Institut Destrée - The Destree Institute

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Premier congrès d’Action wallonne (Liège, 13-14 juillet 1924)

Deuxième congrès d’Action wallonne (Liège, 12 juillet 1925)

Troisième congrès d’Action wallonne (Liège, 10-11 juillet 1926)

Quatrième congrès d’Action wallonne (Liège, 9-10 juillet 1927)

Cinquième congrès d’Action wallonne (Liège, 7-8 juillet 1928)

Sixième congrès d’Action wallonne (Liège, 6-7 juillet 1929)

Septième congrès d’Action wallonne (Liège, 6 avril 1930)

Création de la Concentration wallonne et réorganisation de la Ligue d’Action wallonne (1930-1932)

De La Barricade à L’Action wallonne (1932-1933)

Tensions entre la Concentration wallonne et la Ligue d’Action wallonne (1932-1937)

Un programme wallon d’action (1937-1940)

Avant la Première Guerre mondiale, un Comité d’Action wallonne rassemble, à Liège, les principales ligues wallonnes de l’arrondissement. Il a été constitué pour être le bras actif de l’Assemblée wallonne qui tente de susciter la création de pareils comités dans les autres villes wallonnes. Pendant la Grande Guerre, toutes les associations wallonnes cessent leurs activités. Après l’Armistice, certaines d’entre elles réapparaissent. C’est notamment le cas du Comité d’Action wallonne de Liège. Présidé par Jean Plomdeur, il renferme toujours les éléments les plus radicaux tant de l’Assemblée wallonne que des ligues survivantes de l’arrondissement de Liège. En 1920, l’Assemblée wallonne décide de dissoudre ses comités d’Action wallonne. Le Comité d’Action wallonne de Liège décide pourtant de poursuivre ses activités, en totale autonomie. Ses membres participent néanmoins aux travaux de l’Assemblée wallonne, mais déjà des divergences doctrinales se font sentir.

Au sein de ce Comité d’Action wallonne de Liège, ce sont les responsables de la Garde wallonne (Auguste Buisseret et Léon Clerx) et de la Jeune Garde wallonne qui se montrent les plus actifs. Début 1923, la Garde wallonne fusionne avec la Jeune Garde wallonne fédéraliste et les Comités Jeunes Wallons et devient la Garde wallonne autonomiste. Le mensuel, La Barricade défend un programme unique. La radicalisation des positions des jeunes militants wallons de ces mouvements provoque, au printemps 1923, le divorce définitif entre le Comité d’Action wallonne de Liège et l’Assemblée wallonne.

En juin, l’Assemblée, tiraillée depuis de nombreux mois entre les modérés et les séparatistes, voit seize de ses membres la quitter. Parmi eux figurent plusieurs délégués liégeois : Émile Jennissen, Auguste Buisseret, Léon Clercx, Lucien Colson, Jean Roger et Marguerite Horion-Delchef qui se retrouvent au sein d’une Ligue d’Action wallonne. Une assemblée générale de la Garde wallonne autonomiste, convoquée en novembre, étudie et approuve la fusion avec la Ligue d’Action wallonne. Le Comité d’Action wallonne laisse alors la place à la Ligue d’Action wallonne, même si la distinction ne sera pas toujours très nette, dans le chef même de ses membres, entre Comité et Ligue d’Action wallonne (de Liège).

Dans ces péripéties, la Ligue des Étudiants wallons a joué un rôle unificateur. C’est elle qui a préparé un projet de programme revendicatif et l’a ensuite soumis aux divers groupes existants, leur demandant de se mettre d’accord sur son texte. À quelques détails près, c’est ce projet qui est adopté par la nouvelle Ligue d’Action wallonne, le 16 novembre 1923. Ce programme est résolument autonomiste, une autonomie conçue dans un cadre belge. Persuadé que l’unité nationale, fondée sur la domination d’une race sur l’autre, serait impossible à conserver et à défendre, la nouvelle Ligue affirme que la Belgique ne peut poursuivre ses destinées que par l’union des deux peuples qui la composent, union basée sur une indépendance réciproque et faite d’une entente loyale et cordiale, position déjà développée par Jules Destrée dans sa Lettre au roi et que l’on retrouvait, mot pour mot, dans le programme de l’Assemblée wallonne, lors de la réunion constitutive d’octobre 1912. Le nouveau groupement s’oppose à l’obligation d’un quelconque bilinguisme pour les Wallons, réclame l’adaptation des structures de la Belgique en fonction de la frontière linguistique, et partant la rectification des divisions administratives, judiciaires et militaires de la Belgique en tenant compte de la frontière linguistique, l’élargissement considérable de la compétence des pouvoirs communaux, provinciaux et éventuellement régionaux, soit l’autonomie de la Flandre et de la Wallonie dans la Belgique. Cette autonomie, prônée dans un rapport rédigé par Auguste Buisseret, trouve à la fois son assise dans le principe wilsonien du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et dans une ébauche de fédéralisme régional, voire européen.

La Ligue d’Action wallonne crée et organise des sections locales qui ont pour but d’aider son comité à réaliser son programme par la propagande et le recrutement. Les relations entre la Ligue et ses sections s’effectuent par le biais de rapports annuels comprenant même des rapports comptables. Aux groupes déjà cités, vient s’ajouter l’Action régionaliste, en avril 1924. Le comité directeur qui compte trente-trois membres est modifié pour intégrer les nouveaux venus. En 1924, le comité de la Ligue d’Action wallonne est présidé par Jean Plomdeur, les vice-présidences sont occupées par Charles Fraipont et Jean Roger, tandis que Léon Clerx est secrétaire, Lucien Colson archiviste, Georges Truffaut trésorier adjoint, et parmi les membres, Marguerite Horion-Delchef, Émile Jennissen, Defrecheux, Gui Kaiser, Auguste Buisseret (rédacteur en chef du journal), Robert Vivier, Paul Horion, Léon Troclet, Georges Jarbinet et René Pouret. En 1931, on rencontre notamment aux réunions du comité Jean Plomdeur (président), Eugène de Warzée (secrétaire), Léon Clerx, Georges Truffaut, Paul Henry, Justin Sauvenier, Alfred Motte, Lucien Motmans, Victor Van Michel, Auguste Buisseret, Sohet, Eugène Niquet, René Tilman, Jules Denis, Émile Jennissen, Charles Joniaux, Gui Kaiser.

À la Ligue d’Action wallonne peuvent adhérer tout aussi bien les individus que les groupements, pour autant qu’ils adoptent son programme. C’est ainsi que s’affilieront l’Avant-Garde wallonne de Bruxelles, fédéraliste, et l’Union fédéraliste wallonne du Centre, d’Achille Chavée. Rassemblant les mécontents de l’Assemblée wallonne, la Ligue d’Action wallonne tentera de définir progressivement son programme politique. L’évolution de la définition du programme politique de cette ligue transparaît à travers les débats des sept congrès qu’elle organise de 1924 à 1930.

 

Les sept congrès d’Action wallonne (1924-1930)

Premier congrès d’Action wallonne (Liège, 13-14 juillet 1924)

Les 13 et 14 juillet 1924, la Ligue organise son premier congrès et réunit quelque 200 participants parmi lesquels on reconnaît Auguste Buisseret, Albert Mockel, Léon Clerx, Hubert Debarsy, Julien Delaite, Georges Truffaut, Lucien Colson, Léon Troclet, René Pouret, etc. Les résolutions adoptées portent sur une union douanière franco-belge, s’opposent à la loi linguistique en matière administrative, aussi surnommée loi Von Bissing, réclament une modification des limites provinciales par rapport à la frontière linguistique (par la voie d’un referendum populaire), optent pour une solution autonomiste c’est-à-dire fédéraliste, appelant à l’union entre fédéralistes wallons et flamands.

 

Deuxième congrès d’Action wallonne (Liège, 12 juillet 1925)

Le deuxième congrès d’Action wallonne se réunit le 12 juillet 1925, toujours à Liège. Les positions affirmées ne varient guère ; la section politique met en évidence le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et revendique un fédéralisme à trois.

 

Troisième congrès d’Action wallonne (Liège, 10-11 juillet 1926)

Le troisième congrès se tient encore à Liège les 10 et 11 juillet de l’année suivante. Les positions s’y radicalisent. Ainsi, le fédéralisme, bien qu’étant toujours une solution à envisager et à revendiquer, avec l’accord des fédéralistes flamands, semble devenir, pour certains (et notamment Georges Truffaut), difficilement réalisable ou apparaît en tout cas comme une solution transitoire. La section politique du congrès se prononce pour l’autonomie et considère qu’un rapprochement, de quelque nature que ce soit, avec notre chère voisine la France, est impatiemment attendu de tous. Deux tendances sont alors en présence au sein de la Ligue : les partisans d’une autonomie pure et dure, c’est-à-dire favorable à une réunion de la Wallonie à la France, et les modérés qui veulent l’autonomie dans le sens fédéraliste du terme. Ainsi Georges Truffaut rejette-t-il le fédéralisme : il faut s’entendre avec les Flamands pour faire un contrat de divorce et non un contrat de mariage ; selon lui, il faut regrouper les nationalités européennes et recourir au referendum populaire pour y parvenir.

Pour Franz Foulon, si l’accord entre Flamands et Wallons se fonde réellement sur un accord fraternel, et si, par leur union, ils peuvent faire reconnaître leurs droits et leurs désirs qui donc alors oserait dire encore que le Royaume-uni de Flandre et de Wallonie est un État artificiel, et une simple création bénévole de la diplomatie ? Foulon reste néanmoins très méfiant envers les Flamands qui sont ondoyants tout en étant prêt à un rapprochement. Quant à Auguste Buisseret, enfin, il trouve inacceptable la solution radicale de Truffaut. Il pense que le rapprochement avec les fédéralistes flamands doit être prudent car les autonomistes flamands ne sont comme nous qu’une minorité. Ce troisième congrès voit également une innovation dans son organisation puisqu’il est décidé que le samedi sera consacré au travail en sections, et le dimanche, aux réunions plénières.

 

Quatrième congrès d’Action wallonne (Liège, 9-10 juillet 1927)

Depuis le mois de mars, c’est Eugène de Warzée qui s’occupe du secrétariat de la Ligue et, de fait, de l’organisation des congrès. Le quatrième congrès d’Action wallonne se tient les 9 et 10 juillet 1927 et s’occupe principalement de l’équipement économique de la Wallonie et de la gestion de ses canaux, d’une union douanière avec la France et du problème des langues à l’armée. La motion suivante est également votée. Les membres du 4e congrès de la Ligue d’Action wallonne réaffirment la volonté de ladite ligue de contribuer à la réalisation des idées qui lui sont chères dans le cadre de la Belgique qu’ils veulent renforcer et non pas affaiblir. Afin de dissiper une fois de plus la moindre équivoque, ils considèrent que le statut suisse peut et doit être pris comme modèle. On voit donc que la tendance dite modérée semble s’être imposée au sein de la Ligue. Cette orientation va se préciser par la suite et causer de nombreuses polémiques entre les militants.

 

Cinquième congrès d’Action wallonne (Liège, 7-8 juillet 1928)

Le cinquième congrès, qui se réunit les 7 et 8 juillet 1928, n’envisage plus une entente avec les fédéralistes flamands. Ainsi la motion votée est-elle claire : rappelant les progrès constants de l’impérialisme flamand en Wallonie, considérant que le fédéralisme constitue une solution logique (…) donner satisfaction aux deux races du pays sans compromettre l’existence de ce dernier décide la création d’une commission chargée d’étudier la réforme administrative et d’examiner les possibilités de la réaliser. On est donc loin des solutions radicales et immédiates préconisées par des membres comme Truffaut, qui ne fait d’ailleurs plus partie du bureau du congrès. Les tiraillements entre radicaux et modérés sont omniprésents et certains débats sont houleux, les rappels à la discipline fréquents, la gravité de l’heure présente exige l’union de tous les Wallons. Toute question de doctrine doit s’effacer devant le péril commun.

Le fédéralisme est finalement choisi parce qu’il est susceptible de contenter chacun. Cependant, les partisans d’une réunion à la France restent bien présents : (…) et pourtant, on peut se demander s’ils ne sont pas les plus clairvoyants : mieux que nous peut-être, ils se rendent compte que les excès du flamingantisme, les illégalités des bilinguiseurs, amèneront cette séparation et que l’on verra les Flandres se fondre avec la Hollande tandis que la Wallonie reprendra sa place qui lui fut enlevée en 1815 et retournerait à la France. Néanmoins, les congressistes optent pour la patience et considère qu’il est important de faire voter la proposition Jennissen portant sur la rectification de la frontière linguistique.

À ce moment, La Barricade connaît des problèmes financiers dus à la chute des annonces publicitaires ; des tentatives pour constituer des commissions de travail se sont soldées par des échecs, car elles ne réunissent pas assez de personnes ; le comité en revient d’ailleurs à des séances hebdomadaires. Au cours des congrès, la participation oscille entre 150 et 200 délégués, leur rayonnement est en grande majorité liégeoise, excepté pour certaines gardes wallonnes.

La Ligue d’Action wallonne de Liège aborde un nouveau virage. On la voit peu à peu s’essouffler, tomber dans les travers de l’Assemblée wallonne : l’académisme, beaucoup trop de discussions, et absence de décisions. En 1929, le malaise se ressent aussi bien dans La Barricade, dont le nombre de pages est revu à la baisse tandis que la périodicité passe de 12 à 10 numéros par an, que par le nombre des démissions : Jean Delvigne (issu des Lycéens wallons), Georges Truffaut qui quitte la direction de La Barricade, Pâris son poste de membre du comité et de Warzée celui de secrétaire… On sait que certains reviendront sur leur décision, mais ces manifestations montrent à quel point le malaise est grand.

 

Sixième congrès d’Action wallonne (Liège, 6-7 juillet 1929)

Le sixième congrès, qui tient ses assises les 6 et 7 juillet 1929, en est la preuve. Il revêt en effet un aspect beaucoup plus culturel et les motions votées n’ont guère de dynamisme. Cependant, les participants sont conscients de la situation puisqu’ils décident la création d’une Commission chargée de rechercher les bases d’une nouvelle politique à suivre et d’élaborer un projet de nouveau programme. Cette Commission est composée d’Auguste Buisseret, Pâris, René Pouret, Walter Thibaut et Jules Breny, c’est-à-dire des représentants des différentes tendances.

 

Septième congrès d’Action wallonne (Liège, 6 avril 1930)

C’est donc sur ces projets que se réunit le septième et dernier congrès de la Ligue d’Action wallonne, le 6 avril 1930, à Liège. À l’ordre du jour figurent deux points : l’exposé de la situation générale et la révision du programme. L’idée directrice du congrès est de réunir toutes les forces wallonnes pour faire bloc contre l’emprise germanique, mais sans aucune intention révolutionnaire. Pour la première fois, la ville de Liège lui accorde son patronage.

Les principaux orateurs du matin exposent leur sentiment sur le premier point de l’ordre du jour. René Pouret estime qu’il est impératif de poursuivre la lutte en faveur de Bruxelles, Paul Henry (Ligue wallonne de Seraing) opte pour des solutions plus radicales : il ne reste dès lors que deux solutions : l’indépendance de la Wallonie ou sa réunion avec la France. Eugène Duchesne prône l’unilinguisme de la Wallonie et la liberté du choix de la seconde langue par le chef de famille. Georges Truffaut estime qu’il faut absolument une révision de la Constitution pour sauver l’intégrité française de la Wallonie, tout autre système mettant la Wallonie en danger. Émile Jennissen pense que, sur le plan parlementaire, nous ne réussirons rien du tout (…) car il y a trop peu d’énergie wallonne dans les partis. Une dernière tentative devrait être la constitution d’un bloc wallon aux deux Chambres. Si cette tentative échoue, il nous resterait à passer à l’action dans un domaine nettement séparatiste, régionaliste. Enfin, Léon Troclet trouve que Le malheur du mouvement wallon, c’est de se laisser entraîner dans un belgicisme périmé et de manquer d’idéal (…) quant au rattachement à la France, N’en parlons jamais, mais pensons-y toujours.

La motion finalement votée reprend l’idée de Jennissen, tout en mettant les dirigeants politiques en garde ; (…) le septième congrès d’Action wallonne, (…) insiste à nouveau sur la nécessité urgente de constituer dans les deux Chambres un bloc wallon qui agisse au-delà des partis sans se soumettre à aucun intérêt gouvernemental ou antigouvernemental, (…) décide que ce vœu sera adressé aux parlementaires wallons et aux associations politiques, en attirant leur sérieuse attention sur les inconvénients graves que représenterait la persistance du légitime mécontentement de l’opinion wallonne.

L’après-midi, les congressistes se retrouvent pour étudier les propositions de nouveaux programmes. En fait, trois solutions sont possibles : le fédéralisme, l’autonomie wallonne ou le rattachement à la France. Une fois encore, les discussions sont vives et les oppositions identiques : Truffaut et Jean Baar optent pour des solutions radicales, les autres sont plus modérés. Au terme des débats, l’option fédéraliste sort victorieuse et est adoptée par le congrès, tout en insinuant que cette dernière pourrait ne pas être suffisante : L’Action wallonne proclame le droit pour la Wallonie, d’user, si la sauvegarde de cette intégrité l’exige, de la faculté reconnue à tout peuple de disposer librement de ses destinées, indépendamment des traités imposés par la diplomatie anti-française de 1814-1815.

 

Création de la Concentration wallonne et réorganisation de la Ligue d’Action wallonne (1930-1932)

En avril 1930, dans le prolongement d’un congrès qui est parvenu à définir les grands axes d’un programme, la Ligue se dote d’un comité central, qui remplace en fait le Comité d’Action wallonne et qui devient l’organe directeur de la Ligue. Afin de rassembler un maximum d’associations au sein d’un même groupement, ce comité central prend l’initiative de créer la Concentration wallonne et décide l’organisation d’un congrès qui s’inscrirait à la fois dans le cadre de l’Exposition internationale de Liège et dans celui du centenaire de l’indépendance de la Belgique. Le Comité d’Action wallonne avait aussi la volonté de céder le relais, d’abandonner la direction générale du mouvement pour ne se concentrer que sur la gestion d’activité dans la région liégeoise, essentiellement au travers de son journal.

Le premier congrès de la Concentration wallonne tient ses assises les 27 et 28 septembre 1930 dans la Cité ardente. Il est caractérisé par la volonté de regrouper toutes les tendances du Mouvement wallon d’alors. François Van Belle propose en effet de créer une Commission permanente qui maintiendrait le contact entre les divers groupements wallons. Le congrès du 18 octobre 1931 donnera mandat à son bureau de fonder un organisme de Concentration wallonne. Celui-ci verra le jour à Charleroi, le 28 février 1932, après l’adoption de ses statuts par quarante-sept groupements.

En ce qui concerne l’orientation politique du congrès de 1930, la motion adoptée met l’accent sur l’intégrité française de la Wallonie et la reconnaissance aux Flamands de leur identité propre. Le congrès souligne que la solution doit être recherchée dans le cadre de la Belgique et une Commission des réformes institutionnelles est créée dans ce but. Il y aura en tout neuf congrès annuels de la Concentration wallonne dont l’audience, jusqu’en 1936-1937, va aller grandissant et dont le principal animateur n’est autre que la Ligue d’Action wallonne. De 1932 à 1939, les effectifs de la Ligue d’Action wallonne varieront de 740 (1932) à 1.153 membres (1933) et à un peu plus de mille de 1934 à 1936, avant de redescendre à 700 de 1937 à 1939.

Sur proposition de Georges Truffaut, le Comité d’Action wallonne fera le projet d’organiser un huitième Congrès d’Action wallonne, à Liège, à l’occasion du trentième anniversaire du Chant des Wallons mais l’idée sera reprise par la Concentration wallonne naissante. La constitution de la Concentration wallonne ne va cependant pas résoudre les problèmes de la Ligue. 1931 et 1932 sont des années difficiles pour elle : son président Jean Plomdeur veut démissionner dès février 1931, suite à des problèmes doctrinaux. Une lettre très probablement signée par Eugène De Warzée est révélatrice : Votre départ serait un véritable désastre, autant vaudrait, dans les circonstances actuelles, dissoudre l’Action wallonne, car, seul, vous pouvez maintenir la concorde entre les membres à tendances diverses de notre Comité. Plomdeur reviendra effectivement sur sa décision mais temporairement. J-A. Lamoureux démissionne du comité car il est en opposition avec l’orientation donnée et ses moyens d’action (Lettre de Lamoureux du 22 février 1931).

Des problèmes organiques marquent l’année 1932. Eugène de Warzée et Victor Van Michel surtout émettent des griefs dont le principal est que le comité devient une auberge espagnole où entrent des personnalités cooptées, aux options parfois très opposées. Eugène de Warzée proteste contre le fait que le secrétariat du congrès de la Concentration wallonne ne soit pas tenu par le Comité d’Action wallonne (réunion du 29 septembre 1931). Victor Van Michel constate, quant à lui, que les discussions qui ont eu lieu ces derniers temps ont tellement empesté l’atmosphère de l’Action wallonne qu’il est temps, je crois, de remettre un peu d’ordre dans nos affaires. Ces derniers temps, on a coopté plusieurs personnes qui me sont certes très sympathiques, mais dont l’action au sein du Comité me paraît singulièrement bizarre D’un autre côté, il me semble que l’Action wallonne s’oriente vers un programme qui s’éloigne de plus en plus des décisions de notre septième congrès, décisions basées sur le fédéralisme et nettement orientées en tout cas vers les solutions les plus avancées On peut finalement se demander si la place de ceux qui ne dissimulent pas leurs sentiments est encore au Comité d’Action wallonne (Lettre de Van Michel, 1932). Entre octobre 1931 et juillet 1932, sont notamment entrés dans le comité : Jean Baar fils, Jules Conard, Ceba, Maurice Firket, Jean Roger, Martini. On trouve encore comme membres du comité : Lervis ( ?) (1933), Jean Lemans (1933), Henri Mardaga (1932), Léon Maréchal (1933), L. Deneumoustier (23 octobre 1935). Lors de sa séance du 19 juillet 1932, le comité décide de fixer un nombre maximum de membres. La cooptation de Georges Thone au comité provoque de vives réactions (26 juillet 1932) ; le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas l’unanimité ! Il est coopté avec 10 voix pour, 4 contre et 2 abstentions (séance du 26 juillet 1932). Suite à sa cooptation, de Warzée démissionne du secrétariat de l’Action wallonne pour s’occuper de celui de… la Concentration wallonne. Par ailleurs, des questions de primauté de militants de l’Action wallonne au sein de la Concentration wallonne interviennent aussi dans les débats. Quant à Jean Plomdeur, il démissionnera définitivement de la présidence le 21 juin 1936 et sera remplacé par Auguste Buisseret. Auprès de François Van Belle, il ne cachera pas que l’arrivée de deux anciens membres de la Légion nationale lui déplaît souverainement d’autant que, de 1932 à 1936, les statuts de la Ligue d’Action wallonne n’ont plus été respectés : il n’y a plus d’assemblée, de renouvellement de mandats ; Plomdeur considère que le comité se laisse tenter par les tendances fascisantes de l’époque… (FHMW, Inventaire CW, 1931-1939, LAW, Lettre de Plomdeur à Van Belle, 10 février 1936). La lecture du journal L’Action wallonne aurait pourtant dû rassurer Plomdeur.

 

De La Barricade à L’Action wallonne (1932-1933)

Quant au contenu du programme de l’Action wallonne, il se précise ; ainsi, le comité liégeois définit-il sa position sur la question de Bruxelles lors de sa réunion du 28 juillet 1931 : Bruxelles est définie par les lois linguistiques comme l’agglomération bilingue, c’est-à-dire la ville de Bruxelles et ses faubourgs sans les cantons ruraux. Les habitants de l’agglomération bruxelloise auront la nationalité bruxelloise, avec des dispositions transitoires leur permettant d’opter pour la Wallonie ou la Flandre. Le conseil général de Bruxelles aura les mêmes pouvoirs que les deux autres États. Bruxelles sera capitale fédérale ; une autre ville sera choisie en Wallonie comme capitale wallonne. Le comité définit ses résolutions pour le congrès de la Concentration wallonne : deux États souverains (Wallonie et Flandre) et un territoire fédéral bruxellois ; ces États délèguent des compétences à un pouvoir central dans les affaires étrangères, défense nationale, colonies et finances fédérales ; une assemblée dans chaque État et un conseil général à Bruxelles ; un Sénat fédéral composé des délégués des trois Parlements (20 Wallons, 20 Flamands, 5 Bruxellois) ; il y aura deux constitutions nationales et une constitution fédérale ; trois nationalités avec dispositions transitoires d’option (FHMW, LAW 1924-1940, PV des réunions, 22 septembre 1931).

Pour diffuser son programme, la Ligue d’Action wallonne va abandonner le titre La Barricade et le remplacer par L’Action wallonne, qui est édité chez Thone. Ce journal prend la forme d’une coopérative, dont les statuts figurent au Moniteur de juin 1933. Les administrateurs en sont Auguste Buisseret, Georges Thone et Maurice Firket. Dans L’Action wallonne, les rédacteurs et collaborateurs ne craignent pas d’attaquer certains hommes politiques ou certains groupements wallons (l’Assemblée wallonne et
J-M. Remouchamps par exemple) ; les caricatures publiées dans le journal sont souvent virulentes et lui vaudront même d’être censuré. Ainsi, la politique dite d’indépendance, la Légion nationale et le rexisme seront les cibles favorites du journal. La publication restera la principale activité du mouvement jusqu’en 1938. À ce moment, Georges Thone charge Fernand Schreurs d’une action de propagande. Cette nouvelle démarche intervient au moment où le conflit entre la Concentration wallonne et la Ligue d’Action wallonne est largement ouvert.

 

Tensions entre la Concentration wallonne et la Ligue d’Action wallonne (1932-1937)

Alors que le quatrième congrès de la Concentration wallonne se prononce sur un programme minimum d’actions, réunissant ainsi la majorité de ses groupements mais mettant également en évidence des tiraillements internes, ce n’est qu’en 1936 que les dissensions se font réellement jour entre Liège et Charleroi. En effet, lors du septième congrès, la révision des statuts est inscrite à l’ordre du jour. Cette révision tend à modifier la structure même de la Concentration et surtout à y relativiser le rôle de la Ligue d’Action wallonne, et à placer Charleroi sur un plan d’égalité. Il s’agit de la création des centrales de propagande wallonne et des fédérations régionales. On sait qu’à Liège, la Centrale de Propagande wallonne ne fonctionna jamais, certains responsables liégeois profitant d’elle pour faire la propagande du Front démocratique wallon plutôt que celle de l’Action wallonne. De même, les journaux La Wallonie nouvelle et L’Action wallonne sont maintenant placés sur le même pied. En fait, les modifications de statuts donnent satisfaction aux ligues de Charleroi, tout en mécontentant des Liégeois très attachés à leur indépendance. Les Liégeois supportaient mal de recevoir des directives de Charleroi (La Nouvelle Revue wallonne, t. IX, n° 4, p. 194, témoignage de Fernand Schreurs).

En 1936, un autre fait d’importance est la création du Front démocratique wallon, groupe de l’abbé Mahieu constitué pour faire face au parti de Degrelle. Le Front refusera de se laisser absorber par la Concentration wallonne qui concèdera à le reconnaître comme organisme autonome. À partir de ce moment, la rivalité entre Liège et Charleroi ne fera que croître.

Petit à petit, les relations se dégradent au sein de la Concentration wallonne. En 1937, François Van Belle décide de quitter la présidence, officiellement pour raisons de santé, officieusement pour cause de découragement. En fait, l’obstacle rencontré par l’Action wallonne – c’est-à-dire la multiplicité des positions – se retrouve au sein de la Concentration wallonne. L’abbé Mahieu succède à Van Belle, tout en conservant, au début, la présidence du Front démocratique wallon, et la direction de La Wallonie nouvelle. Rapidement la rivalité entre cette dernière et L’Action wallonne s’intensifie.

La cristallisation pratiquée par Charleroi autour de la seule personne de l’abbé Mahieu gêne les “ Liégeois ”. L’abbé faisait figure de tribun, c’est incontestable ; son dynamisme, allié au prestige de sa robe, électrisait les salles, ses affirmations démocratiques et anticléricales lui donnaient l’avantage de l’originalité, tandis que sa passion contre le rexisme et contre Léon Degrelle lui valait d’inspirer confiance aux troupes de l’extrême gauche, mais l’abbé Mahieu est aussi dépourvu du sens politique le plus élémentaire et ses incartades sont nombreuses d’autre part, ses accointances avec les communistes, ou des organismes à direction communiste sont manifestes, estime-t-on dans les milieux de la Ligue d’Action wallonne. En fait, le problème le plus important provient du fait que le mouvement wallon se personnifie en sa seule et unique personne.

De la critique de l’action menée par l’abbé Mahieu naîtra, le 7 mai 1939, une Ligue d’Action wallonne du Hainaut, qui se veut le pendant de l’Action wallonne de Liège. L’objectif est aussi de rassembler tous les Wallons contre les entreprises sournoises de l’impérialisme flamand, notamment en s’opposant au bilinguisme, en réclamant la rectification du tracé de la frontière linguistique, en créant un Conseil économique wallon, en développant une politique de grands travaux et en rejetant la politique de neutralité (Vérité, n° 5, 15 juin 1939).

À Liège, Georges Thone exerce une influence considérable et incontestable. À partir d’octobre 1937, c’est lui qui remplace Auguste Buisseret à la présidence de la Ligue. Ce changement n’est sans doute pas sans rapport avec la politique adoptée par L’Action wallonne. Déjà en 1935, Georges Thone avait fait connaître sa position. Le stade du fédéralisme est dépassé ; il faudra choisir entre l’annexion à la France, l’autonomisme wallon ou le statu quo. Cette dernière formule est rejetée immédiatement ; dès lors, seules les deux autres font objet d’un débat. Conscient de la portée de telles options, le Comité d’Action wallonne opte pour une formule plus vague qu’il se propose de défendre au congrès de la Concentration wallonne de 1936 : la séparation avec les gens du Nord, sans spécifier ses modalités (FHMW, LAW, Compte rendu de la réunion du 23 octobre 1935 du Comité d’Action wallonne).

Mais davantage que les idées, c’est l’ambiance qui envenime les rapports entre les hommes. Ainsi, le 8 novembre 1938, le Comité central de la Ligue décide-t-il de quitter la Concentration wallonne. L’Action wallonne a, en effet, une politique de très grande envergure à mener. Non seulement sur le terrain extérieur, pas seulement non plus sur le terrain traditionnel qui consiste à gagner à notre cause l’opinion parlementaire, mais encore dans la sphère plus limitée de l’agglomération de Liège, où des problèmes économiques très importants sont apparus. Nous avons besoin, plus que jamais, de tous les concours, et particulièrement de ceux du monde industriel et commercial. Or, disons-le, dans ces milieux, la Concentration wallonne n’est pas sympathiquement appréciée Quand la Ligue d’Action wallonne, en 1930, a pris l’initiative de créer Concentration wallonne, elle avait conscience d’avoir fait œuvre utile en substituant l’unité à la dispersion des efforts. Et, certes, la collaboration fut réelle sous la présidence de François Van Belle Il importe aujourd’hui de sauvegarder notre prestige et notre autorité, de reconquérir notre indépendance, tant morale que politique, d’être à l’abri de tout reproche et de toute suspicion, qu’ils soient rendus publics ou qu’ils ne le soient pas. Outre l’absence de sens politique de l’abbé Mahieu, le comité de la Ligue d’Action wallonne regrette de n’avoir pas été invité au premier Congrès culturel wallon en raison du veto de la Concentration wallonne à l’encontre de l’Assemblée wallonne. En rompant avec la Concentration wallonne, la Ligue d’Action wallonne envisage de nouer des liens avec l’Association culturelle wallonne issue du Congrès culturel wallon, même si ses rapports avec l’Assemblée wallonne ne sont pas des meilleurs.

La Ligue veut aussi lutter contre la multiplicité des petites ligues qui rend le Mouvement wallon peu crédible et confus. La création du Parti nationaliste wallon est une autre cause de rupture entre la Ligue d’Action wallonne et la Concentration wallonne car ces hommes dont la patience est ébréchée, des hommes aussi dont l’ambition se gonfle outre mesure en ce moment de velléités de fonder un parti nationaliste wallon, ils vont chercher leurs enseignements chez les extrémistes flamands Il y a des erreurs qu’on ne renouvelle pas, il y a des aventures dont on doit se garder s’il faut les courir n’importe comment et avec n’importe qui. Par ailleurs, la renaissance ou la création de Ligues (1937-1938) dans l’agglomération liégeoise donnent lieu à de nouvelles querelles. Au centre de celles-ci, Eugène Duchesne, les conflits au sein de l’Office de Propagande et l’appellation des Ligues. La Ligue d’Action wallonne reproche en effet au premier cité de privilégier la Concentration wallonne et constate que la plupart des nouvelles ligues, en portant le simple nom de “ Ligue wallonne de… ”, ne font pas explicitement référence à la Ligue d’Action wallonne. Aux yeux des militants de la base, l’Action wallonne apparaît comme un Club tandis que l’abbé Mahieu est apprécié comme tribun, proche des gens.

 

Un programme wallon d’action (1937-1940)

En 1937, le comité de la Ligue d’Action wallonne redéfinit son programme ; ses trois revendications fondamentales sont d’une part, la transformation de l’État unitaire en un État fédéral composé de trois membres ou Régions (Flandre, Bruxelles, Wallonie) ; d’autre part, d’un point de vue économique, l’union avec la France et, enfin, la lutte acharnée contre la politique de neutralité. Le comité de la Ligue d’Action wallonne tient également à ce que les Wallons soient représentés en matière de politique extérieure, que la défense de la ligne de l’Est soit accentuée et que l’on abandonne les exercices militaires sur la frontière française ; la suppression du bouchon de Lanaye, le redéploiement économique du Hainaut, la lutte contre la délocalisation des entreprises vers la Flandre, notamment, figurent parmi les revendications économiques immédiates, tandis qu’en matières culturelles et linguistiques, la Ligue d’Action wallonne réclame l’application stricte de la loi, le développement du Conseil culturel d’expression française, le respect de l’unilinguisme en Wallonie et la promotion de la culture française et wallonne. La réorganisation des allocations familiales, l’opposition catégorique à l’amnistie et un plus grand équilibre Wallons-Flamands dans les nominations sont aussi au programme de la Ligue (Ligue d’Action wallonne, programme, 1937).

Pour défendre ce programme, ainsi que le projet fédéraliste Dehousse-Truffaut que l’Assemblée générale du 17 mars 1938 a approuvé à l’unanimité, la Ligue d’Action wallonne peut compter sur un comité élu par la même Assemblée : Yves Bricteux, Auguste Buisseret, Jules Conard, Jules Denis, Maurice Firket, Émile Jennissen, Henri Mardaga, Alfred Motte, René Pouret, Jean Rey, Georges Thone, Georges Truffaut, François Van Belle et Victor Van Michel ont vu leur mandat renouvelé ; Jean Allard, Jean Baar, Charles Baré, Fernand Dehousse, Félix Depresseux, Eugène Duchesne, Marcel Fabry, Charles Joniaux, Léon Maréchal, Yves Paris, Englebert Renier et Fernand Schreurs ont, quant à eux, été cooptés.

La Ligue d’Action wallonne, qui s’attache également à créer un Conseil économique wallon, avec des personnalités comme Jean Rey, Maurice Firket et Englebert Renier, continuera à défendre les thèses fédéralistes, avec le projet Dehousse-Truffaut qui sera déposé sous forme de proposition de loi, et refusé à la Chambre le 2 février 1939. Elle maintiendra ses activités et son journal jusqu’à la guerre, même si Auguste Buisseret démissionnera de la direction du journal en janvier 1939. L’Action wallonne publie notamment une série de brochures dans la collection Les Documents wallons. Ce travail d’information a pour effet de faire connaître, dans certains milieux, la question de Lanaye, ainsi que les problèmes démographiques et économiques. Afin de toucher un plus large public, Fernand Schreurs et Jules Denis créent une Agence wallonne d’Information (AWI). Elle communique jusqu’à la guerre de nombreux articles que quotidiens et hebdomadaires reproduisent.

Lorsque la mobilisation rappelle les miliciens, l’Action wallonne perd les officiers Georges Truffaut et Jean Rey, soit deux des trois rédacteurs de son journal (le troisième étant Englebert Renier). Malgré tout, la Ligue d’Action wallonne parvient à publier un pamphlet dû à la plume de Marcel Thiry. Son Hitler n’est pas jeune ne peut cependant pas être diffusé en mai 1940. Et pour cause… Avec l’éclatement de la guerre, la Ligue d’Action wallonne disparaît. Certains de ses membres trouvent refuge à l’étranger. D’autres vont rejoindre ou créer des mouvements de résistance wallons, dont Wallonie libre. Ils vont ainsi continuer l’action et préparer le futur dans la clandestinité. La Ligue d’Action wallonne a en effet jeté toute une série de bases qui serviront pendant la guerre comme dans la période d’après-guerre.

 Sophie Jaminon – Paul Delforge

 

 

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