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Dominique
Pire Dominicain
Dinant 10.02.1910 - Herent 30.01.1969 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Après une année de philosophie, Georges Pire
entre au Couvent dominicain de la Sarte à Huy (1928-1932). Envoyé à Rome pour continuer
ses études théologiques, docteur en théologie morale (1936), il complète sa formation
à la Faculté des Sciences sociales et politiques de l'UCL puis devient économe et
professeur de morale et de sociologie au Couvent de la Sarte (1939-1949). Créateur d'un
service d'entraide familiale pour une aide gratuite aux familles pauvres (1938), il est
aussi l'initiateur des Stations de Plein Air de Huy qui nourriront plusieurs centaines
d'enfants pendant la guerre, au cours de laquelle il est aumônier de l'Armée secrète.
Après le conflit, il troque la chaire de
professeur pour celle de curé. Une conférence sur les réfugiés de l'Est (1949) lui
fait découvrir le problème des personnes déplacées à cause de la guerre. Dominique
Pire lance alors l'Aide aux Personnes déplacées et mène une action de grande envergure
en faveur des plus démunis : ouverture de quatre homes pour réfugiés âgés et de sept
villages européens pour les délaissés, avec l'accord du Conseil de l'Europe;
l'inauguration du premier village, en Allemagne, se fait en présence de R. Schuman
(1956).
Sa campagne pour l'Europe du coeur sera
récompensée par le Prix Nobel de la Paix (1958).
Grâce à ce Prix, il étend son action à
l'ensemble de la planète, crée une nouvelle association Le Coeur ouvert sur le monde et
fonde, à Tihange, l'Université de la Paix (1960) afin de défendre la coexistence entre
les peuples : les futurs ouvriers de la paix y sont formés, ils réfléchissent sur la
paix, le développement. Après des parrainages mondiaux d'aides temporaires des
réfugiés d'Asie et d'Afrique (1960), il lance une méthode d'aide au Tiers-Monde basée
sur le self-help et concrétisée dans les "Iles de Paix". Si tu donnes un
poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute
sa vie (1962). Dès 1964, il met sur pied les Amitiés mondiales dans le but
d'établir des relations amicales inter-individuelles qui contribuent à une meilleure
compréhension entre les peuples.
La Fondation Dominique Pire continue les activités
de celui qui disait : Je crois que le monde progresse spirituellement. Lentement sans
doute, mais il progresse. A peu près à la cadence de trois pas en avant et deux pas en
arrière. L'important, c'est de faire le pas supplémentaire, le troisième pas.

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