Contribution au Congrès La Wallonie au Futur 1991
Nives Bravin
Diététicienne, Institut communautaire de l'Alimentation et de la Nutrition
(ICAN)
En tant que
diététiciennes, une des missions de l'Institut communautaire de
l'Alimentation et de la Nutrition (ICAN) qui nous interpelle, c'est
d'essayer d'informer et peut être "éduquer" tous les consommateurs à
une meilleure hygiène alimentaire. Nous sommes conscientes que les
modifications que le consommateur réaliserait ne se mesurent pas en
terme de société mais en terme d'individu, mais devons-nous négliger
cette relation individuelle pour uniquement une information
médiatique?
Lorsque le Docteur
Burniat et Monsieur Van Aelst signalent que notre bol alimentaire est
déséquilibré, trop gras entre autre, certains organismes sensibilisent la
population par leurs différentes campagnes : mangeons moins gras, consommons des
aliments moins gras, surveillons notre cholestérol... Mais le profane
maîtrise-t-il les règles d'hygiène alimentaire?
Certes, il mangera moins
gras, parce qu'il :
-
consommera les
produits allégés,
question : ces produits n'apportent-ils que des avantages ?
-
choisira de réduire
ses graisses visibles,
question : mais n'oublie-t-il pas de considérer les graisses cachées ?
question : prendra-t-il en compte l'équilibre entre les graisses
animales et végétales ?
-
aura une tendance à
demander des viandes maigres,
question : l'éleveur-engraisseur arrivera-t-il à ne faire que des bêtes
maigres ?
question : le bétail peut-il ne donner que des morceaux maigres ?
question : où se situe la composition en graisse de notre viande par
rapport à la viande étrangère?
question : si l'information diététique suit, n'allons-nous pas
privilégier une population plus aisée ?
Lors des séances d'information-formation,
le (la) diététicien(ne) est là pour donner une information alimentaire mais
surtout pour susciter - et non imposer - dans le groupe, la discussion, la
réflexion; amener des propositions de changements d'attitudes alimentaires
possibles par le consommateur.
Tout individu ne peut
calquer son comportement alimentaire sur un programme établi. Nous avons tous un
vécu alimentaire qu'il faudra peut-être plus ou moins modifier.
Une de nos récentes
activités en éducation alimentaire se situe dans le milieu agricole : l'Union
professionnelle agricole féminine et l'Alliance agricole féminine. Nous avons
quelques contacts avec la Paysannerie de l'an 2000. Une formation nutritionnelle
a été organisée pour une association de bouchers : l'Etat d'Or.
Au vu de toutes ces
demandes, ce public semble s'intéresser à l'aspect nutritionnel de leur
profession.

Expérience de la
diététicienne dans le milieu agricole dans un groupement féminin.
Nombre de séances : 3.
Lieu de rencontre et
personnes présentes :
Nos rencontres ont eu
lieu dans une ferme de la région liégeoise, pendant l'horaire scolaire (13H00 à
15H30) et avec la participation de jeunes mères (+/- 10 personnes).
Déroulement de
l'information :
L'exposé se présente
d'abord sous une forme théorique, ensuite une application pratique est réalisée.
Les différentes séances
ont comme objectif de sensibiliser les participantes :
-
aux 6 groupes
aliments,
-
sur les différents
nutriments (protéines, lipides, glucides, vitamines, sels minéraux, fibres
alimentaires, eau),
-
à l'équilibre
alimentaire d'une journée par une approche des différents repas et
collations,
-
aux notions
d'équivalences alimentaires,
-
au déséquilibre de
leur alimentation journalière et hebdomadaire, par l'étude qualitative de
leur menu
-
au besoin
nutritionnel de l'enfant de 0 à 12 ans,
-
à l'évolution
alimentaire de l'enfant,
-
à l'équilibre du
casse-croûte de midi.
Enfin, la dernière séance
plus pratique aura pour objectifs :
-
de réaliser des
préparations culinaires sur base de principes définis précédemment,
-
et d'informer des
participantes sur différents modes de cuisson.
Ce texte est extrait de :
QUEVIT Michel (sous la direction de), La Wallonie au Futur, Le défi de
l'éducation, Actes du Congrès, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1992.

|