Allocution de
Robert
MOREAU
Président de la Régionale de
Charleroi de l'Institut Jules Destrée
Si nous
avions pu disposer du "Génitron", cette horloge électronique qui, au
Centre Georges Pompidou, à Paris, égrène les secondes qui nous
séparent de l'an 2000, nous connaîtrions le nombre de secondes - en
ces deux journées - à la recherche du devenir wallon.
En réalité, ce compte à
rebours devrait prendre cours le 16 novembre 1985, depuis le moment où, à peine
née, la section de Charleroi de l'Institut Jules Destrée acceptait d'emblée
notre proposition d'organiser un tel congrès.
Les réunions qui
suivirent, loin d'être de vaines palabres, affinèrent le thème central, qui
devint:
"Travail - Technologie - Culture" "La Société wallonne vers l'an 2000"
Et ce fut le démarrage!
Avec le Président de
l'Institut Jules Destrée, Jean-Pol Demacq, nous établîmes une liste de
personnalités à rencontrer, soit une soixantaine.
Fort de l'appui de Michel
Quévit, notre Rapporteur général, je me mis donc en campagne, sans aucun moyen
financier, il faut le dire!
Nombre d'entre vous, ici
présents, se souviendront de ma première visite. Avec leur accord spontané, leur
accueil chaleureux, j'emportais également des listes de telles ou telles
personnes à consulter. C'est ainsi que, de proche en proche, 220 contributeurs
nous ont fait confiance, comme à l'Institut Jules Destrée.
Pour cette confiance,
pour cette spontanéité, permettez-moi de vous remercier très sincèrement, du
fond du coeur.
Que de secondes encore
consacrées au sujet que vous aviez choisi - j'y insiste - à la rédaction des
textes que nous avions sollicités.... et réclamés.... avec quelle insistance.

Devant une telle ampleur,
il fallait bien que nous adaptions notre manière de faire si nous voulions
maîtriser cette matière.
C'est Michel Quévit qui
prit la lourde responsabilité d'organiser nos travaux en deux carrefours et
quatorze ateliers.
L'audition, ce matin, des
rapports des ateliers a fait l'éclatante démonstration du choix judicieux de
notre rapporteur général.
Les rapporteurs et
contributeurs ont réussi ce tour de force de présenter, non seulement des
synthèses mais déjà des axes, des orientations, pour une action ultérieure.
Merci encore à tous pour
ce remarquable exploit.
Mais je manquerais à tous
mes devoirs de président de la Régionale de Charleroi si je n'associais à ces
remerciements toutes celles et tous ceux qui nous ont aidés dans la préparation,
le soutien moral et matériel et financier.
Un grand merci aussi aux
services de l'Institut pour le travail considérable fourni sous l'impulsion de
son dynamique directeur, Philippe Destatte, merci au département de
l'Instruction publique et de la Culture de la Ville de Charleroi, au service des
Relations publiques de la Province de Hainaut que dirige notre ami Patrick
Moriau, à l'Université du Travail Paul Pastur, à son Président Richard Carlier,
à son Secrétaire général, Jacques Lanotte.
En les remerciant, en
vous remerciant tous de participer aussi nombreux à notre effort, laissez-moi
exprimer ma profonde satisfaction en constatant - avec vous - combien ce congrès
vient à son heure et combien il répond à un besoin, à une aspiration réelle, qui
se développe dans tous les milieux préoccupés par le devenir wallon.
Et ce, dans le plus pur
esprit pluraliste, dépassant, sublimant nos appartenances, nos diversités, nos
particularités, nos clivages.
C'est déjà un signe des
temps réconfortant pour le futur wallon.

Un autre signe des temps,
c'est votre volonté clairement manifestée par les uns et par les autres - au
cours des deux journées - de ne pas en rester là!
C'est le mandat que vous
nous donnez de continuer sur cette lancée, d'approfondir la réflexion, de
poursuivre la recherche pour déboucher sur un modèle de société wallonne à la
mesure de la troisième révolution scientifique, technologique, dans laquelle
nous sommes engagés.
Ce ne sera possible
qu'avec votre concours, votre collaboration, votre soutien et d'autres qui
viendront se joindre à nous.
Je sais que vous en êtes
conscients.
C'est pourquoi nous
prenons l'engagement de "faire ce que doit, advienne que pourra".
Le pari est audacieux.
Nous le tiendrons!
(Octobre 1987)

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