Au-delà du décor des
mots... Propos sur l'identité culturelle wallonne
Roger
MOUNEGE
Agrégé de l'Enseignement
secondaire inférieur
Régent littéraire - Professeur de français
Administrateur de l'asbl "W'allons-nous?"
Nous savons
que le nom "Wallon" remonte très loin dans le temps. Nous le
retrouvons écrit au XIIème siècle dans les textes de la GESTA où
l'auteur parle du moine Rodolphe qui distingue le peuple parlant "Wallonique"
de celui qui s'exprime en THIOIS
(1).
Ce moine effectuait là une distinction culturelle des peuples
habitant nos contrées. Le nom "Wallonie" est lui, d'origine plus
récente, faut-il le rappeler, puisqu'il fut employé seulement au
milieu du siècle passé; ce terme remplaça en quelque sorte le
vocable ancien de "pays wallons", notion plurielle des territoires
peuplés par ceux qui s'expriment en langue wallonne, langue romane
dialectologique, c'est-à-dire non unifiée. En désignant ces
territoires, jaloux de leur indépendance locale, par le terme
"Wallonie", l'auteur, sept siècles après son prédécesseur Rodolphe,
ajoutait à la dimension culturelle une dimension politique, une
revendication: l'émancipation politique des peuples wallons qu'il
appelait à l'union. Dans "Racines d'espérance", Léopold Genicot
analyse historiquement ces siècles nécessaire pour que la conscience
culturelle wallonne (ténue, diffuse, estropiée, spoliée) soit le
terreau d'une nouvelle conscience politique.
Cette conscience
culturelle ne s'en réfère pourtant pas à la notion de nationalisme chauvin: elle
fut et reste plus un état d'esprit qu'une revendication de droits; elle oeuvre
aujourd'hui encore dans la réalité des particularités locales et régionales,
dans l'esprit de la tolérance: "la différence comme une institution"
(2). Elle rejoint
en cela la division économique de la Wallonie. Chez nous, il est toujours de bon
ton d'ajouter aux Ecoles artistiques et littéraires un qualificatif de lieu: le
surréalisme sera du Hainaut; le jazz "liégeois d'abord",... La querelle des
"bassins" n'est pas que sidérurgique: elle traverse tous les secteurs de la
société wallonne. Cela ne serait rien si le sentiment localiste provoquait une
émulation amenant à la découverte de "l'étranger de la ville voisine"; si la
différence était ressentie non comme facteur d'exclusion mais comme une
complémentarité. Il en est malheureusement trop peu souvent ainsi.
Culture des différences,
querelles de bassins économiques, langue populaire non-unifiée, nostalgie des
indépendances locales... Qu'est-ce qui a pu faire trembler la Wallonie d'un
frémissement collectif? La langue française lui a donné le véhicule
indispensable à son expression universelle, la langue dialectologique a continué
à la pourvoir en contenu émotionnel. Mais le grand choc collectif doit être
arrivé à la suite de la révolution industrielle quand le peuple wallon s'est mis
à rêver d'une société nouvelle, basée sur la justice sociale et la rencontre des
peuples. La lutte des travailleurs du sillon Sambre-et-Meuse a forgé au fil des
décennies la colonne vertébrale du corps social wallon. Le grand rêve
internationaliste des Wallons s'est pourtant heurté de plein fouet au
Nationalisme outrancier des Flamingants.

Malgré cette évidence de
deux cultures populaires spécifiques, de deux mentalités sociales distinctes, le
vocable "belge" est pourtant en plein redressement, faisant illusion sur la
réalité des faits. On pousse l'absurde tellement loin que, Monsieur Mortier,
directeur du "Théâtre royal de la Monnaie", dans un élan d'euphorie en réclame à
l'identité culturelle belge, oreilles bourdonnantes de la "Muette de Portici".
Eloquente identité où Bruxelles se doit de copier les capitales européennes, la
Royauté de retrouver son rôle de gardienne des arts et où il n'est pas de bon
public que... Flamand francophone. Après avoir usurpé le mouvement de recherche
des racines en brandissant le terme de "belgitude", les indécrottables
nostalgiques de la Belgique de grand-papa tentent à présent de vider de son sens
le concept même d'identité culturelle. Ce nouvel exercice d'occultation de notre
recherche culturelle, nous ne pouvons l'admettre. Afin de bien comprendre
comment s'exerce le "brouillage" de notre réalité culturelle, je vous propose
d'analyser comment le courant de la belgitude fut utilisé aux mêmes fins, dans
les années qui précèdent.
Le courant de la
belgitude est né au milieu des années 70. Tout en jouant la carte des artistes
en marge des institutions officielles le courant de la "belgitude" est bel et
bien le courant promu par le système institutionnel qui refuse aux régions le
développement de leur propre imaginaire et la prise en compte des problèmes du
pays par les intellectuels.
Lors d'une séance
exceptionnelle à l'Académie en présence de la Reine, le chef de cabinet d'un
ministre évoque la "belgitude" en ces termes: "L'apparition dans le chef
d'écrivains de la jeune génération de cette revendication qu'ils ont qualifiée
de "belgitude" (...) semble aller à contre courant du jeu institutionnel. C'est
que l'écrivain puise dans le social pour exprimer une sensibilité étrangère aux
courants officiels qui traversent les arcanes du pouvoir". La Cité,
10/12/79.
Nous allons nous rendre
compte de suite, ce refus du jeu institutionnel et cette sensibilité au social
sont deux arguments fallacieux.
Pierre Mertens, écrivain
de la belgitude, avocat, grand voyageur nous avoue dans un article (Cahiers
Marxistes, déc 79.) qu'il a dû lire VASSlLlS-VASSIKOS (Hors les murs), pour se
souvenir que la Belgique (surtout la Wallonie) a connu plus de cent ans
d'extractions minières et toutes les calamités qui s'y rattachèrent.
"Et puis voilà qu'un
écrivain de Salonique s'en vient nous révéler qu'il peut se passer sur notre sol
des choses parfaitement d'intérêt, voire des choses terribles (...) Voilà le
miroir que l'on nous tend brutalement. Ne détournons pas les yeux."
(extrait d'un article de P.Mertens).
Voilà bien l'esprit qui
caractérise ce mouvement: ne regarder sa réalité que dans un miroir qu'un autre
vous tend.
Quand à la perception que
Mertens se fait du lieu où il vit: "Et bien souvent, ce pays nous donne
froid dans le dos." "Mais nous avons la faiblesse de croire que nous
avons quelque chose à y faire. La Belgique me fascine, comme me fascine le
Tiers-Monde. Et paradoxalement pour les mêmes raisons. (même article p.27)"
Pour ce même Mertens, la
frontière linguistique est "un mur de betteraves", métaphore qui montre bien le
dédain qu'il jette sur les problèmes dits linguistiques. L'article de Mertens a
heureusement déclenché un débat, fait du meilleur et du pire. A tel point que la
commission culturelle du Parti communiste a cru devoir prendre position: dans le
numéro de février 80 en disant: "(...) L'enracinement dans un terreau
régional va de pair avec la lutte pour la démocratie économique, politique,
culturelle. La prise en compte de l'héritage régional, le combat révolutionnaire
(...). C'est pourquoi la notion de belgitude, bâtarde et équivoque nous paraît
dépourvue de toute vertu éclairante et opérationnelle. Mais s'il apparaît
clairement que certains courants culturels sont plongés dans un marasme total en
ce qui concerne l'identité culturelle, nous ne pouvons dire que cette même
revendication ait été prise en compte jusqu'il y a peu pour les courants
politiques."
Thierry Haumont nous
apporte un éclairage supplémentaire sur le même sujet. "Une autre histoire:
celle d'un mot. Je l'ai choisie parce qu'elle illustre à merveille que
l'appellation belge corrompt tout ce qu'elle veut désigner, puis aussi parce
qu'en toutes choses il faut éviter les vues simplistes, et que si l'on peut
finir par avoir raison, au sens pratique du terme, en ayant été injuste au
départ, on n'est vraiment fort que si on maîtrise toutes les données du
problème. Je vais retracer brièvement devant vous l'histoire et la carrière du
concept de belgitude. Lorsque Pierre Mertens et Claude Javeau ont lancé ce
terme, ils soulevaient un problème culturel réel: nous parlons rarement de
nous-mêmes, de notre histoire, de nos bonheurs et de nos malheurs, dans les
oeuvres, principalement littéraires que nous produisons. C'est là une analyse
que je fais mienne, sans réserve. Car si nous touchons souvent à l'universel,
c'est rarement à travers nous-mêmes. Là où tout s'est gâté très vite évidemment,
c'est dans l'appellation qui a été retenue. Comme il n'y a pas de mot pour
désigner à la fois Bruxelles et la Wallonie, et ce n'est pas un hasard, les
auteurs ont donné à ce mouvement de réappropriation de notre histoire le nom de
belgitude. Choix malheureux. Dans la minute qui suivait, le mot devenait - et il
continue à être - le symbole de l'unitarisme le plus bêtifiant, et les Wallons,
très normalement, ne s'y reconnaissaient pas. Par la faute d'une désignation, un
concept progressiste conçu sans arrière-pensée est devenu une arme pour les
ultras du belgicanisme. Pierre Mertens depuis a eu beau enterrer le concept, les
belgicains n'ont plus voulu le lâcher: c'est donc bien un cadavre qu'ils agitent
en signe de ralliement. On a les étendards qu'on peut (...)"(3)

"De la recherche des
racines à l'identité culturelle."
L'art avait perdu le
contact de la population, il se fabriquait à l'abri des regards du public, se
négociait entre managers, était ensuite revendu dans les supermarchés
médiatisés. De l'art, le public n'avait plus le contact mais l'image seulement.
Dans les années septante, une génération fut prise d'un tremblement intérieur
profond: elle le nomma "la recherche des racines". Cette recherche provoqua une
floraison extraordinaire de la création en Wallonie. Une génération avait
compris que les régions étaient porteuses de valeurs universelles. Elle avait
senti confusément que la culture née du milieu de vie était seule capable d'être
entendue par une large couche de la population. Issue essentiellement des
milieux populaires qui avaient pu accéder à l'instruction et à la culture, cette
génération sentit le gouffre se creuser entre la culture classique qui lui
seyait mal et la culture de masse qu'elle rejetait. Elle voulut donc passer le
cap: d'instruite, elle voulut devenir créatrice. Et le devint. Elle refusa le
mythe de l'artiste maudit, rompit avec le cliché de l'artiste qui émigre ou qui
meurt, refusa le "Je me voyais déjà" d'Aznavour: mise à l'écart des
institutions, boudée par les médias, elle appela ceux dont elle était originaire
comme témoin de sa création. Elle se remit à conquérir un public.
Le concept de "racines"
fut d'abord une quête du "moi" face à la dépersonnalisation. A cette recherche
individuelle basée sur la compréhension de sa propre histoire et l'acceptation
de ses origines, l'Homme-Racine ajouta un espace. A l'infiniment grand, il
substitua l'infiniment petit: l'Homme est une partie du Monde et chaque Homme
est un milliard de Mondes. Exclu des systèmes officiels, l'Homme-Racine prit le
maquis. Mal à l'aise dans sa langue, en rupture avec le parisianisme, il éructa
son propre langage, français matiné de wallon, wallon ajouré de franglish. Se
rappelant que la Wallonie est d'abord une terre d'oralité, il se remit à
chanter. Jetant bas le concept de wallon = langue morte, il lui donna parfois
des accents sud-américains ou retrouva la franchise du parler ancestral, secoua
avec impertinence les cercles endormis des "protecteurs assermentés" de la
langue wallonne. Craignant les circuits (si peu) établis (pourtant), il fabriqua
les outils de sa diffusion: il s'autoproduisit. Un vent nouveau soufflait sur la
culture de Wallonie.

L'identité culturelle:
un visage pour la Wallonie.
Pour cette génération,
l'identité est le rapport qui s'établit entre l'homme et sa communauté de vie et
de décisions, rapport qui tente de le faire sortir de son isolement en lui
faisant prendre conscience qu'il a prise sur son environnement culturel,
économique, social, écologique. L'identité est donc un levier commun qui devrait
aider l'individu à soulever le voile épais qui pèse sur les rouages qui tendent
- presque toujours - à l'empêcher de (se) comprendre et donc d'agir.
La non-identité provoque
justement le repli sur soi. "N'être de nulle-part" n'est pas un gage
d'universalité puisque l'on est toujours "quelque part" dans l'univers.
L'identité est en fait le
plus sûr moyen d'accéder à l'univers. Car je dirai avec Henri LABORIT "qu'une
nation peut se comprendre comme une structure, un ensemble de relations unissant
les individus vivant dans un espace géoclimatique particulier, individus qui au
cours des siècles ont inventé une culture, c'est-à-dire une langue et un
comportement efficace dans cet espace. Mais au lieu de permettre à cette
structure régionale de décider elle-même du type de relations économiques,
politiques, et culturelles qu'elle entend réaliser avec le système englobant -
car l'autarcie régionale n'est plus concevable aujourd'hui - pourquoi lui
infliger les règles comportementales du système englobant - l'état-expression,
nous l'avons dit d'une structure hiérarchique de dominance, aristocratique,
théocratique, bourgeoise, technocratique ou bureaucratique? Pourquoi apprendre
aux petits noirs que leurs ancêtres étaient les gaulois, au moment où l'on
interdisait l'emploi du gaélique aux Bretons (ndlr: l'emploi du wallon aux
Wallons). Il semble bien qu'il faille être profondément régionaliste pour être
vraiment internationaliste, être citoyen du Monde, de même qu'il faille être
profondément individualiste pour admettre que l'autre est différent".
(4)
Ainsi donc l'identité que
l'on se doit de prôner va dans le sens de la liberté et du droit à la
différence.

PRISE DE POSITION DE W'ALLONS-NOUS?
asbl
En terminant cette
prospection sur l'identité culturelle, j'aimerais proposer à votre réflexion le
texte d'une prise de position collective des membres de mon association. Cette
prise de position veut aller au-delà du décor des mots. Car l'essentiel à nos
yeux n'est pas de fabriquer des slogans mais de fournir des éléments qui
permettront d'asseoir une politique culturelle future en rapport direct avec les
besoins des créateurs et du public. Il nous paraît de la plus haute évidence
que, si la société wallonne aspire à son émancipation économique, politique et
sociale, le visage de cette société en devenir sera, qu'on le veuille ou non,
celui de sa culture. Et cela aussi bien pour sa population que pour la vision
qu'en aura le reste de la planète. Ce texte, je vous le livre dans son
intégralité.
Nous disons "Culture
Wallonne"
Cette prise de position
sur la culture est partagée par l'ensemble des créateurs et des acteurs
culturels regroupés dans l'asbl W'ALLONS-NOUS?, réseau culturel né en 1982.
Cette position ne se veut ni exhaustive, ni représentative de l'ensemble des
créateurs wallons mais a le mérite d'être une position collective.
Cernons d'abord le
concept de culture wallonne. Celui-ci est relativement récent puisque, dans son
contenu actuel, il n'a pas dix ans. Sa jeunesse fait qu'il n'est pas encore
fixé: pour notre part, nous souhaitons qu'il ne cesse d'évoluer.
S'il y eut depuis la nuit
des temps des créateurs dans les pays wallons, depuis peu seulement s'affirme
une demande précise quant à une recherche sur l'originalité wallonne en matière
de culture. Auparavant, seul l'usage du wallon semblait être le lien visible qui
soudait son originalité.
Aujourd'hui les parlers
wallons, picards ou gaumais ne sont plus isolés. Indépendamment des références
des langues en usage en Wallonie, des créateurs dans tous les domaines
artistiques se désignent comme wallons, avec calme et assurance.
Le lieu n'est pas de
développer ici tous les aspects de cette réalité culturelle nouvelle. Néanmoins,
à l'heure où se constitue "Wallonie, Région d'Europe", il est opportun de tracer
les lignes de force de la culture wallonne d'aujourd'hui et les bases futures de
notre imaginaire.
Constatons d'abord que ce
concept concourt à briser l'interdit moral qui faisait que des créateurs se
coupaient de l'aventure collective de leur Région. Le courant artistique de la
"belgitude" est actuellement le plus caractéristique de cette tendance. Et le
conflit entre ce courant et celui qui s'inspire du concept de culture wallonne
n'est pas un incident littéraire mais le heurt entre deux mondes culturels en
désaccord sur la forme de l'oeuvre et sa finalité. Ces deux manières de penser
la culture ne reçoivent pas le même accueil auprès des institutions culturelles
communautaires. Celles-ci tiennent peu compte du courant culturel wallon. Elles
s'y opposent parfois même radicalement.
Désormais, nous refusons
la marginalisation de notre culture. Cette marginalisation est un "statut"
imposé par la société belge pour faire de nous des créateurs sans moyens et nous
placer dans des conditions telles que nous ne puissions nous faire entendre par
la communauté wallonne, francophone et internationale. Mais cette
marginalisation n'est pas que le fait d'éléments hostiles à la Wallonie. Elle
est parfois le fait - hélas - de Wallons eux-mêmes qui mésestiment trop
couramment la valeur de leur culture et son importance dans la prise de
conscience wallonne.
Or il s'avère que la
culture participe pleinement à l'existence de toute société. L'un des aspects
les plus essentiels de ce rôle est la perpétuation d'un imaginaire collectif
dont toute société a besoin pour évoluer.
Mais qu'attendons-nous
pour la culture wallonne? D'abord, nous disons qu'elle doit se baser sur le
principe du droit à la différence, pensée qui peut se résumer par la formule: "Notre
richesse, c'est notre différence". Aussi, les auteurs de ce message ne se
disent pas wallons par la naissance mais par Espoir.
Espoir que leur
communauté puisse traverser le temps en apportant au Monde, comme par le passé,
des réalisations originales et ce dans tous les domaines.
Espoir que cesse
l'uniformisation des cultures au profit d'une pseudo-création bêtifiante dont le
seul souci est l'argent et la disparition des aspects originaux des communautés
humaines, uniformisation rendue possible par l'emploi dévié des techniques au
service des groupes financiers.
Espoir que ne soit jamais
oublié le fait que les hommes ont le droit de bâtir une culture à la mesure de
leur imaginaire individuel et collectif.
Aussi, ceux qui
contresignent ce texte, ne se sentent pas wallons contre d'autres qui ne le sont
pas ou qui ne revendiquent pas ce patronyme. Ils ne se disent pas wallons pour
en défier d'autres.
Mais ils veulent que ceux
qui détiennent les responsabilités culturelles donnent à la Wallonie les moyens
de diffusion et de production qui mettront le public face à toutes les réalités
culturelles de Wallonie. Ils demandent à ceux qui sont les intermédiaires entre
le public et les créateurs d'encourager la découverte et, pour certains,
d'abandonner leurs préjugés sur notre culture.
De même, ils refusent que
la création soit mise au service d'une idéologie politique car la nature de la
culture n'est pas de gérer le possible mais bien de régénérer l'imaginaire des
individus et des collectivités. Ils marquent leur soutien à ceux qui partout
dans le Monde tentent de rapprocher le citoyen des centres de décisions. Au-delà
de leur point de vue politique personnel, ils refusent d'associer le terme
culture wallonne à l'une ou l'autre tendance politique. Ils disent qu'ils
sont aux côtés de ceux qui revendiquent aujourd'hui et revendiqueront dans
l'avenir, pour la Wallonie, les outils indispensables, à son émancipation
culturelle, économique, sociale et politique .
(Octobre 1987)
Notes
(1)
Rita LEJEUNE,"Histoire sommaire de la littérature wallonne", p.19.
Office de publicité.
(2) "Chansons pays", 2ème 33T de Jacques LEFEBVRE.
(3) Exposé d'ouverture au colloque de "Wallonie Libre",
Liège le 26 octobre 1986. Publié dans "Réseau", mensuel n° 10 de l'asbl
W'allons-nous?, p. 17, 1987
(4) Henri LABORIT in "Le Courrier de l'Unesco",
janvier 1984, p. 28.

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