Démarrage informatique à
l'école fondamentale
Claude
FURNAL
Inspecteur de l'Enseignement
fondamental
Chargé de cours à l'Institut supérieur de Pédagogie
Matière
nouvelle? Outil indispensable? Gadget voué rapidement comme tant
d'autres témoins de modes ou de réformes pédagogiques aux fonds
poussiéreux des armoires? Passade ou panacée?
C'est en ces termes que
se pose la question de savoir s'il faut doter l'école fondamentale de l'outil
informatique. On ne peut se priver de rapprocher la situation présente du monde
de l'éducation face à l'informatique de celle qu'il connut devant la poussée de
l'audiovisuel et devant l'effort de synthèse apporté par la mathématique
moderne. Ces deux chocs n'ont apporté que peu de chose à l'école et certainement
pas le renouveau dont elle avait besoin.
D'abord parce que l'une
comme l'autre n'ont pas touché également toutes les disciplines scolaires et
ensuite parce qu'elles ont été reçues par des enseignants mal préparés à les
accueillir. Enfin, ni l'une ni l'autre n'ont exercé sur l'école, en dépit d'une
emprise pourtant importante sur la société, une pression sociale suffisante pour
la contraindre au changement.
En bref, bien que
l'audiovisuel fasse et défasse les hommes d'Etat, assourdisse et aveugle chacun
sous couvert de l'informer, mais l'informer jusqu'à le rendre sourd et aveugle à
son environnement proche, la privation des outils qu'il utilise (tv et radio) ne
perturbe pas gravement le fonctionnement de la société.
En bref encore et en ce
qui concerne la mathématique moderne,du fait de l'impréparation des maîtres (et
pas seulement des mathématiciens), il y eut maldonne. Elle est entrée à l'école
comme une branche nouvelle ou au titre de recettes accrochées ici et là à une
matière qu'elle aurait dû enrichir par les possibilités de synthèse qu'elle lui
apportait.

1. Une révolution
culturelle
Avant de détailler notre
réponse en la structurant dans le cadre du projet éducatif, nous constaterons la
réorganisation totale de notre société en fonction de l'informatique. Vie
professionnelle, quel qu'en soit le domaine, vie sociale à tout niveau, vie
culturelle et jusqu'aux loisirs sont concernés, si bien que l'informatisation
constitue plus qu'un fait de notre évolution technologique. Elle est le centre
d'une révolution de l'humanité.
Cette révolution trouve
son moteur dans l'arrivée des robots et automates à tous les niveaux d'activité
humaine, de la machine à écrire à mémoire à l'usine automatique qui fabrique des
moteurs sans intervention humaine. Toutes les catégories sont touchées, le
secteur primaire où la mécanisation de l'agriculture vire à la robotisation avec
les systèmes intensifs de rotation des cultures, assistés par ordinateur, le
secteur secondaire, pionnier en la matière dès l'installation des premières
chaînes de production, le tertiaire, aussi, par la voie de la gestion
informatisée et les loisirs comme outil ou comme fin.
Cette révolution est
globale dans la mesure où elle envoie l'homme de sueur au musée pour faire place
à l'homme de loisirs et surtout à l'homme studieux. Révolution industrielle,
elle devient révolution culturelle et sociale, tout comme elle débouche sur une
révolution morale: la primauté du travail, son respect comme valeur morale sont
en perte de vitesse...
Mais l'homme est-il
préparé à gérer son temps sans la contrainte impérative de l'utiliser à gagner
de l'argent? Car là aussi: problème né de la raréfaction du travail. En effet,
les sociétés développées qui sont à la pointe du progrès industriel et social
créent le chômage, génèrent la "vie oisive" pour tous ceux que visent et
remplacent robots et ordinateurs. En même temps, elles ne cessent pas de faire
des progrès, donc du profit. Ainsi sont-elles capables d'en ristourner une part
sous forme d'indemnités, de salaires de remplacement, de retraite anticipée.
Par contre, ce qu'elles
n'ont pas encore expérimenté systématiquement, c'est l'apprentissage de
l'autonomie de l'individu, capable de prendre en charge sa formation continuée,
sa vie spirituelle, la gestion de son temps libre. L'école doit conduire à
l'apprentissage de l'autonomie, c'est pour elle une fin impérative et l'outil
informatique, par la libération des tâches répétitives qu'il offre, par
l'accélération de la circulation de l'information et de son traitement qu'il
propose, est l'outil privilégié de cette transformation.

2. Cheminement
Toute innovation proposée
à l'école devrait provoquer le réflexe immédiat de retour au projet éducatif.
Cette démarche nous paraît être la seule qui permette de créer les conditions
d'une réussite ultérieure. La réflexion doit impliquer tous les membres de la
communauté éducative pour ce qui regarde le principe et tous ceux de l'équipe
éducative pour ce qui concerne la mise en oeuvre. On ne décide pas d'une
innovation sans les parents et on ne l'applique pas sans le concours des
enseignants.
Elle conduira à l'une des
quelques conséquences suivantes:
-
Rejet pour non
conformité à un des principes directeurs du projet éducatif;
-
adoption parce que
nécessaire au maintien de l'école dans l'axe des buts qu'elle doit
atteindre;
-
Modification du
projet éducatif pour conserver sa cohérence interne;
-
Intégration aux
processus éducatifs par insertion dans les projets pédagogiques pour assurer
la continuité de la formation, en ce compris les changements et adaptations
méthodologiques conséquents.
En effet, le projet
éducatif, qu'il soit implicite ou explicite, est l'émanation de la conscience
sociale commune, génératrice des attitudes et comportements liés à l'idée de
citoyenneté telle qu'elle est reçue par les membres du groupe. La nôtre
s'articule autour de l'esprit démocratique qui génère des individus libres,
responsables, donc autonomes, capables de s'unir pour augmenter leur efficacité.
Le premier trait de
caractère donne la mesure des droits du citoyen, le deuxième conduit à celle de
ses devoirs, quant au troisième, il crée l'espace vital nécessaire à
l'expression de son originalité, de la créativité qui est en lui. Enfin, la
capacité d'union donne la mesure de l'esprit d'équipe et de la solidarité
sociale.
Ainsi, pour reprendre la
première conséquence relevée plus haut, une proposition de ressource éducative
cherchée dans l'apologie du nazisme ne pourrait être admise en raison de sa
contradiction avec l'idée maîtresse de démocratie, base de notre société et de
tout projet éducatif qui en émane.
Cette mise au point sans
lien apparent ou immédiat avec l'installation et le déroulement d'un projet
informatique est nécessaire pour bien "mettre les boeufs avant la charrue" et
cerner correctement les problèmes posés par l'intrusion parfois tempétueuse de
l'ordinateur à l'école. Elle l'est surtout pour éviter les erreurs de parcours
qui créent les blocages psychologiques et intellectuels conduisant à l'échec.
Elle l'est, naturellement, pour montrer aux éducateurs le degré d'importance et
de nécessité de l'effort qui leur est demandé quant au renouvellement
pédagogique.

3. Transformation de
l'école
Nous nous attacherons
ici, à relever le premier problème posé: celui de la conformité au projet
éducatif.
Des articulations
importantes soulignées plus haut, nous avons tiré quelques grands traits:
responsabilité et autonomie de la personne, efficacité du groupe. Nous aurions
pu insister sur les contraintes de la société globale où la nôtre s'inscrit
parmi les plus développées et paradoxalement parmi les plus fragiles en raison
des grandes mutations économiques qui la secouent violemment: les moteurs de son
enrichissement d'hier sont aujourd'hui devenus les freins à son développement.
Parallèlement, le déplacement des pôles d'influence et des centres de décision
sur l'échiquier mondial augmente les difficultés.
Les signes d'espoirs
existent, les sources de "jouvence" existent, les pistes de développement à
suivre sont visibles. Les vues exposées à cet égard par Luc de Brabandere dans
"Les Infoducs" (éd.Duculot) sont à la fois prometteuses, vertigineuses, et
parfaitement réalistes. Il y démontre pourquoi et comment les sociétés
développées pourront rester dans le peloton de tête. Le prix à payer tient en
peu de mots: maîtrise des flux d'informations qui traversent le monde comme
autant d'artères nourricières.
Précisément, cette
maîtrise et toutes les connaissances, les innovations et applications
économiques qu'elle porte en son sein ont l'ordinateur pour outil et les réseaux
de communications pour véhicules. Cette constatation se vérifie, quel que soit
le domaine d'activité considéré. Dès lors, préparer l'enfant à son devenir
d'adulte, c'est aussi lui apprendre à manipuler l'ordinateur, puis à le dominer.
Deux conséquences sont
nettes pour l'école:
3.1. Si l'enseignant,
titulaire de classe ou chef d'établissement, refuse le fait de culture que
constitue l'informatique pour lui-même, il n'a pas le droit de le refuser à
l'enfant. Ce n'est pas parce qu'on est en désaccord avec la presse, parce qu'on
l'estime trop sensible au scandale, à la sinistrose ou aux nouvelles à sensation
qu'on va décider de ne pas apprendre à lire à l'enfant.
3.2. L'ambition n'ira
évidemment pas à vouloir faire de chaque enfant un programmeur ou un analyste,
pas plus qu'en lui apprenant le langage écrit nous ne voulions faire de lui un
écrivain, mais autant qu'à travers l'apprentissage du langage écrit nous
ambitionnions de former des lecteurs avertis, des personnes capables d'utiliser
le texte (lire et écrire) au bénéfice de leur vie propre, activités
professionnelles et loisirs confondus.
Par là, l'outil
informatique est banalisé, placé sur le même pied que le stylo ou la machine à
écrire, le téléphone ou la télévision. Il s'intègre à la culture générale et
trouve sa place dès l'école fondamentale.

4. Informatique ou
révolution culturelle
A environ un siècle de
distance, il nous paraît que l'aventure que nous vivons est absolument
comparable à celle des pionniers de l'alphabétisation. au milieu du siècle
dernier, la société, la nôtre, prenait conscience de la nécessité d'un minimum
de culture dispensé à tous; elle entrevoyait que tel était le prix à payer pour
son développement, pour s'assurer un "mieux-être". L'effort d'alphabétisation a
provoqué l'essor industriel et culturel dont la croissance des médias est
l'illustration la plus spectaculaire.
Nous pensons que cette
ère arrive à son terme et qu'un nouvel essor n'est plus possible sans une
innovation culturelle, sans un autre développement culturel de nature aussi
universelle que le précédent. Cette innovation est née sous nos yeux, manifestée
par deux phénomènes, le premier issu de l'ère antérieure, le second engendré par
notre génie. De l'alphabétisation à "toujours plus de lecture, toujours plus
d'actualité" sont nées toutes les techniques de communication; câble, radio,
satellite... et le second nous a donné l'ordinateur.
Il s'agit bien d'une
révolution culturelle puisque tous les domaines d'activité de l'homme sont
touchés. Le langage prolonge, nourrit, formule et communique la pensée, il
multiplie le pouvoir de l'intelligence. A cette puissance, l'écriture à apporté
la pérennité. L'informatique, à présent vient y ajouter la rapidité tout en nous
débarrassant de toutes les tâches répétitives. Et ceci n'est qu'une première
étape car les promesses des recherches entreprises dans le domaine de
l'intelligence artificielle viendront rapidement nous étonner par leurs
surprenantes et fantastiques applications.
5. Mais l'école était
pauvre ... voire!
Avec l'élargissement de
la crise, on ne compte plus les pouvoirs organisateurs scolaires en grande
disette de budget. Les effets d'une politique scolaire étant toujours à long
terme, dix ans au moins, vingt dans certains cas (6 pour l'école primaire, 6
pour le secondaire, et 4 à 8 ou 9 pour l'universitaire), la tentation est
parfois irrépressible de renvoyer programmes d'équipement des écoles et de
formation des maîtres à plus tard pour satisfaire des besoins plus immédiats...
Et on oublie ainsi que la valeur du travail, la fortune nationale à venir est
préparée par la formation des futurs adultes, donc par l'évolution et la valeur
présente des moyens d'éducation et d'instruction.

6. L'heure des choix
Parce que l'Etat
subventionne l'enseignement officiel dont il n'est pas le patron, pouvoirs
organisateurs des écoles, enseignants et parents attendent de lui qu'il pourvoie
à son équipement et prenne même l'initiative de le doter en matériel didactique.
C'est précisément ce que ne fera sans doute jamais l'Etat.
Face à cette situation,
l'enseignement libre est mieux armé parce qu'il n'a jamais compté sur
l'initiative de pouvoirs publics pour s'équiper. Ses meilleures ressources ont
toujours été celles de ses communautés éducatives elles-mêmes. Dans la démarche
allant de la définition des fins à la mobilisation des moyens nécessaires, il
n'y a jamais eu de domaines réservés tantôt aux parents, tantôt au pouvoir
organisateur.
Au contraire, pour
l'enseignement organisé par des pouvoirs publics, les parents et sympathisants
ont toujours considéré que leur domaine d'intervention s'arrêtait au social,
voire au superflu. Fait regrettable: ils confondent les compétences des pouvoirs
publics locaux, provinces et communes avec celles de l'Etat.
Il leur faut maintenant
comprendre que le choix doit être fait entre le cadeau de Saint-Nicolas ou de
Noël, le règlement de tout ou partie des dépenses provoquées par les classes de
neige ou de forêt et l'équipement de l'école en matériel didactique, en
ordinateurs donc.
Le choix est à faire
entre le respect d'une tradition, le plaisir d'un geste sans lendemain, la
consommation immédiate et la préparation du futur encore hypothétique,
l'investissement dans la formation, le plaisir du geste réservé, la consommation
différée.
Il reste que la
résistance à l'innovation, au changement, s'accorde assez bien à l'attente d'une
initiative de l'Etat ou du Pouvoir Organisateur.
7. Les freins
Si l'attente où sont
certains éducateurs ou enseignants de l'initiative de leur pouvoir organisateur
et le prétexte de leur impécuniosité sont des freins à toute innovation
pédagogique, à l'entrée de l'ordinateur à l'école en particulier, il en est
d'autres dont l'importance est plus grande encore. A commencer par l'absence de
formation de l'enseignant à accepter et gérer l'innovation, à commencer par le
bouleversement des rapports de force et de communication entre élève et maître.
Quand l'ordinateur entre
en classe, il arrive rarement que le maître en domine entièrement le
fonctionnement. Il est alors sur un pied d'égalité avec l'élève et doit admettre
qu'il n'est plus "celui qui sait" face à "celui qui ignore encore".
7.1. Premier inconfort
Du fait de l'activité
individuelle ou de l'activité des élèves en petites équipes autour de
l'ordinateur, le maître ne domine plus de "a à z" la progression de la leçon ou
de l'exercice dont le déroulement a toutes les chances de prendre une direction
qu'il n'avait pas entièrement prévue.
7.2. Deuxième inconfort
Parallèlement, la
conduite sécurisante de la classe selon un schéma traditionnel, en tous points
prévu s'oppose à l'organisation de la progression des élèves avec tous les
détours et les surprises que réservent l'épanouissement en cours de leur
personnalité et l'éveil de leur intelligence. Dans le premier cas, il s'agit
pour l'enseignant de connaître surtout la matière et d'avoir de l'autorité; dans
le second cas, la maîtrise de la matière reste essentielle mais elle doit être
au service des qualités de "chef d'orchestre" de l'enseignant.
De la gestion "dirigée",
il faut passer à la gestion "assistée", la gestion, fait du maître pour le
compte de l'élève, devenant assistance, fait du maître au bénéfice de l'élève de
plus en plus autonome.

8. Premières
applications informatiques
8.1. Notre position, nos
objectifs
La ligne de conduite que
nous avons définie découle du projet éducatif que nous voulons défendre.
8.1.1. Mettre nos
collègues dans les meilleures conditions psychologiques pour accepter l'arrivée
de l'ordinateur dans leur classe en les libérant au maximum des tâches
répétitives qui les assaillent.
8.1.2. Apporter à la
pédagogie qu'ils pratiquent le bénéfice des qualités du nouvel outil sans les
astreindre à un bouleversement de leurs habitudes professionnelles.
8.1.3. Démystifier
l'ordinateur en facilitant son utilisation au prix d'un effort minimum au regard
des avantages immédiats qu'il apporte.
8.1.4. Hors le respect
des contraintes légales, ménager d'importants espaces de liberté à l'intérieur
des logiciels offerts ou recommandés.
Il y a, en effet, trois
grands types de leçons à retenir de la pratique quotidienne dont nous sommes le
témoin:
1er type
Partie répétitoire:
contrôle des prérequis et introduction de la nouvelle matière.
Corps de la leçon: étude
de la nouvelle matière - observation, analyse, démonstration. Découverte de la
règle, mise en forme de la matière... énoncé, fixation, applications.
Contrôle.
2ème type
Acquisition de matière ou
procéder: répéter, reproduire
Maîtrise de la matière:
appliquer, ajuster
Extension de la matière:
imiter, achever d'initiative, inventer
3ème type
Acquisition: de
connaissances, d'information, de contraintes (syntaxiques, opératoires,..)
Fixation d'un programme
de travail: énoncer l'objectif à atteindre, estimer le temps, les conditions
nécessaires.
Action: espace
d'autonomie, de créativité.
Bilan: objectif atteint
ou non. Comment? Pourquoi? Remédiation nécessaire?

Le premier type est le
plus fréquemment rencontré. Le deuxième, s'il peut constituer un progrès sur le
premier du point de vue de l'autonomie et de la responsabilité de sa formation
laissées à l'apprenti n'en reste pas moins lié au précédent dont il constitue un
prolongement exploité "à l'occasion". Le troisième type est celui qui nous met
mal à l'aise en nous plaçant face à l'inconnu évoqué plus haut. Là est sans nul
doute une raison importante du peu de faveur qu'il rencontre parmi les
enseignants. Pourtant, c'est par là que passe la voie tracée par le projet
éducatif. Il nous faudra contourner l'obstacle en maniant au mieux les pistes
ouvertes par nos objectifs.
9. Les dispositions
pratiques
Pratiquement, la première
étape a consisté à réunir les conditions matérielles du démarrage: sensibiliser
les personnes, trouver un local, motiver une communauté éducative, réunir les
collaborations spécialisées nécessaires pour que le temps écoulé entre le départ
et l'acquisition des premiers résultats soit le plus court possible.
La démarche a progressé
de la manière suivante:
-
essai d'applications
portant sur la gestion et l'évaluation scolaire dans le cadre de
l'organisation du certificat d'enseignement de base;
-
rédaction d'un projet
assurant la libération des collègues des tâches répétitives;
-
proposition de ce
projet à divers responsables;
-
négociation d'accords
visant à réunir les conditions techniques favorables.
C'est ainsi que nous
avons obtenu simultanément l'aide de Philips, l'appui de l'administration
communale de Fontaine-l'Evêque, la collaboration de l'UVCB (l'Union des Villes
et des Communes de Belgique) entraînant la participation d'un enseignant déjà
recyclé. Enfin, un accord fut noué avec l'Institut supérieur provincial de
Commerce de Charleroi - section informatique, de telle sorte que des étudiants
choisissent pour sujet de mémoire et stage de fin d'études la recherche de
logiciels répondant à nos besoins, obtenant en échange cet espace de créativité
nécessaire à leur formation qu'une entreprise, PME ou autre, ne peut guère leur
offrir en raison des impératifs de sa rentabilité.

10. Les logiciels
présentés
Nous avons affirmé notre
souci de libérer nos collègues de certaines tâches répétitives. Les premières
qui furent retenues ciblent les chefs d'écoles tant il est vrai que sans eux
rien de durable ne peut se faire.
Trois logiciels
interactifs tournant sur MSX64K - du type 8235 de Philips - sont réunis sur une
même disquette et fonctionnent avec des fichiers placés sur des disquettes
différentes. Cela oblige l'utilisateur à posséder un deuxième drive mais cette
solution apporte une plus grande rapidité de traitement sur un nombre de données
accru. Sont ainsi proposées:
-
la gestion des
élèves, depuis le registre matricule;
-
le gestion des
enseignants, y compris le calcul automatique de l'ancienneté et la rédaction
des documents administratifs;
-
le budget,
l'inventaire et la commande des fournitures classiques.
Passant du chef d'école
aux titulaires de classes, nous avons mis en chantier quatre logiciels:
-
rédaction et calcul
des bulletins, liés à la gestion des élèves;
-
maîtrise du
vocabulaire de base;
-
acquisition des
automatismes grammaticaux essentiels;
-
manipulation d'une
banque de données;
-
aide à la lecture.
11. En conclusion
Des réflexions et
expériences comme celles dont nous venons de faire part se répètent ici et là.
L'idéal serait de créer un réseau de communication rapide, pratique, permanent
qui permette une interaction entre les animateurs des groupes en recherche. Ce
faisant, nos progrès seraient plus rapides, nous éviterions la répétition
d'expériences déjà menées ailleurs et nous pourrions aboutir à une rénovation
plus efficace et pertinente de notre pédagogie. De plus, nous sommes convaincus
que ce type de démarche conduirait à diminuer le coût de l'enseignement.
(Octobre 1987)

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