Lancée en décembre 1938, à l’initiative de Juste Wasterlain et avec l’appui des militants de la Ligue wallonne des Deux-Houdeng, La Bataille, rebaptisée La Bataille wallonne dès le deuxième numéro, est destinée à faire connaître le Parti nationaliste wallon-Parti français de Belgique (PNW-PFB). Ce parti a été créé par ces mêmes personnes en vue des élections du 2 avril 1939. Les démêlés du PNW avec la Concentration wallonne lui attirent la sympathie du Front démocratique wallon de Liège, qui est en opposition avec l’abbé Mahieu. Ceci explique la présence des rédacteurs de La Wallonie enchaînée (journal du FDW) parmi les collaborateurs de La Bataille wallonne, tels Léon Nottet ou André de Madi. La Bataille wallonne de décembre 1939 est imprimée chez Souris, à Marcinelle, imprimeur habituel de La Wallonie nouvelle et autres organes liés à la Concentration wallonne.
Mensuelle à ses débuts, La Bataille wallonne devient bimensuelle entre le 10 mars et le 18 juin 1939, redevient mensuelle le 8 juillet 1939 puis s’engageait sur la voie d’un hebdomadaire, le 15 décembre 1939, au moment où sort le dernier numéro.
La Bataille wallonne connaît des démêlés avec la justice belge. Elle est saisie à deux reprises par le Parquet de Mons (août et novembre 1939) et finalement interdite à la vente par décision du Conseil des Ministres (16 janvier 1940). Ces mesures répressives frappent également d’autres publications opposées à la politique de neutralité de la Belgique. La Bataille wallonne sera néanmoins publiée à six reprises après sa première saisie. Malgré le soutien technique et moral d’autres organisations wallonnes, ces démêlés entraînent l’étouffement financier du journal qui cesse de paraître après décembre 1939. L’article incriminé par la justice s’élève notamment contre l’interdiction de toute manifestation publique de sympathie envers la France. Il déclare en particulier que les soldats wallons ne tireront jamais sur les Français, leurs frères.
L’irrédentisme français des dirigeants du PNW et des rédacteurs de La Bataille wallonne se manifeste au long de nombreux articles au ton enflammé. L’influence de Raymond Colleye, tout à la fois fondateur du PNW, membre du Bureau politique, et imprimeur du journal, y est certainement pour quelque chose. Ainsi un numéro spécial de seize pages est-il entièrement consacré au souvenir de la bataille de Waterloo et à la manifestation wallonne organisée depuis 1928 au monument de l’Aigle blessé. L’adjonction au nom de leur parti de la qualification Parti français de Belgique et la volonté exprimée d’être les meilleurs défenseurs des intérêts français de la France wallonne : la Wallonie reflètent leur conception d’un nationalisme wallon qui prend sa source dans les ouvrages du comte Albert du Bois, dont Raymond Colleye est le disciple.
Alain Clara – Arnaud Pirotte
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Page mise à jour le 18-01-2005 |
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