Le Prix Bologne-Lemaire du Wallon de l’année 1998 a été
attribué ce 20 avril 1999 à M. Michel Foucart, ingénieur industriel électromécanicien
de 54 ans, fondateur de PME : Installations électriques du Borinage (IEB à Mons),
Thermo-Technique (Tournai), SAP (Technord Automation à Tournai) et surtout créateur en
1986 et Administrateur délégué du Groupe Technord.
Technord, bureau d’études de marché et fédération de PME
originaires du Hainaut occidental à l’effectif de 250 personnes travaille dans des
secteurs aussi variés que l’automation (informatique industrielle, réseaux de
communication, etc.), la cimenterie, la verrerie, l’imprimerie, la chimie, la
pharmacie, etc. Engagé depuis 1987 dans la Démarche Qualité totale, le groupe Technord
- qui a réalisé un chiffre d’affaires d’1 milliard de francs en 1998 -
comprend Technique Electrique Industrielle (TEI), basée à Tournai, Mons, Charleroi et
Mouscron (certifiée ISO 9002), Technord Automation (Tournai, Liège et Villeneuve
d’Asq), Thermo Technique établie à Tournai, Charleroi, Liège, Roubaix et Lyon
(certifiée ISO 9001), La Technique - Le Filament bleu, etc.
Michel Foucard est un des vice-présidents de l’Union wallonne des
Entreprises, mais aussi président du CEQUAL asbl (Centre de Diffusion en Assurance
Qualité) : Plan Qualité Région 2000 en Wallonie, administrateur de Fabrimetal
Hainaut-Namur, administrateur à la CCI du Tournaisis, promoteur d’un Nouveau projet
Qualité Région en Hainaut occidental (CHOQ asbl), membre du Comité subrégional de
l’Emploi et de la Formation du Hainaut occidental, Administrateur du Comité du
Bassin du Hainaut occidental.
Par ce choix, le jury et le Conseil d’administration de
l’Institut Jules Destrée ont souhaité, non seulement honorer un grand capitaine
d’industrie, mais aussi confirmer les conclusions du quatrième congrès La
Wallonie au Futur, Evaluation, Innovation, Prospective, tenu à Mons en octobre 1998,
où nous avons voulu établir clairement l’entrepreneur comme premier acteur de
développement et en tirer les conséquences. Il s’agit notamment de favoriser le
développement local en stimulant la fonction réseau entre les entreprises, les
universités et les centres de recherche ainsi qu’entre les entreprises elles-mêmes.

Pour rappel, le Prix Bologne-Lemaire de la Wallonne ou du Wallon de
l’année a été instauré en 1976 à l’initiative de la Fondation Maurice
Bologne-Lemaire, dont l’objet est l’octroi d’un prix annuel à une
personne qui, par son action sociale, économique, politique ou culturelle aura le mieux
servi les intérêts du peuple wallon. De 1977 à 1991, le prix a notamment été
décerné à Thierry Michel (cinéaste), Thierry Haumont (écrivain), Irène Vrancken
(archiviste), Jean-Maurice Dehousse (ministre-président du gouvernement wallon), René
Constant (directeur de l’Institut des Radio-éléments), Michel Quévit (professeur
à l’UCL), José Happart (bourgmestre des Fourons), Marinette Bruwier (historienne,
vice-recteur de l’Université de Mons-Hainaut), Bernard Anselme (ministre-président
du gouvernement wallon).
Le prix n’ayant plus été attribué de 1991 à 1995, le Conseil
d’administration de l’Institut Jules Destrée, en accord avec la Fondation
Bologne-Lemaire, a décidé en juillet 1996 de rendre vigueur à cette heureuse initiative
et de décerner à nouveau ce titre à une personnalité. Un jury a donc été constitué
sous la présidence de Jacques Lanotte, ancien directeur de l’Institut Jules Destrée
et directeur général des Affaires culturelles du Hainaut. Ce jury est composé
d’administrateurs de l’Institut Jules Destrée et de la Fondation
Bologne-Lemaire, actuellement présidée par l’ancien sénateur et juge à la Cour
d’Arbitrage, l’économiste Yves de Wasseige.
Le nouveau prix, d’un montant de 50.000 francs, a été décerné
en 1997 (Wallon de l’année 1996) au comédien et scénariste Jean-Claude Derudder.
L’objectif était tant de saluer l’œuvre corrosive et provocante de cet
acteur flamboyant, que de rappeler l’importance de la culture comme force de
réflexion, de résistance et de changement. Quant au prix 1997, il a été décerné
aux frères Luc et Jean-Pierre Dardenne pour leur œuvre cinématographique et
documentaire en général et pour leur long métrage La Promesse, en particulier.
Ce film illustre bien en effet la nécessité pour la population wallonne de reprendre
conscience de ses responsabilités morales et politiques vis-à-vis des émigrés et des
réfugiés et, plus généralement, de s’ouvrir à l’Autre dans un projet
humaniste et démocratique.
Les noms de Maurice Bologne et de son épouse, Aimée Lemaire,
fondateurs en 1938 de l’Institut Jules Destrée, président et directrice des travaux
de 1960 à 1975, grands Résistants, sont particulièrement bien choisis pour illustrer la
volonté, pour les Wallons, d’honorer - ne fut-ce que symboliquement - ceux qui
oeuvrent à donner à leur région une image de qualité, de dynamisme et de défense des
valeurs humaines et démocratiques.