Lorsqu'on l'aborde au
travers du concept de "nationalisme", la Wallonie qui se bâtit aujourd'hui
trouble ou irrite de nombreux observateurs, tout autant que celle qui
s'affirmait hier au travers du mouvement wallon. Rarement, en effet, une
communauté politique et une entité de droit public se sont ainsi constituées à
partir d'un rejet à ce point franc et radical de tout nationalisme.
Ainsi, plus d'un siècle
après la naissance du mouvement wallon, plus de vingt-cinq ans après
l'inscription de la Région wallonne dans la Constitution belge et au moment même
où un Parlement wallon est - pour la première fois - formé par des députés élus
directement et séparément de la Chambre fédérale, il faut être de très mauvaise
foi pour identifier un nationalisme wallon en Wallonie
(1).
Certes, les débats ne
manquent pas entre les chercheurs sur les concepts eux-mêmes et nombreux sont
ceux qui soulignent qu'il ne faut pas confondre nation
et nationalisme, que la nation en tant que telle ne nuit pas et qu'elle
serait même indispensable à l'équilibre politique et social.
De même, on pourrait
considérer qu'il ne s'agit en fait que d'une question de définition. Dès lors,
avec Dominique Schnapper, on pourrait souligner que, à côté du sens courant de
nationalisme, défini comme la volonté de puissance des nations déjà
constituées de s'affirmer aux dépends des autres, le terme désignerait aussi
les revendications des ethnies à être reconnues comme des nations, c'est-à-dire
à faire coïncider communauté historico-culturelle et organisation politique.
Toutefois, comme le souligne l'auteur de La Communauté des citoyens,
l'idée de nation ne pouvait se fonder sur la seule ambition rationnelle et
universaliste de la citoyenneté, elle ne pouvait pas éviter de faire appel aux
émotions liées à la singularité historique et culturelle de chaque entité
nationale
(2).
Ainsi, même pour les
sociologues, si l'on peut échapper à la face différentialiste de la nation, on
n'échappe pas à son côté irrationnel qui, apparaissant comme un ingrédient
indispensable, ne peut être omis de la potion. D'ailleurs, et dans la même
perspective, Joël Kotek soulignait ce 7 octobre à Spa que la nation
s'apparente davantage au fantasme qu'à la réalité
(3).
En ce qui le concerne,
l'historien que je suis devra rappeler que, même s'il peut l'écrire avec
chaleur, il ne conçoit l'histoire que raisonnée, pour reprendre la
formule de Pierre Vilar
(4).
Si l'historien n'est plus considéré comme un être de raison, il perd sa raison
d'être, avait écrit Philippe Raxhon, Prix Jules et Marie Destrée 1991
(5).

Dès lors, on peut dire
avec Jacques Julliard que si il s'en faut de beaucoup que tout sentiment
d'appartenance à une communauté de type national équivaille au nationalisme,
le nationalisme reste défini comme l'exacerbation dans un sens agressif des
sentiments naturels d'appartenance à la communauté nationale
(6).
Ainsi, le concept de
nationalisme renvoie toujours, aujourd'hui comme hier, à ce que Raoul Girardet
appelle le nationalisme des nationalistes
(7).
Ce nationalisme, né de la crise du rationalisme dans la France de la fin du
XIXème siècle, vulgarisé par Barrès et Maurras, et bien modélisé par
l'historien Zeev Sternhell
(8),
apparaît dans l'histoire comme associé à des attitudes politiques précises,
conservatrices le plus souvent, toujours antilibérales, antiparlementaires et
par là même, antidémocratiques. L'amour immodéré de la terre de ses ancêtres et,
en son nom, la dénonciation du "tumulte parlementaire" ouvre la porte du
fascisme. Ce phénomène - ni de droite, ni de gauche - aura un succès plus
redoutable encore, et mieux connu, en Italie et en Allemagne.
Face au concept de nation
et à son exacerbation dans le nationalisme, le pouvoir politique wallon
maintient et poursuit la position cultivée par le mouvement wallon. En vérité,
la distinction entre la fonction institutionnelle et la fonction militante reste
ténue. C'est bien le Ministre-Président du Gouvernement wallon Robert Collignon
lui-même, qui soulignait il y a peu que, même si l'on est bien loin de
l'isolement total des premiers militants wallons, il n'en reste pas moins que
l'identité wallonne n'est pas toujours suffisamment claire, et cela notamment,
ajoutait-il, parce que les militants wallons - dont je suis [c'est Robert
Collignon qui parle] - sont, pour la plupart, tout sauf nationalistes,
chauvins ou sectaires
(9).
Ainsi, le président du Gouvernement wallon, fidèle à ses prises de positions
précédentes de parlementaire wallon, s'inscrivait-il aussi dans la lignée de ses
prédécesseurs dans la capitale wallonne
(10).
Dans cette même
conférence, le Ministre-Président annonçait qu'il avait fait mettre en exergue
d'un volumineux livre qu'il venait d'éditer - La Wallonie, Atouts et
références d'une région
(11)
- une citation, datant de 1938, de l'historien Léon-E. Halkin, Professeur
émérite de l'Université de Liège :
Il y a cent ans, la
Wallonie aurait trouvé peut-être un facteur d'unité dans l'extraordinaire
vitalité qui faisait du sillon Sambre et Meuse la plus grande usine du continent
[...] Aujourd'hui, il faut aller plus haut, il faut chercher plus loin, il
faut dépasser la dialectologie et l'économie pour donner à la communauté
wallonne la conscience de son unité morale [...]. Ce sera le sentiment
d'une tradition historique de liberté
(12).
Certes, l'idée de
continuité entre le mouvement wallon et l'entité de droit public que constitue
aujourd'hui la Wallonie continue à être mise en cause, tout comme la légitimité
politique de la Wallonie elle-même, sa capacité de disposer d'un projet
politique, d'une culture, d'une histoire, ... et même d'historiens. En effet,
aux yeux de certains observateurs, partisans d'un objectivisme captieux, les
Wallons restent ce peuple sans passé à l'avenir incertain - pour citer le
journal Le Soir
(13).
Le mouvement qui a porté l'idée de Wallonie ne fut-il pas - à les écouter -
marginal
jusqu'en 1914-18, sans aucune influence sur une large part de la population
jusqu'à la seconde guerre mondiale au moins
et finalement largement mythique
(14)
: mythe de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, mythe des
événements de 1950, mythe du fédéralisme et des réformes de structures pendant
la Grande Grève ?
Le débat est déjà ancien.
En 1961 déjà, André Renard rappelait que, dans la terminologie des affrontements
politiques, le terme était souvent employé avec une très forte intention
péjorative. Il est loin d'être prouvé que pensée mythique et pensée
rationnelle soient antinomiques, écrivait-il. Ce qui pousse certains
peuples, violemment, en avant dans l'Histoire, sont bien une cause et un
objectif rationnels et ce n'est pas l'appel à la sociologie des sociétés
primitives qui suffirait à invoquer contre eux l'asservissement à quelque
instinct inférieur [...]
(15).

En réalité,
successivement empêtrée dans l'idéologie nationale belge puis dans celle de la
solidarité unilatérale avec Bruxelles, imposée jusqu'ici par la Communauté
française de Belgique, la Wallonie est restée privée, y compris dans le
processus de réforme de l'Etat, de toute capacité institutionnelle lui
permettant de développer une quelconque identité politique et culturelle ou de
susciter une réelle mobilisation citoyenne de participation à son projet
(16).
Ainsi, à aucun moment, la Wallonie n'a pu disposer de médias publics - et
particulièrement de la télévision
(17)
- ou de systèmes d'enseignement qui ne soient profondément et structurellement
opposés à l'idée même de son autonomie, voire de sa simple existence. Les
compétences culturelles restent d'ailleurs, aujourd'hui encore, directement
exclues de la large autonomie régionale wallonne qui touche pourtant, dans
certains domaines, à la souveraineté.
Dès lors, chacun
comprendra pourquoi le rapport entre les Wallons et leur histoire ou leur
culture fut et reste difficile à établir. Il l'est d'autant plus que, aux
occultations qui viennent d'être rappelées, s'est constamment ajouté ce que le
Professeur Jean Ladrière a appelé la coïncidence partielle - dans une
certaine phase - entre le mouvement ouvrier dans la mouvance socialiste et le
mouvement wallon
(18). Aujourd'hui encore, la
dynamique wallonne - c'est-à-dire le rôle de la problématique wallonne et des
militants wallons dans les événements insurrectionnels de 1950 ou de 1960 -
reste méconnue. Il est pourtant des photos qui rétablissent la réalité des
événements, telles celles prises lors des obsèques des Wallons tués à
Grâce-Berleur en 1950 : en effet, évoquant ce fait tragique, certains
observateurs imaginant trouver un drapeau rouge en tête du cortège sont bien
surpris d'y découvrir le coq wallon...
Il est bon de se souvenir
que le mouvement wallon, qui n'a cessé d'affirmer l'appartenance de la Wallonie
à l'espace culturel français, n'a jamais fait du combat culturel une priorité,
plus préoccupé qu'il était de lutter contre sa minorisation politique et contre
sa décadence économique. Cette seconde situation n'étant d'ailleurs qu'un
corollaire de la première. L'observateur qui n'a pas cette réalité à l'esprit ne
peut comprendre ni la dynamique régionale de la réforme de l'Etat ni le fait que
les Wallons aient décidé de faire de Namur leur capitale.
On oublie aujourd'hui
dans quelle situation psychologique la Wallonie se trouvait voici vingt ans.
Lorsque la peu suspecte revue économique Trends-Tendances évoque l'état
de la Wallonie en 1976, elle le fait en rappelant une interview de Jean Gol,
alors secrétaire d'Etat à l'Economie wallonne dans le Gouvernement belge. Dans
cet entretien, Jean Gol soulignait que l'économie wallonne était malade à tel
point que le ministre liégeois pouvait se demander - je le cite - s'il
existera encore une économie wallonne dans quelques années. En effet, avec
un taux de croissance réel négatif de -2,2 % en 1975, la question était
particulièrement pertinente
(19).
De plus, il est
remarquable de constater que c'est l'auteur - en 1978 - de l'ouvrage Les
Causes du déclin wallon
(20)
- le Professeur Michel Quévit, diplômé des universités du Wisconsin, du Michigan
et de Harvard, ainsi qu'actuel directeur du Centre de Recherches
interdisciplinaires en Développement régional - qui est l'un des principaux
artisans du processus d'identification de la Wallonie. En fait, ce qui pourrait
apparaître comme un paradoxe à la lecture du titre de ce livre n'en est pas un
puisque le professeur de l'université de Louvain avait situé son questionnement
de manière opératoire et volontariste, l'objectif étant de se donner les
moyens théoriques et pratiques de redresser la situation existante
(21).
Dans ses conclusions, Michel Quévit esquissait des pistes pour que la Wallonie
puisse lutter contre sa minorisation au sein de la société belge : d'une part,
par la mise en place de structures démocratiques qui garantissent l'autonomie de
ses décisions politiques et, d'autre part, par le choix d'une autre politique
économique - notamment d'initiative industrielle publique - au niveau de la
Région wallonne. L'une et l'autre de ces options nécessitaient des changements
profonds tant dans les mentalités que dans les structures politiques,
particulièrement des partis. En effet, des conflits d'intérêts nés des
familles spirituelles polarisaient la lutte politique sur des problèmes
déviants par rapport à un projet de société global et cohérent. Ce
projet devait répondre à la tentation que l'auteur voyait grande de sombrer
dans un nationalisme stérile ou dans un anti-flamingantisme sommaire
(22).

La réforme de l'Etat qui
s'opère en 1980 ne répond que très partiellement à ces vues. D'une part, le
poids politique et institutionnel des communautés s'accroît tandis que, d'autre
part, les compétences économiques régionales s'avèrent très faibles - les
secteurs industriels importants restant à l'Etat central - et les moyens dont
dispose la Région demeurent insignifiants. Toutefois, un pôle de décision wallon
se met en place autour d'un Conseil régional wallon et d'un Exécutif composé à
la proportionnelle, pour que le pouvoir wallon puisse dépasser les clivages de
partis. De même, une initiative économique publique wallonne est mise en place
au travers d'une société régionale d'investissement de Wallonie.
En 1982, dans un ouvrage
intitulé
La Wallonie : l'indispensable autonomie, Michel Quévit rappelait que la
division des Wallons et l'absence même d'une conscience wallonne trouvaient
leurs racines historiques dans la volonté de la classe dirigeante belge - depuis
longtemps aux mains des Flamands -, appuyée tacitement par la bourgeoisie
wallonne, de puiser sa prospérité en exploitant le sol wallon et le travail
de son peuple. Le constat était donc celui d'une identité wallonne,
méconnue dans la culture belge - c'est le titre d'un chapitre de ce livre -.
Cette identité était, selon Quévit, occultée par la Communauté française de
Belgique et, plus généralement, par tout le contexte idéologique et sociologique
belge niant culturellement et politiquement l'idée wallonne, incapable
peut-être de faire accéder la Wallonie au stade de concept. Cette
conscience, qui ne va pas au delà d'un sentiment diffus, ajoutait Michel
Quévit, avait cependant fait vivre les Wallons pendant des siècles avec la
conviction confuse de former un peuple différent, un peuple roman ou français
(23).
Dans son analyse, le
Professeur de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve avait fait état d'un
fourmillement culturel intense en Wallonie autour de revues comme
Wallons-nous ?, autour d'écrivains, autour de cinéastes ou de chanteurs tels
Jean Louvet, Jean-Jacques Andrien ou Julos Beaucarne, tous porteurs d'une
expression, certes universelle, mais affirmée en tant que Wallons. Dès
lors, le Manifeste pour la Culture wallonne, publié le 15 septembre 1983
par plusieurs dizaines d'intellectuels wallons, peut-il être interprété à la
fois comme une volonté d'affirmer l'existence de la Wallonie en tant qu'Etat et
de construire un projet culturel allant de pair avec le projet économique, pour
tous ceux qui ont choisi d'être de Wallonie et d'y rester. Ce texte embrassait
toute la démarche d'affirmation démocratique d'un mouvement wallon progressiste
(24)
tel qu'il s'était développé depuis un siècle. J'ai dit un jour que ce texte
mériterait d'être gravé sur la pierre ou sur la brique du futur parlement wallon
: Sont de Wallonie sans réserve tous ceux qui vivent, travaillent dans
l'espace wallon. Sont de Wallonie toutes les pensées et toutes les croyances
respectueuses de l'homme, sans exclusive. En tant que communauté simplement
humaine, la Wallonie veut émerger dans une appropriation de soi qui sera aussi
ouverture au monde
(25).
Cette volonté de définir
un projet de société s'est manifestée dans une démarche que le journaliste
flamand Guido Fonteyn a qualifiée de "réveil wallon"
(26). En effet, les 17 et 18
octobre 1987, plus de quatre cents personnalités appartenant à des horizons
culturels, philosophiques et politiques différents se sont réunies pour
déterminer un nouveau paradigme pour une Wallonie au Futur. L'initiative
provenait cette fois de l'Institut Jules Destrée, organisme pluraliste wallon
s'attachant depuis 1938 - mais plus encore depuis 1960 - à la définition de la
personnalité de la Wallonie. Son Conseil d'Administration avait été sensibilisé
au rapport des professeurs français Armand Mattelart et Yves Stourdzé, consacré
à la technologie, la culture et la communication
(27). Tout naturellement, c'est
au Professeur Quévit que l'Institut a fait appel, en octobre 1987, pour assumer
la tâche d'animateur et de rapporteur général de ce congrès. On retrouvait de
plus dans la démarche la plupart des initiateurs ou premiers signataires du
Manifeste : Jacques Dubois, José Fontaine, Jean-Marie Klinkenberg, Jean
Louvet, etc.

Le rapport de Michel
Quévit portait le titre de La Wallonie, une société en projet. Il y
évoquait tour à tour le projet économique, le projet technologique et
scientifique, le projet éducatif et le projet culturel. Cette dernière
préoccupation, qui avait dominé les travaux, lui permettait de mettre en
évidence une revendication à l'existence d'un véritable projet culturel en
Wallonie, projet qui ne devait pas se dissocier de ses autres objectifs, et
surtout pas de son projet économique.
Dès lors, à la suite des
congressistes, Michel Quévit mettait en évidence deux nécessités pour la
Wallonie. D'une part, le voeux d'un enracinement dans l'histoire, une
historicité qui sorte la Wallonie de l'amnésie, la capacité pour la
Wallonie en tant que communauté humaine d'assumer son présent par une lecture de
son passé qui lui permette de mieux orienter l'avenir. D'autre part, le
Professeur Quévit posait la question de savoir si la Wallonie était encore
capable de se forger une identité susceptible de rassembler toutes les
composantes de sa population autour d'un projet de société novateur.
Au l'issue des travaux du
Congrès, se dégageaient les bases et le contenu de cette identité. Celle-ci ne
pouvait se confondre :
- ni avec un nationalisme
désuet fondé sur la tradition romantique du XIXème siècle;
- ni non plus avec la
revendication d'une société homogène et uniformisante. La Wallonie est
culturellement plurielle dans ses appartenances locales et sous-régionales, dans
ses appartenances ethniques dont l'immigration constitue un apport important.
L'identité wallonne ne
pouvait se confondre non plus, disait le rapport, avec un repli sur soi
comme d'aucuns ont pu la qualifier - à tort d'ailleurs -.
En effet, cette quête
d'identité, concluait Michel Quévit, si nécessaire à son existence même,
doit rejeter un régionalisme étroit et s'appuyer sur cette double démarche
complémentaire si bien définie par Kundera :
- démarche
d'universalité, d'une région largement ouverte vers l'extérieur où son vécu
est appréhendé comme une réalité vécue aussi ailleurs.
- démarche
d'enracinement, par la prise en charge d'une histoire riche et complexe, et
par l'affirmation haute d'une spécificité s'alimentant aux savoir-faire et à
la réalité pluriculturelle de la région
(28).

Ainsi, à une volonté de
construire une stratégie de développement régional pour le tissu productif
wallon, à une volonté de mener une politique efficace de la science et de la
technologie sur les deux axes des entreprises wallonnes et des programmes de
recherches européens, à la volonté d'adapter le système éducatif wallon aux
exigences de l'avenir, La Wallonie au futur ajoutait l'intention de se
construire une solide identité loin de tout nationalisme ou de toute démarche
uniformisante et affirmait sa volonté de construire les moyens culturels et le
cadre institutionnel indispensables à son développement.
Ce premier congrès La
Wallonie au Futur eût un retentissement très important tant en Wallonie
qu'en France, ou plus largement en Europe
(29).
A côté des milieux intellectuels, de la recherche, de l'enseignement, les
travaux touchèrent les milieux politiques wallons parmi lesquels les Actes
furent largement diffusés. Après Melchior Wathelet, dès 1987, tous les autres
ministres-présidents de Wallonie, Bernard Anselme, Guy Spitaels et Robert
Collignon ont appuyé la démarche, marquant leur souhait de voir se mettre en
place un véritable centre de prospective wallon, interdisciplinaire, permanent
et piloté par un Conseil scientifique indépendant.
En 1991, un deuxième
congrès La Wallonie au Futur portait comme titre le Défi de l'Education
parce que le Comité scientifique avait estimé qu'il s'agissait du premier enjeu
fondamental du paradigme à déployer. Cette rencontre se déroulait dans la
capitale d'une Wallonie profondément modifiée par les nouvelles étapes
institutionnelles franchies en 1988 et 1989, qui avaient plus que doublé les
compétences et les moyens financiers de la Région wallonne, sans toutefois lui
permettre de disposer de son enseignement ou de sa culture. Ce n'était pas la
seule originalité de ce congrès qui, dans ses travaux comme dans ses
conclusions, dépasse l'objet de cette intervention. La liaison précise avec
l'identité de projet que défend la Wallonie était contenue dans cette affir-
mation préliminaire : bâtir un pays, c'est construire son éducation
(30).
Dans son rapport général,
le Professeur Michel Quévit évoquait un véritable projet de société humaniste
et interpellait les participants : Notre visée fondamentale n'est- elle pas
d'inventer les voies et moyens qui donneront à toutes les couches de la
population, je dis bien toutes les couches de la population, les aptitudes et
les capacités de vivre autonomement et positivement les nécessaires mutations du
futur, et de rompre avec le syndrome de l'échec
(31) ? Dans son allocution de
clôture, le Ministre- Président Bernard Anselme pouvait rappeler que les Wallons
construisaient leur devenir en suivant la démarche pesée et pensée de leurs
intellectuels et de leurs chercheurs, de leur praticiens, de leurs acteurs
économiques et sociaux
(32).
A peine quelques semaines
plus tard, la nouvelle équipe ministérielle de Guy Spitaels se met en place.
Dans la déclaration qu'il prononce ici même, au Conseil wallon, le 22 janvier
1992, le nouveau Ministre-Président propose aux Wallons un projet de société :
ensemble, et dans un contexte parfois difficile, faire de la Wallonie une région
où le développement économique et technologique, la solidarité avec les moins
favorisés ainsi que la transmission aux générations futures d'un patrimoine
préservé, ne seront pas de vaines paroles. Ainsi, Guy Spitaels engage son
gouvernement dans une volonté de contrecarrer le prolongement d'une société
duale entre riches et pauvres, nationaux et immigrés
(33).

C'est la continuité du
message que l'on peut discerner lorsque, aux Fêtes de Wallonie 1994, son
successeur à la tête du gouvernement wallon, Robert Collignon, fait part de son
souci premier du bien-être accru des habitants de la Wallonie sans
distinction de nationalité, mais en revanche avec une attention particulière
pour nos concitoyens les plus démunis. [...] Faire de notre Région une
contrée où la solidarité n'est pas un vain mot et où l'injustice sociale est en
régression, correspond aux aspirations de tous ceux qui composent le
Gouvernement wallon et ils entendent bien poursuivre leur tâche dans cette
direction. Nous avions parlé à ce propos il y a 32 mois de "projet de société" :
je ne pense pas que l'on puisse m'en indiquer de plus noble et de plus généreux
[...].
Et le Ministre-Président
de conclure son discours :
La liberté et la
démocratie sont les valeurs fondamentales de notre civilisation et de notre
culture acquises au prix de durs combats. Soyons attentifs à les conserver
(34).
La conférence qu'il donna
à l'Université de Mons, le 14 février 1995, constitua une nouvelle occasion,
pour Robert Collignon, de préciser sa conception d'une identité wallonne faite
de fiertés partagées, de projets mobilisateurs et d'un simple plaisir de vivre
ici et ensemble, ainsi qu'il l'avait décrite dans sa déclaration
gouvernementale
(35).
Il n'y a pas là de ma part - souligne-t-il à Mons - l'ombre d'un
nationalisme échevelé, ce serait bien mal me connaître et ce serait bien déplacé
de ma part, quand on songe aux dégâts que d'autres font en jouant sur ce type de
ressort, pas seulement en dehors des frontières de l'Etat belge d'ailleurs
(36).
Le temps qui passe semble
conforter et rendre plus claire encore la position officielle du Gouvernement
wallon. Dans la déclaration gouvernementale de ce qu'il est coutume d'appeler le
Gouvernement Collignon II, le Ministre-Président affirmait, le 22 juin 1995, ici
même, la loyauté fédérale de la Wallonie mais aussi le fait que cette loyauté
n'empêchera pas son gouvernement d'affirmer l'autonomie de la Région wallonne.
Mais ce Gouvernement le fera - disait-il - dans le respect des valeurs
fondamentales et du principe de respect d'autrui qui a toujours caractérisé la
Wallonie, terre d'accueil et de respect des droits de l'Homme, d'où qu'ils
viennent dans ce monde, du sud de l'Italie ou de l'Afrique du Nord
(37).
La cohérence entre
l'affirmation du projet wallon voulu par Elie Baussart ou par Fernand Dehousse -
pour citer les militants qui ont le plus écrit sur cette question -, le
Manifeste de 1983, le paradigme de La Wallonie au Futur, d'une part,
et les déclarations du Gouvernement wallon, d'autre part, cette cohérence est
évidente. D'un côté comme de l'autre, on relève la même volonté d'affirmation
politique wallonne, de définition d'un espace politique actif ouvert sur les
autres et exempt de crispation nationaliste. "Ce ne sont que des mots",
répondront certains. Certes, mais l'histoire des idées se fait surtout avec des
mots récoltés du passé et mûris aujourd'hui. Le Professeur Laszlo Péter de
l'Université de Londres soulignait, ce 7 octobre en ouverture du colloque de
Spa, la difficulté de séparer les faits du langage et concluait que les mots ne
reflètent et ne décrivent pas simplement des choses mais qu'ils ont le pouvoir
de leur donner une réalité
(38).
Rien ne permet de préjuger qu'une autre politique que celle proclamée par les
édiles wallons ne soit ou ne sera suivie. Et c'est le devoir de l'opposition
démocratique, qui n'a pas dénoncé les orientations que je viens d'évoquer, de
rappeler à l'ordre le Gouvernement si celui-ci ne concrétise pas les principes
auxquels le Ministre-Président s'est dit attaché.
Si des doutes pouvaient
encore être formulés quant la cohérence entre le projet du mouvement wallon et
l'ambition des responsables politiques qui incarnent aujourd'hui la Wallonie, le
nouveau Président du Parlement vient de les lever dans son allocution des fêtes
de Wallonie à Namur ce 16 septembre 1995. En effet, le Président Guy Spitaels y
a rappelé que les Wallons étaient tout simplement les habitants de la Wallonie,
que l'identification des Wallons à la Wallonie ne saurait être exclusive, que
cette multiplicité des appartenances permet aux immigrants de partager notre
projet sans cesser d'être eux- mêmes. Tous les habitants de Wallonie, qu'ils
proviennent d'ici ou d'ailleurs - a souligné Guy Spitaels - ont une
histoire, une culture, un patrimoine, les leurs et ceux de notre région. Toutes
les pensées, toutes les croyances respectueuses des Droits de l'Homme et du
Citoyen sont de Wallonie [...]. Cette proclamation n'est pas banale. Non
seulement elle s'inscrit en écho des déclarations de 1983 des intellectuels
wallons, leur donne toute la puissante politique portée par le premier président
d'un véritable Parlement wallon mais encore, elle définit un type nouveau de
relations entre les composantes de la société wallonne. Ainsi, M. Alberto
Gabbiadini, président de l'association Ente nazionale acli Instruzione
professionale évoquait-il cette déclaration le 23 septembre dernier en
disant que la Wallonie lui apportait aujourd'hui un message que, comme immigré
d'origine italienne, il avait vainement attendu de la Belgique depuis trente
ans.

Un nouveau Parlement
wallon vient de naître de la Réforme de l'Etat de 1993. Au lieu des 104
parlementaires élus comme députés au parlement de Bruxelles et décentralisés
ensuite, la Wallonie dispose aujourd'hui de 75 Députés élus directement et
séparément au Parlement wallon qui constitue désormais leur seule tâche. Ce
Parlement dispose de l'autonomie constitutive, c'est-à-dire des moyens
juridiques de décider seul de son fonctionnement et, par extension, de l'avenir
constitutionnel de la Wallonie. J'ai expliqué ailleurs d'où je tenais cette
vision maximaliste de l'article 118 de la Constitution fédérale et de la Loi
spéciale (39).
Là réside la chance de la
Wallonie : donner enfin un sens au concept de nouvelle citoyenneté,
développé après les élections de 1991 pour tenter de répondre à la dégradation
de l'image de la res publica dans tout l'Etat belge
(40).
En ce domaine, cinq ans de crise économique n'ont pas amélioré la situation
puisque, à l'exclusion sociale de beaucoup, s'ajoute presque automatiquement
l'exclusion politique. En fait, cette citoyenneté pourrait s'exercer dans
l'espace politique que constitue la Région wallonne en permettant - et même en
favorisant - un large débat sur le projet de société que des intellectuels et
des personnalités politiques ont esquissé. L'enjeu, pour toutes les citoyennes
et tous les citoyens de cette Wallonie enfin adulte, serait de transcrire cet
objectif en déclaration fondamentale - en constitution, pourrait-on dire - et de
déposer cette "Constitution wallonne" au Parlement wallon pour qu'elle y soit
votée. Ne serait-ce pas là le meilleur moyen pour les citoyens de reprendre
l'initiative ? De construire la Communauté des citoyens chère à Dominique
Schnapper ? De bâtir et de participer à la nation sans nationalisme que
Jean Daniel considère comme l'un des immenses progrès possibles dans
l'histoire des sociétés ?
(41).
Lorsque j'ai évoqué votre
discours du 16 septembre, Monsieur le Président du Parlement wallon, je n'ai pas
fait mention à ce lieu de débats, au noyau dur de convictions partagées et
mobilisatrices que vous appeliez de vos voeux. Dans cette allocution, vous
vous interrogiez pour savoir s'il revenait au Parlement wallon de s'attacher à
l'élaboration d'un projet pour la Région. Permettez-moi de vous dire que,
personnellement, je suis persuadé que votre Parlement est le lieu par excellence
pour entreprendre cette tâche. Si nous pouvons être nombreux à préparer le
terrain, et je crois avoir montré que des pistes ont été tracées, c'est du
Parlement wallon que doit venir l'initiative, que doit être lancé l'appel, que
doit être mené le pilotage, que doivent se réaliser la récolte et la mise en
textes de ce projet. Certes, vous pourrez utiliser des opérateurs extérieurs,
mais l'impulsion, je le crois véritablement, doit venir de vos parle- mentaires
et de vous-même.
En effet, c'est ici même
que les droits et principes fondamentaux reconnus aux habitants de la Wallonie
devront trouver leurs aboutissements législatifs. La tâche est ardue car chacun
mesure que, à la reconnaissance de la citoyenneté et donc de l'existence
politique et culturelle des populations immigrées, que nous évoquions il y a un
instant, devra correspondre à court ou à moyen terme, l'attribution du droit de
vote pour tous les habitants de la Wallonie afin d'élire les membres de ce
Parlement.
De même, l'évocation
aujourd'hui de droits comme le droit à la dignité humaine, le droit à l'égalité
des chances, le droit à l'éducation ou le droit au travail feront crier à
l'utopie. Pourtant, je suis frappé par le fait que, il y a deux ans à peine, on
me disait l'incapacité de reconnaître un droit au logement alors que c'est
aujourd'hui chose faite et que le Gouvernement wallon s'est engagé formellement
à en relever concrètement le défi.
On n'a que les hommes
politiques que l'on mérite, dit l'adage. Les Wallons mériteront-ils les
femmes et les hommes politiques qui feront vivre leur nouveau Parlement et donc
leur démocratie ? Ces nouveaux députés seront-ils à la hauteur morale et
politique des ambitions qui ont été tracées depuis un siècle par les militants
du mouvement wallon ?
Faut-il vous dire,
Monsieur le Président, que, aujourd'hui, c'est mon plus ferme espoir.
Notes
(1)
Je range résolument dans cette catégorie les prises de positions multiples et
peu scientifiques de Claude Demelenne et de Anne Morelli sur cette question à
l'exception de A. MORELLI, En l'an 2000, une Wallonie au pluriel dans
La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, Actes du Congrès,
Charleroi, Institut Jules Destrée, 1989, p. 228. En ce qui me concerne, j'ai
depuis longtemps opté pour ce que Jean Pirotte appelle une démarche lucide et
honnête, dans laquelle seraient précisées d'emblées les affinités personnelles
de l'historien, les options de sa recherche et le point de vue spécifique auquel
il se place. dans Jean PIROTTE, Une image aux contours incertains :
l'identité wallonne du XIXème au XXème siècle, dans L'Imaginaire
wallon, Jalons pour une identité qui se construit, p. 26, Louvain-la-Neuve,
Fondation wallonne Humblet, 1994. - Jean PIROTTE, Belgique et Wallonie face
à leur passé, L'histoire au service des causes ?
dans La Revue générale, n 6-7, p. 131-142, juin-juillet 1989.- Voir
notamment, Philippe DESTATTE, Questionnement de l'histoire et imaginaire
politique, l'indispensable prospection, dans La Wallonie au Futur, Vers
un nouveau paradigme, ... p. 308-310.
(2) Dominique SCHNAPPER, La Communauté des Citoyens, Sur
l'idée moderne de nation, p. 155, Paris, Gallimard, 1994.
(3) Joël KOTEK, Les Villes-frontières, essai de
définition à travers l'exemple bruxellois, dans Conférence
internationale sur l'Etat et la nation dans l'Europe contemporaine, Spa,
6-11 octobre 1995.
(4) Pierre VILAR, La Querelle de l'histoire, p. 29
dans Mélanges René Van Santbergen, Numéro spécial des Cahiers de Clio,
p. 29, Bruxelles-Liège, Centre de la Pédagogie de l'histoire et des Sciences de
l'Homme, 1984.
(5) Philippe RAXHON, La Révolution liégeoise de 1789 vue
par les historiens belges (de 1805 à nos jours), dans Etudes sur le
XVIIIème siècle, Volume hors série 6, p. 13, Bruxelles, Editions de
l'Université de Bruxelles, 1989.
(6) Jacques JULLIARD, Ce fascisme qui vient..., p.
48, Paris, Seuil, 1994.
(7) Raoul GIRARDET, Le Nationalisme français, Anthologie
(1871-1914), p. 16, Paris, Seuil, 1983.
(8) voir notamment Zeev STERNHELL, Ni droite ni gauche,
L'idéologie fasciste en France, Paris, Seuil, 1983.
(9) Université de Mons-Hainaut, 14 février 1995, Conférence
de Robert Collignon, Ministre-Président du Gouvernement wallon sur "La Politique
de la Wallonie", p. 18, Namur, Gouvernement wallon, 1995.
(10) Philippe DESTATTE, Ce nationalisme wallon,
dans Nationalisme et postnationalisme, Actes du Colloque qui s'est tenu
à Namur le 30 avril 1994, p. 13-21, Namur, FUNDP et Institut Jules Destrée,
1995.
(11) Cet ouvrage a été réalisé sous la coordination
scientifique de son chef de cabinet, M. Freddy Joris, lui-même historien de
l'histoire du mouvement wallon.
(12) Philippe DESTATTE, Félix Rousseau et Léon-E.
Halkin, Ecrire la Wallonie avec quelques mots simples, comme celui de libeté,
introduction à Félix ROUSSEAU, La Wallonie, Terre romane, p. 7-40,
Charleroi, Institut Jules Destrée, 6ème éd., 1993. (13)
Thierry EVENS, Un Peuple sans passé à l'avenir incertain, dans Le
Soir, 20 septembre 1993.
(14) Chantal KESTELOOT, Mouvement wallon et identité
nationale, dans Courrier hebdomadaire, n 1393, p. 3,5, 40, 42,
Bruxelles, CRISP, 1993.
(15) André RENARD, A propos d'une synthèse applicable à
deux peuples et à trois communautés, dans André Renard écrivait,
Recueils d'articles 1936-1962, p. 337, Liège, Impredi, 1962.
(16) Je reprends le concept développé par l'OBSERVATOIRE
INTERREGIONAL DU POLITIQUE, Les Français et leur région, Le fait régional et
l'opinion publique, Ministère de l'Aménagement du territoire, Paris, La
Documentation française, 1994.
(17) José FONTAINE, Un peuple d'avenir en dépendance
provisoire, dans Toudi, Culture et société, n 1, p. 5-17, Quenast,
1987. - J. FONTAINE, Universalisme de la culture wallonne : réalisations et
virtualités, dans Hugues DUMONT e.a., Belgitude et crise de l'Etat
belge, p. 252, Bruxelles, Facultés universitaires Saint-Louis, 1989.
(18) Philosophie et identité culturelle, Conversation
avec Jean Ladrière et Jacques Dubois, dans Toudi, Culture et société,
p. 111, Quenast, 1988.
(19) Marie BRANDELEER et Chantal SAMSON, Wallonie,
Chère autonomie, dans Trends-Tendance, Spécial 20 ans, 28
septembre 1995, p. 53.
(20) Michel QUEVIT, Les Causes du déclin wallon,
L'influence du pouvoir politique et des groupes financiers sur le développement
régional, Bruxelles, Vie ouvrière, 1978.
(21) M. QUEVIT, op. cit., p. 285.
(22) Ibidem, p. 288-289.
(23) Michel QUEVIT, La Wallonie : l'indispensable
autonomie, p. 135-137, 175, Paris, Editions Entente, 1982.
(24) Paul TOURRET, La Quête identitaire wallonne,
dans Hérodote, n 72, p. 58-75 , Paris, Janvier-juin 1994.
(25) Culture et Politique, Charleroi, p. 96sv,
Institut JUles Destrée, 1984. - La Wallonie et ses intellectuels, dans
Toudi, t. 7, 1992. - Jean-Marie KLINKENBERG, L'Identité wallonne :
hypothèques et faux papiers, dans La Wallonie au Futur, Vers un nouveau
paradigme, ... p. 208-215. Jean-Marie KLINKENBERG, Les Blocages dans
l'identification wallonne : germes d'une identité postnationale, dans
Nationalisme et postnationalisme ..., p. 58-59.
(26) Guido FONTEYN, Het Waalse réveil, dans De
Standaard, 3 octobre 1983.
(27) Armand MATTELART, Yves STOURDZE, Technologie,
Culture et Communication, Rapport au ministre de la Recherche et de l'Industrie,
Paris, La Documentation française, 1982. - voir également MINISTERE DE LA
RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE, Recherche et Technologie, Actes du Colloque
national, 13-16 janvier 1982, La Documentation française, 1982.
(28) Michel QUEVIT, La Wallonie, une société en projet,
Actes du Congrès La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, coll.
Etudes et Documents, p. 524-529, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1989.
(29) A la demande de Riccardo Petrella, les résultats du
Congrès firent l'objet d'une présentation dans le cadre du colloque
Europrospective II, Une nouvelle Europe, Vision et action, organisé par la
Commission européenne (DG XII) en 1993 et d'un intérêt de la part de la Datar à
Paris, où la démarche fut présentée.
(30) Philippe DESTATTE, Bâtir un pays, c'est construire
son éducation, dans La Wallonie au Futur, Le Défi de l'éducation,
p. 5-7, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1992.
(31)
La Wallonie au Futur, Le Défi de l'Education, Actes du Congrès, coll.
Etudes et Documents, p. 606, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1992.
(32)
Ibidem, p. 617.
(33) Baudouin LENELLE, Selon Guy Spitaels, la coalition
PS-PSC a compris le message des électeurs wallons, dans Vers l'avenir,
23 janvier 1992.
(34) Fêtes de Wallonie, Namur 17 septembre 1994, Discours
de Willy Burgeon, Président du Conseil régional wallon et de Robert Collignon,
Ministre-Président du Gouvernement wallon, p. 12-19, Namur, Gouvernement wallon,
1994.
(35) Théo FAUCONNIER j., R. Collignon rassure : ce sera
l'index classique, dans La Wallonie, 10 février 1994.
(36) Université de Mons-Hainaut..., op. cit., p. 18.
(37) Déclaration de politique régionale présentée par
Monsieur Robert Collignon, Ministre-Président du Gouvernement wallon, au
Parlement wallon, Namur, le 22 juin 1995, p. 11.
(38) Laszlo PETER, Uses of "state", "nation" and
"national minority", p. 11, dans
Conférence internationale sur l'Etat et la nation dans l'Europe contemporaine,
Spa, 6-11 octobre 1995, 13 p.
(39) Philippe DESTATTE, La Wallonie : une entité
fédérée ?
dans La Décentralisation et les droits de l'homme : La Wallonie, Une Région
en Europe, Actes du colloque tenu à Liège du 20 au 23 septembre 1995,
Institut Jules Destrée, CIFE.
(40) Paul WYNANTS, Société civile et monde politique,
Regards d'historien, dans La Revue politique, n 1, Bruxelles,
Cepess, Janvier-Février 1993.
(41) Jean DANIEL, Voyage au bout de la nation, p.
164, Paris, Seuil, 1995.
Exposé présenté au
Parlement wallon le 9 octobre 1995 dans le cadre de l'accueil de la Conférence
internationale sur l'Etat et la nation dans l'Europe contemporaine.