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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Royer Émile 

    Né à Bruxelles le 27 avril 1866, décédé à Paris le 16 mai 1916 

Fils de Michel Pierre Royer, négociant, né à Paris en 1815 et de Pétronille Émilie Defraëne, née à Tubize, Émile Royer épouse en 1905, à Nivelles, Lucie Mathieu, sœur de Jules Mathieu futur député-bourgmestre de Nivelles et gouverneur de la province de Liège. Après des études secondaires à l’Athénée de Bruxelles, Émile Royer obtient le grade de docteur en droit à l’Université libre de Bruxelles, le 4 novembre 1887. Le jeune avocat s’inscrit au barreau de Bruxelles. En juillet 1892, il plaide devant la Cour d’Assises de Liège la cause de l’anarchiste Jules Moineau. En 1900, Émile Royer et Charles Gheude sont les défenseurs d’Arthur Meert, membre de l’Avant-Garde socialiste de Saint-Gilles, coaccusé de Jean-Baptiste Sipido dans l’attentat contre le prince de Galles.

Entré au POB depuis 1894, Émile Royer échange une correspondance et entretient des liens d’amitié avec Jules Destrée, Léon Furnémont et Émile Vandervelde. En 1908, il est élu député de l’arrondissement de Tournai-Ath sur une liste de cartel libéral-socialiste, puis réélu jusqu’en 1914. Entraîné par son collègue Jules Destrée, Émile Royer anime fréquemment les débats linguistiques à la Chambre. Au Congrès national des œuvres intellectuelles de langue française, réuni à Bruxelles, en septembre 1908, Royer fait déjà figure de leader du Mouvement wallon.

En 1910, dans l’organe fédéral du POB, il écrit que « La Wallonie doit être laissée aux Wallons, à la culture française ; la Flandre restera aux Flamands, et l’arrondissement de Bruxelles étant un arrondissement mixte, Bruxelles devant être la capitale de tous les Belges, des Wallons comme des Flamands, les pères de famille doivent être absolument libres de choisir pour leur enfant un régime scolaire français ou un régime scolaire flamand ».

En 1912, il est le seul parlementaire du Hainaut occidental qui accepte un mandat à l’Assemblée wallonne. Lors de la discussion du projet de loi sur l’emploi des langues à l’armée, en mai 1913, Royer déclare : « (...) Il faut favoriser l’autonomie des provinces wallonnes et des provinces flamandes... » En réponse au questionnaire de la Ligue wallonne du Tournaisis, Émile Royer titre La question wallonne dans L’Égalité du 24 mai 1914. Selon lui, la Wallonie est minorisée politiquement parce que le gouvernement homogène catholique est l’ennemi de la Wallonie.

La Première Guerre mondiale est ressentie douloureusement par cet idéaliste impénitent. Le député socialiste de Tournai-Ath condamne sévèrement l’attitude de l’Allemagne. Dans L’Écho de la Dendre du 9 août 1914, il signe avec le libéral Paul-Émile Janson, une déclaration qui rappelle les devoirs de tous les citoyens belges. Accompagnés de Jules Destrée, les Royer se réfugient à Anvers, en septembre 1914, puis gagnent Woodford en Angleterre. Avec Émile Vandervelde, Royer organise à Londres le service d’aide aux soldats. Il ne renonce pas pour autant à son idéal socialiste, wallon et républicain. Dès 1915, il se démarque d’un nationalisme belge échevelé. Dans l’Indépendance Belge (journal publié à Londres) il est le premier à faire entendre la voix d’une opposition catégorique, en 1915 et 1916, à la politique annexionniste (Luxembourg, Rhénanie, Flandre Zélandaise) préconisée par Pierre Nothomb, Fernand Neuray et Maurice des Ombiaux dans le journal catholique belge Le xxe Siècle. Ce serait, à ses yeux, l’écrasement de la Wallonie – déjà minorité en Belgique – au milieu d’un gigantesque État germanique. Au début de l’année de 1916, il apporte son soutien à L’Opinion wallonne de Raymond Colleye. De santé délicate, rongé par les épreuves, Émile Royer meurt à Paris, le 16 mai 1916.

En 1921, lors d’un meeting à Tournai, Jules Destrée rendra hommage à Émile Royer, « (…) socialiste, (…) bon Wallon. Il était dans la tradition de la Révolution française et son âme généreuse n’a pas pu résister aux commotions de la guerre. (…) nous étions ensemble en exil. Je l’ai rencontré à Londres et à Paris ».

 

Jean-Pierre Delhaye

 

Jean-Pierre Delhaye et Paul Delforge, Franz Foulon. La tentation inopportune, Namur, Institut Destrée, 2008, coll. Écrits politiques wallons n°9

 

 

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