Docteur en philosophie et lettres (1863), en sciences politiques
et administratives (1866) et en droit (1867) de l’Université de
Liège, Charles Van Marcke est inscrit comme avocat à la Cour
d’Appel de Liège (1867-1928). Réélu à douze reprises au Conseil
de l’Ordre, bâtonnier du barreau de Liège en 1894 et 1915,
Charles Van Marcke fait aussi une carrière politique en
défendant les idées libérales : trésorier (1877-1879),
secrétaire (1880-1882), vice-président (1892-1894, 1897-1899),
président (1899-1901) de l’Association libérale de Liège, il est
vice-président (1912) puis président (1913) de la gauche
radicale) à la Chambre des représentants.
Conseiller communal de la ville de Liège (1882-1887), échevin
des finances (1885), conseiller provincial (1878-1892), il est
élu député effectif (1892-1894) ; suppléant (de 1895 à 1905), il
remplace J. Trasenster démissionnaire (1905-1914). Au Parlement,
il se montre un défenseur attentif des droits des Wallons et de
la langue française. Actif lors des débats sur l’emploi des
langues à l’armée et dans l’enseignement primaire (1910-1914),
le parlementaire liégeois ne manque pas d’attirer l’attention
sur les griefs wallons. En 1898, il devient membre du comité de
patronage de la Ligue wallonne de Liège. Par la suite, il est
l’un des délégués de Liège à l’Assemblée wallonne (1912-1914,
1919-1928).
Au
lendemain de l’Armistice, le groupe liégeois de l’Assemblée
wallonne se réunit et publie un Manifeste (décembre 1918) qui
évoque les griefs wallons. Alors que la Flandre est libérée et
sans attendre que la Wallonie soit évacuée par l’ennemi, s’est
constitué un nouveau gouvernement belge et les Chambres se sont
réunies. Le nouveau gouvernement ne comprend pas trois Wallons
sur ses douze membres, et aucun qui a pris explicitement la
défense des Wallons ; de plus, le gouvernement a annoncé la
création prochaine d’une université flamande à Gand, a déclaré
admettre le principe du bilinguisme et de l’imposer au pays.
Charles Van Marcke est l’un des quinze signataires de cette vive
protestation.
Paul
Delforge |