Prisonnier politique de la Grande Guerre au cours de laquelle il
a d’ailleurs été blessé, Roba est atteint d’une affection
chronique de l’estomac consécutive au mauvais régime et aux
privations qui lui ont été imposées. Machiniste instructeur à la
SNCB, il est mis en disponibilité à partir de 1920. Établi comme
commerçant, voire petit industriel à Boitsfort, il se remet au
service de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. De
l’été 1940 à septembre 1943, sous la direction d’Alphonse Cluts,
il distribue La Libre Belgique ainsi que Wallonie
libre : il est en contact avec Mme Bologne et François
Simon. Roba est alors surnommé « Oncle François ». Par la suite,
il est approvisionné par Camille Noël, inspecteur au ministère
de la Santé publique, rédacteur et membre du secrétariat de
La Libre Belgique. Il sera reconnu résistant par la presse
clandestine du 1er septembre 1940 au 1er
avril 1944.
Par ailleurs, Roba fournit de la poudre de Carborandum en vue de
la préparation de pastilles destinées au sabotage de moteurs
d’auto et d’avion utilisés par l’armée allemande. Il fournit des
renseignements militaires et industriels à E. Peten du groupe
Luc Bravery, il apporte son aide aux personnes recherchées par
l’ennemi, convoie des aviateurs alliés et des résistants
recherchés par l’ennemi, distribue de nombreuses pièces
d’identité à des aviateurs alliés, réfractaires, résistants.
Pour tout cela, il sera reconnu comme résistant civil du 1er
janvier 1943 au 3 septembre 1944. Après la Libération, il reste
membre de Wallonie libre jusqu’à la fin de ses jours, en
1968.
Paul Delforge |