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HENNEBICQ
Léon |
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Né à Mons le 3 décembre 1871,
décédé à Saint-Gilles le 5 mai 1940 |
Docteur en droit de l’Université libre de
Bruxelles (1892), le fils du directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Mons
poursuit sa formation en économie, droit et sociologie à l’Université de
Berlin. Inscrit au Tableau de l’Ordre des avocats à la Cour d’Appel de
Bruxelles (1896), il préside la Conférence du Jeune barreau (1912) puis est
élu bâtonnier du barreau de Bruxelles (1925-1927), Léon Hennebicq a
contribué à la création de l’Université nouvelle (1894) où il devient
professeur. Il enseigne aussi aux cours d’extension universitaire de l’ULB
(droit industriel et ouvrier) ainsi qu’à l’Institut des Hautes Études de
Belgique qu’il a contribué à fonder. Volontaire de guerre,
capitaine-commandant, Léon Hennebicq dirige les services maritimes et
fluviaux de l’armée de campagne. Président de la Ligue maritime belge,
rédacteur en chef du Journal des Tribunaux, directeur des
Pandectes belges (1924), de la Revue économique internationale,
des Novelles, qu’il a contribué à élaborer, il est également poète et
essayiste ; il a notamment publié un conte judiciaire et est l’auteur
d’ouvrages de philosophie du droit ou portant sur des thèmes de métaphysique
juridique. Auteur d’un essai sur Léopold II, il célèbre aussi
Rubens, génie occidental.
Non parlementaire et
absent du Mouvement wallon avant la constitution de l’Assemblée wallonne,
Léon Hennebicq est néanmoins désigné comme président de la Commission
“ Défense nationale ” (1913) de ce Parlement wallon informel. A ce titre, il
est l’auteur d’un long rapport dans lequel il montre qu’il ne croit guère en
la capacité des 100.000 soldats belges de résister longtemps à l’avancée
rapide d’un million de Prussiens. Il ne croit pas non plus en la guerre
défensive prônée par l’état-major belge. Pour lui, cette tactique consiste à
défendre la Flandre et à abandonner la Wallonie, ses ouvriers et ses usines
au pillage des Allemands. Observant que les projets gouvernementaux déposés
en 1913 abandonnent progressivement la tactique de la guerre défensive, Léon
Hennebicq se plaint néanmoins de la lenteur de la mise en place de la
nouvelle politique militaire belge : les effets de la nouvelle loi sont
attendus pour 1920 au plus tôt, or Léon Hennebicq craint une guerre
imminente qui ne laissera aucune chance à la Wallonie. À ses yeux, des
efforts exceptionnels doivent être consentis immédiatement mais les milieux
flamands se refusent aux sacrifices nécessaires à la défense nationale.
Se plaçant
exclusivement d’un point de vue stratégique, Léon Hennebicq émet plusieurs
suggestions qui sont reprises par l’Assemblée wallonne (installation d’une
deuxième division de couverture entre la Meuse et Bastogne, création d’un
casernement constitué de détachements cyclistes, de cavalerie, de
mitrailleuses et de batteries légères, recrutement régional, etc.). Quant à
la question des langues à l’armée, elle ne revêt, à son estime, qu’une
importance secondaire car, même si le gouvernement prône le bilinguisme, il
n’y a là aucun intérêt militaire : face au danger, les ordres donnés sont
compréhensibles par tous les miliciens…
De manière beaucoup plus générale, Léon
Hennebicq appartient au courant unioniste de l’Assemblée wallonne.
Concernant la flamandisation de l’Université de Gand, Léon Hennebicq ne
s’oppose nullement à la création d’une université flamande en Belgique mais
demande, parallèlement, la création d’établissements d’enseignement du
wallon. Il réclame la reconnaissance de l’égalité entre les langues wallonne
et flamande, et réfute toute comparaison entre la langue française et le
flamand (1911). Après la Première Guerre mondiale, il dénonce la suppression
du français à l’Université de Gand et demande le maintien du bilinguisme
dans les villes flamandes concernées par le commerce national (1920). De
1923 à 1937, il est l’un des délégués de Bruxelles à l’Assemblée wallonne.
En 1938, il est membre du comité d’honneur du premier Congrès culturel
wallon qui se tient à Charleroi. Il est également nommé administrateur de l’asbl
Les Amis de l’Art wallon.
Paul Delforge
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