Pour protester contre le projet de loi qui veut imposer la
connaissance du flamand aux candidats officiers à l’armée, cet
avocat organise le meeting du 26 décembre 1887 qui réunit, à
Liège, plus de 6.000 personnes et à l’issue duquel une adresse
est envoyée à la Chambre. Il est le secrétaire du bureau de la
première Ligue wallonne, créée à Liège le 19 décembre 1887. En
novembre 1888, c’est aussi lui qui devient le secrétaire de la
Fédération wallonne que le bourgmestre de Liège, Julien d’Andrimont,
tente de créer afin de réagir à la législation sur l’emploi des
langues en matière judiciaire. D’opinion libérale, il est élu
conseiller communal de la ville de Liège. En 1905, il accepte de
faire partie du comité de patronage du Congrès wallon qui se
tient à Liège les 30 septembre, 1er et 2 octobre. En
1912, Alfred Journez figure parmi les membres fondateurs de
l’Assemblée wallonne.
Au lendemain de l’Armistice, le groupe liégeois de l’Assemblée
wallonne se réunit et publie un Manifeste (décembre 1918) qui
évoque les griefs wallons. Alors que la Flandre est libérée et
sans attendre que la Wallonie soit évacuée par l’ennemi, s’est
constitué un nouveau gouvernement belge et les Chambres se sont
réunies. Le nouveau gouvernement ne comprend pas trois Wallons
sur ses douze membres, et aucun qui a pris explicitement la
défense des Wallons ; de plus, le gouvernement a annoncé la
création prochaine d’une université flamande à Gand, a déclaré
admettre le principe du bilinguisme et de l’imposer au pays.
Alfred Journez est l’un des quinze signataires de cette vive
protestation.
Paul Delforge
Paul
Delforge, La
Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la
séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008 |