Rapport
du Carrefour 5
Territoire, qualité de vie et
bien-être social (1)
Christophe Derenne
Economiste
Diagnostic de départ (2)
Laménagement du territoire est un objectif
politique important. Lorganisation spatiale doit en effet participer à
lalliance de la promotion de lautonomie et du renforcement des solidarités, y
compris avec les générations futures. Elle traduit dans la structuration du territoire
lexpression culturelle dune société et est en même temps créatrice de la
culture de cette société. Les décisions concernant lorganisation des différentes
fonctions (logement, activités économiques, commerces, écoles, hôpitaux, équipements
de loisirs, infrastructures de transports, etc.) conditionnement en effet le cadre de vie
de chacun. Elles peuvent avoir des répercussions considérables dans de nombreux
domaines : quon pense notamment à leurs effets sur les déplacement
(quelles peuvent multiplier ou au contraire réduire) ou sur le développement de
certaines sous-régions ou de certains quartiers. La protection des fonctions les plus
faibles, cest-à-dire les moins rentables économiquement, est souvent un enjeu
crucial, à court et à long terme.
Le problème principal rencontré en Wallonie en
matière daménagement de lespace réside dans la désurbanisation. Ce
phénomène, dont lorigine est socio-culturelle et le développement non maîtrisé
par une volonté politique, entraîne des coûts gigantesques : paupérisation des
centres-villes; gaspillage du sol, ressource non-renouvelables; dégradation des espaces
ruraux par les lotissements ou les zones dactivité économique; persistance et
multiplication des friches industrielles et urbaines; accroissement des déplacements,
surtout routiers et particulièrement le transport en camion; augmentation constante des
pollutions de lair et de leau, et de leurs conséquences en matière de santé
publique; fragmentation des milieux naturels et perte de biodiversité; dialogue
insuffisant des pouvoirs publics entre eux et avec la population notamment en ce qui
concerne les conflits dimplantation; etc.
Doù provient cette non-volonté
politique ? On peut formuler lhypothèse raisonnable suivante : dune
part, une absence de considération pour le long terme dans la décision politique, ainsi
quune faible prise en compte de lensemble des facteurs (influence dun
projet sur la mobilité, sur lenvironnement, sur la santé, etc.); dautre
part, une concurrence territoriale non régulée entre villes, sous-régions, partis
politiques, entre ville et campagne, signée par léchec du PRAT (Plan régional
dAménagement du Territoire).
De cette non-volonté politique sont issues deux
conséquences :
1. La mobilité devient ingérable : les
distances entre le domicile et le travail sallongent. Plus de 75 % des actifs
se déplacent en voiture, le taux de motorisation est de 39,5/100 habitants, le transport
en commun est en baisse.
2. Les ressources naturelles ne sont pas gérées,
ce qui cache une dette écologique coûteuse à long terme .
Les éléments qui renforcent ces évolutions sont
nombreux : le contexte culturel nest pas favorable à lattachement au
patrimoine culturel et naturel; la Belgique est une sorte de courant dair commercial
aux confins de grandes nations et la perméabilité à la civilisation consumériste
américaine est historiquement élevée; la faiblesse politique face à
léconomique; et relativement à dautres pays européens, la faiblesse de
lassociatif de défense de lenvironnement et du cadre de vie.
Néanmoins, des facteurs importants permettent de
penser que ces évolutions peuvent cesser : la sensibilité de la population aux
atteintes au cadre de vie et à la santé est en hausse; nous sommes au bout de nos
ressources et de la congestion spatiale; lefficacité de laction publique est
en hausse et un début de décloisonnement se fait jour; une certaine unification des
procédures et une relative pluridisciplinarité dans lélaboration des plans
daménagement se font jour (plan denvironnement pour le développement
durable, plan de mobilité et de transport en Wallonie, schéma de développement de
lespace régional).

Options
Parler daménagement du territoire,
cest avant tout parler de choix de société : quel type de développement
voulons-nous ? quel projet social ? quel épanouissement culturel ? dans
quel environnement ?
Il importe donc de concevoir un développement
spatial qui inscrive le territoire wallon dans une perspective de développement durable.
Ce projet doit sinspirer de deux grands principes :
1. Le bien-être de la population, ce qui signifie
quil faut promouvoir la convivialité et les relations harmonieuses avec
lenvironnement social et naturel;
2. Le développement soutenable, cest-à-dire
un développement économique durable, sûr et juste, qui tienne compte à la fois des
aspects locaux et globaux et qui nécessite pour ce faire de décloisonner sociétal tout
entier.
Les propositions relevées dans ce carrefour en
matière de développement territorial visent trois objectifs essentiels :
- le territoire comme matrice des politiques
sectorielles;
- la redéfinition des échelles pertinentes du
développement;
- lévaluation publique des politiques
publiques.

Objectifs et propositions
1. Le territoire comme point dappui
dun changement radical de perspective de développement (3)
Concevoir les nouvelles stratégies pour
positionner la Wallonie au XXIème siècle impose de se situer à un niveau de
globalité élevé, au risque sinon de se cantonner dans des mesures peu articulées,
partielles, contradictoires et peu cumulatives deffets.
En préalable, notons que cela nécessite
également de modifier en profondeur les structures administratives et politiques, non pas
tant en termes dorganigrammes que de mode de fonctionnement. Simpose donc une
véritable culture du changement : acceptation des innovations techniques et
organisationnelles, recherche de léquilibre entre autonomie et décloisonnement des
administrations, assainissement du rapport politique -administration.
La mondialisation de léconomie, la
croissance des flux immatériels et, plus largement, la société de linformation
ont pu faire croire que le territoire, lespace devenaient absents. Lun et
lautre devenaient des réceptacle neutres de mouvements, de flux et de
localisations : tout se déroulait sur et non dans le territoire. Or, la
mondialisation nabolit pas les territoires (4). Et ceux-ci deviennent aujourdhui
un des bases des projets collectifs, corrélativement à la réduction de la régulation
traditionnelle par lEtat via les politiques économiques, monétaires ou fiscales.
Le territoire est un des champs où la régulation peut être exercée par lEtat,
quil sagisse de nations ou de régions. Ainsi, lorganisation du
territoire ville, banlieue, littoral, montagne, espace rural les
infrastructures de transport et la répartition de lintelligence (universités,
recherche, écoles, etc.) sont les éléments fondateurs dun grand projet
mobilisant (5) et le rôle de
lespace dans le développement durable doit être renforcé, car il est un gisement
de gains de productivité (6).
Le territoire devient donc "facteur de production", au même titre que les deux
autres facteurs de production classiques : le travail et le capital, ce qui désigne
bien son importance dans les processus de croissance et de développement.
Par ailleurs, comme la plupart des décisions se
traduisent par une implantation ou une transformation de bâtiments ou
dinfrastructures, de modes doccupation ou de flux, le territoire est un
"juge" visible et impitoyable de la capacité à maîtriser ou non la
concurrence, à renforcer ou non la solidarité, à faire converger les politiques et à
en mener de pertinentes. Les incompatibilités entre les activités, les rejets, les
destructions paysagères, les recompositions urbanistiques sont autant de révélateurs.
La gestion des territoires, ou mieux, le développement territorial, est pour
lessentiel, à différentes échelles, la gestion des contraires (compétition vs
coopération, centre vs périphérie, hiérarchie vs réseaux, etc.).
Trois menaces pèsent sur le territoire
wallon :
- La marginalisation : la Wallonie est au
centre dun espace dont les extrémités sont les ensembles urbains de taille
mondiale que sont Londres, Paris et le Rhur, la mégalopole du nord européen (PIB/hab de
121 en 91, CEE=100). Au sein de celle-ci, la Wallonie et les régions qui lentourent
(PIB/hab.=108) sont une périphérie par rapport à ces trois métropoles. Le risque de
marginalisation est donc sérieux, même en se situant au cur du système
spatio-économique de lEurope. poumon vert, voire la "réserve indienne
bénéluxienne". Les schémas dinfrastructures de communication comme les
"eurocorridors" des documents européens montrent quil y a, volontairement
ou pas un contournement de la Wallonie. Une telle menace nécessite une vision claire de
la place de la Wallonie en Europe et une stratégie cohérente, continue,
sinscrivant durablement dans les courants de développement.
- La dislocation externe : avec la
disparition des frontières, les nouvelles logiques économiques et les programmes
transfrontaliers, des forces centrifuges entrent en action. Avec la proximité de centres
urbains importants à ses frontières (Bruxelles, Lille, Eurégio, Luxembourg), la
Wallonie risquent de seffilocher sur ses franges. La question centrale est donc darticuler
une politique combinant lexogène et lendogène, cest-à-dire une
politique daménagement intégrant les contraintes tout en étant suffisamment
volontariste (7).
Lexistence institutionnelle de la Région wallonne, notamment dans la sphère des
relations extérieures, est déjà un instrument important pour mener une telle politique
vis-à-vis des régions limitrophes. Toutefois, cette capacité de négociation suppose
une cohésion régionale forte pour dépasser la "dislocation interne" (cfr
infra) et générer une masse critique qui ancre les activités venues de
lextérieur et génère des processus locaux de développement (8).
- La dislocation interne : le risque est
grand que les intérêts locaux ne prévalent en matière de décision politique. Le
sous-régionalisme a fait des ravages en Wallonie. La diversité humaine, des paysages,
des tissus économiques, est certes un atout, mais dans la mesure où elle est balancée
par un souci de cohérence au niveau régional. Mais deux phénomènes structurels
interviennent également dans le risque interne. Tout dabord, la
dichotomie entre rural et urbain, difficilement saisissable empiriquement mais souvent
évoquée. Elle doit sans doute être située à son niveau : servir de catalyseur de
revendications et de projets. Ensuite, les basculements au sein du territoire wallon. Le
sillon industriel, majoritaire démographiquement et économiquement, fait
aujourdhui face à un autre axe en développement : laxe "Nationale
4". Lenjeu est donc double : prendre la mesure de lévolution de la
réalité territoriale wallonne (par lobservation) et dégager un projet spatial
fort et fédérant la diversité spatiale.
Le territoire wallon est le patrimoine commun de
ses habitants (CWATUP). Sa gestion, sappuyant sur le niveau local et régional,
doit être politiquement de la responsabilité du gouvernement wallon, car cest là
que se joue lidentité et le développement de la Wallonie. Cest là que doit
sélaborer une vision globale traversant les politiques sectorielles (environnement,
transport, économique, urbanistique, etc.), ferment dun accord large de
lensemble des acteurs, sappuyant sur une infrastructure administrative matrice
dun travail transversal.
Ainsi, pourront être rencontrés les exigences
minimales du développement durable : la prise en compte du long terme, la primauté
de lintérêt général, la cohérence des politiques sectorielles et la
participation des habitants à la définition des politiques publiques.

2. Redéfinir les échelles pertinentes du
développement
Dans le cadre global défini ci-dessus, il
sagit dimpulser des dynamiques de développement au niveau sous-régional, des
"efforts de coordination". En effet, ce niveau est à la fois celui où les
acteurs se reconnaissent mutuellement et celui où sinscrivent les différences
sensibles de tissu économique, de paysage, de flux de populations, dattraction des
centres, de réalités sociales. Lenjeu est de mailler le territoire wallon avec de
nouveaux outils les bassins qui permettent aux acteurs locaux (économiques,
culturels, sociaux) de mettre en uvre des stratégies concertées autour
dobjectifs de développement précis, dont les effets peuvent être perceptibles à
cette échelle.
Ainsi, la dynamique de développement engagée en
Hainaut occidental comme "terre dexcellence" par la mise en uvre
dune démarche de qualité totale (partir des besoins, impliquer tous les acteurs,
se considérer tous comme fournisseur et client, prestataire et usager) et de
responsabilisation les acteurs sociaux, économiques, culturels, associatifs autour
dobjectifs concrets (réduire le chômage des jeunes) (9) et évaluables. Si elle a ses limites en
terme de consensus, elle peut cependant constituer un modèle exportable à
lensemble des autres sous-régions. En loccurrence, le double mouvement de
stimulation de linnovation et de réponse aux besoins sociaux, lorsquil est,
comme ici, entrepris dune seul tenant, possède une force de mobilisation sociale
insoupçonnable.
Dans ce cadre, les intercommunales devraient jouer
un rôle actif (10), à la
condition expresse quelles sachent sadapter, souvrir leurs organes de
direction à la société civile (universités, entreprises, acteurs associatifs,
interlocuteurs sociaux), travailler en réseau et développer des synergies avec
dautres institutions.
Ce "nouveau" niveau de territoire
pertinent, qui change en fonction du champ daction considéré (un bassin de
formation, un bassin industriel ou un bassin de gestion de leau ne coïncident pas
nécessairement) doivent pouvoir sappuyer sur des espaces de représentation
politique stables et adaptés. Dans cette optique, les "Communautés urbaines"
ou les "Pays" sont des notions pertinentes à développer sur lensemble du
territoire wallon.
Mais comment alors intégrer ce maillage de
sous-régions dans le cadre dun développement territorial conçu au niveau
régional ? Comment déployer une concertation large entre les différents acteurs à
ces deux niveaux et entre ceux-ci ? La réponse réside dans le principe de la
"subsidiarité active". Elle repose sur la combinaison de quatre
principes simples :
1. Cest au niveau le plus "bas", le
plus proche du terrain, que lon peut inventer des réponses adaptées à la
diversité des contextes et mobilisant au mieux les acteurs et leur créativité.
2. Cette invention doit se faire à
lintérieur dun certain nombre de "contraintes" exprimées par le
niveau dau-dessus et qui résument les nécessités de cohérence.
3. Ces contraintes ne doivent pas être définies
comme des normes uniformes, par des "obligations de moyens", mais par des
"obligations de résultat", ce qui permet à chaque niveau [
]
dinventer les moyens les plus appropriés datteindre ce résultat.
4. Les "obligations de résultat"
elles-mêmes ne tombent pas du ciel; elles sont, au contraire, mises en évidence par un
échange dexpériences qui permet progressivement dénoncer des principes
généraux daction.
5. Enfin, une obligation de résultat suppose une
évaluation conjointe, elle-même moteur de linnovation (11).
La subsidiarité active peut se traduire
concrètement dans le concept de "Contrat de plan Région-Bassin" (en France, on
dirait "Etat-Région"). Elle indique bien la nécessaire réévaluation de nos
échelles de pouvoirs. Reconnaître cette diversité sous-régionale-là, cest
reconnaître les territoires pour mieux les transcender.

3. Evaluation démocratique des politiques
publiques et indicateurs
Pour mettre en uvre les deux objectifs
précités, il faut renforcer les lieux dimplication (de responsabilisation) des
acteurs. Une fonction peut favoriser la participation de tous à la définition des
politiques publiques, à la recherche des solutions concrètes et à la réflexion
critique sur les résultats obtenus : lévaluation démocratique des politiques
publiques (12). Comme outil
destiné à faire évoluer les systèmes, elle vainc bien des résistances au changement.
Lévaluation pousse les pouvoirs publics à devenir plus efficaces et plus
accessibles aux citoyens. En ce sens, elle permet de compléter un tant soit peu notre
régime de démocratie représentative par un élargissement de la délibération
publique.
Lévaluation est aussi une condition
nécessaire à la redéfinition des échelles pertinentes du développement et dune
stratégie de développement territorial. Face à la multiplicité des dispositifs, des
niveaux dintervention publics et des acteurs et si un territoire se donne des
orientations stratégiques et des programmations à long terme , alors elle peut
permettre de répondre aux questions qui se posent sur ladéquation des résultats
des politiques aux objectifs stratégiques initiaux, à lefficacité des programmes
et au sens de laction publique.
Mais, on ne gère pas ce quon ne mesure pas.
Il est non seulement indispensable de disposer de batteries dindicateurs fiables,
accessibles à tous et diversifiés, mais également choisis judicieusement, en fonction
des objectifs fixés par les politiques publiques que lon désire évaluer. Or, le
constat est simple pour la Wallonie : le désastre statistique est patent. Les
données traditionnelles sont lacunaires, tardives, peu accessibles et insuffisantes.
Quant aux indicateurs de développement durable, de bien-être social, de santé
régionale, daménagement de lespace, etc., ils sont quasiment inexistants.
Cela relève dune culture politique figée, qui nintègrent que trop peu les
nouveaux enjeux qui se font jour, nécessaires à un développement global et diversifié
du territoire wallon. Cest dun véritable tableau de bord de lévolution
de la Wallonie dont nous avons besoin, prenant en compte lensemble des dimensions du
développement, mis à jour en continu et accessibles à tous. La construction de ces
indicateurs, de même que la mise en place de démarches dévaluation des politiques
régionales, nécessitent à la fois de lhumilité, du travail en commun, un
pilotage démocratique et une volonté de "rendre public".
Un des effets secondaires non négligeables de la
mise en uvre de démarche dévaluation et de batterie dindicateurs sera
de permettre une plus grande transparence dans laccomplissement de laction
publique (13). La reddition
publique des comptes est un des fondements bien trop oubliés de la démocratie.

Notes
(1) La synthèse proposée ici
constitue évidemment une réinterprétation des interventions des acteurs, une mise en
forme subjective danalyses, de propositions, doptions politiques. Ce texte
nengage donc pas les personnes dont il sinspire.
(2) Cette partie est
principalement inspirée de lintervention, comme témoin, de Thérèse Snoy,
secrétaire générale dInter-Environnement Wallonie.
(3) Cette partie est
directement inspirée de lintervention, comme témoin, de Luc Maréchal, Inspecteur
général à la Direction générale de lAménagement du Territoire, du Logement et
du Patrimoine du Ministère de la Région wallonne.
(4) Georges BENKO, dans Alternatives
Economiques, n°37, 1998, hors-série.
(5) Jean-Louis GUIGOU, France
2015, Recomposition du teritoire national, Datar/Editions de lAube, 1993, p.7)
(6) Ibid.
(7) Luc Maréchal,
"Wallonie entre centre(s) et périphérie(s)", in Recomposition et
développement des territoires, Paris, LHarmattan, 1998, p.336.
(8) Voir, en particulier, les
travaux de Michel Quévit.
(9) Voir la présentation du
témoin Michel Foucart, administrateur délégué de Technord : une première en
Europe, réalisée avec 35 entreprises, une maison de la culture, les TEC, mutualités,
syndicats, associations citoyennes, jeune chambre économique, autour dun budget de
7 millions de francs, dune charte réglant le mode de fonctionnement de ce
collectif et de 3 objectifs fédérateurs : la collaboration
enseignants - entreprises; 10.000 étudiants peu qualifiés en cours du soir sur
modules courts et ciblés; mise en commun de savoir-faire au profit dentreprises
multi-services marchandes. Cest typiquement ce que lon appelle du travail en
grappe et de la mise en réseau.
(10) Ce qui, précisons-le,
nest pour linstant pas le cas dans lexemple cité du Hainaut
occidental : les acteurs ont soigneusement évité de sadresser aux structures
publiques de soutien au développement économique (telles les intercommunales), de peur
de voir senliser leur projet dans des clivages, des blocages et des enjeux qui ne
sont pas les leurs
(11) Pierre CALAME, Réforme
des pouvoirs, des articulations grippées, dans Oser lavenir, alliance
pour un monde responsable et solidaire, document de travail n°100, éd. Mayer, 1998.
(12) Voir Patrick VIVERET, Lévaluation
des politiques et des actions publiques, Rapport au Premier ministre, La
Documentation française, juin 1989.
(13) Ainsi, au niveau le plus
"basique", il faut que lautorité publique puisse répondre tant en
terme de capacité que de volonté aux questions que lui pose la population.
Cest loin dêtre le cas aujourdhui, par exemple en matière de santé
publique. Ce qui, dans le cadre du développement accéléré du phénomène nimby
nest pas sans poser problème. Voir à ce sujet lintervention comme témoin de
Philippe Adam, administrateur-directeur de la Société publique daide à la
qualité de lenvironnement (SPAQUE).
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