Le devenir économique de
la Wallonie (1/2)
Albert Schleiper
Directeur du Centre Universitaire
de Charleroi (CUNIC)
Centre interuniversitaire de Formation permanente (CIFOP), Charleroi
Dans la perspective du thème
général du congrès, à savoir Le Défi de l'Éducation, les animateurs
du réseau Le Devenir économique de la Wallonie ont considéré que les
travaux pourraient s'organiser autour des questions suivantes :
-
Quelle évolution de
l'activité économique wallonne peut-on raisonnablement prévoir à l'horizon
2010 ?
-
Quel(s) type(s)
d'éducation faudra-t-il promouvoir pour induire et soutenir cette évolution
?
-
De quels moyens les
pouvoirs publics concernés devront-ils disposer pour mettre en oeuvre le(s)
système(s) d'éducation requis ?
Les éléments qui suivent
sont fournis avec toute la prudence et la modestie que requièrent la complexité
et le caractère interactif des questions retenues. Cette prudence et cette
modestie sont d'autant plus de rigueur que l'entité économique prise en
considération est la Région wallonne, que l'on commence seulement à étudier en
tant que telle. Enfin, faut-il rappeler que tout exercice de prospective est
soumis à de nombreux aléas et qu'il doit être régulièrement confronté à la
réalité des faits ?
Cet exercice n'aurait
d'ailleurs pu être tenté si le rapporteur n'avait disposé des apports originaux
et des informations ou travaux de référence auxquels les membres de son réseau
lui ont permis d'accéder. Les contributions spécialement élaborées pour le
congrès des 4 et 5 octobre figurent à la suite de la présente synthèse
(1 - 7).
Parmi les autres
références dont les pages qui suivent se sont inspirées, il convient de citer
les commentaires et un article à paraître de Joseph Henrotte, du Conseil
économique et social de la Région wallonne
(8),
l'intervention de Karl Choquet, Président sortant de l'Union wallonne des
Entreprises de Charleroi, au cours de la récente Assemblée générale tenue par
cette association.
Ces apports, ainsi que
ceux d'autres sources d'informations qui seront citées dans le corps du texte,
ont permis de donner aux questions posées des réponses qui, sans asséner des
certitudes, n'en fournissent pas moins des balises permettant d'orienter les
politiques de l'avenir.

1. Quelle évolution de
l'activité économique wallonne peut-on raisonnablement prévoir à l'horizon 2010
?
Avant d'aborder cette
question sur le fond, il convient d'en préciser les termes ainsi que la
méthodologie.
1.1. Les termes de la
question
a. L'horizon 2010 est
retenu car il correspond à la période où entrera sur le marché du travail la
génération qui aura vu le jour dans le début des années '90. Il est donc
important de savoir à quoi, dès aujourd'hui, il faut préparer ces jeunes et
ceux qui les précèdent, non seulement pour qu'ils s'adaptent à une situation
donnée mais, bien davantage, pour qu'ils puissent l'influen-cer de manière
positive.
b. Si l'on a complété
le verbe "prévoir" par l'adverbe "raisonnablement", c'est pour manifester le
souci d'éviter deux dérives. La première serait celle de prolonger
"mécaniquement" les diverses tendances que les études rétrospectives mettent
en évidence. Même si les activités passées constituent la base des activités
futures, l'évolution de celles-ci ne pourra échapper aux diverses
contraintes imposées par leur environnement. L'autre dérive consisterait à
envisager des développements significatifs dans des domaines où,
antérieurement, une expertise suffisante n'aurait pas été acquise.
Entre ces deux tendances,
il doit y avoir place pour la prise en compte d'une attitude volontariste des
acteurs économiques wallons sans laquelle il serait vain d'espérer une évolution
positive.
c. L'activité
économique wallonne ne pourra être envisagée que dans sa fonction motrice de
création des emplois capables eux-mêmes d'engendrer la richesse nécessaire à
la satisfaction équitable des besoins. Si la création de ces emplois
constitue l'enjeu prioritaire du devenir de la Wallonie, le défi que doit y
relever l'éducation se situe incontestablement dans cette perspective.
1.2. La méthodologie
Dans un premier temps,
l'attention sera fixée sur l'évolution économique mondiale de manière à
discerner les grands traits de l'environnement économique futur de la Wallonie.
La contribution de l'IRES permettra de nourrir cette réflexion qui pourra
également s'inspirer des travaux du Centre d'Etudes prospectives et
d'Informations internationales
(9).
L'élément fondamental de
la méthodologie étant la détection des points forts de l'activité économique
actuelle, l'examen portera, dans un deuxième temps, sur ceux que l'on décèle en
Région wallonne à partir des évolutions du PIB et de l'emploi salarié. Cet
examen sera complété par celui du positionnement des principaux secteurs wallons
par rapport aux référentiels européen et belge.
Ces deux premières
démarches étant susceptibles de donner les indications sur les activités et
secteurs porteurs d'avenir en Wallonie, une troisième démarche sera nécessaire
pour tenter d'estimer ce que cet avenir devrait représenter en termes de volume
et de répartition des emplois entre secteurs économiques. Pour la mener à bien,
on se référera à l'évolution de l'emploi dans une région voisine, la Région
flamande en l'occurrence. La proximité géographique de cette région avec la
Région wallonne et la manière identique dont elle est soumise aux influences
internationales autorisent à penser que les évolutions qu'elle connaît dans
certains secteurs pourraient également caractériser la Wallonie, pour autant
bien sûr que certaines conditions endogènes soient réalisées par cette dernière.
La quatrième démarche qui
s'imposera ensuite sera de procéder à une évaluation des conditions
structurelles offertes actuellement par la Wallonie à un redéploiement
économique porteur d'avenir. Les travaux du Groupe COREG serviront de base pour
cette évaluation.
En raison des flux
migratoires qui s'instaurent ou qui devront s'instaurer, il est tout à fait
aléatoire de faire intervenir des estimations démographiques quantitatives dans
la méthodologie proposée et les raisonnements se développeront donc à chiffres
de population wallonne inchangés.
Par ailleurs, on ne peut
se cacher que les mutations du contexte géopolitique et notamment la
reconstruction des Pays de l'Est, le difficile développement des Pays du Sud et
la nécessaire protection de l'environnement sont autant de facteurs extrêmement
importants qui peuvent jouer en sens divers. L'option adoptée est qu'il sera
possible de tirer parti des opportunités qu'ils offriront et des contraintes
qu'ils imposeront.
Cette attitude
relativement optimiste et volontariste est fondamentale par rapport à la
méthodologie développée. Il faut bien être conscient que le devenir économique
wallon dépend davantage de la volonté des Wallons que de facteurs exogènes.
Ceux-ci ne sont certes pas indifférents mais, aussi favorables qu'ils puissent
être, ils ne contribueront à la restauration des grands équilibres économiques
de la Wallonie que s'ils sont mis à profit par l'efficacité de tous les acteurs
économiques. Cette efficacité constitue donc un postulat de départ tout autant
qu'un objectif à atteindre en permanence.

1.3. La dynamique de
l'évolution économique mondiale - effets sur le contexte européen et belge
1.3.1. Pour V.
Staes et M. Van Overbeke
(10), "il
semble bien que l'on puisse identifier la mise en place d'un nouveau paradigme
techno-économique tout au long des années 1980-1990. Ce sont les technologies de
l'information qui se trouvent au coeur des analyses dans la mesure où elles
remplissent un rôle central dans l'évolution technique et technologique mais
aussi scientifique et organisationnelle.
En effet,
-
elles permettent
une "fertilisation croisée" entre science et technologie, menant,
semble-t-il, à une accélération du rythme des découvertes scientifiques
(nouveaux instruments, nouvelles possibilités d'expérimentation);
-
elles introduisent
des modifications à la fois dans le processus de production et dans les
produits (services) de la plupart des secteurs économiques;
-
elles génèrent
l'apparition de nouveaux secteurs correspondant à de nouveaux produits et
nouveaux services;
-
elles provoquent
ainsi l'obsolescence plus rapide des capacités de production en place, donc
un fort mouvement d'investissement quand les conditions de rentabilité sont
suffisantes;
-
elles transforment
de façon universelle les processus de produc-tion et de gestion, rapprochant
et intégrant des domaines autrefois relativement autonomes : les
technologies de l'infor-mation ont la capacité d'intégrer la conception, la
fabrication, les achats, les ventes, l'administration et les services
techniques au sein de l'entreprise;
-
plus généralement,
elles modifient l'équilibre mondial des années d'après guerre en créant une
interdépendance plus grande entre les différentes zones économiques."
Cette émergence des
technologies de l'information entraîne ce qu'il est convenu d'appeler "la
tertiarisation des modes de production" mais, plus fondamentalement, c'est à une
"disparition des cloisonnements sectoriels stricts" que l'on assiste et à une
pénétration de plus en plus accentuée du terrain tertiaire par les nouveaux
produits industriels.
"Dans le "panier" de
nos produits industriels, ce qui diminue à vue d'oeil (en termes relatifs), ce
sont les biens de consommation courante et les biens d'équipement volumineux, du
moins en Europe, parce que nous avons dépassé la phase "quantitative" de
l'industrialisation, à base de méga-usines. Ce qui se développe, ce sont les
équipements collectifs, les appareils domestiques et les produits industriels
liés aux services ou se substituant à eux. Ce qui est évidemment prometteur pour
qui peut et sait jouer sur ces deux plans. Un tel mélange "industrialo-tertiaire"
nous déroute encore mais ce sera notre lot quotidien, sous peu. C'est le
néo-industriel "
(11).
Cette observation
justifie pleinement certaines mises en garde, car s'il est vrai que les
activités tertiaires sont les seules qui puissent permettre de créer des emplois
en nombre suffisant, c'est l'ensemble des industries manufacturières qui demeure
le moteur de la croissance. Aussi, "rien ne serait plus dangereux pour une
économie avancée que d'abandonner l'industrie en cherchant à se replier sur des
activités tertiaires"
(12).
Six familles de
changements technologiques constituent le système technique qui animera la
néo-industrialisation des prochaines décades : la micro-électronique, l'opto-électronique,
l'informatique et les communications, les nouveaux matériaux, les
bio-technologies, la maîtrise de l'énergie
(13).
Interagissant les unes sur les autres grâce à des systèmes d'information
réciproque de plus en plus sophistiqués, elles transforment complètement les
secteurs traditionnels de production et modifient fondamentalement les métiers
qui s'y exercent. Lorsque leurs potentialités sont bien mises à profit par le
système d'organisation retenu, on assiste à une déparcellisation et à un
enrichissement généralisé des tâches.
En outre, les
technologies de l'information et les facilités de commu-nication donnent
naissance à une "néo-mondialisation" qui transcende les échanges internationaux
qu'on a connus jusqu'à présent dans la mesure où elle s'applique à
"l'ensemble des processus qui permettent de produire, distribuer et consommer
biens et services à partir de structures de valorisation des facteurs de
production matériels et immatériels organisés sur des bases mondiales"
(14).
Cette mondialisation
exercera certainement son influence sur la localisation des entreprises. En
effet, "vu l'importance et la rapidité des changements dans les marchés, de
même que l'interdépendance croissante d'une série d'acteurs, la tendance est à
la concentration des activités productives dans les zones centrales des grands
marchés plutôt qu'à leur dissémination pour des raisons de coût de main-d'oeuvre
ou de proximité des sources de matières premières"
(15).
1.3.2. Comment,
sur le terrain, Les entreprises réagissent-elles à ce nouveau paradigme
techno-économique ?
"Face au dynamisme qui
accompagne la montée graduelle des pays asiatiques, la plupart des anciens pays
industriels font preuve d'une relative inertie. N'étant pas en mesure de créer
de nouveaux avantages comparatifs, ils tentent, avec des fortunes diverses, de
préserver leurs avantages acquis"
(16). Ce
jugement, émis par les collaborateurs du CEPII, est fondé sur l'étude
systématique de l'évolution entre 1967 et 1986 des avantages comparatifs, en
termes de commerce international, que représente pour les divers pays ou zones,
chacune des onze filières ou chacun des six stades de production entre lesquels
se répartit leur activité économique.
En ce qui concerne plus
particulièrement l'UEBL, "les filières se répartissent entre deux cas
extrêmes : la sidérurgie et l'énergie. L'avantage comparatif de la première est
dû essentiellement au fer et à l'acier; le désavantage comparatif de la seconde
porte sur le pétrole brut et le gaz naturel tandis qu'un avantage comparatif est
obtenu sur les produits raffinés du pétrole.
L'éventail des autres
filières tend généralement à s'accroître. L'avan-tage comparatif s'accentue
globalement sur la chimie (matières plastiques et fibres, pharmacie) et sur les
véhicules, cependant qu'il se maintient sur les bois-papiers-divers.
Symétriquement, le désavantage se creuse sur la mécanique et l'électronique, et
il se maintient sur l'agro-alimentaire. Enfin, alors que les non-ferreux restent
proches de l'équilibre, deux évolutions vont à contre-courant : le textile perd
la plus grande partie de son avantage en reculant principalement sur les
vêtements, le matériel électrique résorbe une partie de son désavantage.
Dans le cas de la
Belgique et du Luxembourg, cependant, le classement par filière est moins
pertinent que celui par stade. Les six stades se détachent en effet nettement
les uns des autres, car les biens de consommation dépassent désormais les
produits manufacturés de base; suivent ensuite les produits mixtes, les biens
d'équipement, les biens intermédiaires et les produits primaires. Ce phénomène
est dû, en particulier, à l'implantation d'usines d'assemblage automobile. Les
automobiles particulières représentent désormais le principal point fort, ayant
dépassé le fer, l'acier et les tapis. Mais en sens inverse, les éléments de
véhicules constituent le principal point faible, bien avant le pétrole brut"
(17).
A travers ce constat
portant sur l'ensemble belgo-luxembourgeois, on trouve une confirmation de la
stabilité des types de production (filières) et une indication sur la
transformation opérée dans la hiérarchie des stades de production. Cette
transformation ne semble cependant pas caractéristique de l'économie wallonne.

1.4. La Wallonie et ses
potentialités
1.4.1. L'approche
par la comptabilité régionale développée par le groupe COREG privilégie la
répartition du PIB non par agents mais entre 21 branches ou secteurs
d'activités. Elle met ainsi en évidence les secteurs que l'on peut considérer
comme porteurs d'avenir en termes de valeur ajoutée.
"Au niveau national,
les secteurs qui contribuent le plus à la valeur ajoutée sont respectivement les
services, le commerce et les transports. Les fabrications métalliques arrivent
en quatrième position. Il est par ailleurs utile d'observer une contribution
nettement moins grande de la sidérurgie et un poids beaucoup plus important des
services financiers en Belgique comparativement à la situation qui prévaut en
Wallonie. Parmi les autres secteurs d'activité industrielle de l'économie
wallonne, la marginalisation des secteurs textiles, vêtements et chaussures,
bois et meubles s'est fortement renforcée au cours des quinze dernières années.
Il en est de même pour le secteur des métaux non ferreux. Bien que la
spécialisation wallonne au sein du secteur des minéraux non métalliques
subsiste, la contribution de ce secteur à la valeur ajoutée a cependant
fortement diminué au cours de la période. Quant au secteur chimique, s'il
maintient plus ou moins sa contribution à la valeur ajoutée nationale, il voit
par contre son rôle au sein de l'économie wallonne se renforcer. Enfin, on
remarquera l'évolution particulièrement favorable de la contribution à la valeur
ajoutée wallonne du secteur de l'eau, gaz et électricité"
(18).
1.4.2. L'analyse
de l'évolution de l'emploi salarié de 1976 à 1989 en Wallonie
(19)
complète les perspectives ouvertes par l'étude de la comptabilité régionale.
Sur la période
considérée, parmi les 32 secteurs inspirés du CODE NACE et repris par l'ONSS
pour la publication de ses statistiques d'emploi salarié, 6 se distinguent par
une progression de l'emploi. Ils appartiennent tous au tertiaire. Il s'agit des
secteurs "Commerce" (+3,5 %), "Restauration" (+49,3 %),"Institutions de crédit
et assurances" (+25 %), "Services et locations" (+151 %), "Services publics et
enseignement" (+14 %), "Services divers" (+76 %). Ensemble ces secteurs
représentent 514.000 emplois en 1989.
Si l'on observe
l'évolution de l'emploi salarié wallon au cours des années plus récentes, on
constate qu'il progresse dans 9 secteurs manufacturiers :
- industrie des
minéraux non métalliques (19.580 en 88, 19.875 en 89)
- industrie chimique (14.443 en 83, 15.817 en 89)
- machines (14.294 en 83, 14.377 en 89)
- matériel de transport (7.756 en 88, 8.218 en 89)
- instruments d'optique et de précision (1.496 en 87, 1.699 en 89)
- produits alimentaires (15.308 en 86, 16.602 en 89)
- papier (5.332 en 88, 5.368 en 89)
- imprimerie (5.546 en 87, 5.852 en 89)
- caoutchouc et matières plastiques (5.777 en 87, 6.260 en 89).
Ces progressions, parfois
très faibles il faut l'admettre, ne sont cependant pas dépourvues de
signification lorsqu'on sait qu'elles sont parallèles à des progressions
beaucoup plus marquées dans le Nord du pays. En outre, elles ont le mérite de
mettre en évidence les secteurs où existent des potentialités de développement
car ils ont été capables de résister au déclin et même de renverser la tendance.
Ce parallélisme avec
l'évolution de l'emploi salarié dans la Région flamande n'est pas un hasard et
autorise à penser que d'autres sec-teurs qui progressent dans cette région
recèlent également des potentialités en Wallonie : ce serait notamment le cas
pour le secteur "Bois et meubles en bois" (dont, par ailleurs, l'emploi
indépendant augmente également de 1987 à 1989), et pour le secteur "Ouvrages en
métaux" où, à la forte progression en Flandre, correspond un ralentissement du
déclin en Wallonie.
Dans le "Bâtiment et
génie civil", la progression de l'emploi salarié wallon (44.469 en 1987, 50.439
en 1989) peut être considérée comme une résultante des autres évolutions. Par
contre, celles qui caractérisent le secteur "Réparations" (10.464 en 1986,
11.706 en 1989) et le secteur "Transports et communications" (39.202 en 1987,
40.781 en 1989) peuvent être considérées comme plus structurelles.
Ce qui ressort de cette
analyse, c'est que les secteurs dits "tertiaires" ne sont pas les seuls où peut
se créer de l'emploi. Les secteurs du secondaire ne sont nullement condamnés à
voir leur emploi diminuer inexorablement, pour autant bien évidemment que soient
créées les conditions favorables à l'émergence de postes de travail compatibles
avec la néo-industrialisation et la néo-mondialisation évoquées en 1.3.
ci-dessus.
1.4.3. Cette
conclusion ne peut être que renforcée par la mise en évidence, au plan européen,
des sous-secteurs (NACE, 3 chiffres) où existe, selon les auteurs de
"Wallonie - Europe, Horizon 92", un potentiel de développement
technico-économique fort, c'est-à-dire où la vitesse d'évolution technologique
des produits et la croissance de la demande sont supérieures à la moyenne
(20). La
liste qui figure ci-dessous est reprise à l'ouvrage cité après avoir été
légèrement modifiée sur les conseils d'un de ses auteurs
(21).
257 Industrie
pharmaceutique
313 Seconde transformation, traitement, et revêtement des métaux
322 Machines-outils
323 Machines textiles
324 Machines pour industries alimentaires et chimiques
326 Fabrication d'organes de transmission
330 Machines de bureau et informatique
342 Matériel électrique d'équipement
344 Matériel de télécommunication, compteurs, appareils de mesures, matériel
électro-médical
345 Appareils électroniques, radio, T.V.
347 Lampes et matériel d'éclairage
353 Equipements, accessoires et pièces détachées pour automobiles
364 Industrie aéronautique
371 Instruments de précision
372 Matériel médico-chirurgical et orthopédique
412 Industrie de la viande
415 Transformation de poisson et produits de la mer
419 Boulangerie, biscuiterie
428 Boissons hygiéniques, limonades
455 Autres articles textiles
462 Panneaux, placage, traitement du bois
467 Industrie du meuble en bois
474 Edition
483 Transformation des matières plastiques
492 Fabrication d'instruments de musique
493 Laboratoires photographiques
Le potentiel "fort" de la
Wallonie actuelle est loin de couvrir les 26 sous-secteurs retenus pour
l'Europe. La liste en est cependant présentée de manière à attirer l'attention
des décideurs sur l'intérêt de développer toute initiative wallonne qui se situe
dans ces secteurs.

1.4.4. Une
typologie complémentaire, établie sur d'autres critères et communiquée par Henri
CAPRON (22),
permet d'identifier "les secteurs dans lesquels les régions belges dégagent" une
spécialisation relative par rapport à la moyenne européenne. Le tableau ci-après
permet de constater que les cartes de spécialisation régionale diffèrent
sensiblement selon les régions. Ainsi, certains secteurs apparaissant comme des
spécialisations belges sont loin d'être des spécialisations wallonnes (machines
agricoles, lampes, automobile, chocolat, industrie cotonnière, bijoux). Une
caractéristique importante des spécialisations est la présence de secteurs à
forte intensité technologique (pharmacie, matériel médico-chirurgical,
aéronautique, céramiques, verre) et de secteurs nécessitant une main-d'oeuvre
qualifiée (matériel ferroviaire, chaudières)".
|
Wallonie |
Flandre |
Bruxelles |
Spécialisations
nationales |
carbo et pétrochimie
- Brasseries |
Carbo et pétrochimie
- Brasseries |
Carbo et pétrochimie
- Brasseries |
Spécialisations
inter-régionales |
Pharmacie - Matériel
médico-chirurgical - Matériel ferroviaire - Eau, limonade - Tapis - Autres
chimies |
Tapis -
Autres chimies - Chocolat - Bijoux - Photo - Cinéma - Lampes - Automobiles -
Habillement |
Pharmacie - Matériel
médico-chirurgical - Matériel ferroviaire - Eau, limonade - Chocolat -
Bijoux - Photo - Cinéma - Lampes - Automobiles - Habillement |
Spécialisations
mono-régionales |
Verre - Matériel de
génie civil - Aéronautique - Chaudières - Céramiques - Laines |
Industrie cotonière -
Appareils électroniques - Machines agricoles -Machines textiles |
Télécommunications -
Machines-outils |
Source : H. CAPRON,
Une lecture territoriale de l'impact du marché intérieur sur l'industrie,
DULBEA, Miméo, 1991
Comme on peut le
constater par comparaison avec la liste présentée en 1.4.3., "plusieurs de
ces secteurs possèdent un fort potentiel de croissance (pharmacie, aéronautique,
matériel médico-chirurgical). Le revers de la médaille est que de nombreuses
spécialisations wallonnes correspondent à des secteurs protégés et sont donc
particulièrement vulnérables aux mécanismes de restructuration européenne".
Selon l'analyse menée par
P. Buigues et F. Ilzkovitz en 1988
(23), les
secteurs wallons repris ci-dessus qui réagiraient le mieux à l'ouverture du
grand marché européen sont les suivants : Carbo- et Pétrochimie, Tapis, Autres
chimies, Verre, Chaudières, Laines. Il faut néanmoins rester attentif à la
nécessité, pour ces secteurs, de bénéficier des effets de concentration que
seule une base industrielle suffisante pourrait leur procurer.
1.4.5. Une
enquête auprès des diplômés 1988 de l'enseignement universitaire et
supérieur de type long localisé en Wallonie fournit certaines indications sur
l'orientation géographique et sectorielle de l'emploi occupé actuellement par
les personnes issues il y a trois ans de facultés des sciences économiques,
sciences, sciences appli-quées, agronomie et des écoles d'ingénieurs
industriels.
Sept faits marquants sont
mis en évidence par cette enquête dont il conviendra cependant d'attendre
qu'elle soit clôturée avant que tous les enseignements puissent en être tirés.
Les diplômes analysés
semblent, d'abord, encore trop peu intéresser les femmes puisqu'elles ne
représentent que 33,3 % de notre échantillon. Cette caractéristique est encore
davantage accentuée pour les formations d'ingénieurs industriels et civils.
Les diplômés de 1988
ayant répondu au questionnaire présentent un taux de chômage sensiblement
inférieur aux moyennes nationale et régionale. On peut cependant nuancer ceci en
soulignant que ce taux reste plus élevé chez les ingénieurs agronomes et les
licenciés en sciences.
De plus, la période de
chômage avant le premier emploi est raisonnablement courte si l'on veut bien
tenir compte de la forte proportion d'hommes dans l'échantillon et donc de
l'influence négative exercée par les obligations militaires.
Le premier emploi obtenu
ne semble néanmoins pas correspondre aux attentes des diplômés puisque 50 %
d'entre eux ont déjà changé au moins une fois d'emploi. On remarque quand même
que 80 % des personnes interrogées se stabilisent à leur second emploi.
L'analyse de la
localisation des emplois indique que plus de 30 % des diplômés de l'échantillon
exercent leur profession dans la Région bruxelloise; s'y ajoutent 13,4 % à
l'étranger et 5,3 % en Flandre. En définitive, seuls 39,0 % travaillent en
Région wallonne.
Pour le reste, l'enquête
confirme également ce que d'autres études avaient déjà mis en évidence quant à
la structure de l'emploi. On note ainsi la part important du secteur public -
avec une présence marquée des licenciés en sciences et des ingénieurs agronomes
- et des services, notamment financiers, ainsi que de la chimie. Les diplômés se
retrouvent également, mais dans une moindre mesure, dans les industries de
transformation des métaux et de mécanique de précision ainsi que dans le
commerce. Peu de jeunes diplômés semblent intéressés par une profession
d'indépendant, tout au moins en début de carrière. Par contre, on soulignera
encore l'attrait du secteur privé pour les ingénieurs industriels, les
économistes et les ingénieurs civils. Pour ce type d'emploi, on remarque
également des différences significatives entre hommes et femmes, les premiers
privi-légiant le secteur privé, les secondes restant très présentes aussi dans
le secteur public et plus particulièrement dans l'enseignement.
Une part relativement
importante des personnes occupées relève d'un service de recherche,
développement ou d'études, tandis que les services financiers ont également la
cote.
1.5. Quel volume et
quelle répartition des emplois pour le devenir économique de la Wallonie ?
Il convient à ce niveau
d'opter pour une démarche pragmatique qui s'inspire de celle qu'adopte un nombre
croissant d'analystes. D'une part, elle consiste à regrouper les activités
économiques en fonction de leur aptitude plus ou moins immédiate à créer la
richesse d'une zone déterminée (région, pays, ...). D'autre part, elle procède à
des comparaisons systématiques de l'évolution des activités de cette zone avec
celle d'une ou plusieurs zones de référence.
Les deux aspects de cette
démarche ont été bien illustrés par la récente communication faite à l'Assemblée
générale de l'Union wallonne des Entreprises de Charleroi par son Président,
Karl Choquet
(24).
Un des mérites de cette
communication fut de montrer que si la proportion des emplois des secteurs non
marchands en Wallonie était supérieure à celle du même type d'emplois dans le
reste du pays, la raison en était également à trouver dans la réduction
excessive ou la croissance trop faible des emplois dans les secteurs marchands.
Cette observation sera au
coeur du raisonnement qui suit. Le paramètre utilisé pour caractériser les
secteurs sera l'emploi salarié. La zone de référence sera la Région flamande.
Par rapport à l'emploi
salarié wallon, qui comportait 804.553 unités en 1989, les secteurs primaire et
secondaire représentent, avec leur 238.157 emplois, une part de 29,6 % tandis
que l'ensemble des secteurs tertiaires, avec leur 566.396 emplois, représente
une part de 70,4 %.
Si l'on estime que les
activités non marchandes se concentrent dans les deux secteurs "Services
publics, enseignement" et "Services divers", on peut constater que ceux-ci
représentent, ensemble, 43,7 % de l'emploi salarié wallon (351.286 unités sur
804.553). Quant aux secteurs où se concentre le tertiaire marchand, ils en
représentent 26,7 % (215.110 unités sur 804.553).
Dans la Région flamande,
sur les 1.702.860 emplois salariés recensés en juin 1989, les secteurs primaire
et secondaire en occupent 641.675, soit une part de 37,7 %, alors que les
secteurs tertiaires en occupent 1.061.184, soit 62,3 % du total. Les secteurs où
se concentre le tertiaire marchand comptent 511.859 emplois, soit 30 % du total,
alors que dans les deux secteurs qui recouvrent le non-marchand, on trouve
549.326 emplois, soit 32,3 % du total. Depuis 1976, la progression de l'emploi
dans ces deux secteurs a été plus forte dans la Région flamande que dans la
Région wallonne : + 18,3 % et + 85,9 % contre + 14,4 % et + 75,7 %.
Avec un taux de chômage
de 10 % contre 20,4 % en Wallonie
(25), la
structure de l'emploi du Nord du pays peut être considérée comme performante, ce
qui est d'ailleurs confirmé par l'étude comparative de Produits intérieurs
régionaux effectuée par le groupe COREG. La répartition de l'emploi salarié
entre ± 63 % dans le tertiaire et ± 37 % dans le secondaire et le primaire peut
dès lors être retenue comme répartition à obtenir en Région wallonne. Par
ailleurs, si l'on veut continuer à assurer le même volume d'emploi tertiaire
dans la région, c'est la réduction de la part qu'il représente que l'on doit
viser, de manière à passer de 70,4 % à 63 % en l'occurrence. Si le nombre
d'emplois tertiaires que ces 63 % représenteraient est maintenu à 570.000, cela
signifie que l'emploi salarié global de la Région wallonne devrait s'établir aux
environs de 905.000 unités et que l'accroissement de 100.000 unités devrait se
faire dans le secondaire. La section 1.4. ci-dessus a permis de déceler les
secteurs susceptibles d'engendrer cet accroissement.
Il convient également de
noter que la création de ces 100.000 emplois implique la stabilisation du nombre
d'emplois dans les autres secteurs primaire et secondaire ainsi qu'une
mobilisation financière que l'on peut estimer à 500 milliards de FB.
On pourra objecter que
l'emploi wallon dans le tertiaire marchand, et plus particulièrement dans les
services aux entreprises, devrait lui aussi progresser; dès lors, si le rapport
63 % - 37 % doit être maintenu, c'est de manière plus importante encore que
devra croître l'emploi dans le secondaire. Cette objection tout à fait
pertinente a été retenue pour le débat qui a eu lieu au cours du congrès.
Les bouleversements qui
ont affecté le tissu industriel wallon doivent maintenant faire place à des
mutations énergiques au bénéfice des secteurs où ont été décelées des
potentialités de progrès. C'est à eux qu'il appartiendra d'assurer la place de
la Wallonie dans son contexte économique national et international, pour autant,
cependant, que les conditions nécessaires à leur développement soient réalisées
et que, en particulier, ils trouvent dans le marché du travail le personnel
requis. Les sections qui suivent seront consacrés à ces contraintes.

1.6. De l'existence de
certaines conditions structurelles en Wallonie
1.6.1. Les
conditions de "produit régional"
Grâce aux travaux du
groupe de recherche interuniversitaire COREG, on dispose actuellement d'un outil
d'évaluation précieux - une comptabilité régionale - permettant de mesurer
l'activité économique de la Région wallonne sous divers aspects.
Même si cette
comptabilité régionale correspond à un Etat wallon théorique auquel toutes les
compétences actuellement nationales auraient été transférées, l'étude de son
évolution n'en livre pas moins des enseignements auxquels il faut être attentif,
notamment lorsqu'on se pose la question : "Comment le revenu régional des
Wallons est-il employé ?" La réponse donnée permet de constater que sur la
période étudiée, soit de 1973 à 1989, les Wallons consacrent à des biens de
consommation une part plus importante de leurs dépenses que celle qu'y
consacrent les autres habitants du Royaume. "En moyenne, [...], un revenu
régional de 100 francs est affecté en Wallonie à raison de 72 francs à l'achat
de biens privés, et à raison de 20 francs à la consommation de biens publics.
Les valeurs correspondantes en Belgique sont respectivement de 64 francs et de
17 francs"
(26). Cette
affectation réduit à 8 % la part du revenu wallon qui peut être consacrée à des
dépenses génératrices d'un accroissement de richesse, alors que cette part est
de 19 % dans le reste du pays. Or, en Wallonie comme dans le reste du pays, les
dépenses accroissant la valeur brute du patrimoine représentent 19 % du revenu
national. Cela signifie dès lors que "le solde commercial du sud du pays fait
apparaître un déficit de quelque 11 % du PNB exprimant un endettement
structurellement croissant"
(27).
En Wallonie, la part des
revenus consacrée à l'épargne par les ménages, par les entreprises et par l'Etat
est systématiquement inférieure à celle que lui réservent les mêmes groupes
d'agents dans le reste du pays, ce qui entraîne un rythme de croissance
structurellement plus faible.
Il apparaît donc
indispensable de réaliser des conditions d'affectation du produit régional qui
soutiennent la croissance requise et les investissements qu'elle implique.
1.6.2. Les
conditions d'investissement
Il n'est peut être pas
inutile de rappeler avec Henri CAPRON que les facteurs de croissance sont de
deux types : "permissifs" lorsqu'il s'agit du travail et des investissements en
capital physique; "actifs" lorsqu'il s'agit d'investissements en capital humain
et en capital technologique.
"Toute mesure de
politique économique qui risque d'affaiblir l'une ou l'autre de ces deux
dernières composantes peut se traduire par des conséquences désastreuses sur le
processus de croissance de long terme. L'analyse économique du progrès technique
a mis en évidence le fait que ces investissements sont sources d'avantages
absolus cumulatifs"
(28).
Par rapport à ce deuxième
type de facteurs, il faut noter "que la région souffre d'un retard par
rapport aux deux autres régions dans les domaines de l'éducation et de la R-D.
Ainsi, le nombre d'inscrits dans l'enseignement supérieur (universitaire et
non-universitaire) par rapport à la population concernée est actuellement plus
faible en Wallonie qu'en Flandre et à Bruxelles. Au niveau micro-régional, si
Liège se positionne favorablement, le Hainaut manifeste un retard important en
la matière. Ainsi, le Hainaut semble cumuler les désavantages : effritement de
la base industrielle et niveau de formation et de qualification sensiblement
inférieurs à la moyenne nationale. En matière de R-D, la situation en Wallonie
suscite également quelque préoccupation. En 1988, sa part dans la R-D nationale
était de 22 % contre 59,5 % pour la Flandre. Néanmoins, un élément positif est
l'évolution favorable de cette catégorie d'investissements en Wallonie au cours
de ces dernières années. En effet, en 1984, la part wallonne n'était que de 20,8
%. Dans ce domaine également, on pourrait s'interroger sur le positionnement de
la province de Hainaut"
(29).
1.7. En synthèse
des éléments rassemblés pour répondre à la première des trois questions posées,
on pourrait dire que l'évolution de l'activité économique wallonne à l'horizon
2010 implique:
-
une formidable
volonté de renouveau et de progrès de la part de tous les acteurs du devenir
wallon;
-
une élévation
générale du niveau des qualifications et une modification profonde de la
culture économique;
-
une organisation du
travail et une conception des tâches décloisonnées et responsabilisées;
-
une répartition de
l'emploi entre les divers secteurs compatible avec la finalité des activités
économiques, à savoir la création de richesse, ce qui, à court et moyen
termes, nécessite une importante croissance nette de l'emploi dans les
secteurs indus-triels et tertiaires marchands; (les secteurs et
sous-secteurs manufacturiers les plus susceptibles de générer cette
croissance ont été identifiés);
-
la réalisation des
conditions d'épargne et d'investissement matériel et immatériel favorables à
l'indispensable redé-ploiement industriel.

Bibliographie et notes
(1) Groupe COREG, Une comptabilité régionale pour la Wallonie, 5 pages,
Namur, juillet 1991.
(2) VANHAL F., CIFoP, Evolution de l'emploi salarié dans
les trois régions belges de 1976 à 1989, 42 pages, Charleroi, juillet 1991.
(3) STAES V. et VAN OVERBEKEM M., IRES, UCL, La dynamique
de l'évolution économique mondiale : quelques réflexions sur l'environnement
économique de la Wallonie au futur, 14 pages, Louvain-la-Neuve, septembre
1991.
(4) CAPRON Henri, DULBEA, Université libre de Bruxelles,
Réflexions sur les structures économiques régionales, Bruxelles, septembre
1991.
(5) NOUVELLE Carine, UMHt, Les études supérieures et
l'emploi : enquête auprès des diplômés de 1988, Mons, septembre 1991.
(6) PAGANO G., UMHt., La loi de financement des
Régions et des Communautés, ou la contrainte financière, 22 pages, Mons,
août 1991.
(7) BOUCHET Muriel, avec la collaboration du Pr. J.C.
JACQUEMIN, Groupe d'Economie wallonne, Facultés universitaires Notre-Dame de la
Paix,
Description d'un modèle d'analyse budgétaire en Communauté française, Namur,
septembre 1991.
(8) HENROTTE J., Ville - Région - Communauté, à
paraître
(9) LAFAY G., HERZOG C. avec STEMITSIOTIS L.
et UNAL D.,
Commerce international : la fin des avantages acquis, Centre d'Etudes
Prospectives et d'Infor-mations internationales, Economica, Paris, février 1989.
(10) STAES et VANOVERBEKE, op. cit. p. 1.
(11) Futuribles, Vers le néo-industriel, janvier
1988; cité par STAES et VAN OVERBEKE.
(12) LAFAY G. et al., op. cit., p. 10.
(13) LASFARGUE Y., Technojolies, Technofolies ? Comment
réussir les changements technologiques, Les Editions d'organisation, Paris,
1988.
(14) PETRELLA R., La mondialisation de la technologie et
de l'économie, Futuribles, n°135, sept. 1989; cité par STAES et VAN OVERBEKE.
(15) STAES V. et VAN OVERBEKE M., op. cit., p. 7.
(16) LAFAY G. et al., op. cit., p. 222.
(17) LAFAY G. et al., op. cit., pp. 242 à 245.
(18) Groupe COREG, op. cit., A., p. 2
(19) VANHAL F., op. cit.
(20) IRES, UCL, Wallonie - Europe, Horizon 1992,
Bruxelles, De Boeck, 1987.
(21) C'est sur le conseil de J. HENROTTE que l'on a fait
sortir les secteurs 421 (Choco-lat et confiserie), 255 (Vernis, Peintures), 429
(Tabac), de l'ensemble des secteurs à fortes potentialités vers l'ensemble à
potentialités moyennes, et entrer les secteurs 467 (Meubles) et 462 (Panneaux,
placage) dans l'ensemble à potentialités fortes.
(22) CAPRON H., DULBEA, Commentaires relatifs à
l'avant-projet de rapport, 3 pages.
(23) BUIGUES P. et ILZKOVITZ F., Le positionnement des
secteurs industriels belges à l'horizon 1992, Chapitre 11 du
Rapport préparatoire Compétitivité et choix stratégiques de la Commission 3
du 8ème Congrès des Economistes belges de Langue française, CIFoP, Charleroi,
novembre 1988.
(24) Le texte de cette intervention peut être obtenu auprès
de la Fabrique de Fer, rue de Châtelet, 266, 6030 Charleroi.
(25) Ministère de l'Emploi et du Travail, Chômage et
remise au travail, juillet 1991.
(26)(27) Groupe COREG, op. cit.,
A., p. 3.
(28)(29) CAPRON H., op. cit.
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