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La Ligue wallonne de Bruxelles, deuxième du nom, voit officiellement le jour à Bruxelles en 1900 à l’initiative d’Alfred Colleye mais on ne dispose d’aucun renseignement à son sujet avant 1905. Cette année-là, elle envoie deux délégués, Hector Chainaye et Alphonse Sasserath, au Congrès wallon qui se tient à Liège. C’est surtout Hector Chainaye qui joue un rôle actif lors du congrès, provoquant l’adoption de plusieurs ordres du jour dont ceux relatifs au détournement des grands express et à l’instauration de l’instruction obligatoire. Hector Chainaye plaide également avec force en faveur de l’adoption d’un ordre du jour relatif à la suprématie de la langue française. Ce thème divise les congressistes dont certains estiment que personne n’a le droit d’imposer la langue française aux Flamands mais que personne ne peut non plus espérer qu’ils l’adoptent spontanément. Ce débat est dès lors renvoyé au congrès de 1906 où l’on se bornera à estimer qu’il importe dans un intérêt national et dans l’intérêt des Flamands eux-mêmes, de respecter la prédominance acquise, depuis des siècles, à la langue française dans l’ensemble du pays. Toujours au cours du congrès de 1905, Hector Chainaye insiste pour qu’un organisme permanent soit mis sur pied et qu’un congrès wallon soit organisé chaque année. Il propose que la Ligue wallonne de Bruxelles organise le congrès de 1906. Mais les organisateurs du Congrès wallon de Liège ne souhaitent pas confier une telle entreprise à la seule Ligue wallonne de Bruxelles. C’est ainsi qu’au lendemain du congrès de Liège, la Ligue wallonne du Brabant voit le jour. Elle regroupe, en principe, des délégués de l’ensemble des ligues et associations wallonnes de Bruxelles mais, dans les faits, elle est dominée par les délégués de la Ligue wallonne de Bruxelles. Lors du renouvellement du comité de la Ligue wallonne du Brabant, en février 1907, deux listes s’affrontent. Au vote, c’est la liste conduite par Hector Chainaye qui l’emporte et ce dernier devient le président de la Ligue du Brabant ; ce courant, de gauche radical, s’appuie sur le journal Le Réveil wallon et se revendique de toutes les résolutions des congrès de 1905 et 1906, notamment celle qui concerne l’enseignement obligatoire et gratuit. Quant aux vaincus, une partie d’entre eux décident de tirer leur révérence et de former un nouveau comité à la tête de la Ligue wallonne de Bruxelles ; partisans de l’abolition de résolutions qu’ils considèrent comme trop politiques, ils voient leurs idées davantage défendues par le journal L’Action wallonne. Henri Weylant (ou Weyland) est élu président de la Ligue wallonne de Bruxelles le 14 mars 1907. Jusqu’en 1914, la Ligue wallonne de Bruxelles – alors présidée par Henri Pirotte – et celle du Brabant entretiendront des relations conflictuelles.

Il faut attendre 1925 pour que la Ligue wallonne de Bruxelles ressorte de l’ombre, alors que la Ligue wallonne du Brabant s’y enfonce. C’est une toute nouvelle Ligue qui voit le jour le 9 juillet à l’instigation de la Fédération des Sociétés wallonnes de l’Arrondissement de Bruxelles, représentée par les présidents de toutes les sociétés fédérées. Un comité provisoire est constitué et des statuts sont adoptés, mais d’actions concrètes il n’y en eut point et la Ligue wallonne de Bruxelles, nouvelle mouture, retombe rapidement dans l’oubli.

Une nouvelle tentative voit le jour en avril 1931. Charles Subitte (président), Georges Colmant et Raymond Colleye (vice-présidents), Jos. Belcourt, (secrétaire), Aimé D’Ans (trésorier), Henri Ohn, Georgette Legaux et Adelin Mirgaux (membres), les promoteurs de la nouvelle Ligue wallonne de Bruxelles, revendiquent une filiation avec l’ancienne Ligue d’Alfred Colleye. Ils appartiennent incontestablement au courant “ radical ” du Mouvement wallon à Bruxelles. La Ligue wallonne est néanmoins admise à l’unanimité au sein de la Fédération. Dès 1931, la Ligue participe au pèlerinage de Waterloo et plaide en faveur de l’établissement d’étroites relations avec la France. Elle s’affilie également à la Concentration wallonne (1932).

En décembre 1933, la Ligue wallonne de Bruxelles, présidée par J. Vandervest est l’un des cinq groupes qui constituent l’Association des Groupements politiques wallons de l’Arrondissement de Bruxelles. Cet éphémère groupement s’oppose à la stratégie trop bruxelloise poursuivie par la Fédération. En 1934, la Ligue wallonne de Bruxelles radicalise son programme ; elle plaide en faveur d’une autonomie politique de la Wallonie, envisage l’installation d’un régime républicain en Belgique et préconise un fédéralisme européen avec, comme première étape, la constitution d’un groupe latin. L’influence de Raymond Colleye est manifeste dans ce programme. En ce qui concerne le statut de Bruxelles, les positions de la Ligue wallonne de Bruxelles sont fort éloignées des options de la Fédération puisqu’elle envisage une entente à l’amiable avec le peuple flamand. En 1935, la Ligue wallonne de Bruxelles est dissoute. Elle comptait alors une centaine de membres.

À l’initiative de Raymond Colleye, une Ligue wallonne de Bruxelles et du Brabant est reconstituée en mars 1938. Outre Colleye, son comité comprend Émile Ehlers (journaliste), A. Mirgaux (professeur), Frimat (employé), B. Gualbert (étudiante), Léon Stoquart (industriel) et R. Delaunoy (représentant). La Ligue s’affilie à la Concentration wallonne, mais ne paraît pas avoir eu une longue existence.

 Chantal Kesteloot

 

 

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