Les revendications flamandes en matière
d’enseignement et plus particulièrement la flamandisation de l’Université de
Gand et la création d’une Commission de l’Enseignement supérieur (1908)
suscitent de vives réactions dans certains milieux estudiantins wallons.
Ainsi, à Liège, quelques étudiants décident de créer une Ligue pour la
défense de la liberté des langues. Étudiant à la faculté des sciences de l’Université
de Liège, Paul Prévot devient le trésorier de la Ligue des Étudiants
wallons, aussi appelée la Ligue estudiantine anti-flamingante (1912). En
1914, il est le président du mouvement. Cette action est menée dans un
esprit national belge. C’est la défense de la langue française partout en
Belgique qui est en jeu. En raison de la Première Guerre mondiale, ce n’est
qu’en 1920 que Paul Prévot est diplômé ingénieur des mines de l’Université
de Liège.
Entré à la SNCB comme chef de section
temporaire (1920), il est affecté à l’atelier central de Luttre, est nommé
ingénieur de 2e classe (1922) puis ingénieur de 1re
classe (1925) avant de devenir ingénieur principal (1948) à l’atelier
central de Salzinnes où il a été affecté en 1929. Pendant la Seconde Guerre
mondiale, Paul Prévot diffuse des journaux clandestins wallons. Président de
la section locale de Namur de Wallonie libre dès 1944, il le demeurera
jusqu’à sa mort en 1953. Délégué au directoire de Wallonie libre, membre de
la fédération de Namur, il se révèle un zélé propagandiste dans le Namurois.
Membre du Congrès national wallon, il participe au congrès wallon de 1945
(Liège, 20 et 21 octobre) et devient membre du Comité permanent du Congrès
national wallon en 1947. Paul Prévot est l’un des cinquante signataires
wallons du manifeste des Intellectuels wallons et flamands, aussi appelé
Accord Schreurs-Couvreur (3 décembre 1952).
Paul Delforge