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Institut Destrée, Centre de recherche européen basé en Wallonie Proposition pour lancer un débat sur un projet de Constitution wallonne

Une tâche à la fois modeste et considérable...
Jean-Pol Demacq

Président de l'Institut Jules Destrée

 
1. Préambule
3. Intervention de Monsieur Jean-Claude Van Cauwenberghe, en tant que Citoyen wallon,
Rapporteur de la Commission "Constitution wallonne" de l'Institut Jules Destrée

Namur, le 2 juillet 1997

Vous avez été fortement sollicités, ces dernières semaines, par l'Institut Jules Destrée. En effet, le 17 juin, tant à Liège qu'à Charleroi, Namur et Bruxelles, Philippe Destatte vous a présenté son ouvrage L'identité wallonne, Essai sur l'affirmation politique de la Wallonie aux XIX et XXème siècles. Ensuite, le 26 juin, Michel Quévit vous a proposé de Sortir du XXème siècle avec le lancement du quatrième congrès La Wallonie au futur, congrès d'évaluation dont la préparation s'affirme au travers d'une brochure et d'un cédérom. Enfin, ce 3 juillet, l'Institut Jules Destrée vous propose de lancer un débat sur un projet de Constitution wallonne.

Le 29 janvier 1993, Jean-Maurice Dehousse, ministre fédéral de la Politique scientifique et faisant office – conjointement avec Jean-Luc Dehaene – de ministre des Relations communautaires, représentait le gouvernement fédéral en Commission des Réformes institutionnelles de la Chambre. Au moment où l'on discutait de l'article 118 de la Constitution prévoyant l'autonomie constitutive, l'ancien ministre-président du gouvernement wallon estimait que l'autonomie constitutive est un embryon de pouvoir constitutionnel au niveau des entités fédérées. Cette affirmation fut le point de départ de la réflexion qui nous a conduits à rédiger une proposition de "Constitution wallonne".

En effet, dès le 24 mai 1993, l'ancien ministre Robert Moreau, administrateur de l'Institut Jules Destrée, me remettait un premier document intitulé Charte fondamentale pour la Wallonie, qui contenait les grandes lignes initiales de notre démarche. Toutefois, décision fut prise d'attendre la fin de la réforme de l'Etat – alors en cours – pour entamer un travail de rédaction.

Le 10 juin 1993, invité à donner une conférence à Liège, Jean-Claude Van Cauwenberghe estimait qu'il fallait rapidement se doter d'une constitution régionale wallonne qui garantirait l'autonomie communale et le principe de subsidiarité. Le bourgmestre de Charleroi voyait cette constitution adoptée par une assemblée wallonne élue au suffrage universel direct et séparé – ce n'était pas encore le cas – dans le cadre d'une démarche semblable à celle des Länder allemands ou des cantons suisses. Lors des fêtes de Wallonie à Charleroi en septembre 1993 – et chaque année depuis – Jean-Claude Van Cauwenberghe allait encore plaider pour que les Wallons puissent disposer de leur charte constitutionnelle.

Alors qu'une première réunion préparatoire d'un groupe de travail sur la problématique de la Constitution wallonne s'était tenue au Château de Namur le 27 novembre 1993, le Conseil d'Administration de l'Institut Jules Destrée donnait son accord, le 4 décembre 1993, pour la mise en place d'une véritable Commission. Il envisageait également l'élargissement de la démarche destinée à doter la Wallonie d'un projet de charte fondamentale, s'inspirant notamment de la Constitution du Jura, des Bases pour l'Avenir national de la Catalogne ainsi que de la Charte des Droits et des Libertés du Québec. La Commission était officiellement constituée par dix-huit administrateurs de l'Institut Jules Destrée – parmi lesquels trois Bruxellois – et par quatre personnalités extérieures, de sensibilités politiques et philosophiques différentes, dont Jean-Claude Van Cauwenberghe. De nombreux experts devaient se joindre plus ponctuellement à nos travaux.

Depuis, qu'elles soient groupe de rédaction, groupe de travail, sous-commission droits fondamentaux, sous-commission dispositions générales, commission plénière, journée de réflexion ou auditions d'experts, – les réunions se sont succédé à un rythme qui s'est d'ailleurs accéléré au cours des six derniers mois, puisque pas moins de onze réunions de commission se sont tenues depuis janvier dernier.

Dès lors, à ce stade de nos travaux, je souhaite remercier tous ceux qui ont mis la main à la pâte pour modeler la proposition qui vous est remise aujourd'hui : d'abord les experts wallons, belges et internationaux qui ont accepté de nous rendre des avis et souvent de les défendre devant les commissaires, ensuite les membres de la commission – administrateurs de l'Institut Jules Destrée ou non – qui ont mené ce travail de longue haleine; – vous me permettrez de ne pas les citer afin de ne pas les prendre en otages : je vous dirai simplement qu'ils sont nombreux à participer à ces travaux et qu'ils mettent en valeur de hauts niveaux de compétences. Enfin, je voudrais remercier à la fois la vice-présidente de l'Institut Jules Destrée, Micheline Libon, qui a assuré la présidence de la Commission chaque fois qu'il ne m'était pas possible d'y être présent, ainsi que Jean-Claude Van Cauwenberghe, qui a accepté, pour cette Commission, de jouer le rôle que le professeur Michel Quévit assume pour notre démarche La Wallonie au Futur : celui de rapporteur. Ce rôle est déterminant puisqu'il s'agit d'être porteur à la fois de l'impulsion, de la méthodologie et de la synthèse des travaux.

Le projet de texte que notre rapporteur va vous présenter dans un instant est, dans le même temps, considérable et modeste.

Ce projet est considérable car il est amené par une volonté politique importante, celle de ces Wallonnes et de ces Wallons, issus d'horizons différents, rassemblés autour de l'Institut Jules Destrée : en effet, ces Wallonnes et ces Wallons, forts de leur réflexion, pensent qu'il est possible de construire, ici en Wallonie, une région où il fait bon vivre autour de valeurs ouvertes et de principes démocratiques, en agissant au nom même de ces valeurs et de ces principes.

Ce projet est modeste car il n'est que le texte d'une commission mise sur pied par l'Institut Jules Destrée : texte mûri, certes, mais texte arrêté à la date du 2 juillet 1997. Texte de citoyens que nous voulons, par votre intermédiaire, adresser à l'ensemble de la population pour ouvrir un large débat, recenser les avis, remarques, contradictions et suggestions. Ainsi remodelée par le plus grand nombre de Wallonnes et de Wallons, cette proposition sera adressée au Parlement wallon pour que celui-ci s'en saisisse et en débatte lui-même, en toute souveraineté.

Et c'est justement parce qu'il appartient au Parlement wallon de tenir le débat politique que nous avons choisi de ne pas faire approuver ce projet de Constitution wallonne ni par le Conseil d'Administration de notre Institut ni par notre Assemblée générale de ce 30 juin, conseil et assemblée où se rencontrent pourtant des députés wallons. Ainsi, à ce stade de son élaboration, le texte qui vous est proposé n'engage donc que les citoyens membres de la Commission qui y ont travaillé dans un esprit de consensus et de démocratie.

Je terminerai en ajoutant que ce texte est, dès ce 4 juillet, disponible sur notre site Internet Wallonie en ligne (à l'adresse http ://www.wallonie.be) et qu'il fera l'objet d'une publication éditée à la rentrée de septembre afin de le mettre entre les mains de tous et, surtout, de chacun.

Je vous remercie.

 

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