 |
Freddy Terwagne Homme politique
Amay 26.03.1925 - Liège 15.02.1971 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Etudiant, Freddy Terwagne est pris dans la
tourmente de la guerre. Parvenu à échapper au Service du Travail obligatoire, il
s'engage comme résistant dans l'Armée secrète. Docteur en Droit de l'ULg (1944-1949),
il installe son bureau d'avocat à Amay et continue sa collaboration en tant que
journaliste à la page politique de La Wallonie.
Fondateur du journal La Gauche, aux côtés
de Jacques Yerna, André Renard et François Perin notamment (1956), le jeune député
(1958) travaille au sein des commissions traitant des problèmes africains,
institutionnels et de la justice. Il dépose d'ailleurs une proposition de loi sur la
protection de la jeunesse (1960) qui inspirera le texte définitif de la loi adoptée en
1965.
Militant wallon, Freddy Terwagne participe
activement aux Grèves de 1960-1961 contre la Loi unique, et est aux côtés d'André
Renard, comme membre fondateur du MPW (1961). Au moment de la fixation de la frontière
linguistique, il fait une proposition tendant à créer une commission d'enquête chargée
de recueillir l'avis des populations intéressées par les modifications des territoires
des provinces et des communes (1962).
L'année suivante, il s'abstient au moment du vote
de la loi sur "le maintien de l'ordre" alors que son Parti est au gouvernement.
Il est sanctionné comme certains de ses collègues, surnommés les "rebelles"
(André Cools, JJ Merlot...).
Défenseur du résultat du pétionnement de 1963,
Freddy Terwagne choisit de demeurer au sein du PSB afin d'y faire évoluer l'idée
fédéraliste (1964). Ainsi, au congrès des Socialistes wallons à Verviers (1967), son
discours donne le ton et fixe l'orientation d'un nouveau schéma institutionnel :
décentralisation économique avec création de conseils économiques régionaux et d'une
série d'instruments permettant de répondre aux besoins de l'économie wallonne. Pour
appliquer cette réforme, qu'il a contribué à définir, il devient ministre des
Relations communautaires (1968-1971) et est l'auteur du projet de loi (voté le 15 juillet
1970), portant organisation de la planification et de la décentralisation économique :
les Conseils économiques régionaux de Droit public, les Sociétés de Développement
régional, le Bureau du Plan et l'Office de Promotion industrielle. Sa tâche à peine
accomplie, Freddy Terwagne meurt; il n'a que 45 ans. Il est néanmoins parvenu à inscrire
le mot Wallonie dans la Constitution et dans la loi qui porte son nom.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2001, tome 3, p.
1520-1522.

|