"Wallonie 2020", Institut Jules Destrée, Cinquième congrès La Wallonie au futur

 

Wallonie 2020 - Deuxième phase : Des futurs souhaitables aux futurs possibles

Rapport du groupe 4
Rapporteur : Henry d’Anethan - Animateur : Jean Swennen

22 novembre et 7 décembre 2002

Participants: Hüseyin Bozbiyik; Henry d'Anethan (Rapporteur); Yves Delpierre; Thierry Dehout; Jean-Louis Dourcy; Marcel Etienne; Camille Ganty; Eric Hellendorf; Jean-Emile Humblet; Luc L'Hoir; Marc Quoidbach; Gaëtan Servais; José Tilkin; Robert Van der Gucht; Bruno Wynands.

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Introduction: Rappel de la démarche et des objectifs poursuivis

 Phase 1

La première phase de préparation du Congrès Wallonie 2020 - qui aura lieu en octobre 2003, s'est déroulée de février à juillet 2002: sur base des représentations individuelles et subjectives que chaque participant se fait de la Wallonie, les travaux des quatorze groupes de réflexion constitués à cette occasion ont débouché sur l'identification des huit objets suivants :

Deux objectifs liés et inscrits dans le temps:

- La réalisation des potentialités;

- La restitution d'une fierté.

Deux vecteurs forts:

- Gouvernance exercée par la société sur le politique;

- Pédagogie de l'action de la part de nos dirigeants;

Quatre noeuds de futurs qui nécessitent des solutions:

- Solidarité, société et cultures;

- Apprendre et entreprendre;

- Stratégie et proactivité;

- Ajustement des sphères publiques.

Ces huit exigences qui permettent de définir les éléments clefs d'une vision proactive pour la Wallonie, représentent, en d'autres termes, les repères d'une boussole pour bâtir, à l'horizon 2020, un grand projet fédérateur pour la Wallonie.

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Phase 2

Lors de cette deuxième phase, la discussion s'est déroulée en trois étapes:

- Identifier les souhaitables pour chacun des quatre noeuds de futur/enjeux;

- Identifier les possibles (positifs ou négatifs), compte tenu de l'évolution, en considérant globalement les quatre noeuds de futur/enjeux;

- Reconsidérer les souhaitables, à partir des effets/des incidences des possibles sur les souhaitables;

Lors de la discussion, les participants ont veillé à ce que leurs idées et propositions soient conformes à trois grands principes:

- le principe de vraisemblance (la crédibilité);

- le principe de pertinence (le rapport avec la question ou l'enjeu posé)

- le principe de cohérence (le fait que les idées s'accordent entre elles).

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I. Identification des souhaitables

Noeud de futur : Solidarité, Société et Cultures

Enjeu: Comment concilier la tendance à l'individualisme qui pousse au délitement de la société, mais qui, en même temps, rend nécessaire plus de société ?

Réponses

S 1: Densifier et valoriser les collectivités locales citoyennes.

S 2: Construire ensemble de nouveaux modes de participation, d'une part entre citoyens et d'autre part, entre citoyens et décideurs publics et privés.

S 3: Privilégier les projets collectifs qui renforcent la cohésion sociale et l'identité de la région.

S 4: Créer un outil de référence à l'action publique qui permet de mesurer la cohésion sociale.

S 5: Recréer dans les villes la convivialité et revaloriser la vie rurale.

S 6: Réinventer un mode de vie rurale et un mode de vie urbaine et assurer leur complémentarité.

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Commentaires:

La question doit être reformulée pour introduire le deuxième terme à concilier. A quoi s'oppose l'individualisme ? A l'intérêt général.

Il s'agit dès lors de savoir comment concilier l'intérêt général avec l'ambition individuelle; ou encore, comment respecter l'individu et sauvegarder le social, dans la mesure où, si l'on n'y prend garde, l'individualisme peut provoquer un détricotage, sur le plan de la solidarité, des liens sociaux.

L'intérêt général est bien souvent considéré trop sommairement comme une notion abstraite, dépourvue de toute signification ou de tout repère concrets par rapport à une norme ou à la réalité; or, l'intérêt général peut et doit correspondre à un certain niveau de vie sur le plan social, économique et culturel.

Pour réaliser cet objectif - faire correspondre l'intérêt général à un certain niveau de vie, il faut considérer l'ensemble du territoire: en effet, la Wallonie est encore trop marquée par des conflits d'intérêts entre sous-régions; l'intérêt des Wallons est de dépasser ces cloisonnements actuels.

S'inspirant du sens que les Français donnent à la collectivité locale, il faut développer le maillage des collectivités locales citoyennes en Wallonie, les renforcer en tant que vecteurs possibles de partage de valeurs communes. Des plate-formes, des lieux d'expression et de partage de ces valeurs, tels que des Maisons de Quartiers ou de Communes, sont à promouvoir.

- Chacun a droit à l'épanouissement personnel; il appartient donc aux autorités publiques de créer les conditions nécessaires à cet épanouissement personnel.

La réponse à donner à ce défi passe notamment par de nouveaux modes de participation. Cependant, construire de nouveaux modes de participation implique une réflexion approfondie et innovante sur les enjeux suivants:

- La mise en place de structures, de lieux de socialisation, indispensables en particulier pour favoriser le dialogue avec les jeunes;

- Le développement d'une meilleure gouvernance, soit le développement d'une légitimité et d'une crédibilité accrues de la part des Institutions publiques;

- Les modes de participation des individus - à travers la vie associative - à l'action publique, selon un mouvement ascendant et descendant.

- La participation de la société civile à l'action publique doit de ce fait être encouragée. Dans cet esprit, la participation des citoyens à la décision et à la culture de l'évaluation permanente doit être stimulée.

Il faut permettre à la population de s'exprimer sur les enjeux, en particulier sur les enjeux sociaux. Dès lors, le groupe suggère que la société civile puisse être associée au choix de critère(s) de référence à l'action publique, tel que l' impact de l'action publique sur l'amélioration des conditions de vie des plus démunis.

- La Région Wallonne doit soutenir en priorité les projets collectifs (tant publics que privés) qui répondent à deux finalités: le renforcement de la cohésion sociale et la promotion de l'identité régionale.

- Les autorités publiques doivent aménager un cadre de vie urbain et rural qui permette, tenant compte de leurs spécificités respectives, de renouer le lien social. Depuis trop longtemps, les autorités ont mis en place une politique urbaine axée sur la création de grands ensembles centralisés et verticaux dans un même endroit. Cette politique doit être abandonnée, puisqu'elle a favorisé la création de ghettos, tout en s'avèrant incapable de lutter efficacement contre la pauvreté.

La vie rurale mérite également d'être revalorisée, notamment pour permettre la création d'emplois de proximité, ainsi que pour attirer ou retenir les jeunes.

- Villes et campagnes doivent faire l'objet de projets de société à la fois spécifiques et complémentaires. Trop de mesures destinées à la vie urbaine sont appliqués à la vie rurale sans tenir compte des spécificités propres au mode de vie rural.

Villes et campagnes doivent au contraire offrir des infrastructures et des services complémentaires, par exemple en matière culturelle, pour développer les échanges et les liens entre citadins et campagnards.

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Noeud de futur: Apprendre et Entreprendre.

Enjeu: L'inadéquation des processus d'apprentissage par rapport à l'évolution de la société pose les questions du développement de la créativité, de l'autonomie, de la capacité d'entreprendre et d'être responsable.

Réponses:

S 7: Favoriser la coopération entre le monde de la formation et le monde du travail pour une harmonisation des qualifications et des besoins requis.

S 8: Développement culturel des liens entre mondes éducatifs et "entreprenants".

S 9:  Former des citoyens, personnes responsables, actives, critiques, solidaires, inventives à l'école, dans tous les milieux éducatifs ....

S 10: Inventer un processus de formation adapté à chaque âge de la vie.

S 11: Ouvrir et construire des modes d'apprentissage collectif permettant la participation critique du plus grand nombre possible de citoyens à la société de la connaissance.

S 12: Faire en sorte qu'à 20 ans tout "Wallon" soit trilingue.

S 13: Meilleure maîtrise du français facilitant tout apprentissage.

S 14: Dans les modes de formation et d'éducation, valoriser le management de l'incertitude.

S 15: Développer des initiatives telles que réseaux d'échange de savoir, vacances auto-gérées, comités de quartier ....

S 16: Permettre et préconiser les collaborations entre écoles de réseaux différents pour diversifier les choix possibles dans diverses branches évitant ainsi d'accroître les coûts.

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Commentaires:

- Les processus d'apprentissage sont-ils inadéquats ? Le débat n'est pas tranché mais doit être posé. Face à la croissance exponentielle des connaissances dans un monde en perpétuel changement, l'enjeu principal consiste en tout état de cause à promouvoir une meilleure adéquation de l'offre et la demande de formation.

- En d'autres termes, le groupe insiste sur la nécessité de créer des passerelles entre le monde éducatif et le monde du travail pour éviter un décalage entre les qualifications et les exigences requises.

- Le dialogue entre le monde éducatif et le monde du travail doit cependant s'inscrire dans une dimension plus large que la seule dimension économique. En effet, l'objectif n'est pas de subordonner l'acquisition des processus d'acquisition de compétences à des considérations ou impératifs purement économiques. L'objectif de ce dialogue est double: il doit permettre à chacun, quel que soit son statut ou son projet:

- de faire face ou de mieux s'adapter aux exigences du monde du travail;

- de s'adapter au changement dans les savoirs, les techniques et les cultures;

- de se familiariser, dès le plus jeune âge, à la volonté ou au goût d'entreprendre.

Ce dialogue, ce renforcement des liens entre les mondes éducatifs et les mondes "entreprenants" doit s'inscrire avant tout dans une dimension culturelle et stimuler le développement d'un état d'esprit orienté vers la "prise en charge de soi".

- Dans un monde en accélération constante, où les connaissances sont trop vite dépassées, l'éducation au changement dans les savoirs, les techniques et les cultures revêt une importance capitale. Par conséquent, il importe de mettre résolument l'accent sur la formation permanente, la formation tout au long de la vie.

- Cependant, il faut veiller à ce que, face à la mondialisation, l'Ecole garde en 2020 sa fonction première: former des personnes, des citoyens actifs, responsables, solidaires. Favoriser le développement  personnel ou aider les élèves à se structurer sont en effet des finalités importantes de l'Ecole. La question, en fin de compte, est de savoir si l'Ecole y arrive !

- C'est pourquoi, pour être en mesure d'assurer et de poursuivre sa fonction de développement personnel et solidaire, l'Ecole doit ouvrir et reconstruire ses méthodes d'apprentissage, en mettant l'accent sur un mode d'apprentissage collectif et non plus individuel, comme c'est toujours le cas actuellement.

Dans le cadre de l'Enseignement traditionnel, il y a en effet urgence à mettre en place un mode d'apprentissage collectif pour permettre la participation de tous les citoyens à la société de la Connaissance. Cet apprentissage collectif consiste en particulier:

- Sur le plan stratégique, à amplifier les méthodes de pédagogie du projet;

- Sur le plan méthodologique, à apprendre à fonctionner et à travailler en groupe pour briser l'individualisme et inculquer la fierté du devoir accompli ensemble.

- Cela étant, le renouvellement des méthodes d'apprentissage ne doit pas s'appliquer exclusivement au monde de l'enseignement proprement dit: il faut construire des méthodes d'apprentissage dans tous les domaines; étendre l'application du système de certification en dehors des systèmes d'enseignement actuel ou traditionnel; et ensuite poser le problème de la validation des compétences.

L'efficacité de la formation à l'apprentissage des langues dans l'Enseignement est actuellement abondamment débattue, pour ne pas dire remise en cause, au sein de la Communauté française. Chacun s'accorde à reconnaître, d'une part, l'importance de bien maîtriser le français et d'autre part, la nécessité de l'apprentissage de deux autre langues. Cependant, la question centrale est de savoir quelle priorité ou quelle politique adopter pour permettre aux jeunes de satisfaire à cette double exigence, à ce double impératif. Faut-il poursuivre dans la voie actuelle qui permet l'apprentissage des langues (étrangères) dès le plus jeune âge ? Ou faut-il plutôt commencer par assurer au préalable la maîtrise du français ? Comment concilier ces deux écoles de pensée ? La maîtrise du français - tant au niveau de l'écrit que de l'oral- est indispensable pour permettre aux jeunes de structurer leur personnalité: c'est indéniable. Faut-il pour autant renverser l'ordre des priorités ?

Peut-être, mais à  condition toutefois:

- De réaliser que l'apprentissage des langues étrangères ne peut pas être uniquement porté par l'institution scolaire;

- De promouvoir les formules d'immersion, les échanges linguistiques.

- Il faut d'urgence mettre en place une politique de décloisonnement des piliers éducatifs: le cloisonnement actuel des réseaux d'enseignements (Communauté, Communes et Provinces, Confessionnel et Libre) a non seulement des conséquences ruineuses, mais entraine un phénomène de ghettos.

Dans l'enseignement secondaire, il est donc indispensable de créer des collaborations dans différentes matières, en particulier pour l'enseignement de l'arabe.

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Noeud de futur 3: Stratégie et Proactivité.

Enjeu: Comment concevoir une vision proactive de son avenir sur le long terme ?

Réponses:

S 17: Favoriser les initiatives régionales et locales permettant de consulter la population wallonne sur les enjeux collectifs, les moyens, les finalités de la Région et des habitants, telles que états généraux, consultation populaire en continu, etc, processus auquel participeraient tous les acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle.

S 18: Disposer d'organes d'information grand public, indépendants et de qualités capables de jouer un rôle de relais, de sensibilisation.

S 19: Créer une Wallonie unie dans la diversité, c'est à dire cultiver la différence pour ne pas exclure les personnes d'origine étrangère afin d'éviter la notion de citoyen de deuxième classe.

S 20: Promouvoir l'image et les savoir-faire valorisants de la Wallonie et renforcer la capacité de projection et de visualisation.

S 21: Promouvoir une Wallonie ouverte sur l'Europe et acteur de la Construction régionale européenne.

S 22: Donner plus de places aux symboles.

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Commentaires:

- Comment permettre à la population de statuer, de délibérer sur les enjeux collectifs, les projets de société ? Comment encourager la démocratie participative ? Comment combler le déficit actuel en matière de consultation ? Tels sont les défis actuels en matière de démocratie.

Ces enjeux exigent sans doute une réflexion prélable et approfondie sur le fonctionnement de la démocratie représentative. Cependant, les institutions parlementaires, les mécanismes de représentation ou les modes de délibération actuels ne représentent qu'une partie des éléments qui permettent de statuer sur les enjeux. D'autres moyens existent tels que:

- Le développement du secteur associatif, capable à la fois de concilier les intérêts de l'individu avec les exigences de la société et d'assurer le lien avec les pouvoirs publics;

- L'organisation, en continu, d'Etats Généraux, de consultations populaires, à l'image du fonctionnement du CESRW, sur des scénarios du futur (tels que le Contrat d'Avenir pour la Wallonie), à la fois sur les moyens et les finalités.

- Les médias devraient jouer un rôle (plus en amont) de relais, de sensibilisation (voire de catalyseur) aux préoccupations et aux débats de société.

- Dans une Communauté européenne en voie d'élargissement aux pays de l'Europe Centrale et de l'Est, la Wallonie court le risque de se retrouver à terme marginalisée, en particulier sur le plan économique; la Wallonie doit dès lors prendre toutes les mesures nécessaire pour exploiter et vendre ses potentialités, ses atouts et ses savoir-faires sur les marchés extérieurs. Cette projection de la Wallonie nécessite une densification des réseaux de valorisation, de bureaux de représentation de la Région à l'extérieur, en particulier sur les marchés européens.

- La Wallonie doit jouer un rôle moteur dans le développement d'une "Europe des Régions" qui suppose la reconnaissance des régions comme acteurs autonomes dans le processus d'intégration européenne.

- Les symboles participent au renforcement de l'identité d'une Région. Il faut donner plus de place aux symboles de la Région wallonne, en faisant respecter le décret sur les drapeaux wallons à arborer ou en prescrivant l'hymne wallon dans les cérémonies officielles.

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Noeud de futur 4: Ajustement des sphères publiques

Enjeu: Comment ajuster les institutions et les opérateurs publics pour que, dans une société en transition où l'individu est en changement accéléré, l'Etat constitue une autorité collective audacieuse et reconnue ?

Réponses:

S 23: Les institutions et les opérateurs publics doivent être à l'image de la population (multiculturelle).

S 24: Les institutions et les opérateurs publics doivent s'appliquer les règles qu'ils recommandent au secteur privé (multiculturelle).

S 25: Responsabiliser les opérateurs publics quant aux conséquences des actions publiques et privées sur les populations résidentes/utilisatrices.

S 26: Fusion de la Communauté et de la Région en vue d'une représentation (externe et surtout interne) plus efficace.

S 27: Améliorer la coordination entre tous les acteurs publics du fédéral au local.

S 28: Mieux utiliser les conventions internationales qui protègent les droits sociaux et culturels des personnes (droits de l'homme, Conventions contre le Racisme et les discriminations, Conventions du Conseil de l'Europe, ....).

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Commentaires:

- Comment ajuster une organisation politico-administrative qui se caractérise:

- Par une fragmentation et un poids trop élevés des institutions et des structures publiques par rapport à d'autres régions;

- Par un cloisonnement des compétences, des systèmes de fonctionnement et des programmes d'action des opérateurs publics;

- Et en conséquence, par une dispersion au niveau des ressources, des orientations et des intérêts, dispersion qui entrave l'émergence d'une vision collective fondée sur le long terme.

- La modernisation des sphères publiques est plus que jamais à l'ordre du jour: celle-ci passe par une politique de simplification, de rationalisation et de complémentarité des structures existantes.

- La finalité de cette politique consiste à rendre les institutions plus proches, plus crédibles et plus efficaces pour relayer les préoccupations des citoyens.

- C'est pourquoi quelques pistes concrètes sont évoquées pour y parvenir:

- Renforcer le caractère multiculturel des institutions, à l'image de la population. Pour mieux la représenter, les institutions doivent refléter la diversité culturelle de la population (sans aucune forme de discrimination);

- Responsabiliser les opérateurs quant à l'impact et aux conséquences des politiques et programmes d'actions sur les "administrés" ou les utilisateurs, conformément à la notion d'intérêt général bien comprise.

Cette exigence justifie d'ailleurs des mécanismes et procédures de consultation récurrente de la population sur les enjeux de société, ainsi que l'adoption de critères de référence aux politiques et actions menées.

- Fusionner la Communauté française avec la Région.

Certains participants ne sont pas convaincu de la pertinence de la Communauté française pour assurer la représentation des droits et des intérêts de la Région. Ils déplorent de surcroît le caractère nébuleux des organismes et structures de la Communauté.

- Face aux partisans de la mondialisation néo-libérale, il faut préserver les droits sociaux et culturels et s'opposer à la marchandisation de toute une série de services d'intérêt général (Education, Santé, Culture, ...) qui ne relèvent pas d'une logique marchande et qui par conséquent ne peuvent être soumis aux règles de la libre concurrence. La préservation et la défense des acquis sociaux-culturels impose le recours aux conventions internationales prévues à cet effet.

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2) Identification des possibles en considérant globalement les quatres enjeux

Questions: A la lumière des années écoulées, quels sont les événements positifs ou négatifs qui pourraient, en toute hypothèse, se produire en Wallonie d'ici 2020 ? Dans quelle mesure ceux-ci peuvent-ils favoriser ou contrecarrer les évolutions souhaitées ?

P 1: Adaptation réussie aux nouvelles technologies (+)

P 2: Mondialisation néo-libérale accrue (-)

P 3: Recul de la mondialisation (+)

P 4: Relèvement économique (+)

P 5: Emergence d'enjeux communs pour les acteurs agissant en Région wallonne sur les plans économiques, sociaux et culturels (+)

P 6: Une négociation communautaire ratée par la Région wallonne (-)

P 7: Croissance démographique face à une Flandre en baisse (+)

P 8: Manque de temps et de ressources pour se reconvertir sur le plan économique (-)

P 9: Poids plus important de la Wallonie dans une Europe des régions (+)

P 10: Identité renforcée dans une Belgique de plus en plus fédéralisée (+)

P 11: Culture originale qui s'exporte et fait connaître la Wallonie (+)

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Commentaires:

Indéniablement, le groupe démontre une confiance manifeste en l'avenir de la Wallonie. En effet, la grande majorité des événements considérés comme possibles d'ici 2020 ont un caractère positif. En d'autres termes, le groupe estime que la Wallonie est sur la voie du progrès. Cette vision du progrès manifesté se fonde essentiellement sur les éléments suivants:

- une identité et un poids renforcés tant sur le plan fédéral (ou communautaire) que régional (en Europe, grâce à un essor culturel);

- une émergence d'enjeux communs pour les acteurs wallons en matière culturelle, économique et sociale.

- une adaptation aux nouvelles technologies, un enjeu commun pour servir d'exemple en Europe sur le plan politique, économique et social, face à la mondialisation;

- un redressement économique (et démographique) sous forme de rééquilibrage face aux performances affichées par la Flandre.

Ce redressement de la Wallonie est conditionné néanmoins par trois éléments d'inquiétude, à l'issue incertaine:

- Quel sera l'issue du conflit à l'échelle planétaire entre les partisans de l'extension de la sphère du marché - les tenants du néo-libéralismes- et les alter-mondialistes aux traits encore flous et mal définis ?

- Si le redressement économique se manifeste par des signes encourageants, encore faut-il que la Wallonie puisse bénéficier de suffisamment de temps et  de ressources pour récolter les fruits de ses investissements et s'imposer dans le concert des régions européennes en voie d'élargissement.

- Le résultat d'un bras de fer communautaire qui dépend du degré de préparation des négociations (et de détermination) des instances de la Région wallonne.

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Page mise à jour le 07-04-2017

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