Les études supérieures
et l'emploi :
enquête auprès des diplômés en 1988
(1)
Carine Nouvelle
Assistante à Université de
Mons-Hainaut
Giuseppe Pagano
Assistant au Département d'Etude
du Secteur public de l'Université de Mons-Hainaut
I.
Introduction
Dans l'esprit d'un large
public, la formation et l'enseignement sont censés conduire rapidement à
un emploi valorisant, stable, et situé près de chez soi.
Quoique plus nuancées,
plusieurs analyses ont confirmé, au moins partiellement, cette opinion. D'une
façon générale, elles ont fait apparaître une relation largement positive entre
formation et emploi
(2) .
De même les statistiques du chômage
(3)
indiquent clairement que les chômeurs proviennent majoritairement des couches
les moins scolarisées de la population active.
On sait cependant que les
études même supérieures ne constituent pas ou ne constituent plus un passeport
pour l'emploi idéal. Ainsi, on peut constater que la part des chômeurs les moins
scolarisés dans le chômage total a considérablement diminué, passant de 85,2 %
en 1971 à 50,4 % en 1989, tandis que celle des plus scolarisés tendait à
augmenter (enseignement supérieur : 1,1 % en 1971, 5,5 % en 1989)
(4). De
même, la relation entre formation professionnelle et emploi s'est révélée, à
l'analyse, moins directe qu'on ne le pensait généralement
(5).
En fin de compte, il nous
a semblé utile d'observer au moyen d'une enquête statistique la situation
professionnelle des personnes qui ont quitté l'enseignement supérieur en 1988.
Nous nous sommes limités cependant aux diplômes qui offrent les perspectives les
plus larges en termes de type d'emploi et de secteurs d'activité : les
ingénieurs agronomes, civils, commerciaux, et industriels; les licences en
sciences économiques et sociales et les licences en sciences.
En ce qui concerne
l'année, 1988 nous a paru à la fois suffisamment proche pour représenter une
réalité encore actuelle et suffisamment éloignée pour permettre l'insertion
professionnelle des diplômés et notamment de ceux appelés à accomplir un service
militaire ou civil.
II. L'échantillon
Mille cinq cent
septante-neuf questionnaires ont été envoyés aux diplômés de 13 écoles ou
universités wallonnes qui ont accepté de nous fournir les données signalétiques
nécessaires. Nous avons reçu 246 réponses, ce qui représente 15.6 % des envois.
Une première analyse des résultats obtenus nous conduit aux constatations
suivantes. 40,7 % des réponses nous ont été adressées par des économistes au
sens large (en ce compris les ingénieurs commerciaux, les licenciés en sciences
économiques appliquées, les licenciés en sciences économiques et sociales, les
licenciés en sciences commerciales); 26,4 % par des ingénieurs civils (toutes
spécialités confondues); 13.4 % par des licenciés en sciences (chimie, biologie,
zoologie, mathématique, physique, géologie ); 9.8 % par des ingénieurs
agronomes; et enfin, 9.3 % par des ingénieurs industriels.
L'échantillon n'étant pas
de type aléatoire simple, les techniques traditionnelles d'inférence statistique
ne s'appliquent pas. Cependant, en utilisant le test X¨ au seuil de 5 %, il
apparaît qu'il se comporte comme un échantillon aléatoire simple en ce qui
concerne la répartition entre hommes et femmes. Tel n'est cependant pas le cas
pour la répartition entre les différents diplômes. Les résultats doivent dès
lors être interprétés avec prudence.

III. Population active,
chômage et emploi
Une première conclusion
que l'on peut tirer de cette enquête porte sur l'activité actuelle (août-septembre
1991) des diplômés. La Figure 1 ci-dessous indique que 5.7 % des personnes ayant
répondu à notre enquête se trouvent en-dehors du marché du travail, soit
qu'elles accomplissent un service civil ou militaire (2,0 %) soit qu'elles
poursuivent des études (1.2 %) ou préparent une thèse de doctorat (2.4 %)
(6). La
part des sans emploi est de 6.1 %. Parmi les personnes au travail, 3,3 %
seulement occupent un emploi d'indépendant, tandis que 8,1 % sont
enseignants, 19,5 % travaillent dans le reste du secteur public
(7) et,
enfin, 57,3 % sont des salariés du secteur privé.
Le pourcentage de
chômeurs obtenu sur cet échantillon se compare favorablement à la moyenne
nationale (11 % environ de la population active) et surtout à la moyenne en
Régions wallonne et bruxelloise
(8) .
Il faut remarquer cependant, comme nous le verrons ci-dessous, que ce
pourcentage peut varier sensiblement en fonction des diplômes. Ainsi, le taux de
chômage des ingénieurs agronomes et des scientifiques de l'échantillon se
rapproche bien davantage des moyennes nationale et régionales.
On peut aussi remarquer,
pour tenir compte des diplômes, que c'est parmi les licenciés en sciences
et les ingénieurs agronomes que l'on compte le plus de chômeurs (18,2 et 12,5 %)
et parmi les ingénieurs industriels, les ingénieurs civils et les économistes
que l'on en compte le moins (0, 3,1 et 3,0 %). De même, les ingénieurs agronomes
et les licenciés en sciences sont proportionnellement plus nombreux dans
l'enseignement (12,5 et 12,1 %) et dans les autres secteurs publics (41,7 et
27,3 %) que les économistes ou les ingénieurs civils et industriels. Ce sont les
ingénieurs industriels qui sont proportionnellement les plus nombreux dans le
secteur privé (82,6 %) devant les ingénieurs civils (67,7 %) et les économistes
(66,0 %), les ingénieurs agronomes (25,0 %) et les licenciés en sciences (18,2
%). Enfin, seuls des ingénieurs industriels, des ingénieurs civils et des
économistes se sont établis comme indépendants.
Figure 1 : Population active, chômage et emploi (en
%)
IV. Le diplôme et
l'emploi en fonction du sexe
L'enquête révèle un
phénomène qui peut paraître surprenant à notre époque : les diplômés de
l'échantillon sont dans 66,7 % des cas des hommes et dans 33,3 % des cas
seulement des femmes
(9). Il
faut néanmoins souligner que notre échantillon ne concerne pas les diplômes tels
que sciences religieuses, philosophie et lettres, droit, médecine, pharmacie,
éducation physique, ..., études pour lesquelles le taux de fréquentation
féminine s'avère sans doute plus important
(10).
Si on analyse la
répartition entre les deux sexes en fonction du diplôme, on peut observer
quelques faits marquants. Le titre d'ingénieur industriel semble être l'apanage
du sexe masculin (91,3 % des diplômés sont des hommes). Celui d'ingénieur civil
paraît suivre la même tendance (87,7 %). Ce constat peut s'expliquer, sans
doute, par l'aspect plus technique de ces formations et par les idées préconçues
qui persistent dans les mentalités. Les formations de types économique et
scientifique attirent davantage la gent féminine puisqu'elles y sont présentes à
49,0 % pour l'économie
(11)
et 48,5 % pour les sciences.
En ce qui concerne
l'emploi, on peut noter la présence proportionnellement plus importante des
femmes dans l'enseignement (14,6 % contre 4,9 % pour les hommes) et dans les
autres secteurs publics (25,6 % contre 16,5 %). On peut également observer la
part légèrement plus importante des non actifs chez les femmes (6,1 % ) que chez
les hommes (5,5 %), malgré les services militaires et civils en cours;
parallèlement, on note que les hommes sont proportionnellement plus nombreux
parmi les salariés du secteur privé (64,0 % contre 43,9 %). Par contre, la part
des chômeurs est identique dans les deux cas.

V. L'attente du premier
emploi
Un autre paramètre
intéressant était la durée d'attente avant le premier emploi. Cette durée
est reprise à la Figure 2. Il faut d'abord remarquer que 4,5 % des personnes
ayant répondu à l'enquête n'ont jamais occupé d'emploi depuis l'obtention de
leur diplôme en 1988. Ce chiffre paraît, en fin de compte, plutôt acceptable
puisque, nous l'avons vu, certains diplômés ont poursuivi des études (mais
l'ont-ils fait spontanément ou, précisément, parce qu'ils ne trouvaient pas
d'emploi ?) et que d'autres ont été retardés dans leur recherche par les
obligations militaires.
Parmi les personnes ayant
occupé au moins un emploi, 2,4 % travaillaient déjà avant l'obtention du
diplôme. 8,9 % ont trouvé un emploi au moment même où ils terminaient leurs
études; 49,2 % ont attendu entre 1 et 6 mois, 11,8 % entre 7 mois et un an, et
23,2 % ont attendu au moins un an. A nouveau, ces chiffres paraissent plutôt
favorables puisque seuls 35 % environ ont attendu plus de 6 mois. A titre de
comparaison, on notera qu'en 1989 64, 2 % des chômeurs étaient en chômage depuis
plus de 6 mois
(12) .
Les obligations
militaires influencent bien évidemment la part des diplômés ayant attendu le
plus longtemps. Ainsi, si 31,2 % de hommes ont attendu au moins un an avant
d'occuper leur premier emploi, seules 10,3 % des femmes se sont trouvées dans la
même situation. Le délai d'attente moyen est donc d'autant plus favorable que la
forte proportion d'hommes dans l'échantillon tire la moyenne vers le haut.
Il est également
intéressant de noter que les diplômes semblent peu influencer le délai
d'attente, même si les ingénieurs civils et agronomes sont proportionnellement
les plus nombreux à avoir occupé un emploi dans le mois de l'obtention du
diplôme (14,1 et 13,0 %). Dans tous les cas, Plus de 50 % avaient trouvé un
emploi endéans les 6 mois et 23,2 % ont attendu au moins un an.
Figure 2 : l'attente du premier emploi (en mois en
%)
VI. La stabilité de
l'emploi
Le questionnaire
comportait une question relative au nombre d'emplois occupés depuis l'obtention
du diplôme. Les chiffres obtenus varient de 1 à 6 et ce dans les proportions
suivantes. 49,2 % des personnes interrogées occupent le même emploi depuis le
début de leur carrière professionnelle. Dans 31,7 % des cas, les diplômés ont
quitté leur premier emploi et occupent actuellement leur second emploi. Parmi
les réponses obtenues, 10,2 % révèlent qu'il s'agit d'un troisième emploi.
Figure 3 : le nombre d'emplois (en %)
Une majorité de jeunes
diplômés semblent ne pas se satisfaire de leur premier emploi et changent
relativement rapidement. Néanmoins, dans 80 % des cas, les personnes concernées
paraissent se stabiliser au premier ou second emploi.

VII. Localisation de
l'emploi
Parmi les personnes
occupées, nous avons opéré une première scission entre celles exerçant leur
activité professionnelle à l'étranger et celles occupées en Belgique. On
constate alors qu'une part importante des diplômés de 1988 ont opté pour un
emploi à l'étranger. Cette part est de 13,4 % du total des réponses, soit 15.2 %
des personnes occupées. Les pays de prédilection des diplômés de 1988 sont le
Luxembourg mais aussi la Grande-Bretagne, la France, les Etats-Unis et certains
pays d'Afrique du nord.
En ce qui concerne la
population travaillant en Belgique, et comme on pouvait le prévoir étant donné
la forte concentration d'entreprises et de services administratifs qu'on y
trouve, c'est vers la Région bruxelloise que 30,1 % des diplômés (soit 34.5 %
des actifs) se sont tournés pour commencer leur carrière professionnelle. 39,0 %
des personnes ayant répondu affirment travailler en Région wallonne, ce qui
représente 43,3 % des personnes occupées.
La localisation de
l'emploi occupé ne semble guère influencée par le sexe des diplômés. On notera
cependant que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à travailler
en Région wallonne (43,9 % contre 36,6 % pour les hommes) et qu'elles sont, par
contre très peu nombreuses à travailler en Flandre (2,4 % contre 6,7 %)
On peut alors étudier en
détail la localisation de l'emploi en fonction des diplômes. Ce sont les
ingénieurs civils et les économistes qui paraissent les mieux répartis entre les
diverses localisations considérées, même s'ils sont surtout présents en Régions
bruxelloise (33,8 % et 31,0 % respectivement) et wallonne (36.9 % et 49,0 %).
Les ingénieurs industriels sont, eux aussi, répartis entre les diverses
localisations, mais avec une proportion plus importante à l'étranger (34,8 %) et
moins importante à Bruxelles (21,7 %). Les licenciés en sciences sont absents de
la Région flamande et surtout présents à Bruxelles (48,5 %). Enfin, c'est la
localisation des ingénieurs agronomes qui paraît la plus concentrée puisqu'ils
sont absents aussi bien de Flandre que de Bruxelles et donc proportionnellement
plus présents à l'étranger (25,0 %) et en Région wallonne (50,0 %).
On peut conclure cette
analyse de la localisation de l'emploi en constatant qu'une large part des
diplômés interrogés exercent leur profession en Wallonie (excepté pour les
licenciés en sciences) ou à Bruxelles. On peut ajouter que ces diplômés semblent
présenter un intérêt non négligeable pour une carrière professionnelle
internationale puisque près de 13,4 % d'entre eux quittent la Belgique après
leurs études.
Figure 4 : la localisation de l'emploi (en %)
VIII. Les secteurs
d'activité
Lorsqu'ils ont trouvé et
accepté un emploi, vers quel secteur d'activité les diplômés de 1988 se sont-ils
dirigés ? Rappelons, d'abord, que quelque 11,8 % de l'échantillon ne travaillent
pas, auxquels il faut ajouter 13,4 % travaillant à l'étranger et 3,3 %
d'indépendants. Ainsi, la question du secteur d'activité ne concernait
effectivement qu'environ 71 % de l'échantillon. Rappelons en outre que le
secteur public (NACE 91 et 93 pour l'enseignement) représente encore 27,6 % des
réponses. Pour le reste, les secteurs le plus représentés sont le NACE 8
(Institutions de crédit, assurances et services aux entreprises) avec 14,2 % des
réponses totales et notamment les secteurs 81 (Institutions de crédit, 7,3 %) et
83 (Services aux entreprises, 4,9 %), le NACE 2 (Minéraux non énergétiques,
produits dérivés et industrie chimique) avec 5,6 % des réponses et plus
particulièrement le 25 (Industrie chimique, 2,8 %). Viennent ensuite, avec moins
de 5,3 % des réponses, le NACE 3 (Transformation des métaux et mécanique de
précision) avec 5,2 % et plus particulièrement le 32 (Construction de machine,
2,0 %), le NACE 61 (Commerce de gros, 3,3 %) et enfin le NACE 4 (Autres
industries manufacturières) avec 1,2 % des réponses.
Les secteurs vers
lesquels les diplômés de 1988 se sont orientés correspondent plutôt bien à ceux
dont F. Vanhal
(13)
relève qu'ils connais-sent une légère croissance, notamment l'enseignement, les
institutions de crédit et assurances, les services aux entreprises, le commerce
de gros
(14).
Les différences selon les
sexes sont très peu marquées. Par contre, on observe des concentrations plus
différenciées en fonction des diplômes. Les ingénieurs civils sont
proportionnellement plus présents dans les secteurs NACE 2 et 3. Les ingénieurs
agronomes sont presque exclusivement présents dans le secteur NACE 61. Les
ingénieurs industriels sont eux aussi présents dans quelques secteurs seulement
: NACE 25, 32, 41 et 42. Les économistes sont présents dans presque tous les
secteurs, mais surtout dans le NACE 8 et plus particulièrement le 81 et le 83.
Enfin, les licenciés en sciences sont finalement peu présents en dehors du NACE
9. On ne les retrouve que dans les NACE 25 et 83.
Figure 5 : le secteurs d'activité (en %)

IX. Les services
Une large part de nos
diplômés employés dans le secteur privé déclarent y être affectés à un poste
de recherche et développement ou d'études : 12,0 % des réponses vont dans ce
sens. Dans 8,5 % des cas, les personnes interrogées ont trouvé un emploi dans un
service financier. Viennent ensuite, par ordre décroissant d'importance, les
services d'achat et de commercialisation (6.9 %), les services d'informatique
(4,9 %), les services de
production (4,5 %) qui emploient principalement des ingénieurs civils,
les services comptabilité, audit et contrôle ainsi que les services
marketing
(4,1 %). Enfin, on peut encore remarquer les personnes qui occupent un poste de
gestion
ou de management qui représentent 4,1 % du total et celles qui ont un
emploi à caractère plus technique (engineering, 2,4 %).
X. Conclusions
Pour s'en tenir à
l'essentiel, 7 faits marquants nous paraissent ressortir de cette étude.
Les diplômes analysés
semblent, d'abord, encore trop peu intéresser les femmes puisqu'elles ne
représentent que 33,3 % de notre échantillon. Cette caractéristique est encore
davantage accentuée pour les formations d'ingénieurs industriels et civils.
Les diplômés de 1988
ayant répondu à notre questionnaire présentent un taux de chômage
sensiblement inférieur aux moyennes nationale et régionales. On peut
cependant nuancer ceci en rappelant que ce taux reste plus élevé chez les
ingénieurs agronomes et les licenciés en sciences.
De plus, la période de
chômage avant le premier emploi est raisonnablement courte si l'on veut bien
tenir compte de la forte proportion d'hommes dans l'échantillon et donc de
l'influence négative exercée par les obligations militaires. Il est d'ailleurs
significatif de remarquer que seuls 10,3 % des femmes ont attendu plus d'un an
avant d'obtenir un premier emploi. Il est également significatif que le délai
d'attente est bien davantage influencé par le sexe du demandeur d'emploi que par
son diplôme.
Le premier emploi obtenu
ne semble néanmoins pas correspondre aux attentes des diplômés puisque 50 %
d'entre eux ont déjà changé au moins une fois d'emploi. On remarque quand même
que 80 % des personnes interrogées se stabilisent à leur second emploi.
L'analyse de la
localisation des emplois indique que plus de 30 % des diplômés de notre
échantillon exercent leur profession dans la Région bruxelloise; s'y ajoutent
13,4 % à l'étranger et 5,3 % en Flandre. En définitive, seuls 39,0 % travaillent
en Région wallonne.
Pour le reste, l'enquête
confirme également ce que d'autres études avaient déjà mis en évidence quant à
la structure de l'emploi. On note ainsi la part importante du secteur
public - avec une présence marquée des licenciés en sciences et des ingénieurs
agronomes - et des services notamment financiers, ainsi que de la chimie. Les
diplômés se retrouvent également, mais dans une moindre mesure, dans les
industries de transformation des métaux, et de mécanique de précision ainsi que
dans le commerce. Peu de jeunes diplômés semblent intéressés par une profession
d'indépendant, tout au moins en début de carrière. Par contre, on soulignera
encore l'attrait du secteur privé pour les ingénieurs industriels, les
économistes et les ingénieurs civils. Pour le type d'emploi, on remarque
également des différences significatives entre hommes et femmes, les premiers
privilégiant le secteur privé, les secondes restant très présentes aussi dans le
secteur public et plus particulièrement dans l'enseignement.
Une part relativement
importante des personnes occupées relèvent d'un service de recherche,
développement ou d'études, tandis que les services financiers ont également la
cote.
En fin de compte, les
résultats de cette enquête paraissent largement favorables à l'enseignement
supérieur. Non seulement le taux de chômage est sensiblement inférieur aux
moyennes, mais de plus, la durée de ce chômage reste relativement courte.
En outre, l'enquête fait
apparaître un besoin de formation supérieure que l'obtention d'un premier
diplôme même universitaire ne semble pas pouvoir satisfaire. Ainsi, quelque 3,6
% de l'échantillon poursuivent, aujourd'hui encore, des études supérieures à
temps plein. S'y ajoutent les assistants-doctorands et les salariés du privé qui
poursuivent leurs études tout en travaillant.
(Octobre 1991)
Notes
(1)
Cette enquête a été réalisée avec la collaboration du CIFoP. Nous remercions
tout particulièrement M. A. Schleiper et Me. C. Philippart. Nous avons également
bénéficié de l'aide de Me. F. Rasse et de M. T. Finet pour l'encodage des
données, et de M. P. Couvreur pour leur traitement.
(2) Voir Centre de Recherche et de Documentation PME : La
formation parascolaire en Communauté française, Liège, ULg, 1989.
(3) Voir les Rapports annuels de l'Onem.
(4) Source : Rapports annuels de l'Onem.
(5) Voir ROBERT J., Formation et emploi : une rencontre
imprévisible, dans Rapport préparatoire du 9ème Congrès des Economistes
belges de Langue française, Cifop, Charleroi, 1990.
(6) Les assistants doctorands ne sont pas repris dans ce
total.
(7) En ce compris les assistants ou chercheurs
universitaires.
(8) Le rapport des chômeurs complets indemnisés à la
population assurée contre le chômage en 1990 était de 12,3 % pour le pays, mais
de 16,9 % pour la Région bruxelloise et de 20,2 % pour la Région wallonne (voir
Ministre de l'Emploi et du Travail, Chômage et remise au travail, Bruxelles,
juillet 1991.).
(9) Rappelons que ce pourcentage - celui de l'échantillon -
est très proche celui de la population puisque les diplômés de 1988, pour les
diplômes concernés, se composaient de 35,59 % de femmes et de 64,41 % d'hommes.
(10) En Communauté française, 43,22 % des diplômés
universitaires de 1988 sont des femmes.
(11) On remarque néanmoins que 70 % des ingénieurs
commerciaux sont des hommes.
(12) Source : Rapports annuels de l'Onem.
(13) Voir sa communication dans ce congrès.
(14) Pour une étude de l'évolution prévisionnelle de
l'emploi par secteur, voir également GILOT A., Une projection régionale de
l'emploi par secteur 1990-1994, Planning Paper, Bruxelles, 1990.

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