Institut Destrée - The Destree Institute

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Bibliothèque publique de Wallonie

Bibliothèque wallonne à Liège

Office wallon de documentation

Fonds d’Histoire du Mouvement wallon

Bibliothèque nationale de Wallonie

Bibliothèque de la Pensée wallonne

 

Plusieurs démarches ont été entreprises au cours du xxe siècle afin de créer une bibliothèque spécifique à la Wallonie, voire au Mouvement wallon. Avant la Première Guerre mondiale, existe déjà à Liège une Bibliothèque wallonne au sein de la Société liégeoise de Littérature wallonne. Elle ambitionne de centraliser tout ce qui, dans le monde entier, est publié en wallon et sur le wallon. Cette bibliothèque du parler wallon est née en même temps que la Société liégeoise mais n’est pas en relation étroite avec le Mouvement wallon.

En mai 1902, Rodolphe de Warsage suggère à la Ligue wallonne de Liège de créer une bibliothèque wallonne ouverte au public. Sa proposition ne se concrétisera pas. En novembre 1907, Joseph Vrindts et Louis Wesphal relancent l’idée au sein de la même Ligue wallonne en proposant d’aider les auteurs wallons en achetant leurs œuvres. L’ampleur de l’entreprise conduit la Ligue à renoncer à ce projet.

En 1911, la Ligue des Étudiants wallons, qui se revendique de la Ligue estudiantine anti-flamingante, se fixe comme objectif de fortifier et d’exalter le sentiment propre du peuple wallon, préparer une génération d’intellectuels conscients du génie et de la force de leur race, aptes à revendiquer énergiquement, dans l’avenir, les droits de la Wallonie. Pour ce faire, elle décide la création d’une bibliothèque consacrée au Mouvement wallon, création qui n’aboutit pas dans les années précédant la Première Guerre mondiale malgré les efforts du président de la Ligue des Étudiants wallons, Albert Dandoy qui s’adresse à Jules Feller et Auguste Doutrepont notamment.

À partir de janvier 1920, la revue La Terre wallonne, à côté des contes, nouvelles, poésies et d’une chronique littéraire, inaugure une rubrique intitulée Bibliothèque wallonne qui recense les ouvrages nouvellement parus. Il ne s’agit évidemment pas d’un lieu où l’on peut consulter des livres mais de la recension d’ouvrages constituant l’essentiel de la Bibliothèque d’un honnête Wallon ! Elle se poursuivra jusqu’au début des années trente.

 

Bibliothèque publique de Wallonie

La matérialisation de l’idée d’une Bibliothèque wallonne ne verra le jour qu’en 1933, à Namur, grâce à Luc Javaux. Frappé par le manque total de documentation et de possibilités en matière de recherches historiques, économiques et autres sur la Wallonie, Luc Javaux, alors jeune universitaire à l’Université de Liège, prend conscience de la nécessité d’apporter aux chercheurs et à tout jeune Wallon un outil de connaissance sur le passé, et de réflexion sur le présent de la Wallonie. Aussi décide-t-il, en 1934, avec le comité de la Fédération des Universitaires wallons, de recueillir et de rassembler des ouvrages d’art, d’histoire, d’économie, de sciences sociales, des œuvres d’écrivains wallons et d’autres périodiques émanant de différents organes de revendications et de défense des intérêts wallons.

Appuyée par des membres de son comité d’honneur tels que Jules Destrée, Maurice des Ombiaux, Maurice Wilmotte et surtout le Namurois François Bovesse, la Fédération se fait d’abord reconnaître par la Ville de Namur. Il lui est ensuite plus facile de recevoir l’autorisation de déposer les livres récoltés à la Bibliothèque communale. Une convention liait la Fédération à l’institution communale. Ainsi, dès 1934, plus de 300 ouvrages relatifs à la Wallonie et de nombreux journaux y sont déjà déposés et répertoriés.

Installée à Namur, lieu que la Fédération considère comme central, cette première bibliothèque publique de Wallonie rassemblera plus de 500 ouvrages avant de disparaître au moment de la Seconde Guerre mondiale. Après celle-ci, Victor Kinet et André Lecocq, responsables du Groupement culturel Luc Javaux, revendiquent, en vain, la restauration de la Première bibliothèque wallonne créée par Javaux à Namur. Alors que l’on pense la bibliothèque disséminée en raison de la guerre, Charles-Fr. Becquet croit savoir, en 1951, que les 3 à 4.000 volumes ont été confiés à l’administration communale de Namur et qu’ils dorment dans des caisses. Il semble avoir entrepris des démarches pour rétablir la bibliothèque. En vain.

 

Bibliothèque wallonne à Liège

À Liège, une autre bibliothèque wallonne est constituée par les Jeunesses wallonnes, à la Maison wallonne (en Hors Château) entre décembre 1933 et septembre 1935 ; les sources sont maigres mais il semble que son objectif est de présenter de la documentation sur la vie politique, artistique et folklorique. Il semblerait aussi qu’il s’agisse d’une initiative de la Ligue des Étudiants wallons, qui publie L’étudiant fédéraliste, revue estudiantine liégeoise. Il pourrait s’agir aussi d’une dépendance, d’une décentralisation de la Bibliothèque publique de Wallonie établie par Javaux à Namur. Il est en effet prévu que les livres, revues ou journaux en double soient déposés dans d’autres lieux similaires de Wallonie. Jacques Collas paraît être l’instigateur du projet liégeois.

 

Office wallon de documentation

Le besoin de documentation est un phénomène récurrent pour les militants wallons. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le directoire de Wallonie libre décide de créer un Office wallon de documentation chargé de mettre à sa disposition toute la documentation nécessaire à ses travaux et de servir aussi les personnes qui se revendiquent de la Wallonie libre (31 octobre 1943). Aucun statut n’est rédigé. L’urgence est invoquée. Les dirigeants de la Wallonie libre souhaitent que cet outil soit rapidement mis en place. Ils disposent d’un local et du personnel nécessaire pour réaliser les classements. L’Office s’intéressera dans un premier temps à tous les documents à caractère officiel ou scientifique traitant de questions politique, culturelle, sociale et économique (revues, journaux, rapports, manuscrits, etc.). La littérature politique wallonne postérieure au 10 mai 1940 sera aussi rassemblée mais, pour des raisons évidentes, rangées dans un autre lieu.

Disposant de moyens de reproduction, les responsables espèrent créer un embryon de documentation wallonne dans un délai de trois mois. Ils espèrent aussi propager des informations (notamment les travaux du Conseil économique wallon) en province de Liège. L’Office ne paraît pas avoir connu de prolongement après la Libération du territoire.

 

Fonds d’Histoire du Mouvement wallon

Il faudra attendre 1957 pour que le Mouvement wallon dispose d’un centre où archives et travaux sont conservés. Il est créé à l’initiative du Comité permanent du Congrès national wallon.

 

Bibliothèque nationale de Wallonie

À l’occasion du vingtième anniversaire du Cercle Les XIII de Nivelles, Émile Vancutsem, président de la Fédération des cercles littéraires et dramatiques du Brabant, ainsi que Charles Gheude, Auguste Vierset et Léopold Crenier, membres du jury du concours littéraire de chansons et de poésies wallonnes organisé par ledit cercle, émettent le vœu de voir se fonder, dans la Capitale, une bibliothèque qui grouperait non seulement les œuvres littéraires et dramatiques wallonnes, de tous dialectes, mais encore les ouvrages de critique, de philologie, les recueils de folklore, les revues consacrées au wallon, les monographies de métiers, les études sur l’art de ces régions, bref tout ce qui aiderait à mieux connaître et apprécier la Wallonie, sa culture et les productions du génie wallon (29 septembre 1941).

Quelque temps plus tard (3 novembre), la Fédération met sur pied un cycle de représentations wallonnes, dont les bénéfices, joints aux souscriptions diverses, constitueraient les premiers fonds de la Bibliothèque nationale de Wallonie. La publicité est faite via les programmes d’activités et 25.000 F sont déjà rassemblés en mai 1942. L’aide du ministère de l’Instruction publique et du service des Bibliothèques publiques est partiellement obtenue.

Sans que le régime d’occupation semble contrarier la volonté des initiateurs du projet, la Bibliothèque se constitue grâce à des dons divers et surtout à l’acquisition d’une partie importante de la bibliothèque de Jules Feller. Un comité de patronage et un comité d’administration sont chargés de la gestion de la BNW. Mais son essor est freiné par des contingences matérielles, le local n’étant pas adéquat : la maison d’Ernest Solvay, à Ixelles, servit de premier local provisoire. En 1948, priée de trouver un autre endroit, la Bibliothèque multiplie les démarches afin de trouver un lieu d’accueil à Bruxelles. Entre temps, Chermanne entrepose les livres dans son garage à Boitsfort. Finalement, la bibliothèque trouve un asile définitif à Nivelles, siège de la Fédération, où la commune tient sa promesse de l’installer dans les locaux désaffectés de la maison communale de Thines. En septembre 1949, la BNW est inaugurée et propose 7.000 ouvrages à la curiosité de ses lecteurs.

Inaugurée le 20 septembre 1969 à Nivelles, dans les vastes locaux de l’ancien hôtel du baron de Taye, rue de la Religion (anciennement, le bâtiment était affecté à la gendarmerie), cette bibliothèque constituée alors de 20.000 volumes n’est cependant pas liée directement au Mouvement wallon. Pourtant, une confusion largement répandue tend à établir un lien entre la bibliothèque de Javaux et la bibliothèque de Nivelles, la première ayant constitué le fond de la seconde. Aucune preuve ne permet de corroborer cette allégation.

 

Bibliothèque de la Pensée wallonne

En novembre 1971, la Fédération Mons-Borinage de Wallonie libre et la ville de Mons unissent leurs efforts pour organiser la première exposition du livre wallon. En raison de l’ampleur du succès remporté, est constituée une Commission culturelle de Wallonie libre Mons Borinage (15 janvier 1972). Elle tend à défendre l’identité culturelle wallonne, à promouvoir les arts, les sciences et les lettres de Wallonie, à organiser, animer et réaliser des manifestations illustrant la pensée wallonne et à gérer une bibliothèque wallonne. Sous le nom de Bibliothèque de la Pensée wallonne, celle-ci assure la conservation et la consultation des œuvres dialectales et françaises de Wallonie ; elle est un important centre de documentation et de recherches en dialectologie, ethnographiques et folkloriques pour l’ouest wallon et la région picarde du Hainaut.

Ce sont plus de 5.000 livres, revues, documents divers qui seront rassemblés par cette bibliothèque qui veut dépasser le niveau local et sous-régional et se revendique volontiers nationale wallonne.

Constituée en asbl en 1976, la Commission culturelle de Wallonie libre Mons Borinage devient, en 1988, La Pensée wallonne – Association culturelle de Wallonie. Établie d’abord au Château Joncquoy, rue Bonaert, à Mons-Ghlin, la bibliothèque est installée, depuis 1996, au premier étage de la Maison Léon Losseau à Mons. Depuis ses débuts, Armand Deltenre est le président de l’Association.

 Paul Delforge

 

 

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