Les organismes
financiers et la dynamique économique wallonne
F.
CANTILLION
Inspecteur commercial de la
CGER
Comment le
secteur financier est-il structuré pour participer au redéploiement
de l'activité économique régionale? Comment pourrait-on établir une
synergie plus efficace entre organismes financiers et composantes de
l'économie?
Ces questions abordent
implicitement la problématique de la régionalisation du crédit.
1. Les intermédiaires
financiers en Belgique.
Le secteur financier peut
être défini comme étant constitué par l'ensemble des institutions qui récoltent
les capitaux et octroient du crédit.
La description se limite
habituellement à ces trois composantes essentielles :
A côté de ces organismes,
viennent bien entendu se greffer un ensemble d'autres institutions qui composent
le secteur financier élargi. Citons pêle-mêle:
les Holdings, la Banque nationale, les compagnies d'assurance, les invests,la
Bourse,...
Dans un premier temps, il
est intéressant de se limiter au secteur financier "restreint" et de
dresser un inventaire de ses problèmes.
Les données statistiques
disponibles permettent de tirer les constats qui suivent:
-
existence d'un
secteur public important au sein du secteur financier.
-
nette tendance à
l'internationalisation du secteur.
-
situation d'"overbanking"
et de concurrence accrue entre organismes financiers.
-
existence d'un
phénomène de déspécialisation du monde bancaire et développement des
opérations internationales.
-
1992: une date
importante: création du marché commun des services bancaires. Conséquences?
-
la régionalisation au
sein du monde bancaire belge varie d'une institution à l'autre. Elle est
bien souvent le reflet du dynamisme commercial des entreprises et n'a
d'autre but que d'assurer la place sur le marché. Ceci étant dit, beaucoup
d'activités restent centralisées à Bruxelles et les pouvoirs de décision,
notamment en matière de crédit, restent concentrés au sein des Comités de
direction nationaux.
De toute évidence, la
régionalisation au sein des institutions financières n'est pas nécessairement
calquée sur la régionalisation telle que conçue par nos instances
gouvernementales. Est-ce du reste souhaitable?

2. Les aspects régionaux
du crédit
Les données chiffrées
fragmentaires que l'on possède à ce sujet amènent à conclure que les distorsions
régionales restent relativement faibles entre capitaux collectés et capitaux
redistribués. Néanmoins, ces statistiques demeurent imparfaites car, pour les
titres au porteur, un grand nombre de détenteurs dont les institutionnels ne
sont pas identifiables.
Si les IPC procèdent à
une ventilation régionale d'une partie des crédits qu'elles octroient, la
question est plus floue pour les banques privées. On peut toutefois souligner
que celles-ci sont attachées à des holdings. L'attitude de ceux-ci a évidemment
influencé ces dernières années, le volume d'engagements octroyés en matière de
crédits dans les régions. De toute évidence, le pouvoir politique n'a pas de
prise directe sur les institutions financières en matière de régionalisation.
La régionalisation, telle
que conçue dans les textes légaux, apporte-t-elle des solutions dans ce domaine,
autrement dit, des institutions bancaires régionalisées selon le calque légal,
peuvent-elles apporter plus? Est-ce la bonne manière de voir le problème? Les
organismes financiers ont intérêt à se rapprocher des PME et à participer à la
vie économique régionale. Quelles sont les possibilités pratiques d'établir sur
le terrain une synergie "OF-composante de l'Activité économique"?
Il y a ici matière à
réflexion. Des ébauches de solution peuvent apparaître notamment au niveau d'une
autonomie accrue des sièges régionaux des banques et d'autre part avec un
accroissement des pouvoirs de décision au sein de ces mêmes organes.
D'un autre côté, il y a
Région et Régionalisation. Deux concepts qu'il peut être opportun de définir en
ayant à l'esprit que les instances régionales officielles peuvent jouer un rôle
important dans l'encadrement des relations "banque-entreprises".
(Octobre 1987)

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