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Désiré Mercier Ecclésiastique
Braine-l'Alleud 22.11.1851 - Bruxelles 23.01.1926 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Entré au Grand Séminaire de Malines en 1870, il
est ordonné prêtre en 1874 et licencié en théologie en 1877 (UCL). Nommé professeur
de philosophie au Petit Séminaire de Malines, il y devient directeur spirituel des
séminaristes. Il est le premier titulaire de la chaire de philosophie thomiste créée à
l'Université de Louvain en 1882 et le président-fondateur de l'Institut supérieur de
Philosophie en 1889 ainsi que du Séminaire Léon XIII, où les futurs prêtres
diocésains sont formés (1892). Il écrit et publie abondamment des traités de
philosophie et de psychologie. Nommé archevêque de Malines en 1906, il est créé
cardinal en 1907.
Dans son enseignement - fort suivi -, et malgré
les réticences des évêques belges, il a voulu présenter un thomisme ouvert au monde
scientifique moderne, option encouragée par le pape Léon XIII. Comme archevêque, il
développe l'enseignement supérieur et technique, mais il se préoccupe surtout de la
qualité sacerdotale de son clergé. Il développe la dévotion mariale et veut promouvoir
la définition de Marie comme médiatrice.
Il n'hésite pas à soutenir le mouvement
démocrate-chrétien et à encourager les cercles d'études sociales. Il critique
fermement chez les socialistes leur volonté de lutte des classes et, vis-à-vis du
mouvement flamand, il adopte une attitude négative. Il prend d'ailleurs position en
faveur de l'unité du Parti catholique, considéré comme l'extension au plan politique de
l'action apostolique de l'Eglise. Son attachement à une Belgique de langue française lui
fait publier à la Noël 1914 sa fameuse lettre sur Patriotisme et endurance et son
action pendant la guerre lui vaut une grande popularité. Jamais il n'hésite à dénoncer
les exactions de l'occupant. Décoré de la Croix de Guerre par Poincaré qui a fait le
déplacement à Malines, le cardinal Mercier sera envoyé aux Etats- Unis pour plaider la
réhabilitation économique de la Belgique. Unissant fortement patriotisme et catholicisme
avant 1914, il adopte une attitude plus ouverte à partir de la guerre. Il s'ouvre
également au monde anglican et organise les "Conversations de Malines" de 1921
à 1926. Il soutient l'action du Père Lebbe en Chine.

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