|
Jean Tousseul Ecrivain. Pseudonyme d'Olivier
Degée
Landenne-sur-Meuse 07.12.1890 - Seilles 09.02.1944 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Supportant mal le déménagement familial d'un
village de campagne vers Seilles, bourg industriel de la Meuse, la santé très mauvaise
d'Olivier Degée l'oblige à abandonner ses études. Des promenades dans la nature le
fortifient et nourrissent son imagination. Néanmoins, la nécessité de gagner sa vie le
transforme en garçon de laboratoire, ouvrier dans les carrières de Seilles, peseur,
payeur, comptable, notamment. Auteur de comptes rendus cyclistes pour une gazette locale,
il écrit quelques articles pacifistes au moment où la guerre éclate. Quand est signé
l'Armistice, sa littérature militante lui vaut la prison. Journaliste pendant sept ans,
son indépendance d'esprit lui coûte une stabilité d'emploi. Ouvrier dans une
pépinière près de Bruxelles, à nouveau journaliste et goûtant quelque peu à la
politique dont il est vite déçu, il fait une grave dépression nerveuse en 1936.
Guéri, il est bien décidé à ne plus faire
qu'une seule chose : écrire. La Mort de Petite Blanche, biographie du traîne
misère Pierre Muraille, le révèle. Il est lu, apprécié. Les prix récompensent cet
artisan de la plume. Insensible aux honneurs, il se réjouit de voir que les hommes et
les femmes de Wallonie, petits et grands, s'intéressent, comme lui, aux autres hommes de
Wallonie, ceux du passé, ceux des vieux métiers, les carriers, les potiers...
En partie autobiographique, Jean Clarambeaux,
roman fleuve en 5 volumes (1927-1936) qui est son oeuvre majeure, raconte l'histoire d'un
homme dont le père, ouvrier carrier, a trouvé la mort à la suite d'une chute de pierres
sur un chantier. De ce fait, il n'eut pas le temps d'épouser la mère du héros; un
instituteur; ce dernier, se révolte d'abord contre les injustices du monde, pense que
l'humanité sera sauvée par l'action sociale mais finit par se résigner devant la
réalité et cesse de s'occuper du salut du monde; après l'invasion de 1914 et
l'armistice, un mariage fixe le maître d'école idéaliste dans un bonheur fait de
résignation et de simple amour. François Stiénon, autre chronique sera un Jean
Clarambaux mais vivant au XIXème siècle dans une communauté rurale.
L'oeuvre de Jean Tousseul décrit une région, la
vallée de la Meuse, mais ses personnages sont des types universels. En 1941, il est
nommé conservateur-adjoint du Château de Mariemont mais, lui le pacifiste convaincu, est
considérablement affecté par la Seconde Guerre mondiale. Il ne lui survivra pas.
|