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En 1898, pour fustiger l’attitude du député catholique athois Léon Cambier partisan de la loi Coremans-De Vriendt, le militant libéral Henri Delcourt compose un Chant des Wallons. Dans le même temps, le liégeois Julien Delaite apporte son soutien à Delcourt à l’occasion d’un meeting wallon à Ath (16 mai 1898). L’idée de doter toute la Wallonie d’un chant patriotique a-t-elle germé à cette occasion dans l’esprit de Julien Delaite ? On est en droit de se poser la question. Toujours est-il que, en décembre 1899, la Ligue wallonne de Liège, que préside Julien Delaite, ouvre un concours destiné à couronner un chant capable de servir de ralliement aux Wallons. Le concours comprend d’abord une épreuve littéraire puis une épreuve musicale ; celle-ci est soumise, entre autres, au jugement de l’illustre Jean-Théodore Radoux, directeur du Conservatoire de Liège. Le jury des deux épreuves se compose de Nicolas Lequarré (président de la Société liégeoise de Littérature wallonne), de Julien Delaite (secrétaire de cette Société), des écrivains Joseph Mondy et Dieudonné Salme, de Rahon Peltzer (président de la Fédération dramatique de Verviers) et d’Achille Viart (littérateur tournaisien). Les textes doivent parvenir avant le 1er janvier 1900 entre les mains de Ch-J. Comhaire, le secrétaire de la Ligue wallonne. 48 textes sont proposés au jury qui ne rend son verdict que le 17 mai 1900, après de nombreuses délibérations. Il estime finalement qu’aucune des œuvres ne parvient à emporter d’emblée le premier prix. En conséquence, c’est le travail de Théophile Bovy, écrit en wallon de Liège et intitulé Strindans-nos bin (Soutenons-nous bien), classé deuxième, qui entre dans l’histoire en devenant le Chant des Wallons. En 1900, la deuxième partie du concours est lancée pour couronner la meilleure composition musicale. En 1901, c’est la musique de Louis Hillier qui est retenue.

Sitôt livrés au public, les quatre couplets du Tchant dès Walons sont adoptés dans la région de Liège ainsi que dans le pays de Verviers. Un chanteur en acquiert le droit d’exclusivité pour l’interpréter sur le marché de la Batte. Les cortèges, spectacles et réjouissances, nombreux au début du siècle, ne cessent de l’interpréter. La Ligue wallonne de Liège vend des milliers de feuillets (paroles ou musique) tant aux particuliers qu’à des sociétés d’agrément ou aux autorités communales. Alfred Micha, échevin des Beaux-Arts, s’emploie à répandre ce chant à plusieurs milliers d’exemplaires et les enfants des écoles de la ville l’exécutent régulièrement au Pavillon de Flore. La chorale La Légia l’interprète dans les grandes circonstances. Toutes les harmonies et fanfares, y compris les musiques militaires, l’insèrent dans leur répertoire. Preuve de son succès, Jean Bury en signe un pastiche liégeois (septembre 1904). La cité ardente, quant à elle, attribue à une rue le nom de l’auteur du chant et à une autre celui de son compositeur.

 

Soutenu par les autorités communales, le chant patriotique wallon est adopté rapidement dans la partie orientale de la Wallonie. Adapté aux wallons et gaumais des autres cités, il ne s’impose cependant pas comme hymne de toute la Wallonie. En 1902 déjà, Oscar Colson se demande si le besoin d’un Chant des Wallons nouveau se faisait vraiment bien sentir. (…) nous avons le Valeureux Liégeois qui persiste et qui a raison (Wallonia, t. 11, 1903, p.205). De leur côté, après hésitations, les membres de la Ligue wallonne de Liège décident de traduire le texte de Bovy dans les divers dialectes wallons. Viart est sollicité pour une version tournaisienne, Albert Robert pour une version namuroise… Cette dernière est imprimée à cent exemplaires en 1903 et est reconnue officiellement par la Ligue wallonne de Liège, en 1914. En septembre 1910, le Cercle verviétois de Bruxelles met au concours un Chant des Wallons dont les paroles devraient être en français. La Ligue wallonne de Liège ne s’en inquiète pas. Elle continue à diffuser plusieurs centaines de feuillets de son chant et à surveiller le bon usage qui en est fait. En juillet 1914, elle proteste notamment contre la maison Les disques Patté Frères qui a publié le titre en français et en flamand.

Les hésitations puis l’ajournement de son choix par l’Assemblée wallonne, en 1913, condamnent le Chant des Wallons à un long purgatoire, alors que l’Assemblée statue officiellement sur le drapeau de la Wallonie, la gaillarde et la fête “ nationale ”. Il est vrai que d’autres propositions musicales ont vu le jour. En janvier 1912, Albert Mockel a proposé les paroles (en français et non en wallon) et la musique du Chant de la Wallonie que Joseph Jongen orchestre avec talent pour la première fois à Mons le 23 décembre 1912. On peut avancer comme hypothèse que le texte et la musique de Mockel, membre actif et respecté de l’Assemblée wallonne, ont empêché le chant de Bovy et Hillier de s’imposer. René Lyr a lui aussi écrit les paroles et la musique d’un chant orchestré par Jean Noté et Paul Gilson et qui a été primé, en 1911, au Concours du Cercle verviétois de Bruxelles. Les paroles d’un Coq wallon sont aussi écrites en 1912 ; les paroles sont de Francis Mylio, la musique de Gauwin et Daris (Marche wallonne sur les motifs de la Marche rouge, Coll. IHOES). Et en 1913, Louis Bleu écrit une chanson intitulée Le Coq wallon, sur une musique d’Arthur Muldermans qu’il qualifie de Chant national de notre Wallonnie (sic). Tous deux sont membres du Cercle wallon de Charleroi. Pour honorer la mémoire d’Hector Chainaye, une autre chanson intitulée Li coq wallon est créée par G. Schuiber, avec des paroles de H. Baron et une musique de Ch. Gaucet. Par ailleurs, Le Chant du départ de Méhul, Wallon de Givet, est resté populaire mais ses paroles, dues à Marie-Joseph Chénier, sont fort attachées aux événements historiques de 1794 qui les ont inspirées. Il en va de même de Sambre et Meuse dont les paroles ont été écrites par Rauski en 1874. Il reste bien sûr le Valeureux Liégeois qui a conduit les révolutionnaires liégeois contre les Kaiserlicks en 1790 ; il s’agit d’un vrai hymne national, mais il apparaît trop principautaire pour convenir à l’ensemble de la Wallonie.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Théophile Bovy compose une cinquième strophe mais elle n’apporte rien à sa première écriture et elle est rapidement oubliée. Après l’Armistice, de bons esprits comme Marie Delcourt et Marcel Thiry tentent de relancer l’idée d’un chant en français. En mars 1920, Élie Baussart soutient La Marche wallonne dont les paroles – en français – ont été écrites, en 1913, par le père Hughes Lecocq qui s’est aussi occupé de la musique avec le père Pie Bonhomme. Alerte, rageuse, simple, elle a tous les atouts aux yeux des responsables de La Terre wallonne. Baussart trouve le chant de René Lyr trop académique (il faut sortir du conservatoire pour le chanter ; il ne sera jamais populaire) et celui de Mockel manque de la simplicité et du brio que requiert un chant de ralliement. Tout en considérant que la musique tombe dans le genre pompier et martial, il défend l’œuvre du père Lecocq : les paroles, enthousiastes et inoffensives, rencontrent des préoccupations régionalistes et l’harmonisation est remarquable. Sans éliminer d’autres propositions, Baussart suggère d’ailleurs de solliciter officiellement Fernand Quinet, Joseph Jongen, Dupuis ou Vreuls : mais surtout, qu’on se hâte, car rien n’est grotesque comme une manifestation wallonne sans un air de ralliement wallon (La Terre wallonne, t. 6, n° 31, 1922, p. 69). En 1921, l’Assemblée wallonne promeut l’œuvre de René Lyr.

Alors qu’une traduction flamande existe depuis 1905, Henri Ohn, en 1928, prend l’initiative de la traduction en français du Chant des Wallons de Bovy mais sans succès. La même année, pour les Fêtes de Wallonie organisées à Liège par l’Action wallonne, La Marseillaise de Wallonie est créée par Rose Masson, membre de la Roulotte wallonne, sur des paroles de Henri Ohn. À la même époque, Arthur Potier dédie Wallon todis à Yvan Paul, directeur de la Défense wallonne. Dans les années trente, à l’initiative de Joseph-Maurice Remouchamps, l’Assemblée wallonne tente de réparer son erreur. Remouchamps encourage des versions dialectales : une adaptation carolorégienne est réalisée par Jules Vandereuse, une adaptation namuroise par Louis Bodart et Albert Robert, une adaptation nivelloise par Paul Collet, une adaptation en wallon du Centre par Ernest Haucotte, une adaptation tournaisienne par Achille Viart, une adaptation montoise par Gaston Talaupe, une adaptation gaumaise par Édouard Ned. Les adaptations athoise d’Edgard Toumeur et en wallon de Tubize seraient des initiatives individuelles. Le 9 novembre 1935, lors de sa LIIe session et en présence de Jules Destrée invité exceptionnel, l’Assemblée wallonne adopte officiellement le chant du duo Bovy-Hillier. Au cours de la discussion, la troisième strophe a été considérée comme trop sentimentale mais, à la demande de François Bovesse, est néanmoins maintenue.

L’Assemblée wallonne est alors déclinante et sa décision ne modifie en rien la préférence des Wallons. Lors des fêtes de Wallonie qui touchent de plus en plus de villes wallonnes, le Chant des Wallons connaît une ferveur certaine au même titre que des chants, souvent folkloriques, plus locaux : à Verviers les Franchimontois, à Liège le Valeureux Liégeois, à Namur le Bia Bouquet, à Mons le Doudou, à Tournai les Cheonq Clotiers, à Nivelles El Carïon, à Charleroi Pays de Charleroi, à Malmedy le chant d’Henri Bragard… On entonne aussi l’Ode à la Wallonie de Noël Ruet, la Marseillaise des Wallons d’Émile Lecomte, et L’Drapeau passe, en wallon montois, de Gustave Minion.

 

 

D’autres propositions ont parallèlement vu le jour. Albert Mockel avait montré l’exemple en composant, en français, un Chant de la Wallonie, paroles et musique : O terre où les âmes sont libres… L’œuvre n’avait pas rencontré le succès escompté, considérée comme trop intellectuelle. Au début des années trente, Le Guetteur wallon (n° 9, juin 1931, p. 222) publie les paroles (de Pierre Avresse) et la musique (de Nicolas Reclercq) d’un chant intitulé Les coqs rouges de Wallonie, interprété lors de l’assemblée constitutive de la Ligue wallonne de Namur (28 juin 1931). En 1932, Joseph Fromont (de la Ligue wallonne de Charleroi) propose au troisième congrès de la Concentration wallonne de mettre au concours la composition littéraire et musicale d’une Marche des Wallons. En 1933, lors du quatrième congrès de la Concentration wallonne, la Ligue wallonne de Limal propose la création d’un chant national wallon et d’ouvrir un concours entre les compositeurs wallons pour obtenir un chant écrit en français. Le bureau de la Concentration wallonne invite pour sa part les Wallons à répandre partout le chant de Hillier en adaptant les paroles en français ou en patois. En décembre, Luc Javaux suggère lui aussi l’instauration d’un hymne wallon. Pour la Fédération des Universitaires wallons, c’est Le Chant du départ de Méhul qui doit être retenu. Il ne s’agit pas dans cette démarche de renier Li Tchant dès Wallons de Théophile Bovy et de Louis Hillier, mais bien d’apporter une autre dimension à une œuvre qui se doit de regrouper tous les Wallons. Comme l’expliquent les Universitaires wallons, l’œuvre de Bovy ne peut prétendre à ce que l’on pourrait appeler l’universalisme wallon : Li Tchant dès Wallons, dialectal, variant au gré des patois, ne peut que représenter un stade primitif du mouvement. En 1935, le Front populaire wallon inscrit dans ses statuts que les trois hymnes qu’il retient sont La Marseillaise, le Chant des Wallons et l’hymne Jeune Wallon. À la fin des années trente, Henry Sironval et Géo Lejeune écrivent les paroles de Wallons toujours, dont le sous-titre est Marche officielle de Radio-Wallonie, sur une musique d’Émile Deltour et dédient leur œuvre à Adrien Bouvet, président de Radio-Wallonie. En 1940, Fernand Nicolas, de Pesche, compose un chant des Wallons sur l’air Cocorico, le coq a chanté “ Les refrains de la Marseillaise ”. En mai 1945, Georges Philippet qui se présente comme auteur franco-wallon et le compositeur Hubert Hanson (médaillé du conservatoire de Liège) propose à Wallonie libre un chant (paroles et musique) intitulé Le chant des Wallons libres.

Émile Lecomte est, en 1946, l’auteur d’un chant intitulé Debout Wallons. Marseillaise des Wallons, formé de trois couplets et de deux refrains. Jean Spadin écrit les paroles et Maurice Motte la musique d’une marche en l’honneur de la Wallonie libre (1948). En 1955, Raymond écrit un poème intitulé Hymne à la Wallonie. En décembre 1962, Jules Masson, membre du comité local du Mouvement populaire wallon de Roux, propose un chant de la Wallonie. Avec Gilbert Debaise pour la musique, il lance un 45 tours interprété par Jean Danaux et comprenant Les Wallons chantent (face A) et La Wallonie aux Wallons (face B). En 1963, Claude Bernard (pseudonyme de Bernard Anselme) est l’auteur des paroles et de la musique d’une Marche populaire wallonne. C’est cet hymne populaire wallon, paroles et musique, inspiré par la mort d’André Renard, qui a été proposé par Bernard Anselme au congrès d’Action wallonne de Namur en 1963. Rebaptisé Hymne populaire wallon, ce chant est interprété par un jeune métallurgiste et sort en 45 tours. La deuxième face comprend un chant intitulé Les Wallonnes. Il semble connaître un succès certain (il est vendu à l’occasion des manifestations du MPW) et inspirer d’autres créations : Théo Fauconnier, rédacteur à la Wallonie, édite, à l’initiative du compositeur et musicologue René Hardenne, un disque intitulé Wallons en avant, avec en sous-titre Marche fédéraliste wallonne, et, sur la deuxième face, Marche des amitiés franco-belges. La musique est de Rico Macar. Dans le Centre, Georges Deridoux, auteur, parolier et compositeur, sort un 45 tours d’hommage à André Renard : Souvenir d’André Renard et Marche du Cinquantenaire. Les paroles sont interprétées par le chanteur wallon Paul Stassart, de la compagnie Mouchons d’Aunias. Un autre 45 tours sortit chez DECCA : Wallonie, Marche officielle a été écrit par Candessare pour les paroles, Fernand Carion pour la musique. Il y a encore un chant de ralliement intitulé Wallons haut les cœurs, dont les paroles sont l’œuvre de Félix Porte et la musique d’André Joassin et aussi un Coq gaulois écrit par Albert Delannoy et dont la musique est de Paul Verschoore. Il faut encore citer En Wallonie, d’Orsini Dewerpe et deux chœurs parlés de Franz Dewandelaer (Bloc et Il était une fois d’après la Lettre au roi de Jules Destrée).

 

 

En 1961, Maurice Bologne tente une autre expérience qui ne manque pas d’arguments : celle de rénover en français le texte wallon de Théophile Bovy en conservant l’air très connu de Louis Hillier. Bologne entreprend alors de multiples démarches afin de s’assurer des précautions légales à respecter. Utilisant la version de Maurice Bologne, Wallonie libre diffuse un petit tract avec les paroles du Tchant dès Walons en français (1962). Par ailleurs, comme avant-guerre, l’échevinat de la ville de Liège fait imprimer à des milliers d’exemplaires les paroles (en wallon et en français) et la musique du Chant des Wallons, et les fait distribuer dans les écoles. Émile Sullon, lui aussi, écrit un texte qui reçoit l’approbation du Rassemblement wallon et des ayants droit. Enregistré, le disque est vendu péniblement à quelques centaines d’exemplaires. En 1965, est proposé un Chant de la Jeunesse wallonne, l’année suivante, les paroles françaises des quatre strophes du Chant des Wallons, une autre version signée par F. Jacquemin circule dans les milieux FDF en 1965 et ne compte que trois couplets ; en 1970, une marche intitulée Coq wallon est proposée par François Giniolla et Achille Dohet. En 1972, Paul Malburny tente de “ moderniser ” les paroles du Chant des Wallons. Dieudonné Boverie propose à son tour un chant en 1974 tandis que Raymond Donnay propose de nouvelles paroles françaises sur l’air du Tchant dès Walons.

1974, c’est le moment où le Conseil culturel de la Communauté française de Belgique, nouvellement créé, est interpellé par une proposition de décret de Fernand Massart fixant un drapeau et un jour de fête ; la question du chant est à nouveau posée. Dans Wallonie libre, Charles-François Becquet n’hésite pas à proposer La Marseillaise, en sachant par avance quelle réponse recevra sa proposition. Plus subtilement, Maurice Bologne rappelle que, dans La Marseillaise, on décèle une réminiscence de l’opéra Richard Cœur de Lion de notre Grétry qui était un ami de Rouget de Lisle. Par ailleurs, il souligne que La Marseillaise a été orchestrée en 1792 par “ notre ” Gossec et que l’hymne des Marseillais a fait ses débuts triomphants lorsque les soldats de France, fraternellement unis aux Légions liégeoises et belges gagnèrent la bataille de Jemappes… Quant à Jean Pirotte, président de Wallonie libre, il se réjouit que Bruxellois et Wallons aient interprété le Chant des Wallons au terme du congrès constitutif du PRLw. Ce sont les Bruxellois qui s’opposaient à notre chant (Wallonie libre, n° 4, 15 février 1977, p. 1).

Le 4 mars 1980, sur proposition du député Émile Wauthy (PSC), le Conseil de la Communauté française vote un décret prévoyant la composition d’un hymne officiel de la Communauté française. Milou Rikir propose, pour sa part, de donner des paroles “ wallonnes ” à La petite Gayole de Julos Beaucarne. L’air est connu depuis longtemps à travers la Wallonie, il est originaire de Wallonie, reste à en écrire les paroles qui unissent tous les Wallons. En 1983, Dieudonné Boverie revient à la charge avec sa proposition de 1974. En mars 1995, l’orchestre et les chœurs du conservatoire de Mons créent un essai d’hymne intitulé La Wallonne. Les paroles sont de Robert Moreau, la musique de Fernand Ruelle, deux Hennuyers.

Appuyé par les socialistes Gustave Hofman et Léon Walry et les sociaux-chrétiens Pierre Wintgens et Ghislain Hiance, Willy Burgeon dépose une proposition de décret, devant le Parlement wallon, le 20 juillet 1997. Leur choix se porte sur le Chant des Wallons de Théophile Bovy. Une Commission spéciale chargée de débattre des modes d’expression de l’identité wallonne est constituée pour étudier la question. Sur proposition de Robert Wangermée, une composition d’André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813), le célèbre air Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ?, est proposée. Une version suédoise du Chant des Wallons fait aussi l’objet d’une audition. Finalement, à l’unanimité, moins une voix Écolo, la Commission spéciale du Parlement wallon décide, le 4 juin 1998, de retenir la musique et les paroles transposées en français du chant des Wallons de Bovy et Hillier. Sans retouche, sans modification, dans le respect de son historicité.

Le choix de la Commission prend la forme d’une proposition de décret. Le texte mentionne l’hymne, mais aussi les autres modes d’expression de l’identité wallonne débattus par la Commission. Le jour de fête de la Wallonie est fixé au troisième dimanche de septembre (conformément à l’usage populaire qui fait les belles heures de Namur) et le Coq hardi de Paulus, rouge sur fond jaune, devient l’emblème de la Région wallonne, représenté sur les armoiries, le sceau et le drapeau. Le Parlement wallon entérine ce choix par décret le 15 juillet 1998.

 Paul Delforge

 

 

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