNIER j., R. Collignon rassure : ce sera l'index classique, dans La Wallonie, 10 février 1994.
(36) Université de Mons-Hainaut..., op. cit., p. 18.
(37) Déclaration de politique régionale présentée par Monsieur Robert Collignon, Ministre-Président du Gouvernement wallon, au Parlement wallon, Namur, le 22 juin 1995, p. 11.
(38) Laszlo PETER, Uses of "state", "nation" and "national minority", p. 11, dans Conférence internationale sur l'Etat et la nation dans l'Europe contemporaine, Spa, 6-11 octobre 1995, 13 p.
(39) Philippe DESTATTE, La Wallonie : une entité fédérée ? dans La Décentralisation et les droits de l'homme : La Wallonie, Une Région en Europe, Actes du colloque tenu à Liège du 20 au 23 septembre 1995, Institut Jules Destrée, CIFE.
(40) Paul WYNANTS, Société civile et monde politique, Regards d'historien, dans La Revue politique, n 1, Bruxelles, Cepess, Janvier-Février 1993.
(41) Jean DANIEL, Voyage au bout de la nation, p. 164, Paris, Seuil, 1995.

Exposé présenté au Parlement wallon le 9 octobre 1995 dans le cadre de l'accueil de la Conférence internationale sur l'Etat et la nation dans l'Europe contemporaine.


 

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