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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

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ENGLEBERT Omer

   

Né à Ollomont-Nadrin le 31 mars 1893, décédé à Jérusalem en 1991

Après des études secondaires au petit séminaire de Bastogne, Achille Englebert entre au noviciat des Franciscains de Tielt (1909). C’est là qu’il débute des études de philosophie et de théologie qu’il poursuivra dans d’autres établissements flamands, à Reckheim, à Turnhout et à Saint-Trond. Il conserve un très mauvais souvenir de ce séjour en pays flamand où il côtoie quelques-uns des futurs meneurs du Mouvement flamand. En 1924, il est ordonné prêtre libre par le cardinal Mercier, à Bruxelles ; deux ans plus tard, il entre au couvent des Franciscains de Montignies-sur-Sambre, où d’ailleurs une association flamande active est animée par le père Geysen. Dans cette forteresse du Broederbond, ainsi que l’appelait Arille Carlier, Omer Englebert affiche haut et clair ses sentiments wallons, bénéficiant de l’aile protectrice du cardinal Mercier. L’abbé Englebert n’hésite pas dans son apostolat à vénérer les saints wallons et à prêcher explicitement pour le salut de l’âme wallonne de ses auditeurs. Après la mort du cardinal Mercier, les vexations que suscite son engagement wallon contribueront à ce qu’il quitte le froc religieux.

Beau-frère d’Ivan Paul, directeur du journal La Défense wallonne, l’organe de l’Assemblée wallonne, Omer Englebert qui était entré à l’Assemblée wallonne en 1923, avec le blanc seing du cardinal Mercier, y représente l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne. Tant l’abbé Englebert que le cardinal Mercier et l’Assemblée wallonne partagent les mêmes vues : maintien de la Belgique et de la reconnaissance, en son sein, de la spécificité et de l’authenticité de la Wallonie. Dans les articles qu’il signera sous le nom d’Un catholique wallon dans la Défense wallonne, Omer Englebert démontre son attachement à une Belgique de langue française et s’oppose au bilinguisme. Membre du bureau permanent de l’Assemblée wallonne, le précepteur qu’il devient en 1923 apporte de nombreuses contributions aux publications wallonnes.

Membre de l’équipe de rédaction de La Terre wallonne, dont il est un des fondateurs avec Élie Baussart et le père Hughes Lecocq, opposé à la flamandisation de l’Université de Gand, Omer Englebert attire l’attention des catholiques wallons sur l’importance des questions wallonnes et notamment sur la problématique démographique et le danger de la présence du Boerenbond en Wallonie. Il réclame des statistiques décentralisées pour mieux appréhender la réalité wallonne ; il encourage les Wallons à faire davantage d’enfants. Dieu est un peu plus dans le peuple wallon que dans les autres peuples. Comme les pauvres “ temporels ”, la Wallonie mérite une spéciale compassion et une aide particulière pour sa grande misère spirituelle et l’indigence de Dieu où vivent tant de ses enfants. Si elle n’est heureusement pas encore une nation “ assistée ” dans l’Église, si au contraire elle envoie toujours des missionnaires aux peuplades des infidèles, elle n’en exige pas moins l’effort décuple de tous ceux de ses fils qui n’ont pas rompu la tradition religieuse des aïeux. (…) Que ce soit le Wallon qui devienne notre plus grand amour, comme aussi le premier bénéficiaire de notre prosélytisme chrétien. Constatant que les catholiques flamands tendent à se séparer des Wallons, il appartient à ces derniers de trouver les moyens de sauver la foi en Wallonie (1920).

Collaborateur de l’Almanach wallon (1923), de la Revue catholiques des idées et des faits, notamment, chroniqueur sous divers pseudonymes (Un catholique wallon ou Bertomert dans La Défense wallonne), il livre un petit billet humoristique quotidien au xxe siècle à partir de 1927, aux côtés de l’abbé Wallez et de l’abbé Van den Hout. La réunion de tous ces billets donne naissance à l’ouvrage qui fera sa renommée et lui permettra de vivre, La sagesse du Curé Pecquet (1928). Trois autres ouvrages écrits entre 1928 et 1953 prolongeront les aventures de ce curé ardennais.

En 1930, Englebert participe à une réunion de l’Action wallonne à Charleroi. Son discours sage et posé montre l’attitude respectueuse à l’égard de la Flandre qu’a le plus souvent observé le Mouvement wallon, malgré les événements : Guerre 14-18, Université de Gand, etc. Opposé au bilinguisme en Wallonie, Englebert dénonce les ravages que causerait, selon lui, l’imposition du flamand en terre wallonne : Les braconniers wallons seront traqués par des gardes flamands. Et vous verrez ce que sera une telle lutte ! Favorable à l’accueil des Flamands, il souligne que leur assimilation s’est toujours bien passée parce qu’ils ont fait l’effort d’apprendre le français. Opposé à la présence du Boerenbond dans l’agriculture wallonne, il défend les prêtres du Luxembourg qui font obstacle à la pénétration de l’organisme flamand en terre wallonne.
 

Au début des années trente, l’abbé paraît cesser ses activités wallonnes. Pourtant, il figure toujours parmi les membres de l’Assemblée wallonne, fait partie du comité de patronage du deuxième congrès de la Concentration wallonne et, en 1938, il est membre du comité d’honneur du premier Congrès culturel wallon qui se tient à Charleroi. En mai 1940, il propose ses services au Quai d’Orsay pour faire face à l’attaque allemande. Il s’est alors établi en France, où il est aumônier et a acquis la nationalité française. Fréquentant les cercles littéraires, il publie une biographie du Père Damien, une Vie de saint François d’Assise et La fleur des saints. Le prêtre-prédicateur de l’ordre des Franciscains du couvent de Bastogne est devenu aumônier des Dames de Sion à Évry, puis à Grand-Bourg, en Seine-et-Oise. Dans une interview accordée à un journaliste de Vers l’Avenir, à l’aube de ses 95 ans, il expliquera que, souffrant de très fortes migraines, il lui avait été conseillé de changer de pays et de voyager. Dans les années cinquante, il séjourne en Californie, puis à New York avant de vivre au Mexique. Il écrit alors un ouvrage sur Junipero Serra qui fonda les premières missions en Californie (1956). Poursuivi par ses migraines, Englebert part au Pérou puis en Argentine avant d’arriver à Jérusalem où il va vivre au Carmel du Pater à partir de 1960.

 Paul Delforge

 

 

 

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