Conférence - Consensus La Wallonie au Futur Namur - 1994 Où en est
et où va |
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Du
contrôle du niveau des études à
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Une société oublieuse... mais où sont les grèves dantan : 1990... qui attend tout de lécole... linstruction, léducation, le sens moral, le sens civique, léducation du consommateur, léducation à une société de loisirs mais aussi... le seuil dembauche
Une école mégalomane qui sobstine à tout
faire
Une société au sens social balbutiant
Une société sinistrosée en matière denseignement. A cet égard, en avant-première, voici une synthèse de nos points forts et de nos points faibles, par comparaison aux autres pays de lOCDE.
Notre enseignement se caractérise par :
Un contexte global difficile, mais où sont en oeuvre quelques dynamiques positives.
La scolarité évolue significativement : le groupe dâge de 25 à 34 ans compte une bien plus grande proportion de diplômés du secondaire supérieur que le groupe dâge de 55 à 61 ans.
Par comparaison avec nos voisins, nous demeurons cependant handicapés par des taux excessifs de redoublement qui multiplient les " sorties " à 18 ans sans diplôme de fin détudes secondaires.
Par contraste, la population de notre pays présente un taux de diplômés de lenseignement supérieur parmi les meilleurs de lUnion européenne.
Notre système francophone accueille des minorités linguistiques relativement importantes. Le taux délèves dont la langue maternelle nest pas la langue denseignement est comparable à celui mesuré aux Pays-Bas et en Allemagne. Ce taux est sensiblement inférieur en France et dans les pays nordiques.
Mais curieusement, au niveau inférieur, où presque tous les pays industrialisés ont adopté un système de tronc commun, nous figurons, avec les Pays-Bas et la Turquie, parmi les rares pays qui maintiennent une petite partie de leurs élèves dans une filière séparée.
Exprimées en proportion du PIB, nos dépenses globales déducation se situent à lexacte moyenne des pays de lOCDE.
Ce taux moyen couvre en fait des disparités importantes, tant dans laffectation des budgets (nos dépenses en capital sont particulièrement faibles, par comparaison aux autres pays) que dans la répartition par niveau scolaire.
Notre coût relatif par élève du secondaire est ainsi de très loin supérieur à celui de tous les autres pays de lOCDE.
Le personnel employé dans lenseignement représente 6,5 % de notre population active. Cest le taux le plus élevé de lOCDE mais la répartition entre enseignants et personnel dencadrement est dans le rapport de quatre à un en Belgique, alors que, dans de nombreux pays, les emplois de type " logistique " représentent une part beaucoup plus importante du personnel.
Globalement, lautonomie des établissements secondaires publics belges paraît relativement faible par rapport à celle dont bénéficient les écoles de la majorité des autres pays. Cest dans le domaine de lorganisation pédagogique que létablissement prend le plus de décisions et dans la gestion du personnel quil en prend le moins.
Nous avons trop peu de diplômés universitaires, mais, parmi eux, une proportion importante dingénieurs
Enfin, nos diplômes de lenseignement supérieur sont plus " payants " quailleurs sur le marché de lemploi.
Notre système denseignement se caractérise par un trop grand nombre de redoublements produits par des écoles de valeurs très différentes.
Ce constat est posé tous niveaux et réseaux confondus. Mon propos cest le deuxième membre de la phrase : des écoles de valeurs très différentes.
Je ne demande pas dargent, mais une réorganisation de certains services et la consolidation des actions danimation pédagogiques actuellement exercées par des chargés de mission de tous poils et de tous crins.
Notre communauté na pas de tradition en matière de pilotage, elle na dailleurs pas, formellement parlant, de politique denseignement. Par exemple le Conseil de la Communauté française ne sest jamais penché sur les objectifs généraux de lenseignement établis, après de longs et fructueux travaux, par le Conseil de lEducation et de la Formation.
Quelques essais de pilotage souvent peu structurés, pratiqués toujours sans plan densemble éclosent ça et là, dans les réseaux, chez certains pouvoirs organisateurs, dans ladministration. En fait, tout est à construire. Mais avant, il faut que les francophones de Belgique répondent à une question :
Voulons-nous que notre enseignement soit piloté ou estimons-nous plus sage de faire confiance au libre jeu des initiatives, à la richesse des réalités multiples et dailleurs complémentaires de notre système déducation et de formation :
Le pilotage de laction publique est une obligation civique : il sagit de rendre des comptes aux citoyens. Cest une démarche démocratique car, à chacune de ses étapes, elle met en avant une obligation de transparence, dinformation, de réponse à toute question du public.
Cette démarche doit être réglementée. Aussi on se souviendra que les pouvoirs publics ne peuvent poser de conditions quà partir du moment où ils accordent un avantage.
La liberté du choix de lécole implique la possibilité de la reconnaissance officielle du titre délivré. Celui-ci doit être revêtu des mêmes effets de droit, quelle que soit lécole fréquentée si celle-ci répond aux conditions de reconnaissance. Cest par ailleurs une originalité essentielle de notre enseignement que ce soit lécole qui, en toute responsabilité, délivre les titres de fin détudes. Les conditions de reconnaissance sont de deux ordres : le niveau des études et le respect des prescriptions légales et réglementaires en matière de programme. La contrainte fondamentale étant datteindre le niveau des études, les moyens (programmes et méthodes) restent à la discrétion des pouvoirs organisateurs sous réserve du contrôle du pouvoir public quant à leur adéquation aux objectifs à atteindre.
Globalement, dans létat actuel des choses, deux grands corps dinspection sont à considérer : celui chargé de la surveillance des établissements de la Communauté ainsi que des établissements subventionnés des niveaux secondaire et supérieur et celui ayant la responsabilité du fondamental subventionné. Lexplication de cette situation est historique.
Le premier service ici considéré sest structuré suite à la loi du Pacte en 1959 alors que le second est né fin du 19ème siècle, les communes ayant lobligation par une loi de 1842 douvrir une école ou dadopter une école privée.
Quoiquil en soit, actuellement, un grand malaise règne au sein des corps dinspection, la confusion des rôles y est totale, notamment au service de linspection de lenseignement de la Communauté : linspecteur est contrôleur, conseiller pédagogique, sanctionneur statutaire, animateur de discipline, agent de formation continuée, etc.
La fonction est, à tous les étages, déconsidérée fort même au secondaire et totalement ignorée jusquà présent des décideurs politiques. Ceci explique le repli sur soi très général des individus-inspecteurs.
Aux niveaux du secondaire et du supérieur de type court subventionnés, linspection de la Communauté névalue plus le niveau des études, - si tant est quelle lait jamais fait suffisamment -; seuls les contrôles purement formels, sur dossiers, de la Commission dhomologation ou de ladministration sont effectués. Linspection pédagogique du pouvoir organisateur, là où elle existe, nest en général pas reconnue comme légitime. En clair au niveau secondaire par exemple, linspection du pouvoir public consacre 95 % de son temps au bénéfice de 27 % de la population scolaire de ce niveau, à savoir lenseignement de la Communauté !
Cette situation est un anachronisme scandaleux.
En matière de sanction des études, la décision est généralement collégiale et se base sur des éléments divers, de la réussite dexamens à lappréciation de dossiers individuels en passant par lévaluation continue; le recours à lexamen est de plus en plus contraignant au fur et à mesure quon sélève dans les niveaux denseignement.
De la radioscopie de lenseignement réalisée sur lannée 90-91 on peut retenir :
Par évaluation normative, il faut comprendre que les performances des élèves sont confrontées à celles du reste de la classe et non pas à un standard clairement précisé de maîtrise des savoirs et savoir-faire.
Un tel état de fait renvoie, notamment à lautonomie laissée à lenseignant en cette matière, dans un système où les exigences peuvent être intensifiées par la compétition existant entre établissements et entre réseaux.
Les questions posées aux professeurs du secondaire permettent de montrer combien est faible le nombre de ceux qui utilisent lors de leurs contrôles habituels, la notation par objectif (39 sur 369, soit 11 %) et qui fixent un seuil de maîtrise (37 sur 369, soit 10 %). Une majorité ne mentionne que les notes chiffrées (322 sur 369, soit 87 %).
Lexercice de cette compétence est transféré suite à la dernière réforme institutionnelle à la Région wallonne et à la Commission communautaire française.
La Communauté reste-t-elle compétente après transfert et dans quelle mesure ?
A titre dexemple et dexemple fort limité dailleurs, prenons le transfert de lexercice de la compétence " Institut de la Formation permanente des Classes moyennes " chargé de la formation des apprentis et des chefs des petites et moyennes entreprises. La compétence de la Communauté française après transfert a été précisée comme suit :
La Communauté française reste compétente pour légiférer dans les matières suivantes : conditions daccès à lapprentissage, conditions dorganisation des cours, de lévaluation continue et des examens, conditions minimales auxquelles doivent répondre les programmes relatifs à lapprentissage, délivrance et homologation des certificats de réussite.
Un enjeu tout à fait essentiel en matière de formation professionnelle est dassurer la mobilité de la jeunesse francophone au sein de la Communauté française, au delà des frontières régionales. Seule linstitution Communauté française peut jouer ce rôle puisque naturellement il lui revient dassurer la cohérence entre les activités denseignement et de formation, sur base des contenus justifiés par les profils de métier.
Pour des motifs à la fois humanistes, de rationalité et defficacité économique, ces profils et programmes de qualification, ensemble de " savoir-faire et savoir-être " socio-économiques, devraient être définis conjointement avec le monde économique et social et valoir aussi bien pour le monde de lenseignement que pour celui de la formation.
Un consensus doit être dégagé entre les représentants de la vie active dune part, des pouvoirs organisateurs de lenseignement et de la formation dautre part, sous réserve dapprobation par les pouvoirs, lesquels sont, vis-à-vis de la population, garants de la réalisation dun objectif fondamental : donner la possibilité à chacun datteindre le meilleur niveau possible de formation, et en tout cas celui qui, au vu des contenus et moyens déployés, assure une insertion favorisant la mobilité.
Par ailleurs, je propose dintroduire le principe dune certification unique " enseignement et formation " et détablir, sur base des contenus, un régime déquivalence interne à notre communauté, couvrant au moins les niveaux primaire et secondaire de plein exercice et de promotion sociale ainsi que les activités de formation correspondantes. Ce régime distinguerait les acquis de type strictement professionnel de ceux relatifs à la formation à lautonomie, voire à la créativité.
Je veux viser ici essentiellement le phénomène de recentrage des activités éducatives sur les réseaux et me limiterai à des actes essentiels, des décrets et arrêtés, un accord et un projet. Les lignes directrices du mouvement sont claires : plus dautonomie aux établissements, plus de pouvoirs aux réseaux qui sont appelés à décider et gérer un budget en croissance (en 1993, un peu plus dun milliard de francs).
a. Larrêté du 15 mars 1993 fixant les obligations de concertation entre établissements de même caractère dans lenseignement secondaire de plein exercice. Cet arrêté pris en exécution du décret du 29 juillet 1992 portant organisation de lenseignement secondaire de plein exercice;
Les comités de concertation et les conseils de zone sont composés de représentants des pouvoirs organisateurs concernés en ce compris le Ministre en tant que pouvoir organisateur de lenseignement de la Communauté.
b. Un décret de la Communauté française du 16.07.1993 relatif à la formation en cours de carrière des membres du personnel denseignement secondaire ordinaire organise ladite formation au départ des comités de concertation et des conseils de zone prérappelés en a. ci-dessus.
La formation en cours de carrière est organisée :
- au niveau de lensemble de la Communauté, sur proposition commune des comités de concertation;
- au niveau des zones, sur proposition des conseils de zone;
- à linitiative de chaque réseau, pour les formations quil veut promouvoir en fonction de ses méthodes pédagogiques.
Il appartient aux comités de concertation de sélectionner les formateurs. Les projets de formation sont établis par les conseils de zone. Les formations propres à chaque réseau sont organisées par leur organe représentatif.
c. Un accord Perspectives pour une école de la
réussite dans lenseignement fondamental prévoit dès septembre 1993 que 400
millions seront investis dans lenseignement fondamental pour des actions de
concertation et de compagnonnage dune part, de pédagogie différenciée
dautre part.
Le dispositif dorganisation qui se met en place comprend des conseils dentité
de zone et enfin un comité de coordination par réseau.
Les besoins : les conseils de zone font des propositions auxquelles les comités de coordination donnent un statut définitif. Linspection compétente joue le rôle de commissaire du Gouvernement et peut introduire des recours auprès du Ministre. Les recours suspendent les décisions.
d. Un projet de réforme de lenseignement supérieur
Le Ministre de lenseignement supérieur et de la recherche sexprime comme suit :
" Une autonomie accrue " permettrait aux institutions de déployer une plus grande initiative pédagogique, dinitier de nouveaux types de formation, dallouer leurs ressources humaines et matérielles en fonction des buts propres à atteindre.
e. Des animateurs pédagogiques
Bien entendu cette responsabilité accrue accordée aux réseaux a amené le Ministre Di Rupo à prendre en charge les traitements dun nombre non négligeable danimateurs pédagogiques (plus de 150 tous réseaux et niveaux confondus) qui se répandent dans les écoles et " sévissent " en parallèle avec les inspecteurs de la Communauté ce qui est source dimbroglios et de confusions des rôles.
De plus, ces animateurs pédagogiques sont choisis par les réseaux sans avoir à répondre à des normes, en matière de titres notamment.
Le pilotage cest la gestion de la qualité, cest lincitation au changement avec le souci de réguler et doptimaliser les processus opérationnels. Qui dit régulation, dit action permanente. Cest essentiellement collecter de linformation auprès de lusager, traiter cette information, lui rendre compte du résultat, en débattre avec lui et en accord avec lusager, induire des changements de comportements et de structures.
Comment pratiquer le pilotage ? Lapproche est toujours systémique, globale. De système en sous-systèmes, la même cohérence interne doit soutenir la démarche. Les maîtres-mots sont contrôle, évaluation, dialogue, proposition. Les contrôles donnent parfois lieu à des sanctions mais les évaluations toujours à des débats.
Qui assure le pilotage ? Les chargés de contrôle et dévaluation seront des professionnels à léthique exigeante, alliant rigueur et compétence. Le partage dans la clarté et le respect mutuel est la règle permanente. La confusion des rôles est à proscrire.
Le pilotage est une aide, non une contrainte. Un de ses premiers objectifs est de rompre lisolement.
Rompre dabord lisolement des parents, des étudiants quant au choix dune école, dune orientation détudes, dune formation en leur fournissant un minimum de renseignements sur chaque établissement ou organisme : son projet pédagogique, ses grilles-horaires, ses taux de réussite, etc.
Rompre aussi lisolement des chefs détablissement par la mise à leur disposition dindicateurs et de statistiques apportant une vue densemble des rendements scolaires, la distribution comparée des résultats, des informations sur les acquis des élèves - connaissances et compétences - aux étapes clés de la scolarité, une approche analytique de chaque établissement et de son évolution dans le temps, etc.
Rompre ensuite lisolement des pouvoirs organisateurs et des inspecteurs en leur offrant, grâce aux données énoncées ci-dessus, la possibilité de disposer de cadres de référence et de comparaison par établissement et discipline, en développant à leur intention une typologie objectivée détablissements, etc.
Rompre enfin et surtout lisolement des enseignants et des formateurs en procurant à ces divers acteurs des outils et des références pour les aider dans leur activité dévaluation, et notamment :
En matière de pilotage, la règle essentielle est sans doute dadopter une démarche semblable du haut en bas de lédifice. Cest pourquoi lapproche systémique est indispensable. Le contrôle et lévaluation doivent pouvoir être exercés à tous les étages. Cest dire quil appartient aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités en matière de contrôle du niveau détudes, de formation à atteindre ainsi que dévaluation globale des activités denseignement dune part et de mettre les sous-systèmes en demeure et en possibilité dagir de même dautre part. Par sous-systèmes, jentends les réseaux denseignement et lensemble des grandes catégories de formation professionnelle. La double démarche de contrôle et dévaluation sappliquera au niveau des " institutions " - au sens générique - denseignement et de formation, et dailleurs également au niveau des classes, groupes délèves, de jeunes ou dadultes en formation.
La confusion des rôles est à proscrire totalement, cela non seulement au niveau déontologique - lévaluateur nest pas le décideur -, mais au niveau fonctionnel également, linspecteur nétant pas un animateur pédagogique. Ceci est dautant plus important que les activités denseignement et de formation sont dabord et avant tout marquées par leur caractère de relations humaines et que les rapports entre les personnes gagnent toujours à être clairement précisés. Au sein dun monde aussi vaste que celui de lenseignement, un service, quel quil soit, doit pouvoir être perçu et identifié clairement et cela nest pas possible si ses membres jouent, dans une ambiguïté toute fonctionnelle, des missions différentes suivant les réseaux où ils les exercent ou se livrent dans tel réseau aux tâches multiples de contrôleur, dévaluateur, danimateur et de formateur.
Dès le départ, il convient de simprégner totalement dun fait : lexercice de la liberté denseignement se conçoit chez nous dans un système de pluralité de réseaux. En conséquence, le premier devoir des pouvoirs publics étant dassurer un enseignement et une formation de qualité à sa jeunesse, il leur incombe, dune part, de sassurer que le niveau minimal des études est et reste atteint et, dautre part, de mettre les établissements de tous réseaux en situation datteindre ledit niveau. Doù la proposition de distinguer deux types dacteurs ayant des compétences clairement définies et des objectifs différents.
Dune part, une Inspection de la Communauté aurait pour tâche de sassurer que les diplômes délivrés le sont au terme détudes dont le niveau est suffisant, et donc de contrôler que les conditions de reconnaissance des établissements, en ce compris de formation professionnelle, restent remplies tout en se livrant à lévaluation de la réalisation des objectifs généraux assignés par la Communauté au système denseignement.
Dautre part, un service danimateurs pédagogiques, pour chacun des grands réseaux denseignement connus chez nous apporterait un encadrement pédagogique de valeur aux établissements ou organismes de formation.
Ceci étant posé, il est essentiel de préciser tout de suite les conditions de légitimité et defficacité du régime double proposé, à savoir :
A ces conditions, il est possible dassurer une transition souple dun régime à lautre et détablir solidement la collaboration nécessaire entre les divers services.
Ce corps unique et autonome comprendrait les divers services connus suivant les niveaux, sortes denseignement et types de personnel. Lensemble de ces services serait sous la direction dun chef de corps et relèverait directement du ou des Ministres via le Secrétaire général.
Son rôle, autour duquel ses diverses activités devraient sarticuler, pourrait être défini comme suit : veiller à la réalisation optimale de lexercice du droit à lenseignement. La démarche serait double : dévaluation et de contrôle. Evaluer lensemble du système global denseignement et de formation, à savoir le degré dadéquation entre son fonctionnement et les objectifs généraux définis, et contrôler que les conditions de reconnaissance sont remplies par les établissements et organismes de formation, cest-à-dire essentiellement vérifier si le niveau des études est atteint, reconnaître officiellement les titres, diplômes et certificats délivrés et leur conférer ainsi des effets de droit.
Ensuite il sagit aussi, en appui sur le service des statistiques
- de dresser de manière permanente et cela directement à lintention du pouvoir politique létat de santé de lenseignement et de la formation par la tenue :
a. dindicateurs :
Ces indicateurs seront construits de manière à permettre des comparaisons internationales et, en particulier, européennes;
b. dun fichier détablissements et dorganismes de formation reprenant leur profil fonctionnel : réussite des actions éducatives entreprises, adéquation des programmes au projet éducatif, qualité de la communication entre les acteurs internes et externes, degré de satisfaction des divers partenaires;
Il sagit danimation pédagogique et de conseil aux enseignants. Leurs membres sont en fait des animateurs pédagogiques. Leur rôle peut sexprimer, en termes généraux, comme suit :
Lenseignement par cycle et la pratique des socles de compétence.
Je relèverai :
Lépreuve vise à permettre aux enseignants de situer les compétences acquises par leurs élèves en début de cinquième année primaire, en mathématique (résolution de problèmes) et en français (lecture et expression écrite);
- par rapport aux compétences de lensemble des élèves de cinquième année dans la Communauté française;
- dans la perspective des compétences attendues en fin de sixième primaire.
Afin de soutenir le démarrage de la réforme visant à organiser lenseignement en cycles, une double démarche est engagée.
La première vise à produire une série de fiches exemplatives à lintention des enseignants du premier degré. Construites au départ des documents relatifs aux socles de compétence, ces fiches décriront chacune une compétence à acquérir en fin de cycle, proposeront un modèle de gestion de la compétence en cours dapprentissage ainsi quun modèle dévaluation de la compétence (évaluation sommative en fin de cycle et paliers intermédiaires dévaluation formative en cours de cycle).
La seconde vise à produire un document, à partir de quelques études de cas décoles engagées dans la réforme, sur la manière dont lévaluation sy met en place, sur les besoins ressentis par les enseignants et sur ce qui paraît constituer les ingrédients nécessaires à la réussite de limplantation de cette réforme. Linformation recueillie sera mise à la disposition des écoles pour la généralisation de la réforme en 1994/95.
Lobjectif à long terme est de mettre à la portée de tous les enseignants les résultats de la recherche en éducation, par des canaux qui restent à déterminer. Dans un premier temps, des dossiers seront réalisés, à lintention des Inspectrices et Inspecteurs et des représentants des réseaux. le premier de ces dossiers a été envoyé mi-février.
Il comprend cinq produits.
Il ne faut pas trop se tracasser; il ny a pas de bonnes réponses, il ny a que des bonnes questions. Les réponses ne sont pas importantes. Ce qui est important, ce sont les questions. Limportant, cest de poser les bonnes. Cest que chacun se pose les bonnes questions. Cest que lenseignant, linspecteur, le représentant du pouvoir organisateur, le chef détablissement comprennent quelles sont les bonnes questions qui se posent à lui. Après ça, on peut lui faire confiance, il apportera de bonnes réponses et je pense quun pilotage éclairé de lenseignement peut aussi aider chacun à découvrir dabord les bonnes questions.
Autres caractéristiques essentielles du bon pilotage quil faut bien saisir, cest que celui-ci sert essentiellement à aller chercher des informations partout, à les traiter dune manière objective, à retourner les résultats de ce traitement aux intéressés de manière à permettre à chaque acteur et aux acteurs entre eux davoir des débats aussi bien individuels que collectifs. Cest ça en fait le pilotage et cela pourrait donc amener un changement dans les relations interprofessionnelles et peut-être pourrait-on voir parmi les acteurs de lenseignement, petit à petit, se substituer à la relation de type hiérarchique une relation de partenariat. Cest en tout cas la grâce que je vous et que je nous souhaite.
(Mars 1994)
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