Le plan de développement
régional 1994-1999
(Objectif 1 pour la province du Hainaut)
Bernard Wang
Chargé de projets Objectifs 1 à
la Direction de l'Économie et de l'Emploi du Ministère de la Région
wallonne
INTRODUCTION
En 1988, la Commission
Européenne a élaboré une réforme globale des fonds structurels. Cette réforme se
traduit essentiellement par la concentration de l'action des trois fonds
structurels (FEDER, FEOGA et FSE) sur cinq objectifs prioritaires, à savoir :
-
objectif n° 1 :
développement et ajustement des régions en retard de développement;
-
objectif n° 2 :
reconversion des régions ou parties de régions gravement affectées par le
déclin industriel;
-
objectif n° 3 : lutte
contre le chômage de longue durée;
-
objectif n° 4 :
insertion professionnelle des jeunes;
-
objectif n° 5a :
adaptation des structures agricoles,
-
objectif n° 5b :
développement des régions rurales.
Les trois fonds européens
interviennent pour la réalisation de tous les objectifs, à l'exception de
l'objectif 5a, qui relève exclusivement du FEOGA.
Le 19 juillet 1993, le
Conseil des Ministres de la Communauté Européenne a adopté les nouveaux
règlements sur les Fonds structurels européens qui font de la Province du
Hainaut une des régions relevant de l'Objectif n 1. Cette décision va permettre
de mobiliser des moyens considérables pour répondre aux problèmes de
développement de la Province du Hainaut d'ici l'an 2000.
En effet, le 21 octobre
1993, la Commission Européenne a décidé la répartition des ressources destinées
à la promotion du développement des régions de l'Objectif 1. Cette décision
octroie pour le plan de développement de la Province du Hainaut une somme de 730
millions d'écus sur 6 ans, soit 30,3 milliards de F.B., auxquels s'ajoutent 70
millions d'écus alloués pour les initiatives communautaires, ce qui donne un
total de 800 millions d'écus, soit 33,2 milliards de F.B..
Le plan de développement
pour la Province du Hainaut présenté par la Région Wallonne et approuvé par la
décision du 8 juin 1994 de la Commission Européenne, après avoir établi un
diagnostic socio-économique et environnemental sombre du Hainaut [un déficit de
production et d'emploi : un PIB/habitant inférieur à la moyenne communautaire
(77,3 %); un taux de croissance faible (2 % en moins que la moyenne européenne
et 3,3 % en moins que la moyenne belge); un chômage élevé (40 % au-dessus de la
moyenne européenne)], définit les axes prioritaires d'action, les programmes
opérationnels, ainsi que les modalités de mise en oeuvre et de suivi.
Les objectifs généraux du
plan d'action prioritaire visent d'une part, à enrayer le déclin du PIB,
c'est-à-dire de la production de valeur ajoutée, afin de le ramener à 79 % de la
moyenne communautaire en 1999 et d'amorcer un processus de redéploiement
économique.
L'axe n° 1 de ce plan,
intitulé "Relance de l'activité économique" comprend plusieurs sous- axes dont
les sous-axe n° 1.1 "Aide à l'investissement productif".

Axe 1 : Relance de
l'activité économique
Un des principaux
handicaps relevés de la Province du Hainaut réside dans la faiblesse des
investissements productifs créateurs de valeur ajoutée et d'emplois durables. Un
autre constitue la trop grande dépendance du tissu industriel hennuyer et des
P.M.E. vis-à-vis des filières et des activités industrielles issues des première
et deuxième révolutions industrielles, mais en déclin depuis de nombreuses
années. Un troisième handicap recensé est l'absence d'une réelle offre de
services tertiaires marchands en général et d'encadrement pour les entreprises
en particulier.
Les objectifs visant à
relancer l'activité économique répondent dès lors à trois priorités :
1) une
augmentation significative des investissements privés créateurs de valeur
ajoutée : pour atteindre un rythme de convergence similaire à celui observé en
moyenne pour l'ensemble des régions européennes, il faut augmenter les
investissements privés de 4,8 % par an en moyenne; pour ce faire, il faut mettre
en oeuvre des mesures incitatives visant à faciliter l'investissement productif
et à rencontrer les besoins de financement des entreprises.
2) une
diversification du tissu productif hennuyer par la création des productions en
aval des filières traditionnelles à plus haute valeur ajoutée et la création
d'une offre de services aux entreprises.
3) le soutien des
initiatives économiques locales porteuses d'emplois durables par une
amélioration de la structure des P.M.E. en particulier.
Afin de réaliser ces
objectifs, les mesures proposées seront articulées autour des sous-axes suivants
:
- aider l'investissement
productif (sous-axe 1.1)
- augmenter la disponibilité du capital à risque pour les P.M.E. (sous-axe 1.2)
- valoriser le potentiel endogène par des actions d'animation et de conseil (sous-axe
1.3).
SOUS-AXE 1.1 : AIDE A L'INVESTISSEMENT
PRODUCTIF
Objectifs spécifiques
Comme l'a montré le
diagnostic socio-économique, la Province du Hainaut est caractérisée par un taux
de croissance économique trop bas ainsi que par un déficit d'emplois très
important. Une des causes de cette situation réside dans la faiblesse des
investissements productifs créateurs de valeur ajoutée et d'emplois durables.
Même pendant la période conjoncturelle favorable de la fin des années 80, les
grands secteurs industriels hennuyers ont surtout procédé à des investissements
d'ajustement et de consolidation qui n'ont pas permis de créations d'emplois
significatives. En conséquence, les mesures prises viseront à aider
l'investissement productif.
Deux mesures sont
identifiées, la première concerne le régime d'aide à l'investissement en faveur
des créations d'entreprises ou d'établissements nouveaux, la seconde concerne le
régime d'aide à l'investissement en faveur des extensions d'entreprises et des
créations de petites entreprises.
Mesure n° 1, dite ACE
(Aide à la création d'entreprise)
Ce régime d'aide vise les
créations d'entreprises et d'établissements nouveaux générant plus de 20
emplois. Il est régi par les critères de l'AERW du 9 juillet 1992 d'application
de la loi d'aides à finalité régionale du 30 décembre 1970 dont leur cote est
doublée. Deux types de critères sont prévus : les critères chiffrés, aisément
quantifiables a priori, d'une part, et les aspects qualitatifs, dont
l'appréciation varie en fonction de certains paramètres, d'autre part.

1. Les critères
chiffrés
a) Le critère
relatif à l'évolution de la valeur ajoutée par emploi
En cas de création
d'entreprises ou d'activités nouvelles, ce critère n'est pas d'application et
une prime forfaitaire de 6 % est octroyée.
b) Le critère
relatif à l'évolution de l'emploi
En cas de création
d'entreprises ou d'activités nouvelles, le pourcentage d'aide s'établit en
fonction du nombre de création d'emplois :
- 6 % si la création
d'emplois varie de plus de 20 unités à 30 unités;
- 8 % si la création d'emplois varie de plus de 30 unités à 45 unités;
- 10 % si la création d'emplois varie de plus de 45 unités à 60 unités;
- 12 % si la création d'emplois varie de plus de 60 unités à 70 unités;
- 14 % si la création d'emplois varie de plus de 75 unités à 100 unités;
- 16 % si la création d'emplois est supérieure à 100 unités.
L'application de ce
critère est éventuellement limitée à un montant d'investissements de 20 millions
de F.B. par emploi créé.
2. Les aspects
qualitatifs
a) L'intérêt
de l'activité
Cet aspect est évalué en
tenant compte des considérations suivantes :
-
l'activité de
l'entreprise relève d'un secteur de pointe tel que le traitement avancé de
l'informatique, la technologie du logiciel, la micro-électronique, la
bureautique, la robotique, les télécommunications, l'ingénierie biologique
et l'aéronautique : l'appréciation a lieu au point de vue de la fabrication
et de l'assemblage, à l'exclusion de la commercialisation;
-
l'activité de
l'entreprise se situe dans un secteur considéré comme essentiel pour la
Région Wallonne, c'est-à-dire lorsqu'elle a pour but la mise en valeur des
ressources naturelles wallonnes, le secteur agro-alimentaire ou l'industrie
de la deuxième transformation des biens primaires (par exemple, pour
l'industrie du bois, l'activité doit consister en séchage, calibrage,
imprégnation,...);
-
le caractère innovant
du projet, à savoir, d'une part, les investissements visant à réaliser la
mise au point de produits ou de procédés nouveaux destinés à être fabriqués
et/ou commercialisés par l'entreprise, la nouveauté ou l'innovation
s'appréciant par rapport aux produits ou procédés déjà fabriqués ou
commercialisés en Région Wallonne et, d'autre part, les investissements
destinés à couvrir la production et la commercialisation des produits et
procédés nouveaux tels que définis ci-avant, d'autre part;
-
l'effort dans le
domaine de la recherche et du développement (R & D) : pour être retenues,
les dépenses en R & D doivent être portées à l'actif du bilan dans un compte
d'immobilisation et atteindre au moins un certain pourcentage du chiffre
d'affaires; une valorisation complémentaire existe s'il y a un développement
de synergie avec des centres de recherche wallons;
-
l'augmentation des
exportations hors CEE : étant donné l'existence du grand marché européen,
seule la grande exportation peut encore être valorisée et à condition de
réaliser un certain niveau par rapport au chiffre d'affaires total, ainsi
qu'un accroissement significatif;
-
l'effort d'adaptation
technologique de l'entreprise : il s'agit d'investissements qui ont pour
objet d'accroître la rentabilité de l'entreprise par le biais d'une
amélioration qualitative de l'outil de production (par exemple : automation,
outillage à commande numérique);
-
l'utilisation de
technologies propres : grâce aux investissements, l'entreprise réalise un
effort afin de se conformer aux normes de la réglementation en matière de
protection de l'environnement.
b) L'emploi
indirect généré
A côté de l'emploi direct
généré dans l'entreprise qui effectue un programme d'investissements, celui-ci
peut également avoir un impact sur l'activité récurrente chez d'autres
entreprises wallonnes et finalement sur le tissu industriel wallon. Il s'agit
bien en l'occurrence d'augmentation de flux d'affaires récurrent et non induit
par le programme d'investissement seul.
c) La
vulnérabilité du programme d'investissements
Les éléments
d'appréciation pour coter ce critère sont les suivants :
- la diversification de
l'activité;
- la première implantation en Wallonie;
- le caractère obligatoire ou non des investissements;
- les risques technologiques liés aux investissements;
- plus généralement, la concurrence des autres régions et des autres pays.
Ce critère est utilisé au
maximum de sa cotation lorsqu'il s'agit d'investissements étrangers ayant pour
but de créer une entreprise en Région Wallonne. En effet, dans ce cas, il y a
évidemment concurrence maximale du nouveau siège wallon avec le pays d'origine
et éventuellement d'autres pays ou régions. De même, il est utilisé,
éventuellement à une cotation moindre, quand il s'agit d'extension d'entreprises
faisant partie de sociétés ou de groupes étrangers ou non qui disposent déjà
d'autre(s) siège(s) ailleurs qu'en Région Wallonne.

Mesure n° 2, dite AIDE
Ce régime d'aide vise
toutes les extensions d'entreprise et les créations de petites entreprises sur
base de la loi d'aides à finalité régionale du 30 décembre 1970 dont l'arrêté
d'application a été adapté pour accepter les P.M.E..
Le système proposé
constitue un aménagement du régime AIDE mis en oeuvre depuis 1990 dans le cadre
de l'Objectif n 2 et dans lequel l'aide est uniquement déterminée en fonction de
l'augmentation de l'emploi résultant de l'investissement.
Schématiquement, les taux
d'aide bruts sont les suivants :
-
pour les extensions
d'entreprise occupant plus de 20 personnes et créant au moins 10 emplois
nouveaux :
25 % si
l'augmentation d'emploi se situe entre 5 et 10 %
30 % si l'augmentation d'emploi se situe entre 10 et 20 %
35 % si l'augmentation d'emploi dépasse 20 %;
-
pour les extensions
d'entreprise occupant jusqu'à 20 personnes, le seuil minimal de création
d'emploi est ramené à 1 unité; dans ce cas, le taux d'aide est de 25 %;
-
pour les créations
d'entreprises ou d'établissements générant de 1 à 20 emplois nouveaux, le
taux d'aide est également de 25 %;
-
tous les taux d'aide
mentionnés dans le cadre de la Mesure n 2 sont majorés de 5 % pour les
investissements effectués par des entreprises de services aux entreprises, à
savoir, d'une part, les services de conseil, d'études techniques ou
commerciales, de publicité et marketing, d'informatique (codes 72 et 74 de
la nomenclature NACE) et, d'autre part, les services prestés dans le domaine
des transports et communications (codes 60.25, 61, 62, 63.1 à 63.4, 64.12 et
64.2 de la nomenclature NACE), y compris les centres de distribution
relevant du secteur "Manutention et entreposage" mais non compris le
commerce de gros (code 51 de la nomenclature NACE);
-
enfin, le plafond
maximal d'aides ne peut pas dépasser 3 millions de F.B. par emploi créé.
Seuils minima des
programmes d'investissements
Sauf pour les
investissements réalisés par une entreprise occupant jusqu'à 20 personnes et
indépendante financièrement, les montants d'investissements admissibles doivent,
pour les extensions d'entreprises, être au moins égaux aux amortissements,
éventuellement recalculés sur le mode linéaire, des trois années précédant la
demande.
De plus, les montants
doivent atteindre les minima suivants :
- 1,750 million de F.B.
pour les entreprises jusqu'à 20 personnes et indépendantes financièrement
(ramené à 1,250 million de F.B. pour une première installation);
- 5 millions de F.B. pour les entreprises de 21 à 50 personnes et pour les
entreprises de moins de 20 personnes non indépendantes financièrement;
- 10 millions de F.B. pour les entreprises de 51 à 100 personnes;
- 15 millions de F.B. pour les entreprises de 101 à 150 personnes;
- 20 millions de F.B. pour les entreprises à partir de 151 personnes.
Les critères d'exclusion
sont ceux établis par l'AERW du 9 juillet 1992 portant exécution des articles
2,12 et 16 de la loi du 30 décembre 1970 sur l'expansion économique telle que
modifiée par le décret du 25 juin 1992.
Enfin, tout dossier
nécessite une autorisation de débuter les investissements. Cette dernière ne
peut concerner que les investissements qui ne sont pas encore entamés,
c'est-à-dire n'ayant pas fait l'objet d'un bon de commande. Une exception est
prévue pour les programmes d'investissements de moins de 50 millions de F.B.
introduits par les entreprises de moins de 50 personnes : dans ce cas-là,
l'autorisation d'entamer peut rétroagir 3 mois avant l'introduction de la
demande et elle concerne les factures.
Condition d'emploi
La clause d'emploi devra
être satisfaite dans un délai maximal de deux ans après la fin des
investissements. Elle doit être réalisée pendant deux trimestres successifs.
L'effectif devra être
maintenu en moyenne durant 16 trimestres, en ce compris les 2 trimestres de
référence.

Modalités de
liquidation de l'aide
L'échéancier de
liquidation de l'aide est différent selon que le programme d'investissements
dépasse ou non 20 millions de F.B..
a) Programme
d'investissements de plus de 20 millions de F.B.
La prime à
l'investissement (dont la moitié est à charge de la Région Wallonne et l'autre
moitié est à charge du FEDER) est liquidée en 3 tranches :
- 40 % de la prime dès
que l'entreprise atteste avoir réalisé au moins 30 % du programme
d'investissements;
- 40 % de la prime sur base du rapport de l'Inspection économique attestant la
réalisation de 75 % du programme d'investissements;
- 20 % de la prime sur base du rapport de l'Inspection économique attestant la
réalisation du programme d'investissements, ainsi que la réalisation de la
clause d'emploi.
b) Programme
d'investissements ne dépassant pas 20 millions de F.B.
La prime à
l'investissement sera liquidée en une seule tranche sur base du rapport de
l'Inspection économique attestant la réalisation du programme d'investissements,
ainsi que la réalisation de la clause d'emploi. Cependant, elle se réalisera en
deux tranches égales lorsqu'il existe un décalage de plus de 6 mois entre la fin
de la réalisation du programme d'investissements et la période visée par
l'exigence en matière d'emploi.
Estimation de l'Equivalent-Subvention
Net
Les aides sont
généralement payées avec un certain décalage par rapport aux dépenses
d'investissements.
Pour estimer correctement
la valeur d'une aide, il est nécessaire d'actualiser son montant brut en
fonction de l'échéancier prévisible de réalisation des investissements et de
payements des différentes tranches de l'aide et ce, sur base d'une table donnant
la valeur actuelle d'un franc payable, à terme échu, dans x années. Cette
actualisation se fait sur base d'un taux de référence qui, en Belgique, est le
taux SNCI pour les crédits d'investissement d'une durée au moins égale à 10 ans.
On obtient ainsi l'Equivalent-Subvention Brut (ESB).
D'autre part, il faut
également prendre en compte le traitement fiscal réservé à la prime à
l'investissement. Lorsqu'elle est grevée d'un impôt, il y a donc lieu d'ôter ce
dernier pour estimer son intensité réelle.
Pratiquement, il faut
donc "fiscaliser" l'ESB obtenu après actualisation, pour obtenir finalement l'Equivalent-Subvention
Net (ESN).
Les taux maxima en ESN ne
peuvent pas dépasser 25 % pour les entreprises de plus de 250 personnes et 30 %
pour les autres.
Analyse des dossiers
décidés au 1er juin 1995
Mesure n° 1 : Création
d'entreprises ou d'établissements nouveaux de plus de 20 personnes (ACE)
Nombre de dossiers : 8
Montant des investissements : 3.770.515.000 F.B.
Montant moyen des investissements : 471.314.375 F.B.
Montant des primes : 1.243.335.352 F.B.
Montant moyen des primes : 155.416.919 F.B.
Ratio prime/inv. (%) : 32,98 %
Emploi créé : 481
Emploi moyen créé : 60,125
Ratio inv./emploi : 7.838.909 F.B.
Ratio primes/emploi : 2.584.897 F.B.
- Mesure n° 2
: Extensions d'entreprises et création de petites entrepris (AIDE)
|
Plus de 20 personnes |
Moins de 20 personnes |
Total ou moyenne |
|
Création |
Extension |
Création |
Extension |
|
Nombre de dossiers |
8 |
20 |
30 |
77 |
135 |
Montant des investissements (1.000 FB) |
3770515 |
2253762 |
878546 |
992226 |
7895049 |
Montant moyen des investissements (1.000 FB) |
471314375 |
112688100 |
29284867 |
12886052 |
58481844 |
Montant des primes (FB) |
1243335352 |
711124617 |
224217657 |
253519451 |
2432197077 |
Montant moyen des primes (FB) |
155416919 |
35556231 |
7473922 |
3292460 |
18016275 |
Prime / investissement (%) |
32,98 |
31,55 |
25,52 |
25,55 |
30,81 |
Emploi créé |
481 |
351 |
182 |
193 |
1207 |
Emploi moyen créé |
60,125 |
17,55 |
6,07 |
2,51 |
8,94 |
Ratio investissement / emploi (FB) |
7838909 |
6420974 |
4827176 |
5141067 |
6541051 |
Ratio prime / emploi (FB) |
2584897 |
2025996 |
1231965 |
1313572 |
2015076 |
De ce tableau, on peut
dégager les premiers commentaires suivants :
-
les créations
d'entreprise générant plus de 20 emplois constituent une minorité de
dossiers (6 %) mais vont entraîner 48 % du montant total des
investissements; 51 % du montant total des primes et 40 % de l'emploi
nouveau créé;
-
les extensions
d'entreprise occupant moins de 20 personnes constituent par contre une
majorité de dossiers (57 %) mais ne vont générer que 12,5 % du montant total
des investissements; 10,5 % du montant total des primes et 16 % de l'emploi
créé;
-
les créations
d'entreprise générant de 1 à 20 emplois constituent 22 % des dossiers, 11 %
du montant des investissements; 9,2 % du montant des primes et 15 % de
l'emploi nouveau créé;
-
les extensions
d'entreprise occupant plus de 20 personnes ne constituent que 15 % des
dossiers; mais entraînent 28,5 % du montant total des investissements; 29,2
% du montant total des primes et 29 % de l'emploi créé;
-
le pourcentage moyen
d'aide totale s'élève à 30,81 % : il est inférieur à cette moyenne pour les
petites entreprises mais est plus important pour les entreprises de plus de
20 personnes, spécialement pour les créations d'entreprises;
-
le ratio moyen
investissement/emploi créé tourne autour de 6,5 millions de F.B., il est
plus élevé pour les créations d'entreprises de plus de 20 emplois (7,8
millions de F.B.) et moins élevé pour les créations et les extensions
d'entreprises jusqu'à 20 emplois (± 5 millions de F.B.), tandis que les
extensions d'entreprises de plus de 20 personnes sont dans la moyenne (6,4
millions de F.B.);
-
le même phénomène
vaut pour le ratio primes/emploi créé : en effet, le ratio moyen s'élève à
environ 2 millions de F.B., chiffre identique à celui des extensions
d'entreprises de plus de 20 unités, tandis que pour les créations
d'entreprises de plus de 20 personnes, le ratio s'élève à 2,5 millions de
F.B. et qu'il se situe à ± 1,3 million de F.B. tant pour les créations que
pour les extensions d'entreprises de moins de 20 personnes.

Le document unique de
programmation du bassin industriel Meuse-Vesdre (Objectif n°2)
Introduction
Suite à la décision du 24
janvier 1995 de la Commission Européenne qui reconnait le bassin Meuse-Vesdre
(c'est-à-dire l'arrondissement administratif de Liège et les communes
limitrophes de Héron, Wanze, Villers-le-Bouillet, Amay, Engis, Saint-Georges,
Pepinster, Verviers et Dison) éligible à l'Objectif 2 des fonds structurels
européens, la Région Wallonne a présenté à la Commission les 25 et 26 avril 1994
un plan de reconversion régionale et sociale et deux programmes opérationnels,
l'un relatif au développement économique, l'autre relatif à la valorisation des
ressources humaines. Il a été décidé, lors des discussions partenariales, de
répondre à ces documents par un Document Unique de Programmation. Ce dernier a
été approuvé par le décision de la Commission du 16 décembre 1994.
Le chapitre I du Document
contient une analyse socio-économique du bassin Meuse- Vesdre, décrivant les
problèmes principaux auxquels elle doit faire face pour réussir sa reconversion
:
-
le PIB (produit
intérieur brut) par habitant est estimé à 95 % du PIB par habitant de
l'Union Européenne;
-
le revenu moyen par
habitant est égal à 96,8 % du revenu fédéral moyen par habitant, en
diminution par rapport à ce dernier de ± 3,5 % entre 1987 et 1990;
-
il ne s'agit pas
d'une région économiquement sinistrée mais d'une zone en déclin industriel
où les graves problèmes des secteurs économiques dominants créent un
surcroît de chômage, restreignant le niveau de vie des habitants et les
poussant à quitter la zone;
-
l'économie de la zone
est dominée par les handicaps suivants : une structure industrielle toujours
dominée par la métallurgie; des investissements insuffisants; une
diversification trop lente, mais un potentiel à exploiter.
La stratégie de
développement régional présente 4 axes prioritaires d'action :
-
la dynamisation et la
diversification du tissu industriel liégeois;
-
l'innovation
technologique;
-
l'attractivité de la
zone;
-
la valorisation des
ressources humaines.
Axe n° 1 : Dynamisation
et diversification du tissu industriel liégeois
Les objectifs spécifiques
de l'axe n° 1 sont au nombre de quatre :
- l'augmentation
significative des investissements privés créateurs de valeur ajoutée et
d'emplois;
- la diversification du tissu productif par la promotion des activités en aval
des filières traditionnelles, par la création d'une offre de services aux
entreprises et par le développement de nouveaux pôles d'activité;
- le soutien des initiatives économiques locales porteuses d'emplois durables,
par une amélioration de la structure des P.M.E.;
- la formation des chefs d'entreprise.
Afin de réaliser ses
objectifs, les mesures proposées sont articulées autour des sous-axes suivants :
- aider
l'investissement productif (sous-axe 1.1);
- augmenter la disponibilité du capital à risque pour les P.M.E. (sous-axe
1.2);
- valoriser le potentiel endogène par des actions d'animation, de conseil et
de formation (sous-axe 1.3);
- améliorer les infrastructures d'accueil (sous-axe 1.4);
- promouvoir l'ouverture aux marchés extérieurs (sous-axe 1.5).
Sous-Axe n° 1.1 : Aider
l'investissement productif
Comme l'a démontré le
diagnostic socio-économique, le bassin Meuse-Vesdre est caractérisé par un
sous-emploi et dès lors un taux de chômage largement supérieur aux taux
enregistrés au niveau européen et belge.
Une des causes de cette
situation réside dans la faiblesse des investissements productifs créateurs de
valeur ajoutée et d'emplois durables.
En effet, vu leurs
spécificités sectorielles et la situation dans laquelle ils se trouvaient avant
la période de bonne conjoncture de la fin des années 80, les grands secteurs
industriels du bassin ont principalement procédé à des investissements
d'ajustement et de consolidation qui n'ont pas permis de créations d'emplois
significatives. Ils ont donc seulement mis à profit l'embellie conjoncturelle
pour assainir leur position et reconstruire la structure financière obérée de
leur entreprise.
Pour obvier à cette
situation, une mesure est prévue, qui consiste en un régime spécifique de type
AIDE mis en oeuvre avec l'appui du FEDER dans le cadre de l'Objectif n 2 et
applicable à toutes les entreprises de la zone éligible qui réalise des
investissements créateurs d'emplois : minimum 5 unités et 5 %.
Le niveau des aides est
déterminé en fonction de l'accroissement d'emplois résultant de
l'investissement, tout en étant plafonné à un montant maximal par emploi créé :
30 % en cas de création d'entreprise et 20, 25 ou 30 % en cas d'extension
d'entreprise, selon que l'accroissement d'emplois varie de plus de 5 % à 10 %;
de plus de 10 % à 20 % ou soit supérieur à 20 %. Le plafond maximal d'aides ne
peut pas dépasser 3 millions de F.B. par emploi créé.
Le seuil minimum des
programmes d'investissements est de 5 millions de F.B..
Sauf pour les créations
d'entreprises, ils doivent être au moins égaux aux amortissements,
éventuellement recalculés sur le mode linéaire, des trois années précédant la
demande.

Les critères d'exclusion
sont ceux établis par l'AERW du 9 juillet 1992 portant exécution des articles
2,12 et 16 de la loi du 30 décembre 1970 sur l'expansion économique telle que
modifiée par le décret du 25 juin 1992.
Enfin, tout dossier
nécessite une autorisation de débuter les investissements. Cette dernière ne
peut concerner que les investissements qui ne sont pas encore entamés,
c'est-à-dire n'ayant pas fait l'objet d'un bon de commande. Une exception est
prévue pour les programmes d'investissements de moins de 50 millions de F.B.
introduits par les entreprises de moins de 50 personnes : dans ce cas-là,
l'autorisation d'entamer peut rétroagir 3 mois avant l'introduction de la
demande et elle concerne les factures.
L'emploi devra être
atteint au plus tard 15 mois après la réalisation des investissements et sera
calculé et contrôlé sur base de la moyenne des deux derniers trimestres de cette
période, à l'exception des entreprises d'un secteur où l'activité est
saisonnière et pour lesquelles cette moyenne sera calculée sur base des 4
derniers trimestres de la période considérée.
La prime régionale sera
versée en deux tranches : la première tranche sera liquidée sur base d'un
rapport d'enquête de l'Inspection économique attestant la fin des
investissements; la deuxième tranche sur base d'un rapport d'enquête de
l'Inspection économique attestant la réalisation de la clause d'emploi.
L'aide du FEDER sera
liquidée également en deux tranches : la première tranche équivalente à 75 % du
concours FEDER sera liquidée à l'entreprise sur base d'une attestation de
celle-ci déclarant avoir au moins réalisé 30 % du programme d'investissements
accompagnée des attestations fiscales et sociales attestant que l'entreprise est
en règle vis-à-vis de ces législations. La seconde tranche sera liquidée sur
base du rapport de la Division de l'Inspection économique attestant la fin des
investissements.
Examen succinct des 66
premiers dossiers définitifs introduits
Montant des investissements |
3.360.962.000 F.B. |
Montant des primes |
768.858.381 F.B. |
Emploi créé |
737 |
Ratio primes/investissements |
22,88 % |
Ratio investissements/emploi |
4.560.328 F.B. |
Ratio primes/emploi |
1.043.227 F.B |
Les aides fiscales
Accessoirement aux primes
à l'investissement, des aides fiscales peuvent être accordées, à savoir :
- l'exonération du
précompte immobilier;
- la faculté de pratiquer les amortissements accélérés.
L'exonération du
précompte immobilier est attribuée :
- pendant 5 ans en faveur
des programmes d'investissements liés à la création d'une entreprise ou lorsque
ceux-ci engendrent une augmentation de l'effectif de plus de 20 %;
- pendant 4 ans en faveur des programmes d'investissements engendrant une
augmentation de l'effectif de 10 à 20 %;L - pendant 3 ans en faveur des
programmes d'investissements qui n'entraînent pas de réduction d'emploi.
La faculté de pratiquer
les amortissements accélérés est réservée aux investissements réalisés dans la
Province du Hainaut et l'arrondissement de Liège.

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