Rapport
préliminaire
Chapitre 7
7. Le territoire, la qualité de la vie et le
bien-être social
7.1. Le territoire, la qualité de la vie et le
bien-être social
Il est impératif de rechercher l'organisation
spatiale (maillage urbain et rural) qui assurera le mieux la qualité et le confort du
logement mais, au delà de l'acte d'habiter c'est-à-dire résider et vivre en un
lieu , qui favorisera simultanément le besoin d'autonomie et le renforcement des
solidarités de voisinage, permettant le développement de réseaux de solidarité en
matière de logement, santé, équipements locaux et vie associative.
L'aménagement du territoire est avant tout un
grand dessein politique pour une collectivité : "un savoir-s'organiser en
commun" pour assurer un développement culturel, économique, et social, qui
présuppose un débat à tous les niveaux pour que ce projet soit porté par le plus grand
nombre d'acteurs : mouvements, communes, associations professionnelles, partis, etc.
Jacqueline Miller, Luc Maréchal
1995.
La politique sociale du logement ne doit pas se
limiter comme c'est le cas à un problème d'accès au logement mais devrait
intégrer les démarches d'ordre culturel et éducatif d'insertion sociale des habitants,
tout particulièrement là où existe une situation de marginalisation dans les grandes
villes wallonnes.
Le congrès permanent La Wallonie au futur a
proposé la création d'un département wallon du bien-être social impliquant les
pouvoirs publics locaux, selon des formules de financement et d'organisation de
caractères public et mixte, au sein desquelles les entreprises et les organisations
associatives locales apporteraient leur contribution.
De même, le congrès a mis l'accent sur l'effort
indispensable de formation des différents acteurs (privés et publics) dans le secteur du
logement, de l'aménagement et de l'urbanisme, considérant que la qualité et
l'attractivité du territoire wallon sont à ce prix.
Il faut en outre une politique des infrastructures
de communication et de déplacements ainsi que l'accueil des activités économiques qui
soit intégrée tant au niveau local, sous-régional que régional, dans un projet global
de développement où l'ingénierie (le savoir agencer) et l'immatériel sont
déterminants.
Par ailleurs, il faut une approche globale de la
politique de la petite enfance qui ne dissocie pas la problématique de la garde des
enfants de parents engagés dans une activité professionnelle de la problématique de
leur éducation.

7.2. La qualité de la vie et bien être social
Constats, analyse, pistes et exemples
Constats |
Analyse |
Pistes et exemples |
C1
La politique sociale du logement se limite à une politique d'accès au logement. |
A1
L'aménagement du territoire doit constituer un objectif politique pour la collectivité
afin d'assurer un développement culturel, économique et social. Il doit être porté par
le plus grand nombre d'acteurs. |
P1
Rechercher lorganisation spatiale qui assurera au mieux la qualité de
lhabitat au sens large, alliant besoin dautonomie et renforcement des
solidarités de voisinage permettant le développement de réseaux de solidarité en
matière de logement, santé, équipements locaux et vie associative. |
C2
L'organisation spatiale actuelle ne favorise pas la qualité de l'habitat. |
A2
La politique du logement doit être conçue comme une démarche d'ordre culturel et
éducatif d'insertion sociale des habitants, tout particulièrement là où existe une
situation de marginalisation dans les grandes villes wallonnes. |
P2
Mise en place d'un centre d'information statistique des dynamiques qui agissent au sein du
territoire wallon et d'un observatoire de mesure systématique des effets et des
politiques d'aménagement régionales. |
C3
Il manque une politique globale pour l'aménagement des infrastructures de déplacement et
de communication, ainsi que l'accueil des activités économiques. |
A3
Cette politique doit être intégrée tant au niveau local, que sous-régional et
régional. |
P3
Les différents acteurs (privés et publics) dans le secteur du logement, de
l'aménagement et de l'urbanisme doivent faire des efforts au niveau de la formation pour
améliorer la qualité et l'attractivité du territoire wallon. |
C4
La politique d'éducation et la garde des petits enfants sont dissociées. |
A4
Il faut une approche globale de la politique de la petite enfance qui intègre la
problématique de la garde des enfants de parents engagés dans une activité
professionnelle et la problématique de leur éducation. |
P4
Création dun département wallon du bien-être social impliquant les pouvoirs
publics locaux, selon des formules de financement et d'organisation de caractères public
et mixte.
Une politique cohérente d'accueil jusque 10 ou 12 ans minimum devrait être organisée
en planifiant les moyens tant nationaux que régionaux. |

7.3. La qualité de la vie et le bien-être
social Enquête réactive
Plusieurs observateurs de la société wallonne
ont, d'emblée, évoqué la difficulté d'aborder un sujet comme celui de la qualité de
la vie et du bien-être social, en soulignant l'absence quasi totale d'indicateurs
permettant de discerner une évolution dans ces secteurs. Il y a là un déficit de
données qu'il est indispensable de combler en recensant des informations sur la vie
quotidienne et les différents paramètres qui la déterminent, afin d'ajouter ces
données aux indicateurs économiques habituellement diffusés.
7.3.1. Le cadre de vie
Le cadre de vie na pas, en tant que tel, fait
lobjet dun congrès La Wallonie au futur jusquà présent.
Certains observateurs le déplorent et les Traceurs de Lendemains évoquent souvent
ce thème comme partie prenante dun projet wallon : une politique de
transports visant à améliorer la circulation des cyclistes et des piétons, à réduire
la circulation automobile, à favoriser les transports en commun, à développer les taxis
bon marché.
Dans le domaine des transports, un décideur
politique insiste aussi sur la nécessité de combiner des aéroports avec des nuds
ferroviaires et routiers, car c'est dans les endroits où les gens et les produits se
croisent qu'il y aura du développement économique.
Lenvironnement doit être préservé par un
aménagement du territoire et par une gestion attentive des sols. Selon certains
décideurs politiques, la politique menée actuellement par la Région wallonne dans ce
domaine en fait la poubelle de lEurope, ce qui a des répercussions sur
lenvironnement mais aussi sur dautres secteurs économiques tel le tourisme.
Dautres intervenants réfutent cette idée. Une nécessaire alliance entre qualité
de vie et développement économique est évoquée par un décideur économique.
La question des friches industrielles est aussi
analysée par des décideurs politiques et économiques, par certains observateurs et par
plusieurs jeunes. Lidée principale est quil convient de les raser et de les
nettoyer, même si aucun projet économique nest prévu à cet endroit. De
lavis de nombreuses personnes, les friches donnent une image passéiste de la
Wallonie tant aux yeux de la population quà ceux des investisseurs. Ici encore, le
Nord - Pas-de-Calais est cité en exemple.
Lenvironnement et leau sont deux
richesses de la Wallonie. A cette idée consensuelle, les Traceurs de Lendemains
ajoutent la proposition dencourager lutilisation de leau de pluie, de
favoriser les économies dénergie, de soutenir une agriculture respectueuse de
lenvironnement et de la santé, de valoriser les richesses naturelles et de
protéger la qualité de leau.
La gestion des déchets est également évoquée
par les jeunes Wallons : ils encouragent le tri et le recyclage, labandon les
incinérateurs et la diminution de la production de déchets.
Concernant laménagement du territoire et la
politique du logement, un décideur politique déplore que le centre des villes se vide,
alors que lon construit des lotissements dans les campagnes au détriment de
lespace rural. Une autre personnalité politique, insiste sur la nécessaire mixité
des logements sociaux c'est-à-dire l'idée selon laquelle les logements sociaux
doivent être occupés par des personnes dorigines différentes, belges et
non-belges, et de situations sociales différentes (chômeurs, travailleurs), afin de ne
pas créer de ghettos et sur la problématique différence qui existe entre
loffre et la demande dans ce domaine. Quant aux sociétés de logements sociaux,
elles constitueraient un vrai problème à cause de leurs structures sclérosées et
non démocratiques.
Les jeunes Traceurs de Lendemains proposent
également une régulation du marché locatif, des encouragements à la rénovation, des
stimulations pour que les particuliers louent à des personnes défavorisées. Proposition
a également été faite de la mise en place d'un soutien financier à l'intention des
personnes qui rénovent elles-mêmes leur logement.
Enfin, un fonctionnaire wallon estime que la
Wallonie souffre de plus en plus du problème dhémorragie des villes. La Région
galvaude son territoire en y dispersant sans grande réflexion habitants et entreprises.
Le nombre de navetteurs augmente, et les villes se vident d'habitants et perdent leur
rôle moteur.
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