A partir de
1969, à la suite d'une rencontre avec Chantal De Smet, elle s'engage
résolument dans le mouvement féministe en créant les Marie Mineur,
féministes en milieu ouvrier. Actif pour revendiquer la dépénalisation
de l’avortement et pour l’égalité des salaires entre les femmes et les
hommes, le groupe sera présent lors des conflits sociaux, principalement
dans la région du Centre, à Charleroi et à Liège.
Jeanne
Vercheval-Vervoort collabore, en 1972, au Petit livre rouge des
femmes et à l'organisation du Premier 11 novembre (Journée des
Femmes) auquel participe Simone de Beauvoir. Cofondatrice, avec Suzanne
Van Rokeghem, Marie Denis et Jacqueline Aubenas, du magazine Voyelles
(1979-1982), Jeanne Vercheval-Vervoort participe de 1973 à 1983 au
conseil des Cahiers du Grif (Groupe de Réflexion et d’Information
féministe dirigé par Françoise Collin).
En 1984,
Jeanne Vercheval-Vervoort constitue les Archives de Wallonie. Dans ce
cadre, et tout en assurant la cogestion du Musée de la Photographie à
Charleroi jusqu'en 2000, elle publie une douzaine d'ouvrages illustrant
par la photographie l'histoire sociale et économique de la Wallonie.
En 2006,
Jeanne Vercheval-Vervoort est l’auteur, avec Jacqueline Aubenas et
Suzanne Van Rokeghem, de l’ouvrage Des Femmes dans l’Histoire, en
Belgique depuis 1830.
En
choisissant Jeanne Vercheval-Vervoort comme Wallonne de l'année 2006, le
jury et le Conseil d’administration de l’Institut Destrée ont voulu
rendre hommage à une grande dame qui a su défendre les valeurs humaines
et contribuer concrètement à l'émancipation politique et sociale de la
femme.
Pour rappel,
le Prix Bologne-Lemaire de la Wallonne ou du Wallon de l’année a été
instauré en 1976. Son objet est l’octroi d’un prix annuel à une personne
qui, par son action sociale, économique, politique ou culturelle aura le
mieux servi les intérêts de la société wallonne.
Depuis 1997,
le jury qui suggère le nom d'un lauréat au Conseil d'Administration de
l'Institut Destrée est présidé par Jacques Lanotte, ancien directeur de
l’Institut Destrée et directeur général des Affaires culturelles du
Hainaut.
Le prix, d’un
montant de 2000 € depuis 2006, a été décerné en 1997 (Wallon de l’année
1996) au comédien et scénariste Jean-Claude Derudder. L’objectif était
tant de saluer l’œuvre corrosive et provocante de cet acteur flamboyant,
que de rappeler l’importance de la culture comme force de réflexion,
de résistance et de changement. Le prix 1997 a été décerné aux
frères Luc et Jean-Pierre Dardenne pour leur œuvre cinématographique et
documentaire en général, et pour leur long métrage La Promesse,
en particulier. En 1998, le prix a été attribué à Michel Foucard,
président du Groupe Technord et vice-président de l'Union wallonne des
Entreprises, pour son engagement dans le domaine de la qualité et de la
citoyenneté des entreprises wallonnes. En 1999, c’est Philippe Suinen,
directeur général des Relations extérieures de la Région wallonne, et
administrateur délégué de l’Agence wallonne à l’Exportation qui reçoit
le prix pour son action dynamique. En 2000, le prix a été attribué à
Thérèse Snoy, secrétaire générale d’Inter-Environnement Wallonie au
titre de l’implication de la société civile dans la nouvelle gouvernance
régionale. En 2001, c’est le pongiste Jean-Michel Saive qui recevait le
prix, témoin de l’importance du sport dans notre société ainsi que des
valeurs qu’il peut véhiculer. En 2002, le prix était décerné au
dramaturge wallon Jean Louvet pour l’ensemble de son œuvre. En 2003,
Robert Halleux, spécialiste mondialement reconnu de l’histoire des
sciences, des techniques et de l’industrie a été lauréat, au moment de
son élection à l'Institut de France. En 2004, c'était au tour de Janos
B.Nagy, professeur aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur, grand
scientifique qui a su porter ses recherches jusqu'à la création d'une
spin-off prometteuse pour la modernisation de la technologie et de
l'économie wallonnes, d'être distingué. Enfin, le prix 2005 était
décerné à Christine Mahy, promotrice d'une action globale de
développement local et régional en milieu rural et cheville ouvrière du
Réseau wallon de Lutte contre la Pauvreté.
Les noms de
Maurice Bologne et de son épouse, Aimée Lemaire, fondateurs en 1938 de
l’Institut Destrée, président et directrice des travaux de 1960 à 1975,
grands Résistants, sont particulièrement bien choisis pour illustrer
cette volonté des Wallons d’honorer ceux qui œuvrent à donner à leur
région une image de qualité, de dynamisme et de défense des valeurs
humaines et démocratiques. |