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Création du
Centre international de Recherche sur les Changements de
Paradigmes sociétaux |
Communiqué de presse - 29 mars 2003 |
Les conclusions du séminaire Innovation,
savoir-faire et performance, Une histoire économique de la Wallonie ‑
organisé au Château de Namur le 25 mars 2003 avec l’appui de la Direction
générale des Technologies et de la Recherche de la Région wallonne (DGTRE) ‑
ont conduit le Conseil d’Administration de l’Institut Jules-Destrée, réuni
le 28 mars 2003, à fonder un centre de recherche interdisciplinaire.
Intitulé Centre international de Recherche sur les
Changements de Paradigmes sociétaux (en anglais World Research Center
on Societal Paradigms Shifts), ce nouveau centre d’étude constitue une
initiative transversale et un programme de recherche à la croisée des
activités du Pôle Recherche et du Pôle Prospective de l’Institut
Jules-Destrée.
Attentifs au passage à la Société de la
Connaissance (Knowledge Society) identifié par de nombreux
milieux scientifiques, culturels et politiques et proclamé notamment tant
par l’Union européenne au Sommet de Lisbonne que par le Gouvernement wallon
dans son Contrat d’Avenir, les chercheurs de l’Institut Jules-Destrée ont
souligné l’importance de l’hypothèse d’un changement de paradigme sociétal
en cours. Celui-ci se construirait sur le modèle de la Révolution
industrielle, qui a fait entrer de nombreuses régions dans l’ère
industrielle au XIXème siècle. Ainsi, l’objet du nouveau centre de recherche
consiste précisément à se demander si nous sommes, comme au début de la
Société industrielle, dans une mutation d’une telle nature.
Le
séminaire du 25 mars a permis au président de l’Institut Jules-Destrée,
Jean-Marie Duvosquel, de rappeler que, depuis 1987, l'Institut Jules-Destrée
poursuit son travail d'observation d’un tel changement de paradigme. Ainsi,
l’Institut Jules-Destrée a capitalisé les travaux du programme FAST de la
Commission européenne, grâce notamment aux apports de Riccardo Petrella, de
Michel Quévit et du Comité scientifique La Wallonie au futur. Plus
récemment, il a associé, aux travaux de son Pôle Prospective, ceux de Marc
Luyckx-Ghisi, ancien collaborateur de la Cellule de Prospective de la
Commission européenne, et de Pascale Van Doren, actuelle responsable du Pôle
Prospective de l’Institut Jules-Destrée et ancienne assistante stratégique à
la direction générale de EBN (European Business and Innovation Network).
De leur côté, les historiens de l’Institut Jules-Destrée, et
particulièrement Sven Steffens, coordinateur de la nouvelle recherche sur
l’histoire de l’économie wallonne, ont évoqué le fait que, dans la durée, la
Société de la connaissance pourrait davantage trouver ses premières origines
à la fin du XIXème siècle qu’à la fin du XXème siècle.
En dressant les conclusions de ce séminaire qui
rassemblait des chercheurs provenant d’une douzaine d’universités
européennes, principalement allemandes, françaises et belges, le directeur
de l’Institut Jules-Destrée, Philippe Destatte, a appelé le patronage
intellectuel de Fernand Braudel : le grand historien français avait, lui
aussi, développé l’étude des temps longs de l'histoire, ainsi que la
recherche des discontinuités sociales, des ruptures structurelles,
des cassures en profondeur.
Par son initiative, l’Institut Jules-Destrée organise
le renforcement mutuel entre les deux démarches d’analyse qui sont les
siennes, d’une part, la rétrospective et, d’autre part, la prospective.
L’avantage comparatif de ce centre consiste dès lors à valoriser des
démarches méthodologiques associant deux approches qui se révèlent
particulièrement complémentaires et qui permettent de s’inscrire dans des
réseaux de compétences innovants, au niveau mondial.
A terme, les travaux du Centre international de
Recherche sur les Changements de Paradigmes sociétaux permettront de
mieux identifier la nature et les implications des grands changements
collectifs afin d’en informer les citoyens, les chefs d’entreprises et les
décideurs politiques et administratifs, non seulement de Wallonie mais de
tous les territoires qui se développent et ajustent leurs trajectoires.