À Liège, le 16 mars 1963 est inauguré le Foyer
culturel wallon. Maurice Destenay en est le président, Raymond Smits le
premier vice-président, Jo Duchesne le second, Jean Van Crombrugge le
secrétaire général, Lambert Lemaire le trésorier, Dieudonné Boverie, Jean
Brumioul, Roger Pinon et Fernand Stévart les membres. Initiative de Maurice
Destenay, le Foyer culturel wallon, situé au deuxième étage de l’école de la
rue des Célestines, est en fait un lieu ouvert à tous les groupements
associatifs de Liège ; il abrite, en 1965, le Prix des critiques wallons,
l’équipe théâtrale du Gala wallon, le Caveau liégeois, le Comité du Souvenir
wallon, le Wallon à l’école, le Cercle dramatique des policiers liégeois, la
Fédération wallonne littéraire et dramatique de la province de Liège, La
Société les disciples de Jules Claskin, La Société des Auteûrs walons, les
cours de langue et littérature wallonnes, le Théâtre national wallon.
En mai 1974, un autre Foyer culturel wallon
voit le jour ; présidé par André Libert, il compte Aimée Bologne-Lemaire et
Émile Lempereur comme présidents d’honneur ; Isabelle Carlier, Raymond Bath
et R. Martin en sont les vice-présidents alors qu’Andrée Broman en assure le
secrétariat et Mlle Verpaelst la trésorerie. S’étant fixé comme
buts de promouvoir les arts, les lettres, le folklore et le patrimoine
culturel de notre terroir, le Foyer organise sa première manifestation à
l’Innovation, à Charleroi. Après les allocutions des personnalités, André
Libert présente le FCW et hommage est rendu par Jean-Marie Horremans à Émile
Lempereur. Un hommage est aussi rendu à l’humoriste E. Degrange, par Foulon,
et au peintre Franz Servais par Orvil Haine (6 novembre 1974). Dès ses
premiers jours d’existence, le Foyer culturel wallon publie un bulletin
périodique (mensuel) sous la forme d’une feuille A4 dactylographiée qui sert
essentiellement de convocation aux réunions et manifestations.
On observe que, à la même époque, André Libert
et Andrée Broman sont respectivement président et secrétaire de la
commission culturelle du Rassemblement wallon de Charleroi. Distincts l’un
de l’autre, la Commission et le Foyer finiront par se mêler au profit du
seul Foyer culturel wallon qui, dans ses statuts, mentionnera qu’il se veut
apolitique. Il est clair que l’éclatement du Rassemblement wallon, à
l’automne 1976, facilitera la prise d’indépendance du Foyer culturel wallon.

Constitué sous la forme d’une asbl, le Foyer
met en vente philanthropique la gravure Wallonie faite expressément
par Ben Genaux (500 exemplaires) ainsi que des cartes postales (1976). La
même année, le 26 septembre, le Foyer culturel rend un hommage au monument
Carlier, à Dampremy. La tradition annuelle demeurera. Il semble alors porter
depuis ce moment le nom de Foyer culturel wallon Arille Carlier et continue
à organiser des expositions de peintures, de photographies d’artistes
wallons, des matinées musicales ou des voyages récréatifs.
Petit à petit, le Foyer culturel wallon (Arille
Carlier) va laisser sa place à la Commission culturelle wallonne qui, en
périodes électorales, apparaît comme la section culturelle du Rassemblement
wallon qu’André Libert continue d’animer depuis Fontaine-l’Évêque.
En collaboration avec Wallonie Europe et
Indépendance Wallonie, la Commission culturelle wallonne organise un
concours de dissertation ouvert aux étudiants de l’arrondissement de
Charleroi-Thuin sur le thème Perspectives d’Avenir d’un Jeune Wallon dans
l’Europe de demain (1980). Proche du mouvement Indépendance Wallonie d’Étienne
Duvieusart, la Commission publie un bulletin mensuel intitulé Nouvelles
wallonnes. Elle remet annuellement un prix à la Haute École Fernand
Hotyat à Morlanwelz (depuis 1981). En 1984, en collaboration avec la Maison
de la Culture de Charleroi, l’Association littéraire wallonne de Charleroi
et le Casi de Fontaine-l’Évêque, elle organise un colloque à Leernes sur le
thème Existe-t-il une culture wallonne ? (19-20 juin).
En 1998, la Commission devient Alliance
culturelle wallonne.
Paul Delforge