3.
En Wallonie
La trajectoire de
création technologique wallonne s'appuie sur un fort potentiel de recherche
scientifique fondamentale ou précompétitive à partir des laboratoires de
recherche des universités : trois universités complètes sans compter les
facultés spécialisées en polytechnique ou en agronomie génèrent une population
de plusieurs milliers de chercheurs et des dizaines d'équipes de recherche de
haut niveau. Les domaines technologiques les plus développés sont la
biotechnologie, l'automation et les nouveaux matériaux.
En termes de résultats,
les chiffres sont particulièrement éloquents : le taux de participation de la
Wallonie (par habitant) aux grands programmes de R&D européens tels qu'Esprit,
Brite, Euram, Biotechnologie atteint l'indice 152 (Eur=100) pour la période
1980-90 alors qu'il n'est que de 20 pour le Nord-Pas-de-Calais et de 80 pour le
Nord-Rhein-Westphalie, deux régions dont le profil économique se rapproche de la
Wallonie.
Il est essentiel de noter
que le but recherché par cette trajectoire n'est pas au départ la reconversion
des entreprises régionales, mais plutôt d'atteindre un bon positionnement du
potentiel R&D dans la compétitivité technologique mondiale. Et la concurrence
est rude face aux laboratoires de recherche nord-américains, allemands, français
ou japonais.
Mis à part des phénomènes
technopolitains réels mais limités dans l'espace, notamment à Louvain-la-Neuve
et dans une moindre mesure à Liège, on peut estimer que jusqu'ici les retombées
immédiates des ces recherches scientifiques et partenariats internationaux sur
la modernisation des entreprises existantes sont encore faibles. Néanmoins, ils
contribuent à visualiser de l'extérieur une image dynamique de la Région : on
constate que les principales universités wallonnes exercent un très net
phénomène d'attraction sur les entreprises et laboratoires étrangers. Autre
aspect à ne pas négliger, ce rayonnement international joue un rôle de phare
auprès de la population jeune qui se voit ainsi encouragée à poursuivre une
carrière scientifique ou technique.
On peut espérer que cette
vision positive maintienne dans la région les compétences les meilleures et les
motivent à prendre des initiatives entrepreneuriales. A terme, l'impact de la
trajectoire technopolitaine pour le développement de la région pourrait alors
être à la fois important et durable.
Aujourd'hui, on
enregistre les prémisses d'un "débordement" plus large de cette trajectoire sur
l'économie wallonne. Nous illustrons cet impact régional à travers deux exemples
:
-
les succès
enregistrés par le parc scientifique de Louvain-la-Neuve, seule véritable
technopole en Wallonie;
-
le rôle que joue
progressivement l'Université de Liège pour la diversification et le
développement de l'économie liégeoise.
La technopole, produit
classique de la trajectoire basée sur la création de technologie, n'est pas
nécessairement ce site marginalisé à l'écart de la réalité économique et sociale
de la région qui l'accueille. Bien au contraire la technopole, pour pouvoir
s'exprimer pleinement, cherche à établir un réseau de relations économiques avec
son environnement direct afin de bénéficier de la proximité de ses
interlocuteurs.

- Le parc scientifique de
Louvain-la-Neuve
Spécialisée dans les
secteurs chimique, pharmaceutique, informatique et physique, la principale
technopole de Wallonie se situe à Louvain-la-Neuve. Depuis sa création, elle y
fait preuve de beaucoup de dynamisme : d'une seule entreprise en 1972, on
atteint le nombre de sept en 1976 pour arriver à septante-cinq en 1992. Pas
moins de soixante-quatre firmes du site ont une activité de R&D dont quarante
s'inscrivent nettement dans une perspective de création
technologique.Actuellement trois mille personnes travaillent dans le parc
scientifique. En moyenne, le chiffre d'affaires généré est de 611 millions de
francs par firme.
Au-delà de cet impact
direct, le parc d'activité exerce sur le tissu productif régional une influence
indéniablement positive : d'une part via l'attraction sur le site de filiales de
firmes multinationales (avec toutes les retombées que cela implique en termes de
consommation et d'investissement), d'autre part via les relations commerciales
des firmes implantées avec le tissu productif régional : 39% des fournisseurs
des firmes du site technopolitain sont implantés en Wallonie, ce pourcentage
montant à 76% en ce qui concerne la consommation de services rendus aux
entreprises.
Sur le plan de la
coopération inter-firmes, la technopole de Louvain-La-Neuve développe son
intégration avec le tissu productif régional puisque 36 % des collaborateurs des
firmes néolouvalistes sont wallons.
Sur le plan de la
commercialisation, le couple "université / entreprises" donne à la trajectoire
de création technologique des résultats probants et prometteurs.
-
La commercialisation
de la production technologique néo-louvaniste se fait à concurrence de 21%
dans le tissu productif régional, 19% dans le reste de la Belgique et 60 % à
l'exportation.
-
Ainsi, à titre
d'exemple, la firme Ion Beam Applications (IBA) qui fabrique à
Louvain-la-Neuve et vends aux Etats-Unis ses accélérateurs de particules
pour le traitement du cancer. En 1993, grâce à la rapidité de l'exécution
d'une commande, cette firme wallonne recevait de son client une sur-prime
d'un million de dollars (ATHENA n 95 / 1993).
- L'Université de Liège
comme acteur de développement
Dans le domaine
technologique, l'Université de Liège a historiquement développé quatre axes de
compétences : la biotechnologie, le spatial, la mécanique et le médical. Ces
pôles font, dès à présent, l'objet de toute une stratégie d'attraction et de
rayonnement international, visant à rechercher des alliances axées sur la
complémentarité. Il s'agit, d'une part, d'attirer des entreprises de très haut
niveau et des chercheurs de renommée internationale en vue de la dynamisation de
la technopole et, d'autre part, d'établir des relations étroites entre les
entreprises technopolitaines et les services universitaires.
Par sa cellule
d'interface recherche / entreprises, l'université a l'ambition de jouer un rôle
pour le développement de l'économie régionale. L'objectif est d'implanter dans
son environnement un maximum d'entreprises ou de projets issus de la recherche
universitaire. Par le repérage des opportunités d'industrialisation des
résultats des recherches d'abord, par la mise à disposition des
chercheurs-créateurs d'entreprise d'une série de compétences juridiques et
économiques ainsi que des outils financiers utiles à l'élaboration d'un plan
d'affaires. L'université peut même aller plus loin en octroyant des locaux aux
jeunes entreprises ou en participant à leur capital.
Depuis 1980, l'Université
de Liège a ainsi donné naissance à vingt-cinq sociétés, étant partenaire à part
entière pout quatorze d'entre elles. Annuellement, ces entreprises génèrent un
chiffre d'affaires moyen de 47,9 millions de francs. Elles ont, en outre, permis
la création de 244 emplois en région liégeoise.

La trajectoire s'appuyant sur les capacités endogènes du milieu local
1. Définition
L'optique de
développement adoptée ici est de s'appuyer sur une tradition entepreneuriale
fortement structurée sur des réseaux communs de services. Sans être orientées
vers la production de haute technologie, les régions suivant cette trajectoire
tirent leur prospérité des productions à haute valeur ajoutée issues de
l'incorporation de technologies existantes.
Le marché constitue le
point de départ de l'investisseur, PME le plus souvent, qui cherche à satisfaire
une demande précise, voire "sur mesure". Elle a acquis les réflexes de survie
face aux mutations que lui impose le marché.
2. Contraintes
Les contraintes de cette
trajectoire sont liées :
-
à la réalité de la
tradition entrepreneuriale au sein du tissu socio-économique local;
-
à l'ouverture de ce
tissu productif aux marchés autres que domestiques, le Grand Marché
intérieur pour l'essentiel;
-
à l'insertion des PME
dans des réseaux leur donnant accès aux marchés, aux technologies ainsi qu'à
l'information qui y est liée.
3. L'action des pouvoirs publics
Il est bien sûr inutile
de créer la dynamique endogène "de toutes pièces". Cette trajectoire demande
plutôt aux pouvoirs publics une action qui relève de l'animation économique : la
mobilisation des acteurs des sphères économique, éducative ou de la recherche
est dans ce cas un impératif. Les opérateurs publics ou semi-publics constituent
ainsi les points d'appui d'une politique dont les axes pourraient être les
suivants (Degand et Vandoren 1990) :
-
afin que les efforts
d'innovation individuelle de produits de qualité puissent se valoriser
au-delà d'un marché local, encourager l'élaboration de structures communes
de commercialisation regroupant sous une même enseigne les initiatives des
entreprises d'un même secteur, voire d'une même zone;
-
pour accroître la
capacité des PME en matière de mise au point de produits et de procédés
nouveaux, coordonner les efforts du potentiel R&D régional et ses contacts
avec la sphère productive;
-
encourager
l'association d'entreprises en vue de créer des groupes plus résistants à la
concurrence.

4. En Wallonie
Des trois trajectoires
wallonnes (rupture / filiation, création technologique et développement
endogène), c'est pour la dernière que le tissu productif régional est le moins
bien doté au départ. La tradition entrepreneuriale, qui en constitue la pierre
d'angle, est nettement moins vive en Wallonie qu'en Flandre, la région de
Courtrai pour en citer l'exemple le plus frappant.
Le secteur wallon de
l'agro-alimentaire est celui pour lequel la trajectoire endogène se manifeste le
plus nettement. L'agro-alimentaire est un secteur dont les perspectives de
croissance moyenne subsistent (Gazon 1990). La Wallonie, de par les richesses de
ses ressources naturelles et le savoir-faire de sa main d'oeuvre, est en mesure
de développer son industrie agro-alimentaire. Beaucoup d'entreprises
florissantes montrent la voie en misant sur la qualité et la spécialité de leur
production. Elles innovent et réalisent ainsi un up- grading de marque
qui accroît la valeur ajoutée du produit.
Cette trajectoire
constitue une voie d'avenir prometteuse pour les zones rurales et semi-rurales,
le plus souvent pauvres en Région wallonne. Dans la "botte du Hainaut", le
succès rencontré par la production des bières spéciales "Chimay" -initiative
purement locale- est éloquent : avec un million deux cent mille casiers vendus
annuellement, soit l'équivalent de 120.000 hectolitres de boisson, la SA "Bières
de Chimay" réalise un chiffre d'affaires de quelque 750 millions de francs. Les
Etats-Unis, le Canada, l'Europe et le Japon absorbant environ un quart de cette
production. L'activité de l'entreprise "Bières de Chimay" s'est étendue à
l'offre d'autres produits spécifiques : les fromages spéciaux fabriqués (au
départ de la production laitière de la région) et depuis 1991 les salaisons. Des
laboratoires internes se sont vu confier le contrôle de la qualité, la recherche
et la mise au point de produits nouveaux (Reperes n 59, mai 1993). Dans
l'ensemble de ces activités, la préoccupation de garder un produit de qualité
donne à l'entreprise un gage de pérénnité pour son créneau et lui garantit une
haute valeur ajoutée.
Cet exemple illustre la
pertinence que peut constituer la trajectoire endogène pour les zones rurales de
Wallonie :
-
exploitation des
richesses naturelles existantes;
-
produits à haute
valeur ajoutée commercialisés tant sur le marché domestique qu'à l'étranger,
d'où création de richesses à disposition des investisseurs locaux pour une
diversification du tissu productif;
-
création d'un
savoir-faire local constituant progressivement un avantage comparatif de la
zone;
-
création d'un
véritable réseau dont le maillage garantit une protection contre les
mutations des marchés.
La Région wallonne a très
tôt compris l'importance du développement rural pour maintenir des activités
économiques dans ses zones à dominante agricole. C'est sous l'impulsion de la
Fondation rurale de Wallonie crée à la fin des années septante que la Région
lance des opérations pilotes de rénovation rurale. Les actions de la Fondation
rurale de Wallonie et surtout sa réflexion sur le développement rural global
servent à la base des travaux importants que l'OCDE réalisera sur le thème du
développement rural durant les années quatre-vingts.
C'est donc très
naturellement que la Région wallonne lancera au cours des années nonante des
programmes de développement rural intégré dans le cadre des actions
communautaires (zones d'objectif 5b) qui articuleront les interventions des
FEOGA (Fonds européen d'Orientation et de Garantie agricole), FEDER (Fonds
européen de Développement régional) et FSE (Fonds social européen).

III. La Wallonie, Région ouverte sur le monde
La vocation wallonne à l'ouverture
C'est la première
révolution industrielle qui est à l'origine de l'ouverture de la Wallonie sur le
monde. Concentrée dans des secteurs lourds et l'entreprise de grande dimension,
l'industrie wallonne devient naturellement exportatrice dès les XVIIIe et XIXe
siècles. Vers la France tout d'abord, vers les Pays-Bas, la Prusse, l'Afrique et
les Indes orientales ensuite. A cette époque, la santé de l'économie régionale
était d'ailleurs très sensible aux turbulences politiques et militaires qui
traversaient l'Europe et son propre pays : révolution française, disparition de
l'Empire napoléonien, occupation hollandaise, indépendance de la Belgique,...
Les hommes d'affaires
wallons voient grand et loin. Ils ouvrent à la région les marchés les plus
lointains. Comme Warocqué pour les charbonnages ou, pour les moyens de
transport, Empain, qui construit le métro de Paris, Jadot qui rivalise avec lui
en Egypte et opére également au Zaïre et en Chine, Nagelmaeckers, qui fonde la
Compagnie internationale des Wagons- Lits.
Dans le contexte actuel
de mondialisation, cette vocation d'ouverture est bien évidemment toujours
présente. Le taux d'exportation des produits industriels wallons s'élève à 67%,
avec une prédominance pour les marchés européens, les pays limitrophes en
particulier (Allemagne, France et Pays-Bas).
Le positionnement de la Wallonie sur le marché intérieur communautaire
L'achèvement du Grand
Marché intérieur communautaire est le défi majeur qui se présente à l'économie
wallonne depuis une petite décénnie. Le Grand Marché est précisément l'outil que
se donnent les Européens pour affronter le nouveau cadre économique mondial :
mondialisation des échanges et des savoirs, avènement des facteurs immatériels,
prédominance des rapports entre sciences, technologies et marchés.
Après avoir réalisé la
restructuration de ses industries traditionnelles, la Wallonie doit donc faire
face à un autre enjeu de taille : réussir un bon positionnement au sein du Grand
Marché.
Certes, la Wallonie
cumule encore certains handicaps structurels face à d'autres régions européennes
: d'une part une concentration de l'activité en amont de filières
traditionnelles où la demande ne progresse plus guère et où une concurrence
accrue se fait sentir, des pays de l'est notamment; d'autre part, dans les
activités plus porteuses, des entreprises de taille trop moyenne que pour jouer
un rôle de leadership dans le concert européen.
Mais la région possède
également une série d'atouts sur lesquels elle se doit de jouer pour atteindre
un rang digne de son passé de région à la pointe de l'innovation technique et de
l'industrie européenne. A commencer par son potentiel humain qui est de taille à
exploiter - de la phase de recherche fondamentale à celle de la réalisation
industrielle - le niveau d'excellence acquis dans une série de domaines
technologiques comme la biochimie, la micro-biologie, la para-chimie et les
nouveaux matériaux.
Pour cela, les pouvoirs
publics doivent plus que jamais investir toute leur attention et leur énergie
dans deux segments des politiques publiques : le soutien au potentiel de
recherche en sciences et technologies ainsi que la formation, celle des jeunes
générations et celle -continuée- des ses actifs.
Pour cela, les
entrepreneurs doivent réaliser une véritable mutation culturelle et s'inscrire
dans des réseaux dynamiques de coopération industrielle. Renoncer à innover et à
coopérer, c'est prendre le risque de voir dissoudre, voire s'exporter
l'extraordinaire potentiel de ressources humaines de la région.

La politique extérieure de la Région wallonne
La mobilité des
personnes, des biens, des capitaux, de la connaissance, de l'information ou des
technologies rendent indispensable la constitution d'alliances stratégiques
objectives entre régions. La région se trouvant en dehors des accords
internationaux de partenariats et de coopérations est condamnée à rester en
marge, son économie, sa culture et sa population comprises. A ce titre, les
coopérations institutionnelles sont devenues tout aussi centrales que les
coopérations économiques entre firmes.
Nous sommes au choeur de
l'Europe des régions.
Fidèles à la vocation
internationale de la Wallonie, les autorités régionales n'ont cessé de
développer, depuis leur création, une politique extérieure extrèmement active. A
raison, il faut le souligner.
Quatre axes de cette
politique peuvent être dégagés :
-
une priorité donnée à
la coopération interrégionale, avec la conclusion d'accords institutionnels
entre pouvoirs régionaux;
-
l'installation
d'agents économiques et techniques auprès des ambassades;
-
une recherche
d'accords de partenariats technologiques;
-
un support donné aux
initiatives privées pour la conclusion de partenariats industriels.
Cette ouverture se
concrétise en particulier par les accords passés dans deux domaines : la
coopération transrégionale et transfrontalière. Illustrons cette politique par
quelques exemples significatifs.
1. La coopération transrégionale
- Il a été rappellé plus
haut quels espoirs représentent les nouveaux matériaux pour la reconversion
wallonne, les nouvelles céramiques entre autres. Euroceram est précisément un
réseau de coopération interrégionale dans le domaine des céramiques. La Région
wallonne a ici joué un rôle-pilote puisque c'est elle qui a fondé le réseau.
Très vite d'autres régions de l'Union européenne s'y sont intégrées : le
Limousin et le Nord-Pas-de-Calais (F), la Communauté de Valence (E), l'ensemble
des régions irlandaises et le Centro (I).
La vocation du réseau
Euroceram est de permettre l'échange d'informations, de donner aux industriels
et centres de recherche un outil de travail et de développement technologique et
de valoriser le potentiel des régions impliquées. Les échanges du savoir et du
savoir-faire sont facilités à travers :
-
la mise en place
d'une banque de données (Dataceram);
-
l'organisation de
visites périodiques de régions, plus précisément des installations de leurs
entreprises de céramique de pointe;
-
l'élaboration et la
diffusion d'une Newsletter à l'intention des membres;
-
la guidance des
régions les moins favorisées par le transfert de savoir- faire et
d'expériences des régions communautaires les plus avancées.
- A côté des réseaux
transrégionaux à vocation bien particulière (sectorielle dans le cas d'Euroceram),
la Région s'est inscrite dans des accords de coopération bilatérale avec trois
régions européennes de haut rang économique, scientifique et politique : la
région espagnole de Catalogne (Ca), le Land allemand de Nord-Rhein-Westphalie
(NRW) et la région française de Midi-Pyrénées (MP).
En fonction des intérêts
communs des régions partenaires, la coopération s'est développée à travers des
actions relatives à :
-
la politique des
transports (NRW);
-
la protection de
l'environnement (Ca, NRW);
-
la recherche
appliquée (MP);
-
l'organisation de
synergies entre universités, centres de recherche et industries (Ca, MP);
-
etc...
C'est ainsi que l'accord
passé entre la Région wallonne et la région Midi-Pyrénées a permis la mise sur
pied d'une coopération scientifique intense entre les universités wallonnes
(Liège, Namur et Louvain-la-Neuve) et les centres de recherche toulousins dans
des domaines aussi variés que la minéralogie , la sécrétion des protéines ou les
traitements et l'adhésion des surfaces. Par cette coopération la Wallonie se
donne les moyens de garder son niveau d'excellence dans la recherche
pré-compétitive.

2. La coopération transfrontalière
Les régions frontalières
doivent elles aussi faire face au défi que représente le Marché unique en
développant leurs avantages comparatifs. Mais elles doivent en plus devenir des
régions au sens plein du terme. Il s'agit pour elles de faire jouer la dynamique
territoriale en privilégiant les projets communs.
- Le Pôle européen de
Développement (PED) est la première coopération transfrontalière d'envergure
initiée par la Région wallonne. Elle concerne le Sud- Luxembourg belge (zone
d'Athus), le Grand-Duché (Rodange) et la Lorraine française (bassin de
Longwy). Son objectif est de donner une réponse commune à des situations de
reconversion rendues nécessaires suite à le crise sidérurgique vécue de
manière similaire dans cet espace des "Trois Frontières".
A côté d'un important
volet d'aide à l'investissement, la dynamique du PED implique une série
d'autres axes d'actions communes :
-
l'assainissement
des sites industriels en friche pour améliorer le cadre de vie;
-
l'amélioration
des connections routières et ferrroviaires;
-
la création des
services communs rendus aux entreprises : bureau d'accueil, services de
conseils, télécommunications;
-
la mise en place
de formations communes répondant aux besoins exprimés par les
entreprises.
- Une autre
coopération transfrontalière impliquant la Région wallonne, le programme
Pacte, mérite d'être mentionnée. Le programme de coopération repose sur une
communauté objective d'intérêts de la Province de Hainaut d'une part et de
la région Nord-Pas-de-Calais d'autre part. Contrairement au PED, il s'agit
ici de baser le développement régional sur le potentiel local de
développement de part et d'autre de la frontière. Chaque projet doit être
porté par un acteur hennuyer et un acteur du Nord- Pas-de-Calais, qu'il
s'agisse de PME, d'organismes de formation ou de centres de recherche.
La coopération se
matérialise ainsi dans des projets d'innovation technologique, de recherche,
de formation, d'infrastructures ou culturels.
- Pour être complet,
les coopérations suivantes doivent être mentionnées : Euroregio, coopération
transfrontalière en province de Liège avec l'Allemagne, les Pays-Bas et la
Flandre; Champagnes-Ardennes, coopération transfrontalière en provinces de
Luxembourg et de Namur avec la France.
Conclusion
Au total, on peut estimer
à plus de cinquante le nombre de régions européennes avec lesquelles la Région
wallonne coopère sur les plans économiques, scientifiques, de la formation ou du
tourisme. Que ce soit au niveau de la coopération transrégionale ou
transfrontalière, la Région joue même un rôle de pionnière.
Au choeur de l'Europe des
régions, la Wallonie reste de ce fait fidèle à sa vocation historique de région
ouverte sur le monde. Cette attitude -plus que jamais- est un des principaux
gages de son développement et de sa prospérité.

Orientation bibliographique
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