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DEFOSSET Léon |
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Né à Leignon le 13 mars 1925,
décédé à Woluwé-Saint-Lambert le 25 septembre 1991 |
Après des humanités inférieures à l’École
moyenne de Ciney et des humanités supérieures à l’Athénée de Namur
accomplies durant la Seconde Guerre mondiale, Léon Defosset s’établit à
Bruxelles où il entreprend des études en droit. Tout naturellement,
dira-t-il plus tard, il y entre en contact avec le Cercle des Étudiants
wallons et est l’un des fondateurs du Cercle de balle pelote Les Wallons de
Bruxelles. Il est aussi membre du cercle des étudiants communistes et, pour
financer ses études, travaille comme rédacteur au ministère de la
Reconstruction alors dirigé par Jean Terfve. Secrétaire politique de la
section de Leignon du Parti communiste de Belgique (1945-1946), membre du
comité fédéral de Dinant du PCB, il s'occupe également de la mutuelle neutre
locale "Rénovation", d’obédience communiste. En 1946, pour cause
d'incompatibilité d'humeur avec le nouveau secrétaire fédéral, il abandonne
toutes ses fonctions dans sa région natale. Docteur en droit à l’Université
libre de Bruxelles (1945-1949), avocat au Barreau de Bruxelles (1949) puis à
la Cour d’Appel de Bruxelles (1950), il accomplit son service militaire de
février 1950 à septembre 1951. En 1950, devenu avocat, il prend contact avec
les responsables de la section communiste du Palais de Justice de Bruxelles.
Il ne sera pas donné suite à son offre.
Vice-président de la régionale de Bruxelles du Mouvement populaire wallon,
qu’il a contribué à créer dès 1961, Léon Defosset en devient le secrétaire
(novembre 1962). Président en 1963, il exercera cette fonction jusque dans
les années septante. Entre-temps, il a été désigné comme vice-président du
bureau fédéral du Mouvement populaire wallon en tant que représentant du
Brabant lors du deuxième congrès du MPW (Liège, décembre 1962). À cette
occasion, il a critiqué les “ solutions à l’emporte-pièce ” du rapporteur
Perin au sujet de Bruxelles.
Présent à une grande et paisible manifestation
à Bruxelles (29 septembre 1962), présent à la manifestation du Mouvement
populaire wallon de Charleroi du 26 mai 1963, membre du Collège exécutif de
Wallonie (1963-1964), Léon Defosset prend une part active à l’organisation
du pétitionnement de l’automne 1963. Membre du bureau du Mouvement populaire
wallon, membre du comité du Front de Défense de Bruxelles, Defosset y défend
les positions du MPW qui lie les réformes de structure politiques et les
réformes de structure économiques. Il suscite ainsi une certaine animosité
au sein du Front où il s’oppose à certains bouffeurs de Flamands. Il
est en effet favorable à un dialogue avec les Flamands dans le cadre d’un
Mouvement populaire bruxellois qui ne verra jamais le jour suite à la mort
prématurée d’André Renard. Cette mort accéléra sans doute aussi la création
du FDF et des partis wallons.
Considéré par les militants du MPW comme le
champion des réfractaires au recensement, Defosset est, avec Victor
Laloux, l’avocat qui défend les opposants au recensement de population
dépourvu de son volet linguistique. Il sera conseiller juridique de l’Association
wallonne du Personnel des Services publics (1968). Membre du Comité central
d’Action wallonne de Bruxelles, membre de la Ligue wallonne de
l’agglomération de Bruxelles, Léon Defosset participe au premier
regroupement des mouvements francophones de Bruxelles et il les représente
lors du Congrès d’Action wallonne (Namur, mars 1963) mais surtout au sein du
Collège exécutif de Wallonie (1963-1964). Il contribue en outre à la
création du Front démocratique des francophones de Bruxelles (1964).

Député de Bruxelles en 1965, Léon Defosset est
l’un des trois premiers élus inscrits sur une liste essentiellement
bruxelloise. Défenseur des francophones de Bruxelles, il entend défendre
autant les habitants de Beersel, de Crainhem et d’Alsemberg que de Fourons,
tant sur le terrain qu’à la Cour des Droits de l’Homme à Strasbourg. À la
Chambre, il interpelle constamment le gouvernement sur des questions de
représentation des francophones dans des institutions comme la SABENA,
l’aéroport national, l’administration centrale. Il est particulièrement
attentif aux arrêtés d’application des lois linguistiques. Défenseur de la
liberté du choix linguistique en matière judiciaire, il réclame le
rattachement des communes de la périphérie bruxelloise aux cantons
judiciaires de Bruxelles. Ancien résistant par la presse clandestine, il est
aussi particulièrement vigilant dans les matières qui concernent le droit
des victimes de la guerre et rejette toute forme d’amnistie.
En 1970, en remportant 38% des suffrages pour
sa première participation aux élections communales, Léon Defosset devient
“ maire ” d’Etterbeek dont il est déjà le député. Au Parlement, il assure la
direction du groupe parlementaire FDF-RW et, en octobre 1972, il remplace
Jean Duvieusart à la tête du comité directeur du FDF-RW. Il exerce cette
fonction jusqu’en octobre 1974. En janvier 1975, il succède à André Lagasse
à la présidence du seul FDF avant d’entrer dans le gouvernement Tindemans
comme ministre des PTT et des Affaires bruxelloises (1977-1979), et de
participer aux négociations aboutissant au Pacte d’Egmont. Représentant
l’aile gauche du FDF, Defosset est alors pris comme cible par la presse en
raison de problèmes de gestion de son Cabinet. Ministre dans le bref
gouvernement Vanden Boeynants en 1978, il devient ministre de la Région
bruxelloise et président de son Exécutif dans le gouvernement Martens de
1979. En 1980, il quitte le gouvernement national en même temps que les
autres ministres FDF.
Membre
du Conseil de l’Agglomération de Bruxelles (1971-1992), secrétaire de la
Chambre des Représentants (1981), Léon Defosset se sent cependant de moins
en moins à l’aise au sein du parti bruxellois. Il ne cache pas son amertume
devant l’élimination des militants wallons du début et devant les problèmes
de nomination ; la forme de l’alliance avec le RW et le rôle qu’entend jouer
Antoinette Spaak au sein du FDF lui déplaisent. Estimant que le FDF devient
impuissant face aux grands partis, Léon Defosset démissionne, crée le
Rassemblement démocratique bruxellois en 1985, en devient président et siège
comme député indépendant apparenté au PS. La mort le frappe quatre mois
avant le passage de l’écharpe maïorale à l’échevin libéral Vincent de Wolf
(accord électoral de 1988).
Paul
Delforge
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