Débats avec les
participants
Emile Simon
Conseiller dentreprises WISE Partners
Le WIN est une très bonne idée, techniquement
parfaite. La grosse difficulté que l'on pourrait imaginer consiste à donner aux futurs
utilisateurs, notamment les PME et les citoyens individuellement, les structures
d'information, d'enseignement, de stimulation pour faire en sorte que les gens comprennent
ce que ça peut apporter. Il faudra montrer au patron d'entreprise qui n'a pas le temps et
pas la vision de ce qu'il veut faire à plus de trois mois ou d'un an, ce que pourrait lui
apporter un investissement qui sera rentable dans les 3 à 5 ans à venir mais qui sera,
alors, vital pour sa survie.
Une remarque sur la nécessaire modernisation des
administrations publiques : c'est un des seuls endroits dans les structures et
organisations humaines où on continue de pratiquer la découpe de travail taylorienne
qu'on a connue dans les deux siècles écoulés. Dans les entreprises privées, on
constate, que, à des degrés divers, on parle de restructuration, de transformation
d'entreprise qui sont des variantes autour d'une même idée : repenser les flux et
les processus même de l'entreprise. Il faut constater que trouver les gens capables de
conseiller la Région ou n'importe quelle administration n'est pas aisé. La Wallonie veut
se doter d'une dynamique qui lui permet de rejoindre la Région flamande et les autres 160
régions d'Europe, c'est peut-être au travers d'un effort de re-engeneering des
processus qu'elle y parviendra. En ce sens, tout le monde clame, depuis 15 ans, la notion
du guichet unique, ce n'est pas difficile à mettre en place. La difficulté est,
derrière cela, le fait qu'on ne trouve pas les gens qui ont la compétence suffisamment
universelle pour répondre face à un interlocuteur à la variété immense des problèmes
qui sont soulevés. Il faudrait réfléchir pour créer le guichet unique, au problème de
structure et de détermination du management de la Région à le faire ou des
administrations en général, mais il y a aussi une question de compétence des gens qui
vont constituer le staff de ces guichets.
Enfin, une remarque sur la politique des villes, en
tant que leaders locaux, ne serait-il pas plutôt souhaitable de réfléchir sur la
manière de faire en sorte qu'il y ait plus de cohésion entre les différentes villes
wallonnes et entre Bruxelles et Wallonie, pour faire en sorte que, dans cette Europe aux
160 régions, on sache se tirer d'affaire autrement qu'en cultivant des
sous-régionalismes.

Alberto Gabbiadini
Président Commission Immigration et Interculture
Directeur Ente nazionale acli instruzione professionale (ENAIP)
Je voudrais déplorer le fait que le projet du WIN
ait oublié les centres de formation et que, malgré diverses démarches auprès des
ministre Michel, Lebrun et Laurette Onkelinx, ainsi que de Belgacom, on ne puisse trouver
de solution.
Michel Dorvan
Professeur
Université catholique de Louvain-la-Neuve
A propos de la veille technologique et intelligence
économique, j'ai organisé un séminaire où on a pu approfondir notre connaissance des
sources d'information que l'on utilise comme les bases de données brevet. On a partagé
une méthodologie d'exploitation de ces sources et on en a fait la critique. Mon vu
serait de créer un lieu de formation dont le programme s'élaborerait en fonction des
besoins; de manière interdisciplinaire.

Luc Vandendorpe
Economiste
Je voudrais que M. Defeyt aille plus loin dans son
constat sur le désert statistique en Wallonie et qu'il propose quelques pistes. Est-ce
qu'il faut régionaliser le secret statistique ? Est-ce qu'il faut déconcentrer
l'INS ? Est-ce qu'il faut lancer un programme d'étude ? Quelles pistes
pouvez-vous proposer ?
Un intervenant
La transparence de l'information est une donnée de
base dans les pays scandinaves. Ne pourrait-on pas imaginer, dans la charte du Forem ou
d'autres organismes parapublics, qu'il y ait une clause qui demande la diffusion de
l'information le plus largement possible ?

Raoul Allaer
Directeur de lInformation
Forem
Se réjouit de ce qui a été dit concernant les
statistiques, c'est en effet un élément très important pour le développement
régional.
Un intervenant
On ne bâtit pas un futur à coups de statistiques,
mais avec de l'imagination, il ne sert à rien de trop s'appesantir sur ces outils qui ne
sont jamais que le reflet du passé.

Albert Schleiper
Directeur du Centre universitaire de Charleroi et
Secrétaire général du Centre interuniversitaire de Formation permanente
A propos du manque de statistiques, je voudrais
dire que les informations existent beaucoup plus qu'on ne le croit. Ce qui manque ce sont
des utilisateurs de l'information. Il faut aller chercher l'information. Il manque de
services dans les universités pour traiter les informations, par exemple, concernant le
niveau de vie des Belges, on a réussi à traiter les informations des statistiques
fiscales, la même chose est possible avec les statistiques de INAMI, on peut y arriver si
on y met les moyens. Ce qu'il faut ce sont des contacts avec les fonctionnaires de base
qui traitent l'information et non avec les fonctionnaires généraux. Il faut être
créatif, partir avec un a priori favorable. Il faut oser la collaboration et on y
arrive.
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