Le Prix Bologne-Lemaire du Wallon de lannée
2001 a été remis ce 7 juin 2002 à M. Jean-Michel Saive, indiscutable ténor du tennis
de table depuis 1985 et, à près de 33 ans, actuel cinquième joueur mondial.
Jean-Michel Saive est né à Liège le 17
novembre 1969 au sein dune famille de pongistes passionnés qui linitie à ce
sport dès son plus jeune âge. Très vite, les talents du jeune Jean-Mi se
révèlent : après des titres provinciaux et nationaux en catégorie dâge, il
fait partie de léquipe nationale senior dès 1983 et est déjà classé quatrième
joueur du championnat belge. Ses humanités achevées au Collège Saint-Barthélémy à
Liège, il entame alors une carrière de pongiste sur le circuit mondial. Encadré par une
famille qui consent énormément de sacrifices pour lépanouissement sportif de ses
enfants, Jean-Michel Saive se construit un nom dans le milieu très fermé du tennis de
table international. Avec son frère, Philippe, il devient une référence pour de
nombreux jeunes joueurs, européens ou asiatiques.
Lauréat à 15 reprises du titre de
champion de Belgique, Jean-Michel Saive a surtout porté le très envié titre de numéro
un mondial. Il conserva ce titre pendant plus dun an, de février 1994 à juin 1995,
avant de revenir en force en mars-avril 1996 ; il a détenu également le titre de
numéro 1 européen à deux reprises (de février 1994 à juin 1995 et de doctobre
1995 à décembre 1996).
Vice champion dEurope en 1992,
champion dEurope en 1994, il remporte également cette année-là le Top 12, lEuropean
Master et est finaliste de la Coupe du Monde. Il est encore finaliste du Top 12 en 1996. A
quatre reprises, il participe aussi aux Jeux olympiques : à Séoul en 1988, à
Barcelone en 1992, à Atlanta en 1996 et à Sydney en 2000.
Si, depuis le début des années 90,
Jean-Michel Saive na cessé de sillustrer dans les compétitions individuelles
(victoire aux Internationaux des Etats-Unis, de Pologne, de Chine, dIrlande, du
Qatar, dAngleterre,
), il a également été à la base dexcellents
résultats en compétitions par équipe. Médaille de Bronze au championnat du monde par
équipe en 1991 et au championnat dEurope par équipe en 1996, il permet à léquipe
belge de remporter la superligue européenne en 1994 et 1995 et de décrocher la deuxième
place au championnat du monde en 2001.
Avec son club de La Villette de
Charleroi, les résultats sont également au rendez-vous. Vainqueur de la Coupe dEurope
des clubs champions en 1994 et en 1996, il joue quelques années en Allemagne avant de
revenir à La Villette où il remporte à nouveau la Coupe dEurope en 2001 et en
2002. Son palmarès comprend encore la super-coupe en 1994 et un championnat du monde
interclubs en 2001.
Élu Sportif belge de lannée en
1991 et en 1994, lauréat du trophée national du mérite sportif en 1991, Jean-Michel
Saive sétait vu décerné le Prix mondial du fair play par lUnesco en 1989.
En choisissant Jean-Michel Saive comme Wallon de lannée
2001, le jury et le Conseil dadministration de lInstitut Jules-Destrée ont
voulu rendre hommage à un sportif qui, dans sa discipline, est parvenu à sassurer
une présence au niveau le plus élevé depuis quinze ans sur la scène internationale,
tant dans les épreuves individuelles que dans les compétitions par équipe.
Après
avoir rendu hommage au monde scientifique, politique, culturel, économique et associatif,
la remise du prix du Wallon de lannée à un sportif veut témoigner de limportance
du sport dans notre société ainsi que des valeurs quil peut véhiculer, lorsquil
est incarné par une telle personnalité.
Pour rappel, le Prix Bologne-Lemaire de la
Wallonne ou du Wallon de lannée a été instauré en 1976 à linitiative de
la Fondation Maurice Bologne-Lemaire, dont lobjet est
loctroi dun prix annuel à une personne
qui, par son action sociale, économique, politique ou culturelle aura le mieux servi les
intérêts du peuple wallon. De 1977 à 1991, le prix a notamment été décerné à
Thierry Michel (cinéaste), Thierry Haumont (écrivain), Irène Vrancken (archiviste),
Jean-Maurice Dehousse (ministre-président du gouvernement wallon), René Constant
(directeur de lInstitut des Radio-éléments), Michel Quévit (professeur à lUCL),
Marinette Bruwier (historienne, vice-recteur de lUniversité de Mons-Hainaut).
Le prix nayant plus été attribué de
1991 à 1995, le Conseil dadministration de lInstitut Jules-Destrée, en
accord avec la Fondation Bologne-Lemaire, a décidé en juillet 1996 de rendre vigueur à
cette initiative et de décerner à nouveau ce titre à une personnalité. Un jury a donc
été constitué sous la présidence de Jacques Lanotte, ancien directeur de lInstitut
Jules-Destrée et directeur général des Affaires culturelles du Hainaut. Ce jury est
composé dadministrateurs de lInstitut Jules-Destrée et de la Fondation
Bologne-Lemaire, actuellement présidée par lancien sénateur et juge à la Cour dArbitrage,
léconomiste Yves de Wasseige.
Le nouveau prix, dun montant de 1250
(50.000 francs), a été décerné en 1997 (Wallon de lannée 1996) au
comédien et scénariste Jean-Claude Derudder. Lobjectif était tant de saluer luvre
corrosive et provocante de cet acteur flamboyant, que
de rappeler limportance de la culture comme force
de réflexion, de résistance et de changement. Quant au prix 1997, il a été
décerné aux frères Luc et Jean-Pierre Dardenne pour leur uvre cinématographique
et documentaire en général, et pour leur long métrage
La Promesse, en particulier. En 1998, le prix a
été attribué à Michel Foucard, président du Groupe Technord et vice-président de
l'Union wallonne des Entreprises, pour son engagement dans le domaine de la qualité et de
la citoyenneté des entreprises wallonnes. En 1999, cest Philippe Suinen, directeur
général des Relations extérieures de la Région wallonne, et administrateur délégué
de lAgence wallonne à lExportation qui reçoit le prix pour son action
dynamique. En 2000, le prix a été attribué à Thérèse Snoy, secrétaire générale dInter-Environnement
Wallonie au titre de limplication de la société civile dans la nouvelle
gouvernance régionale.
Les noms de Maurice Bologne et de son
épouse, Aimée Lemaire, fondateurs en 1938 de lInstitut Jules-Destrée, président
et directrice des travaux de 1960 à 1975, grands Résistants, sont particulièrement bien
choisis pour illustrer cette volonté des Wallons dhonorer ceux qui uvrent à
donner à leur région une image de qualité, de dynamisme et de défense des valeurs
humaines et démocratiques.
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