Engagé
au côté d'André Renard lors des événements de 1960-1961, le militant wallon,
socialiste et fédéraliste ne reniera jamais son engagement. Tout au long de
sa carrière politique, et particulièrement comme député de l'Arrondissement
de Soignies, il assure la continuité et la concrétisation des grandes lignes
du programme élaboré par le Mouvement populaire wallon. Au sein du PSB, il a
forcé à plusieurs reprises l’adoption d’une orientation résolument wallonne.
Négociateur pour la formation d’un nouveau gouvernement en 1974, il convainc
le Parti socialiste de ne pas participer au pouvoir parce que le programme
négocié ne présente pas de garanties suffisantes en matière de réformes
économiques et institutionnelles, particulièrement concernant la mise en
œuvre de la régionalisation.
Réclamant
les moyens indispensables au fonctionnement de la Société de Développement
régional, un transfert de l’administration vers les régions et une
rationalisation des services provinciaux, Léon Hurez a été l'un des
initiateurs de l'accord PS-FGTB dont le projet de révision constitutionnelle
servira de référence durant toute la période des difficiles négociations qui
conduisent finalement à la réforme institutionnelle de 1980 .
Poursuivant ce même engagement dans les
fonctions de ministre francophone de l’Education nationale (1972-1973), puis
de vice-Premier ministre (1977-1979) et de président du Conseil culturel de la
Communauté française (avril 1979), Léon Hurez sera le premier président du
Parlement wallon issu de la réforme institutionnelle de 1980.
Le député
de Soignies (1961-1981), qui avait entamé sa carrière politique en
revendiquant le fédéralisme et les réformes de structure, avait achevé son
mandat parlementaire au moment où, par son action décidée et inébranlable, la
Région wallonne était dotée d’un gouvernement et d’un Parlement.
C’est un
véritable homme d’Etat qui s’est éteint, ce 27 juillet 2004.
La
Wallonie tout entière saura-t-elle retenir son nom ?
