Sous l’impulsion du professeur José
Sporck, Bernadette Mérenne entreprend alors la rédaction d’une thèse
consacrée aux nouvelles localisations industrielles dans les provinces
du Limbourg et de Liège. Docteur en sciences géographiques en 1974,
Bernadette Mérenne donne très vite un cours consacré aux énergies et aux
questions liées à ces différentes ressources.
Professeur ordinaire à l’Université de
Liège depuis le 1er janvier 1994, Bernadette Mérenne y enseigne la
géographie économique et la didactique de la géographie. Spécialisée
dans la localisation des activités économiques, industrielles d’abord et
des services ensuite, Bernadette Mérenne s’est également engagée dans la
réflexion pédagogique, en développant en ce domaine une expertise qui
lui vaut aujourd’hui d’être la responsable des activités du CDS (Centre
de Didactique supérieur) de l’Académie Wallonie-Europe, activité à
laquelle elle consacre aujourd’hui la moitié de son temps. Ses
recherches les plus récentes portent sur les concepts du développement
territorial, et notamment sur les questions de polycentrisme et de
métropolisation des activités, ainsi que la localisation des nouvelles
plateformes logistiques.
De nombreuses publications sont venues
renforcer ses réflexions liées aux questions énergétiques et
économiques. Le plus connu de ses ouvrages est certainement la
Géographie de l’énergie : Acteurs, lieux et enjeux, republié chez Belin
Sup en 2007 pour la troisième fois. Dans cet ouvrage, et forte de son
expérience, Bernadette Mérenne donne à tous ceux que l’avenir
énergétique de notre civilisation préoccupe toutes les données et les
clés nécessaires à une meilleure perception des enjeux énergétiques.
En choisissant Bernadette Mérenne-Schoumaker
comme Wallonne de l'année 2007, le jury et le Conseil d’administration
de l’Institut Destrée ont voulu rendre hommage à une scientifique de
premier plan préoccupée des grands enjeux de la société actuelle, et qui
a toujours cherché à permettre au plus large nombre de citoyens l’accès
à ces différentes réflexions.
Publications
MERENNE B., Géographie de l’énergie :
Acteurs, lieux et enjeux, Paris, Belin Sup Géographie, 2007.
GALLOUJ C., LELOUP F., MERENNE B., et
MOYAERT L., Les dynamiques de localisation des services aux entreprises,
Services aux entreprises et développement régional, Coll. Economie,
Société, Région, Bruxelles, De Boeck, 2006, pp. 65-108.
MERENNE B., My Training as an Applied
Geographer, The Education of an Applied Geographer , (R. E. Boehm and
J.H. Jones, ed.), Research in Geographic Education , 2007, vol. 9, nr 1,
pp. 74-78.
MERENNE B., New firm property and
regional and local service development, Novas estratégias territoriais
de desenvolvimento , Lisbonne, GeolNova, 12, 2006, pp.381-39.
MERENNE B., BRÜCK L., HALLEUX J-M., MAIRY
N., L'immobilier de bureau en Belgique, un révélateur des mutations
économiques et urbaines, dans Bulletin de la Société géographique de
Liège, vol. 46, 2005, pp.71-96.
MERENNE B., Développer une approche par
compétences dans la formation universitaire. Bilan de trois expériences
en géographie urbaine et économique, dans Bulletin de la Société
géographique de Liège, 2006, 48, pp. 55-64.
MERENNE B., Organiser la formation CAPAES
: une expérience qui suscite quelques questions, dans Revue Puzzle,
2006, n° 20, pp. 3
Pour rappel, le Prix Bologne-Lemaire de
la Wallonne ou du Wallon de l’année a été instauré en 1976. Son objet
est l’octroi d’un prix annuel à une personne qui, par son action
sociale, économique, politique ou culturelle aura le mieux servi les
intérêts de la société wallonne.
Depuis 1997, le jury qui suggère le nom
d'un lauréat au Conseil d'Administration de l'Institut Destrée est
présidé par Jacques Lanotte, ancien directeur de l’Institut Destrée et
directeur général des Affaires culturelles du Hainaut.
Le prix, d’un montant de 2000 €, a été
décerné en 1997 (Wallon de l’année 1996) au comédien et scénariste
Jean-Claude Derudder. L’objectif était tant de saluer l’œuvre corrosive
et provocante de cet acteur flamboyant, que de rappeler l’importance de
la culture comme force de réflexion, de résistance et de changement. Le
prix 1997 a été décerné aux frères Luc et Jean-Pierre Dardenne pour leur
œuvre cinématographique et documentaire en général, et pour leur long
métrage La Promesse, en particulier. En 1998, le prix a été attribué à
Michel Foucard, président du Groupe Technord et vice-président de
l'Union wallonne des Entreprises, pour son engagement dans le domaine de
la qualité et de la citoyenneté des entreprises wallonnes. En 1999,
c’est Philippe Suinen, directeur général des Relations extérieures de la
Région wallonne, et administrateur délégué de l’Agence wallonne à
l’Exportation qui reçoit le prix pour son action dynamique. En 2000, le
prix a été attribué à Thérèse Snoy, secrétaire générale
d’Inter-Environnement Wallonie au titre de l’implication de la société
civile dans la nouvelle gouvernance régionale. En 2001, c’est le
pongiste Jean-Michel Saive qui recevait le prix, témoin de l’importance
du sport dans notre société ainsi que des valeurs qu’il peut véhiculer.
En 2002, le prix était décerné au dramaturge wallon Jean Louvet pour
l’ensemble de son œuvre. En 2003, Robert Halleux, spécialiste
mondialement reconnu de l’histoire des sciences, des techniques et de
l’industrie a été lauréat, au moment de son élection à l'Institut de
France. En 2004, c'était au tour de Janos B.Nagy, professeur aux
Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur, grand scientifique qui a su
porter ses recherches jusqu'à la création d'une spin-off prometteuse
pour la modernisation de la technologie et de l'économie wallonnes,
d'être distingué. En 2005, le prix était décerné à Christine Mahy,
promotrice d'une action globale de développement local et régional en
milieu rural et cheville ouvrière du Réseau wallon de Lutte contre la
Pauvreté. Enfin, en 2006, le lauréat du Prix Bologne-Lemaire de la
Wallonne ou du Wallon de l’année a été Jeanne Vercheval-Vervoort, pour
son implication dans les mouvements sociaux liés à la condition ouvrière
ainsi que dans le mouvement pour la paix.
Les noms de Maurice Bologne et de son
épouse, Aimée Lemaire, fondateurs en 1938 de l’Institut Destrée,
président et directrice des travaux de 1960 à 1975, grands Résistants,
sont particulièrement bien choisis pour illustrer cette volonté des
Wallons d’honorer ceux qui œuvrent à donner à leur région une image de
qualité, de dynamisme et de défense des valeurs humaines et
démocratiques. |